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Chapitre 6 Tu as de la fière quand

Author: Marguerite
« Dis-moi, maman, je t’écoute. »

Marie ouvrait les yeux vers le plafond, serrait les lèvres et prenait une profonde inspiration. Elle a soufflé :

« Camille, en fait, tu n’es pas... »

« Ma chérie ! »

Avant qu’elle n’ait pu continuer, quelqu’un a soudain déboulé dans la chambre en titubant. Quand elles se sont retournées, l’homme était déjà entré à grandes enjambées. Il s’est dirigé vers le lit pour s’installer face à Camille, empestant l’alcool et le tabac, barbu et négligé.

« Alors, Charles ne t’a pas embêtée, hein ? »

Marie l’a fusillé du regard. « Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Ça ne te suffit pas, tout le mal que tu nous as fait ? »

Pascal Leroy a fait claquer sa langue, en levant les yeux vers Camille. « Ma fille, laisse-nous deux minutes. J’ai quelques mots à dire à ta mère, puis je file. »

Camille, inquiète, a regardé Marie, mais celle-ci lui a fait un signe de tête.

Camille n’a pas insisté. Elle a lancé un regard glacial sur Pascal. « Ne fais pas de peine à maman. »

Pascal a vite acquiescé, et Camille est sortie à contrecœur, jetant plusieurs regards en arrière.

À peine la porte refermée, son masque bienveillant est tombé.

Il a jeté un regard dur à Marie en baissant la voix : « Tu pourrais la fermer un peu ? »

Marie, les yeux flamboyant de colère, a serré les dents : « N’essaie plus jamais d’utiliser cette petite ! »

Pascal a ricané : « Je l’ai élevée, j’ai bien le droit de lui demander un peu d’argent, non ? Tant que tu te tais, on n’aura pas de problème ! Mais si tu ouvres ta gueule, faut pas venir pleurer quand Camille se retrouvera au chômage ! »

Marie a agrippé le drap, tremblante de rage. « Pascal ! Tu es un vrai salaud ! »

Pascal a haussé les épaules : « Oui, je ne suis une ordure, et alors ? Ferme-là, sinon on va tous y passer ! »

Là-dessus, Pascal est sorti de la chambre sans même se retourner.

En ouvrant la porte, il a vu Camille qui attendait dehors et a immédiatement repris son air faussement chaleureux.

« Camille, papa doit filer ! Pour l’argent d’aujourd’hui, disons que papa te l’a emprunté, d’accord ? »

En entendant cela, Camille a relevé la tête, épuisée, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, Pascal était déjà reparti.

Camille a poussé un long soupir, s’est redressée, prête à retourner dans la chambre. Mais son téléphone a de nouveau vibré dans sa poche.

En voyant que c’était Martin qui appelait, Camille a eu un pincement au cœur et a répondu sans réfléchir.

« Où es-tu ? » La voix grave et froide de Martin a résonné dans le combiné.

Camille a jeté un œil vers la chambre, puis a murmuré : « J’ai une urgence. »

Martin a marqué une pause. « Donc, ce que je t’avais demandé pour Réa au département de design, tu ne l’as pas fait, c’est ça ? »

Camille a senti les larme lui monter aux yeux — il venait la sermonner alors. Mise à part sa condition de maîtresse, elle restait avant tout sa secrétaire.

Ne pas avoir fait ce qu’il lui avait demandé, c’était de sa faute.

D’une voix basse, Camille a répondu : « Pardon, M. Bernard. Je contacte tout de suite la directrice du département. »

« Laisse tomper... »

« Camille. » Avant que Martin ait terminé, la voix de Léon s’est fait entendre derrière elle.

Camille s’est retournée, et il lui a tendu une plaquette de médicaments.

« Antipyrétique. Prends-en, tu es toute pâle. »

Camille a esquissé un sourire faitigué et a pris poliment le médicament. « Merci, Dr Ferrand, je vous ferai un virement tout à l’heure. »

Léon a souri, puis a désigné le téléphone que Camille tenait à l’oreille. « Je te laisse. »

Camille a hoché la tête et a repris : « M. Bernard, vous disiez ? »

N’entendant aucune réponse, elle a baissé le téléphone pour regarder l’écran. Il avait raccroché, sans même qu’elle s’en rende compte.

Camille a compris qu’il était vexé.

Mais, suivant la consigne de Martin, elle a quand même informé la directrice du département de mode.

La cheffe, Rose Duchamp, était une ancienne camarade d’université à elle. Elles s’entendaient très bien à l’époque. Alors, un simple appel suffisait.

Au téléphone, Rose a soupiré : « Tu t’inquiètes pour elle ? Elle a filé à l’heure pile, cette fille. »

Camille : « ... »

Qu’est-ce que Martin voulait dire avec cet appel, alors ?

Dans sa voiture, Martin était assis le visage fermé, l’esprit tourmenté par le doute. L’homme au téléphone venait de dire à Camille de prendre un antipyrétique... Depuis quand avait-elle eu de la fièvre ?

Même malade, elle continuait de travailler sans lui demander de congé, mais à ce Dr Ferrand, elle se confiait ?

Dr Ferrand... Qui était-il, au juste ?

Après avoir réfléchi un instant, Martin a soudain levé les yeux vers Lucas, qui conduisait : « Camille a de la famille hospitalisée ? »

Lucas a répondu honnêtement : « J’avais entendu dire que la mère de Camille avait été hospitalisée pour un cancer de l’utérus, mais je ne sais pas où elle en est maintenant. »

Les sourcils de Martin se sont aussitôt froncés. « Elle n’en a jamais soufflé un mot. »

Lucas, intérieurement, n’a pas pu s’empêcher de penser que si Martin était moins préoccupé par la femme qu’il cherchait, il remarquerait peut-être davantage Camille...

En y pensant, Lucas a décidé de saisir l’occasion pour plaider un peu en faveur de Camille : « Vous savez, M. Bernard... Camille traverse une période difficile, avec sa famille et tout... »

Avant qu’il ait pu finir, le téléphone de Martin a sonné. C’était Réa.

Ce soir, Martin avait spécialement fait réserver un restaurant par Lucas pour fêter ses retrouvailles avec celle qu’il cherchait depuis si longtemps.

À ce moment-là, la Maybach venait justement de s’arrêter devant le restaurant.

Martin a chassé toute pensée pour Camille, a ouvert froidement la portière et est descendu de voiture. « Ce soir, va lui apporter des médicaments et préviens les RH de lui accorder trois jours de congé. »

Puis il a ajouté, presque à contrecœur : « Engage aussi une aide à domicile, qu’on prenne soin d’elle pendant cette période. »

« Bien, M. Bernard ! »

Lucas a acquiescé, jetant instinctivement un regard vers la grande baie vitrée du restaurant.

En voyant Réa, radieuse, attablée dans ce restaurant chic en train de passer commande, Lucas a ressenti un étrange mélange d’émotions. Ce soir-là, Camille n’est pas rentrée à la villa de Martin. Elle a pris son médicament et a dormi à l’hôpital jusqu’à ce que le jour se lève.

En bougeant dans son lit, elle a remarqué soudain une perfusion plantée sur le dos de sa main.

En voyant Camille se réveiller, Marie s’est empressée de la prévenir : « Camille, ne bouge pas trop, tu as eu de la fièvre. Dr Ferrand t’a mis sous perfusion. »

Camille a acquiescé et s’est redressée faiblement.

« Vraiment, ma petite, tu ne peux pas faire attention à toi ? Avoir de la fièvre sans rien dire, et sortir avec juste cette petite chemise... »

Marie n’a pu s’empêcher de gronder, mais Camille a senti son cœur se réchauffer en l’écoutant.

Elle a détendu un peu ses sourcils, s’est tournée vers Marie avec un air câlin : « Maman, j’ai faim... »

Marie a lancé un regard faussement sévère à Camille : « Attends, l’aide-soignante va bientôt apporter à manger. Patiente un peu, tu as toujours eu du mal à manger à l’heure, il va bien falloir que tu changes ça. »

À peine avait-elle terminé qu’une aide-soignante est entrée, portant un grand thermos.

En voyant Camille réveillée, elle a fait un signe du menton vers la porte : « Camille, deux très beaux gosses t’attendent dehors. Ce sont tes copains ? »

Camille est restée interdite. « Des amis ? »

L’image de Martin a traversé son esprit, et elle s’est redressée d’un coup, surprise.

Avant même qu’elle puisse réagir, Lucas est entré dans la chambre.

Il s’est adressé à Camille : « Camille, pourrais-tu sortir un instant ? »

Camille a acquiescé et, sans hésiter, a retiré la perfusion de sa main pour se lever.

Marie s’est écriée avec inquiétude : « Camille, qu’est-ce que tu fais ? »

Camille a répondu : « Maman, je reviens tout de suite, je t’expliquerai après ! »

Sans un mot de plus, elle a suivi Lucas dans le couloir, vers la salle de repos.

Martin fumait, le visage sombre, comme s’il venait d’être provoqué.

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