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Chapitre 7 Argent rapide

Author: Marguerite
Camille, complètement perdue, s’est plantée devant lui et a murmuré : « M. Bernard. »

Martin a levé les yeux froidement. « Pourquoi tu n’es pas rentrée hier soir ? »

Camille a baissé les yeux : « J’étais malade. »

Martin a laissé échapper un rire glacé : « Malade ? T’avais perdu ta langue aussi ? Ça ne t’est pas venu à l’esprit de me prévenir ? »

Camille a froncé les sourcils : « J’ai pris mes médicaments et je me suis endormie. Je n’ai pas fait exprès. »

Dans le regard de Martin, la colère ne faisait que grandir, sa voix devenait plus tranchante : « Tu t’es endormie ? Ou t’as préféré rester avec un autre mec ? Hein ? »

Camille a brusquement relevé la tête, sidérée : « De qui tu parles ? »

Martin a plissé ses yeux noirs, aussi froids que la nuit, et s’est moqué : « C’est plutôt à toi de me le dire, non ? »

« Camille ? »

Avant que Camille n’ait pu digérer ces reproches, une voix douce et posée a retenti derrière elle.

D’un coup, ça lui est revenu : la veille, juste avant que Martin a raccroché, le Dr Ferrand lui avait parlé !

L’homme dont parlait Martin, ce serait... le Dr Ferrand ?

Camille a levé les yeux vers Léon qui s’approchait, puis vers Martin dont le regard était chargé d’ironie. À ce stade, toute explication semblait vaine.

Léon s’est approché, a remarqué que Camille saignait de la main, n’ayant pas appuyé sur la plaie.

Il a froncé les sourcils et lui a fait remarquer : « Tu saignes. Normalement, ta perfusion ne devrait pas être terminée à cette heure. »

Camille a baissé les yeux et a pressé rapidement sur le point d’injection. « Merci, Dr Ferrand, je vais m’en occuper. »

Léon a poussé un soupir inquiet, puis a posé le dos de sa main sur le front de Camille.

« Ta fièvre est tombée, mais tu dois encore te reposer. »

De peur que Martin ne se méprenne, Camille a vite détourné la tête, évitant son regard : « Je comprends. »

Léon, impuissant, a remis ses mains dans ses poches avant de se tourner vers Martin, dont la présence imposante assombrissait l’atmosphère.

Il a dit poliment, d’une voix calme : « Monsieur, la patiente a besoin de repos. Il est préférable de faire court pour ne pas la fatiguer. »

Martin a levé lentement les yeux pour croiser le regard de Léon : « C’est bien la première fois que je vois un médecin prendre la température sans appareil. »

Léon a souri du coin des lèvres : « Avec beaucoup d’expérience, parfois, on évite de déranger inutilement les patients avec tous ces appareils. »

Cet échange a rendu Camille nerveuse.

Elle savait que le Dr Ferrand prenait sa défense, mais il ne savait pas à qui il avait affaire. Martin Bernard, tout Merville connaissait sa réputation impitoyable : la moindre contrariété de sa part, n’importe qui pouvait en faire les frais.

Si jamais le Dr Ferrand irritait vraiment Martin, il risquait de perdre son poste du jour au lendemain.

Camille s’est empressée de calmer le jeu. « Le Dr Ferrand, je vous présente mon supérieur, il nous reste encore des choses à voir pour le travail. Vous devez avoir d’autres patients à voir, on vous laisse. »

Le Dr Ferrand a compris le message, a jeté un dernier regard à Camille, puis s’est éloigné d’un signe de tête. Lucas, sentant qu’il devait les laisser seuls, s’est éclipsé vers l’ascenseur. L’atmosphère pesante entre Martin et Camille a fini par la rendre mal à l’aise. Elle a pris la parole : « M. Bernard... »

« Tu crois vraiment que ce petit numéro va te rapporter quelque chose ? » Avant même que Camille ait pu finir, Martin l’a soudainement interrompue d’une voix glaciale.

Ses yeux débordaient de sarcasme.

« Tu espères vraiment obtenir ma compassion ? »

Camille est restée figée. « M. Bernard, je ne comprends pas ce que vous voulez dire ! »

Martin s’est planté devant elle, la dominant de toute sa hauteur, le visage glacial.

Son regard a semblé recouvert d’une fine couche de glace, sa voix était coupante : « Camille, tu ne trouves pas que jouer les victimes pour susciter la pitié, c’est un peu puéril ? Ou alors, l’argent que je te donne ne suffit pas, et tu veux maintenant séduire un médecin pour qu’il soigne ta mère gratis ? »

Ses mots ont frappé Camille en plein cœur, comme un coup de poignard.

Elle-même n’avait même pas remarqué qu’elle était malade, comment aurait-elle pu feindre ?

Les poings serrés, Camille s’est efforcée de rester calme.

Elle a répliqué : « Quel genre de réponse attendez-vous de moi, M. Bernard ? »

Cette froideur toute professionnelle n’a fait qu’attiser davantage la colère sourde de Martin.

Il a fait un pas vers elle, ses yeux perçants d’aigle scrutant le moindre de ses gestes.

« Tu veux de l’argent ? Alors fais ce pour quoi je te paie. Mais si tu t’aviser de jouer sur plusieurs tableaux avant la fin de notre arrangement, tu sais très bien ce qui t’attend ! »

Les ongles de Camille se sont enfoncés presque dans sa paume, mais sa voix est restée parfaitement posée : « M. Bernard, tout est écrit dans le contrat : quand vous aurez trouvé la femme que vous cherchez, le contrat prendra fin, et j’aurai la liberté de fréquenter qui je veux ! »

Camille n’avait quasiment jamais répliqué à Martin. C’était bien la première fois qu’elle lui avait tenu tête, sans ménagement.

L’homme, soudain, s’est approché brutalement et lui a serré le menton d’une main de fer : « Camille, tu prends tes aises maintenant ? »

Les yeux de Camille se sont humidifiés, elle qui avait toujours été si docile, il suffisait d’un seul moment de rébellion pour déclencher autant de rage ?

Elle a esquissé un sourire glacé : « Merci du compliment, M. Bernard ! »

Martin a resserré sa prise : « Tu veux rompre le contrat plus tôt, c’est ça ? Eh bien Camille, je ne te ferai jamais ce plaisir ! » Sur ces mots, il a relâché sa main.

Son regard de colère s’est mué en dégoût : il a repoussé violemment Camille avant de tourner les talons et de partir.

Projetée contre le mur, Camille s’est laissée glisser le long de la cloison, les larmes coulant malgré elle.

Ce n’est qu’une fois calmée qu’elle est retournée dans la chambre de sa mère.

Après avoir passé encore quelques heures auprès d’elle, elle est rentrée chez elle.

Son appartement se trouvait dans une vieille résidence. L’appartement qu’elle avait acheté pour sa mère avait été vendu par son père pour ses dettes de jeu. Il ne lui restait plus qu’un petit logement exigu de moins de soixante mètres carrés.

Camille est montée au deuxième étage, a ouvert la porte, l’odeur d’alcool lui est montée au nez. Restant un moment sur le seuil devant les bouteilles jonchant le sol, elle a soupiré.

Après avoir tout rangé, elle s’est à peine assise devant son ordinateur qu’un message est arrivé.

« G, tu traînes vraiment cette fois, mon patron commence à s’impatienter ! »

Camille a tapé rapidement : « Désolée, j’ai eu quelques complications, accorde-moi juste une demi-heure. »

Après avoir répondu, Camille s’est plongée dans ses esquisses de design.

À l’université, elle avait suivi une spécialisation en secrétariat ; le design n’était qu’une matière optionnelle.

Mais son professeur lui avait dit qu’elle avait un vrai don, alors, depuis quelques années, Camille prenait régulièrement des commandes de design à côté.

C’était un moyen d’arrondir ses fins de mois, mais aussi de se perfectionner.

La personne en face a vite répondu : « G, avec ton talent en design, tu pourrais facilement percer dans la mode internationale si tu changeais de voie ! Pourquoi continuer à végéter comme assistante auprès de M. Bernard ? »

Camille a répondu avec un sourire amer : « Parce que ça rapporte vite »

Les frais médicaux de sa mère s’élevaient à des dizaines de milliers par mois, et son père avait des dettes de plusieurs millions. Elle n’avait pas le choix.

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