Chapitre 3

Au sommet de la montagne.

Guillaume m'a prise dans ses bras et m'a murmuré des mots doux à l'oreille : « C'est si bon de te serrer comme ça et d'attendre le lever du soleil ensemble. »

« Demain, cela fera sept ans que nous sommes mariés. Ces sept années avec toi ont été un bonheur. Je t'ai préparé une surprise, tu la verras demain. Dis-moi, dans soixante-dix ans, pourrons-nous encore attendre le lever du soleil comme ça ? Ce jour-là, nous ne serons plus seuls, nos enfants seront avec nous… »

Je l'ai regardé tranquillement. Nous n'avions pas d'avenir.

La lune était douce, lui aussi était doux, jusqu'à ce qu'un appel vienne briser notre tranquillité.

Guillaume a jeté un regard gêné en voyant le numéro.

Je n'ai pas levé les yeux, je n'ai pas regardé son téléphone. Je savais très bien que seule Inès pouvait le mettre dans cet embarras.

« Vas-y, je t'attends ici. »

Il a embrassé mon front. « Tu es si compréhensive, ma chérie. Je reviens. »

Je l'ai regardé s'éloigner avec un sourire. Le vent de la montagne n'a cessé de souffler.

Il faisait si froid.

Je n'ai pas vu le retour de Guillaume. À la place, j'ai vu la nouvelle publication d'Inès sur Instagram.

« Il est mon chevalier toujours disponible. Même si c'est juste pour un gâteau, il traverserait monts et vallées pour me l'apporter. »

« Et il ne me laisse pas trop en manger, parce qu'il a peur d'affecter le bébé. »

Sur la photo, un homme donnait du gâteau à Inès.

Ils avaient l'air parfaits ensemble. Les commentaires étaient unanimes : « Quel mari parfait, j'en veux un comme ça ! »

Mais ils ne savaient pas que ce mari parfait dont ils parlaient venait d'abandonner sa femme au sommet d'une montagne.

J'ai remarqué la montre-bracelet que l'homme portait sur la photo. C'était le cadeau que je lui avais offert pour son anniversaire.

Je me suis levée et ai appelé Guillaume, mais c'est la voix d'Inès qui a répondu.

« Tu cherches Guillaume ? Il est sous la douche. Je ne crois pas qu'il rentrera ce soir. » Inès avait ce ton volontairement ambigu. « J'ai entendu dire que demain c'était votre septième anniversaire de mariage, oups, ça fait sept ans, et il ne t'aime toujours pas ? J'avais déjà des remords d'avoir pris ton fiancé autrefois. Vraiment, je ne veux pas te prendre ton mari à nouveau. »

J'ai écouté ses paroles provocantes et j'ai raccroché, le visage sans expression.

Je suis partie.

Guillaume, je ne t'attendrais plus.

J'ai descendu la montagne à pied, les souvenirs du passé me revenaient en tête, chaque pas que je faisais était comme si je marchais sur la pointe d'un couteau.

Guillaume avait refusé toutes ses prétendantes, mais s'était mis à genoux devant moi et m'avait demandé de l'épouser.

Guillaume, si froid avec les autres, mais toujours si tendre avec moi.

Après le mariage, peu importe ce que je voulais manger ou faire, Guillaume m'avait toujours accompagnée avec patience et tendresse.

Sept ans. Le quitter, c'était comme perdre la vie.

Mais je savais très bien que sa bonté et son amour étaient faux.

C'était l'amant le plus passionné, mais ce n'était pas moi qu'il aimait.

Alors, je devais le quitter.

Lorsque je suis arrivée en bas de la montagne, le soleil s'est levé.

J'ai donné un regard vers le sommet. Il avait promis une grande surprise au lever du soleil.

J'ai composé son numéro pour la dernière fois, mais je n'ai entendu qu'une tonalité froide : « Le numéro que vous avez demandé est éteint. »

J'ai choisi de laisser un message sur sa boîte vocale pour terminer mon dernier appel avec lui.

Puis j'ai programmé l'envoi d'une vidéo sur plusieurs réseaux sociaux. Cette vidéo briserait à jamais la carrière musicale d'Inès.

Après avoir fait tout cela, j'ai jeté ma carte SIM et pris un taxi pour l'aéroport.

Pendant ce temps…

Guillaume semblait enfin se souvenir de moi. Il s'est précipité hors de la chambre d'hôpital d'Inès. « J'ai promis à Julie de fêter nos sept ans avec elle. »

Inès l'a retenu pour l'empêcher de partir. « Mais j'ai peur, peux-tu rester avec moi ? »

« Désolé. Elle m'attend. »

À peine que Guillaume est sorti de la chambre, son avocat est arrivé en courant.

« Guillaume, ta femme m'a envoyé les papiers du divorce dans ma boîte mail. »

« Je n'arrive pas à la joindre, et j'ai appris que le vol qu'elle a pris aujourd'hui s'est écrasé ! »