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Chapitre 3

Author: Léane
Le lendemain, Chloé a été réveillée par son horloge. Dès qu'elle a tiré les rideaux, elle a découvert un paysage tout blanc à l'extérieur.

Bien que la météo ne l'ait pas annoncée, cette première neige de la saison tombait abondamment. À travers la vitre, Chloé avait presque l'impression de ressentir le froid qui s'en dégageait.

Elle a enfilé une robe en maille, et alors qu'elle se préparait à se laver, elle a entendu des bruits de fracas dans le couloir.

Le bruit était fort, presque assourdissant.

On aurait dit que c'était une équipe de rénovation qui venait d'arriver à la maison.

« Marie, que se passe-t-il… »

Chloé a relevé ses longs cheveux d'un geste négligé, puis a ouvert la porte de sa chambre. Elle n'avait même pas fini sa phrase qu'elle était restée figée.

Ce n'était pas une équipe de rénovation qui était arrivée, mais carrément une armée d'envahisseurs !

D'habitude, la maison était propre et bien rangée. Mais cette fois, c'était un véritable chaos.

Les coussins qui auraient dû être posés sur le canapé du rez-de-chaussée avaient été jetés devant sa porte, tachés d'une grande tache marron foncé inconnue.

Un vase cassé gisait au sol.

Et le tableau accroché dans le couloir, estimé à plusieurs millions d'euros, avait également été détruit.

En somme, la scène était saisissante.

Marie courait presque derrière Nicolas, la voix suppliante, « Mon petit, arrête de jouer avec ça, s'il te plaît, c'est le service à café préféré de Madame… »

Crash !

Avant même qu'elle ait fini sa phrase, l'objet était déjà en morceaux.

Nicolas a tiré la langue comme un petit chef et a lancé d'un ton boudeur : « Blablabla, moi, je veux jouer ! Mon tonton a dit que ce sera ma maison bientôt, et toi, t'es juste une servante, alors pourquoi tu peux me dire quoi faire ? »

Il a levé les yeux et croisé le regard froid de Chloé.

Nicolas a presque instinctivement rentré le cou.

Cette méchante femme ! Il avait fait des cauchemars toute la nuit à cause d'elle.

Il avait été poursuivi par le Père Noël et des monstres toute la nuit. Il voulait chasser cette méchante femme !

Sa maman lui avait dit que dès qu'elle partirait, son oncle lui appartiendrait, à lui et à sa maman !

Le regard de Chloé était calme : « Vas-y, joue, prends ton temps. »

« Vraiment ? » Nicolas n'en revenait pas.

Il avait cassé tant de choses que cette méchante femme aimait, et pourtant elle ne se mettait pas en colère ?

Chloé, debout près de la rambarde, a jeté un coup d'œil en bas vers Clara, qui semblait ignorer tout ce qui se passait, puis a souri et acquiescé : « Ouais, mais la peinture à l'huile dans le salon en bas, tu y touches pas, c'est ce que je préfère. »

Chloé ne pouvait pas dire si tout cela avait été orchestré par Clara ou c'était l'initiative de Nicolas. Peu importe. Après tout, Clara n'était pas non plus une gentille personne. On avait appris à Chloé que, lorsqu'on se faisait maltraiter, il fallait rendre dix fois plus fort.

Nicolas a roulé des yeux. « Oh ! »

Puis il s'est enfui à toute vitesse.

Marie a dit, un peu désabusée : « Madame, M. Laurent et vous êtes bien trop indulgents avec cet enfant… »

« Ce n'est rien. »

Chloé l'a rassurée : « Laisse-le tranquille aussi, c'est le seul petit-fils des Laurent. Tant qu'il est heureux, c'est ça qui compte le plus. »

« Après tout, Clara s'en est pas trop occupée non plus, hein ? Faut respecter sa façon d'élever l'enfant. Sinon, s'il arrive un truc, ni toi ni moi, on pourra pas assumer. »

Marie a répondu, un peu à contrecœur : « Bon d'accord. Vous êtes vraiment trop gentille, du coup tout le monde a envie de vous marcher dessus. »

Chloé a souri sans répondre, puis a demandé : « Y a-t-il des boîtes cadeaux en trop à la maison ? »

« De quel type avez-vous besoin ? »

« Peu importe, il faut juste qu'elles puissent contenir quelque chose de la taille d'une feuille. »

« Il y en a dans le débarras. » Marie avait une bonne mémoire. « Je vais vous les chercher tout de suite. »

Après avoir reçu la boîte, Chloé s'était recluse dans sa chambre.

Elle y avait mis l'accord de divorce qu'elle avait signé, puis avait soigneusement cherché un ruban pour faire un joli nœud papillon sur la boîte.

Soudain, un énorme bruit de fracas a retenti en bas.

Chloé a fait comme si elle n'avait rien entendu, et avec ses doigts fins, elle a serré le nœud, puis a acquiescé avec satisfaction.

Magnifique.

Bien joué.

Peu après, on a frappé à sa porte. Marie est arrivée en courant : « Madame, descendez vite voir ! L'œuvre laissée par le grand-père de monsieur a été abîmée par ce petit monstre ! »

Chloé s'est levée précipitamment, l'air mauvais. « Quoi ? C'est bien celle qui est accrochée dans le salon ? »

« Oui… »

Marie a acquiescé.

Chloé est descendue précipitamment, et dans sa hâte, elle s'est tordu la cheville.

En la voyant descendre, Nicolas a levé le menton avec un air satisfait, affichant cette expression insolente de gamin qu'on aurait bien envie de gifler, comme pour dire : « Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? »

Chloé a regardé Marie : « T'as déjà appelé les gens à la maison familiale ? »

« Pas encore. »

« Fais-le. »

À peine avait-elle fini sa phrase que Nicolas s'est précipité sur elle comme un boulet de canon. « Tu ne peux pas appeler ! Méchante femme, tu ne peux pas te plaindre ! »

Chloé n'a pas eu le temps d'esquiver et ne s'attendait pas à une telle force de la part d'un enfant. Elle a trébuché et est tombée au sol, son coccyx a heurté le sol, ce qui lui a fait très mal.

« Chloé, tu n'es pas blessée ? »

Clara s'est empressée de l'aider à se relever, avec un air de reproche : « C'est moi qui ai trop gâté Nicolas, du coup quand il joue avec les autres, il y va un peu fort. Mais c'est normal, les gamins sont comme ça, t'en fais pas. »

« … »

Chloé, une main posée sur la hanche, a regardé la toile accrochée au mur, où un grand trou avait été fait. Elle a lancé un rire froid : « Donc tu le laisses casser les trucs des autres ? C'est toi qui l'as trop gâté, c'est ça ? »

Les yeux de Clara sont devenus rouges d'un coup. « J'ai juste pas réussi à le surveiller un instant, faut pas me mettre un chapeau aussi gros ! »

« Oh, tu n'as pas réussi à le surveiller un instant. »

Chloé a hoché la tête en regardant la maison en désordre : « Ce n'est que le matin, et déjà il a cassé tant de choses. Dis-moi, quand est-ce que tu l'as vraiment surveillé ? »

« Chloé ! »

Sans personne d'autre, Clara n'a plus voulu jouer la douceur et la générosité. « Faut vraiment que t'aies toujours raison et que tu lâches jamais l'affaire ? En plus, tu veux que ça remonte jusqu'aux gens de la demeure familiale ? Tu crois que Mamie et les autres vont me faire la tête pour un tableau cassé, quoi… »

« Je te corrige, c'est pas une peinture cassée, c'est la toute dernière toile que papi a faite de son vivant. »

Chloé a dit cela d'un ton calme, tandis qu'une voiture noire entrait dans la cour.

Les gens de la demeure familiale étaient arrivés très rapidement.
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