Je me réveille avec un mal de tête terrible. Célia grogne à côté de moi signifiant une douleur identique.
– Comment tu fais pour subir ça tous les week-ends ? murmuré-je.
– Parle moins fort, supplie-t-elle.
Je ris de sa remarque parce que moins fort que ça, c’est de la télépathie. Je m’extirpe des draps, non sans difficulté et je descends à la cuisine chercher du paracétamol.
Je constate que je suis toujours vêtue de ma robe et de la chemise. Je fais ce que je n’ai pas osé faire hier soir : sentir la chemise pour détecter un quelconque parfum.
Je suis tellement bouleversée par cette odeur enivrante, qui me rappelle quelque chose, sans que je sois capable de définir ce que c’est, que je dois prendre le temps de m’asseoir une minute.
Je secoue la tête pour me remettre les idées en place, me rappelant la migraine qui m’assaille et je poursuis ma descente.
– Bonjour ma beauté, me dit parrain en me tendant un verre qui contient déjà le médicament effervescent.
– Bonjour parrain, merci beaucoup.
– Alors cette soirée ? demande-t-il avec malice.
– Bien arrosée, mais c’était génial.
– Tu t’es réconciliée avec James, on dirait…
– Oui. Je me suis excusée dès que je l’ai revu, je m’en voulais terriblement. Il a été adorable toute la soirée.
– Tu ne sors pas avec, rassure-moi ! s’exclame-t-il affolé.
– Non. Mais qu’est-ce que ça ferait si c’était le cas ?
– Ben… C’est juste que si vous n’êtes pas compagnon… Je ne voudrais pas que tu souffres, ma beauté…
Il a dit tout ça en bafouillant et en cherchant ses mots. Il ment.
– Mais bien sûr…
– Bonjour, grogne Célia en faisant son apparition dans la cuisine.
Parrain lui tend un autre verre avec un paracétamol et j’avale le mien. Je prends ensuite de quoi déjeuner pour nous deux.
– Où sont papa et maman ? demandé-je, ne les voyant pas dans les parages.
– Ils se sont absentés quelques jours pour aller chercher un remède à tu-sais-quoi, me dit-il d’un regard entendu. Je reste donc avec toi jusqu’à ce qu’ils reviennent, ajoute-t-il avec un grand sourire cette fois.
Je sens le mien s’épanouir sur mes lèvres jusqu’à mes oreilles et je saute de mon tabouret pour lui sauter au cou.
– Comment as-tu eu cette chemise ? me demande-t-il un sourcil levé appuyant sa curiosité.
– James me l’a fourni…
– Pourquoi ? recommence Célia.
Je n’avais pas envie de répondre à Célia, mais parrain pose la même question en simultané. Je repense à la soirée d’hier depuis notre départ jusqu’à l’épisode des toilettes.
– Il était là, dis-je simplement en regardant parrain dans les yeux.
Ses yeux s’assombrissent et il se pince l’arête du nez.
– Dépêchez-vous de vous préparer après votre petit-déjeuner, on ne tardera pas à partir pour la fête foraine, dit-il en reprenant une contenance.
***
La journée d’hier avec parrain à la fête foraine a été fantastique ! On a mangé des barbes à papa et des pommes d’amour, et on est rentré avec plein de cadeaux. Avant de partir, Célia m’a préparé toutes les tenues qu’elle veut me voir porter cette semaine.
Ce matin, j’enfile donc la première, après avoir pris une douche. Une chemise blanche avec un short kaki et des sandales à talons compensés. J’attache mes cheveux en queue-de-cheval haute, ce que je n’ai pas fait depuis très longtemps. Habituellement je porte mon éternel chignon de danseuse. Quelques bijoux comme Célia me l’a conseillé, sans oublier le parfum dans lequel je m’étouffe presque, et une touche de maquillage assortie à ma tenue.
– Ma beauté, tu es resplendissante, me dit parrain en posant mon petit-déjeuner devant moi et en m’embrassant sur le front.
Célia est ravie du rendu de ma tenue quand elle me voit sortir de la maison.
– Mais quelle bombasse !
Je fais une révérence qui la fait rire et je monte en voiture.
– Et envoûtante, par-dessus le marché, dit-elle sûrement en référence au parfum qui embaume l’atmosphère.
– Aller, roule, dis-je pour détourner son attention de moi.
– Alors, tu as des nouvelles d’Eli ? demandé-je pour la faire parler un peu d’elle avant qu’elle n’ait l’idée de m’en poser.
– Tu as eu le temps de remarquer ça ?
– Évidemment, pourquoi ça t’étonne ?
– Disons que tu as été pas mal sollicité par la gent masculine à la soirée…
– On était en train de parler de toi, là !
– Il m’a écrit hier soir, il voudrait qu’on sorte ensemble un de ces soirs.
– Génial ! Give me five, baby ! dis-je en tendant ma main.
– Et toi, alors ?
Zut. Je n’avais pas envie d’aborder le sujet.
– Max ? James ? Dereck ?
– C’est qui Dereck ? Demandé-je surprise.
– Le quarterback.
– Je ne lui ai jamais parlé, pourquoi tu me parles de lui ?
– Meuf, ce mec ne t’as pas lâchée des yeux de toute la soirée !
– Je n’ai pas remarqué.
– Bon alors Max ou James ?
– Écoute, James est mon ami et Max… Il est gentil. Il m’a demandé s’il avait une chance…
– Et tu lui as dit quoi ? S’impatiente-t-elle.
– Qu’on verrait avec le temps…
– Mais pourquoi ?
– Comment ça pourquoi ? Je ne vais pas sortir avec un mec juste parce qu’il est gentil et beau gosse !
– Bah qu’est-ce que tu veux de plus ?
Elle se gare sur le parking du lycée et nous nous dirigeons vers l’entrée du bâtiment.
– Je t’écoute, insiste Célia.
– Le connaître un minimum par exemple, savoir si on partage des intérêts, si on a les mêmes attentes…
– Salut les filles !
Eli, Max, Mathis et quelques autres gars de l’équipe s’approchent de nous.
– Salut, dis-je en souriant tandis que Célia se jette à la rencontre des lèvres d’Eli.
Max s’approche et dépose un bisou sur ma pommette.
– Tu es très jolie.
– Merci.
– Hé ! Pousse-toi qu’on puisse lui dire bonjour aussi, dit Mathis en se faisant une place.
Il me prend dans ses bras et me plante un bisou sur la joue. Max grimace, mais le laisse faire, me voyant rire et accepter l’étreinte de Mathis.
– Bien remise de la soirée ? Demande ce dernier un brin moqueur.
Je lui tape gentiment sur l’épaule.
– Très bien, je te remercie de t’en soucier.
– Samedi, après le match, soirée chez moi, je compte sur toi, dit-il en touchant mon nez et en associant un clin d’œil au geste.
– D’accord, accepté-je en riant.
La sonnerie retentit, l’équipe passe devant nous et je croise le regard de Dereck, tendu comme un string comme d’habitude, mais je suis rapidement encerclée par les bras puissants de James qui en profite pour me faire un bisou à son tour.
– Salut princesse, viens manger avec nous à midi.
– OK, réponds-je en l’embrassant sur la joue à mon tour.
Il rougit légèrement et se détourne quand il se prend une claque derrière la tête par Dereck.
– Dépêche ! On va être en retard, me dit Célia en me tirant par la manche en même temps. Je fais un signe de la main à James et suis Célia vers notre premier cours de la journée.
– T’es en train de tous les faire tomber comme des mouches, constate-t-elle.
– Oh ça va, tu n’exagères pas un peu, là ?
– Je viens d’ajouter Mathis à la liste de tes prétendants.
– N’importe quoi, ris-je.
– T’es vraiment naïve ma pauvre fille. Et crois ce que tu veux, mais James en pince pour toi.
– Tu es prête pour le lancer de bouquet ? me demande Célia durant le vin d’honneur.Celui-ci étant bientôt terminé, elle me propose de faire une transition sympa avant le repas.– Laisse-moi juste quelques minutes, lui dis-je.– OK, dis-moi quand tu es prête alors.– Chéri, j’ai besoin que tu me prêtes ton téléphone, s’il te plaît, dis-je à James, ne voyant pas Dereck dans les parages immédiats.Il m’ouvre sa veste et je m’empare de l’appareil dans sa poche intérieure.– Ça va aller ? me demande-t-il un peu inquiet.– Tant que tu es là, ça ira.-----------------------------------------------------------------James:C’est Tanya. Tu es prêt ?Dereck:
Parrain me tend mon bouquet, puis son bras. Je m’y agrippe fermement et j’entends les premières notes de ma musique. Je commence à chanter, les rideaux s’ouvrent devant nous au refrain et je vois mon fiancé encore surpris de m’entendre, moi. Et encore plus en direct, je crois.Je m’avance avec parrain au rythme de la musique et je le vois fondre au fur et à mesure que j’avance. Les trois garçons derrière lui et mes sœurs sont de vraies fontaines, ils sourient, rient et pleurent en même temps.Parrain m’embrasse sur le front et, après l’avoir lâché, je saisis la main que James me tend, terminant la chanson juste devant lui. J’ai à peine le temps de baisser le micro qu’il attrape mon visage à deux mains pour m’embrasser.Télia vient ensuite rapidement me libérer du micro et de mon bouquet.Le
Télia revient quelques minutes plus tard avec la professionnelle. Cette dernière me fait un chignon bohème bas, constitué de tresses et de boucles, dans lequel elle ajoute des petites fleurs. Elle termine au bout de deux heures et laisse place à la maquilleuse, à qui je demande un make up doux, dans les tons rose doré.Ensuite, je mets les boucles d’oreilles en forme de couronne de fleurs que Dereck m’a offertes pour mon anniversaire. Célia détache ma ballerine et je panique.– Hé ! Qu’est-ce que tu fais ? l'attrapé-je en plaquant ma main sur le collier.– Je voulais juste t’aider, me dit-elle surprise.– Je ne veux pas l’enlever.– Mais chérie, tu n’avais pas prévu de porter celui-ci ? s'étonne ma mère en me présentant un collier double que j’ai acheté parce qu&rsqu
Comme bien souvent après une nuit torride, je me réveille avec mon fiancé dans mes bras qui dort la tête sur ma poitrine et ses bras qui m’enserre, me gardant prisonnière de tout mouvement, et nos jambes entremêlées.Je n’ai aucune envie de le réveiller, même si je sais que la journée va débuter sur les chapeaux de roues, je voudrais rester ainsi éternellement dans notre bulle de paix et d’amour, où il n’y a que nous deux. Mais c’est sans compter la personne qui frappe à la porte.Je grogne et rabats la couette sur le dos de mon chéri, comme si ça pouvait le protéger du moment où notre bulle va éclater, et j'ignore royalement celui ou celle qui nous dérange.Ça frappe une seconde fois, puis mon téléphone sonne.------------------------------------------------------------
– Bah alors, ça ne va pas vous deux ? Demande Dereck en nous voyant entrer.Il y a eu la décence de demander à voix basse, au cas où.– Si, si, répond James. On a juste un peu de mal à réaliser…–Que vous vous mariez demain ?– Non, ça, ça va, dis-je en me reprenant un peu. Tu te souviens de la discussion qu’on a eue la semaine dernière tous les quatre ? situé-je en le tirant à l’écart.– Ouais…James sort le papier qui était toujours dans sa poche.– C’est ce que ton père a viré sur notre compte, lui souffle James.– Oh déesse ! Je peux faire une réclamation pour que ce soit moi qui t’épouse demain ? taquine-t-il les yeux rieurs.– Alpha ou pas, tu mériterais que je te foute une branlée, gro
Les filles ont organisé mon enterrement de vie de jeune fille en cachette et sont venues tambouriner à ma porte de chambre à 6 h 30 jeudi matin. Pendant ce temps, James se faisait kidnapper par les garçons sur le terrain d’entraînement, avec la complicité de ses élèves.Elles m’ont déguisée en pingouin ! Je me vengerai quand ce sera leur tour, c’est certain. Elles m’ont fait danser sur la place publique et m’ont fait boire beaucoup, tellement même, que j’ai fini par courir dans toute la ville dans mon déguisement de pingouin, à la recherche de mon fiancé, tout en m’arrêtant pour embrasser les gens que je croisais au passage, puis je repartais en criant son nom, les filles à mes trousses, mortes de rire. Mais ils avaient bien préparé leur coup, car je ne l’ai jamais trouvé.Ensuite, elles m&rsqu