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Chapitre 2 : Premiers Jours, Premières Étincelles

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-03-17 04:02:57

Roxane

Lundi matin. Sept heures précises.

Je me tiens devant la tour Grayson Corporation, un café brûlant dans une main et mon sac dans l’autre. Mon cœur bat vite, mais pas d’appréhension. De l’excitation pure. J’entre avec l’assurance d’une femme qui sait exactement où elle va.

Les ascenseurs sont déjà en mouvement, la machine bien huilée d’un empire qui ne dort jamais. Les employés se pressent, murmures et dossiers sous le bras, tous absorbés par leurs responsabilités. Je me fonds dans cette cadence, déterminée à m’imposer dès le premier jour.

Quand j’arrive à l’étage du PDG, Natalia est déjà là. Impeccable, comme toujours. Elle m’attend devant le bureau de verre qui sera désormais le mien.

— Pile à l’heure, constate-t-elle avec une pointe d’amusement.

— Toujours, rétorqué-je en lui lançant un sourire.

Elle incline légèrement la tête, me détaillant comme un prédateur jaugerait une proie.

— Elias déteste les retards. Il aime que tout soit fait avant même qu’il ne le demande. Si tu veux survivre ici, anticipe.

— Ça tombe bien, j’adore jouer aux devinettes.

Je la vois esquisser un sourire bref avant de me tendre un dossier.

— Voici ton programme de la journée. Il attend son premier café à huit heures précises. Et un récapitulatif de ses rendez-vous dès son arrivée.

Je hoche la tête et prends le dossier. Un test, évidemment. Je le sens dans la façon dont elle me l’a tendu, dans cette lueur de défi dans son regard. Je l’ignore et m’installe à mon poste.

À 7h55, je suis devant le bureau d’Elias, un café parfaitement dosé dans la main droite et un dossier récapitulatif dans la gauche. Je frappe.

— Entrez.

Sa voix est calme, tranchante. J’ouvre la porte et le trouve, dos à moi, face aux immenses baies vitrées qui donnent sur la ville. Son costume est sombre, sa posture rigide. Il dégage une aura implacable, une force silencieuse.

— Votre café, et le programme de la journée, annoncé-je en avançant.

Il pivote lentement, ses yeux noirs détaillant la tasse et le dossier que je dépose devant lui.

— Vous êtes efficace.

— Je vous l’avais dit.

Un silence s’installe. Je n’esquisse aucun mouvement pour partir. J’attends. Il lève un sourcil.

— Quelque chose d’autre ?

— Oui. Votre emploi du temps est un cauchemar. Vous enchaînez des réunions sans pause, ce qui diminue votre productivité sur le long terme. J’ai réorganisé votre planning pour que vous ayez des créneaux de respiration.

Je sors une feuille de mon dossier et la pose devant lui.

— Vous pensez pouvoir réorganiser ma vie en une matinée ?

— Je pense que c’est mon travail.

Il me fixe un instant, puis abaisse son regard vers le papier. Il l’observe en silence, tapotant du bout des doigts sur son bureau.

— On verra si vous tenez ce rythme, finit-il par dire avant de prendre une gorgée de son café.

J’incline légèrement la tête et quitte la pièce. Premier round terminé.

Elias

Elle a du cran.

Je repose mon café et observe le document qu’elle m’a remis. Elle n’a pas juste réorganisé mon emploi du temps. Elle a compris comment je fonctionne. Mes priorités. Les moments où je suis le plus efficace. Peu de gens ont cette acuité.

Je me penche en arrière et soupire. Un fauve dans ma cage. Natalia avait raison.

À dix heures, je la vois à travers la paroi de verre qui sépare nos bureaux. Elle pianote sur son clavier avec une concentration féroce, ignorant les regards curieux de mes autres collaborateurs. Ils ont senti son énergie, son audace. Certains admirent, d’autres guettent la chute.

Je décide de la tester.

— Roxane, dis-je en décrochant le téléphone.

— Oui, monsieur ?

— Trouvez-moi un créneau cet après-midi pour un déjeuner avec un investisseur de dernière minute.

— Donnez-moi une minute.

Je l’entends tapoter sur son clavier, rapide, précise.

— Vous êtes disponible de 13h30 à 14h30. J’ai déplacé votre point avec le service financier à demain matin.

— Efficace.

— Toujours, répond-elle.

Je souris en raccrochant.

Roxane

Quand je repose mon téléphone, je surprends le regard de Natalia posé sur moi.

— Tu t’en sors bien, constate-t-elle en croisant les bras.

— Je fais mon travail.

— Il aime les gens compétents.

Je plisse légèrement les yeux.

— C’est un avertissement ?

Elle sourit.

— Une observation.

Puis elle disparaît dans le couloir.

Je souffle. Premier jour, et déjà une rivalité. Mais ça ne me dérange pas. Au contraire,

ça rend le jeu plus intéressant.

Et quelque chose me dit qu’avec Elias Grayson, tout ne fait que commencer.

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