RoxaneL’excitation pulse dans mes veines.Je n’ai jamais été aussi proche de la vérité.Elias m’a donné son feu vert.Nous allons faire tomber Maud ensemble.Mais je refuse d’être une simple spectatrice.Je veux être celle qui lui arrachera son masque.Elle a voulu me briser ?Elle va comprendre qu’elle s’est attaquée à la mauvaise personne.Je m’avance dans les couloirs avec une seule pensée en tête : je dois agir vite.Maud est maligne.Si elle sent le piège se refermer, elle trouvera un moyen de s’en sortir.Je ne peux pas lui laisser cette chance.Je repasse en boucle notre plan avec Elias.Nous allons la prendre à son propre jeu.Lui faire croire qu’elle a encore le contrôle.Puis, au dernier moment, lui retirer le sol sous les pieds.Et la regarder tomber.---EliasJ’observe Roxane de loin.Elle se pense discrète, mais son regard trahit son impatience.Elle veut frapper.Elle veut voir Maud s’effondrer.Je dois m’assurer qu’elle ne précipite pas les choses.Dans cette guerre,
RoxaneLa victoire a un goût étrange.Je devrais être euphorique, savourer chaque seconde de la chute de Maud.Mais une tension sourde persiste au creux de mon ventre.Ce n’est pas fini.Pas encore.Assise dans le bureau d’Elias, je fixe la ville à travers la baie vitrée.Les lumières des gratte-ciels scintillent dans la nuit.Derrière moi, Elias s’affaire sur son ordinateur, imperturbable.— Tu penses à quoi ?Sa voix grave brise le silence.Je me retourne.Il me regarde, sourcils légèrement froncés, comme s’il essayait de lire en moi.— À Maud. Elle ne va pas disparaître comme ça. Elle va vouloir se venger.Un sourire ironique effleure ses lèvres.— Elle n’a plus aucune emprise. On a tout verrouillé.— Ça ne l’empêchera pas d’essayer.Je croise les bras, mal à l’aise.Il se lève, contourne son bureau et s’appuie contre le rebord.— Tu as peur ?Je soutiens son regard.— Non. Je suis prudente.Un silence.Puis il lâche doucement :— Je te protégerai.Mon cœur rate un battement.Sa pr
RoxaneL’après-midi est un chaos de notifications, d’appels et de messages.L’accusation de Maud fait le tour des médias en quelques heures.Les commentaires fusent sur les réseaux sociaux."Roxane Morel a-t-elle couché pour arriver au sommet ?""Le scandale Elias Carter : favoritisme et coucheries en entreprise.""La rivale de Maud Delacroix prendrait sa revanche en séduisant le PDG ?"J’éteins mon téléphone et serre les poings.C’est du grand spectacle.C’est exactement ce qu’elle voulait.Mais elle a sous-estimé ma capacité à riposter.Julie m’a obtenu une interview sur une grande chaîne d’informations.En prime time.Et je compte bien tout écraser.Elias entre dans mon bureau.Il referme la porte derrière lui et croise les bras.— Tu es prête ?Je lève les yeux vers lui.Il est calme en apparence, mais son regard est sombre.Il déteste ce que Maud a fait.Il veut la détruire autant que moi.— Plus que jamais.Il me fixe quelques secondes avant de soupirer.— Tu es certaine de voul
RoxaneJe ne dors pas cette nuit-là.Le téléphone vibre sans cesse.Les médias s’affolent. Mon nom est partout.Certaines voix me soutiennent, d’autres me descendent en flammes."Roxane Morel, féministe ou manipulatrice ?""L’attaque frontale contre Maud Delacroix : coup de génie ou manœuvre désespérée ?""Elias Carter, otage de sa maîtresse ?"Les titres se succèdent.Les commentaires affluent.Et moi, allongée dans mon lit, je fixe le plafond.Elias m’a raccompagnée chez moi après l’émission.Il est resté un moment, un whisky à la main, observant la ville à travers ma baie vitrée.Puis, sans un mot, il est parti.Je ne sais pas ce qu’il pense vraiment.Ce scandale l’atteint autant que moi.Peut-être plus.J’ai frappé fort, et Maud va riposter.C’est une évidence.Mais elle ignore encore à quel point je suis prête à aller loin.---EliasIl est quatre heures du matin quand je me décide enfin à quitter mon bureau.La journée a été une guerre ouverte.Mon service juridique est en alert
RoxaneLes jours suivants sont une tempête.Chaque matin, en ouvrant mon téléphone, je découvre une nouvelle vague d’articles, d’insinuations, de commentaires."Roxane Morel, simple ambitieuse ou véritable manipulatrice ?""Elias Carter sous emprise : qui dirige vraiment l’empire Carter ?""La guerre des coulisses : quand l’amour et le pouvoir s’entremêlent."J’ai l’habitude d’être sous le feu des projecteurs. Mais cette fois, ce n’est pas qu’un simple coup bas de collègues jaloux. C’est une campagne.Organisée.Méthodique.Et je sais exactement qui en est l’instigatrice.Maud.Depuis l’émission, elle a frappé fort. Multipliant les interviews, jouant la victime, insinuant sans jamais accuser, semant le doute avec une précision chirurgicale.Et ça fonctionne.Je la vois, cette hésitation dans les regards, cette tension dans les réunions. Certains de mes collègues, ceux qui me souriaient hier encore, baissent les yeux quand je passe.D’autres murmurent dans mon dos.Mais je m’en fiche.
RoxaneJe n’ai jamais cru aux contes de fées.Je ne suis pas la princesse qui attend d’être sauvée.Mais à cet instant, en sentant la chaleur de la main d’Elias dans la mienne, je réalise une chose :Ce n’est pas un conte.C’est une guerre.Et nous sommes en train de choisir nos camps.Je serre ses doigts entre les miens.— Si je tombe, tu tombes avec moi, Roxane.Sa voix résonne encore dans ma tête.Alors je le regarde droit dans les yeux.— On ne tombera pas.Il ne répond rien. Son regard est insondable, sombre comme une tempête prête à éclater.Mais il ne me repousse pas.Il ne lâche pas ma main.C’est suffisant.Pour l’instant.La porte s’ouvre brusquement, brisant l’instant.Andrew entre, visiblement nerveux.— Elias, les enquêteurs sont en bas. Ils veulent te voir. Tout de suite.Je sens Elias se raidir.C’est trop tôt.Bien trop tôt.Je me tourne vers lui.— Laisse-moi gérer.Il secoue la tête.— C’est mon problème, Roxane. Je dois y faire face.Je pose une main sur son bras.—
RoxaneJe devrais être habituée aux coups bas.Je devrais être capable de rire face à cette tentative ridicule de me discréditer.Mais non.Parce qu’Elias doute.Parce qu’il me regarde avec cette hésitation dans les yeux, cette ombre qui ne devrait pas être là.Et ça me ronge.Je prends une profonde inspiration.— Elias, regarde-moi.Il ne bouge pas.Son regard est fixé sur la photo.Je pose mes mains sur le bureau, mes doigts crispés sur le bois verni.— Tu me connais. Tu sais que je ne suis pas une menteuse.Il relève lentement la tête.Ses traits sont fermés, presque impénétrables.— Je sais que tu es douée pour jouer.Ses mots me percutent de plein fouet.Il y a encore quelques semaines, j’aurais souri à cette remarque. J’aurais même trouvé ça flatteur.Mais aujourd’hui, ça me blesse.— Tu crois que je te manipule ?— Je crois… Il s’interrompt. Je crois que quelqu’un veut me faire croire ça.Un soupir de soulagement m’échappe.Il doute, oui.Mais il ne veut pas y croire.C’est déj
RoxaneJe le regarde, le cœur tambourinant dans ma poitrine.Elias ne parle pas.Il ne bouge pas.Il se contente de me fixer avec cette intensité glaciale qui me donne envie de hurler.— Tu crois vraiment que je t’ai menti ?Sa mâchoire se serre.Il passe une main dans ses cheveux, agacé.— Je veux juste comprendre, Roxane.— Comprendre quoi ? Je lève les bras, furieuse. Que quelqu’un essaie de me faire passer pour une traîtresse ? Que tu es prêt à gober toutes les conneries qu’on t’envoie ?Je vois son regard s’assombrir.— Tu es en train de me reprocher d’avoir des doutes ?— Je te reproche de ne pas me faire confiance !Silence.Brutal.Froid.Il y a quelque chose dans son regard qui me met mal à l’aise.Comme si…Comme si quelque chose en lui était en train de céder.— Je veux juste la vérité, Roxane.Ma gorge se serre.— Je te l’ai donnée.Mais est-ce suffisant ?Je n’en sais rien.Et ça me terrifie.---EliasJe suis en colère.Pas seulement contre elle.Contre moi-même.Contre
ÉliasAlma dort à l’arrière, roulée sur elle-même, ses bras serrés contre son ventre comme pour se protéger de tout ce qui vient. Le moteur ronronne, mais mes pensées hurlent. J’ai encore son corps contre le mien. Ses larmes. Sa voix. Cette confession qui a brisé quelque chose en moi, pour mieux reconstruire.Je roule sans but précis, juste assez loin pour qu’on respire.Juste assez pour qu’elle ne tremble plus.Roxane est assise à côté de moi. Ses yeux sont fermés, mais elle ne dort pas. Elle veille. Elle veille toujours. Et moi, je suis là, entre deux femmes que j’ai laissées tomber.— Tu vas faire quoi maintenant ? demande-t-elle, sans me regarder.— Ce qu’il faut.— Et c’est quoi, ça ?Je freine. Brutalement.Le silence nous tombe dessus comme un couperet.— Leur enlever ce qu’ils croient posséder.Elle ne répond pas. Mais elle comprend. Parce qu’elle aussi a perdu des choses qu’on ne rend jamais.AlmaJe rêve. Mais c’est un rêve tranchant. Un cauchemar doux.Je suis dans une mais
ÉliasJe l’ai appelée.Je lui ai parlé.Et je l’ai sentie vaciller.Sa voix tremblait, suspendue à ce fil invisible qui sépare la panique de la lucidité. Mais quelque chose vibrait dans ses mots. Un feu nouveau. Une colère sourde. Une lueur vivace dans cette nuit sans fin.Roxane est allongée à côté de moi, le visage exsangue, les paupières lourdes, la main crispée contre sa plaie. J’ai fait ce que j’ai pu. Avec une chemise déchirée, un couteau chauffé, mes poings tremblants. J’ai vu la chair s’ouvrir. J’ai senti l’odeur du sang. Et j’ai eu peur. Pas pour moi. Pour elle.Parce qu’elle est là depuis le début. Parce qu’elle ne flanche pas. Parce qu’elle me rappelle qui je suis.— Tu vas aller où ? murmure-t-elle, sa voix rauque, presque étranglée.— Là où tout a commencé.— Tu parles d’Alix ?— Non. Je parle de moi. De nous. Et de tout ce qu’on a laissé se briser.Je me redresse. Mes côtes hurlent. Mon dos me tire. Mon poing est encore rouge de la dernière baston. Mais je m’en fous. La d
ÉliasOn roule depuis des heures.Le vent cogne contre les vitres comme s’il voulait entrer.Roxane ne parle pas. Elle garde les yeux rivés sur la route, les doigts crispés sur le volant, comme si lâcher le volant risquait de la faire sombrer.Moi, je pense à Alma.À son silence.À ses yeux quand je suis parti.J’ai cru que c’était nécessaire. Qu’on n’avait pas le choix.Mais chaque kilomètre me prouve le contraire.Chaque seconde sans elle est un poison.— On arrive, murmure Roxane.Je hoche la tête.On a trouvé un abri temporaire dans une vieille maison abandonnée, planquée dans une zone industrielle hors réseau.Mais ce n’est pas la sécurité que je cherche.C’est un sens à tout ça. Un sens à la douleur, aux cris étouffés, aux souvenirs déchiquetés.On entre. Le parquet grince. L’humidité suinte des murs.Des odeurs de moisissure et de rouille flottent dans l’air, comme un avertissement.Mais au moins ici, personne ne nous verra mourir.Roxane installe l’ordinateur. Je referme les r
AlmaLe sang me martèle les tempes.Je suis seule.Du moins, je le crois.Assise sur les marches froides de l’appartement déserté, je serre mes bras autour de moi comme si ça suffisait à faire taire ce qui hurle à l’intérieur.La lumière du soir filtre à peine par les persiennes.Un silence épais règne, saturé d’absences.Elias ne répond pas.Je sais pourquoi.Je sais qu’il est parti avec Roxane.Je sais qu’il m’a laissée en arrière, encore une fois, et que ce choix, même s’il était stratégique, me brûle comme une trahison.Il a préféré l’action à l’explication.Le risque à la confiance.Mais je ne pleure pas.Je ne cède pas.Pas encore.Un bruit.Quelque chose de léger. Un froissement.Je relève la tête, le cœur au bord des lèvres.— Tu comptes rester là combien de temps ?La voix est douce, traînante, ironique.Roman Toujours là quand Elias disparaît.Je ferme les yeux une seconde.Respire.Essaie de ravaler tout ce qui monte.— Ce n’est pas le moment, Soren.— C’est toujours le mo
EliasL’air est chargé de tension.Alix tient toujours cette foutue clé USB entre ses doigts, la faisant tourner lentement comme si elle dictait le rythme du monde. Devant elle, Ezekiel Dante ne cille pas. Derrière lui, son équipe, des ombres prêtes à frapper. De mon côté, Roxane serre son arme, Lucian Blackwood reste en retrait, savourant chaque seconde de cette confrontation comme un spectacle privé.Et moi ?Je suis au bord de l’explosion.— Donne-la-moi, Alix.Ma voix est basse, tranchante.Elle rit doucement.— Pourquoi ferais-je ça ?— Parce que si tu me la donnes pas, je te la prends.Son sourire s’élargit.— Tant d’agressivité, Elias.Ezekiel lève une main, un geste calculé.— Pourquoi lui, Alix ? Pourquoi pas moi ?Alix lève un sourcil, faussement étonnée.— Oh, Ezekiel… Toujours aussi direct.Elle s’avance d’un pas, ignorant la tension palpable dans la pièce.— Tu veux la clé ?Elle la fait glisser entre ses doigts avant de la lever bien haut.— Viens la chercher.Le mouveme
EliasLondres.Les rues humides brillent sous les néons, les taxis filent dans le chaos ordonné de la ville, et moi, je suis là, dans cette voiture banalisée, le regard rivé sur un immeuble à la façade austère.— Elle est bien là-dedans ? demande Roxane, assise à côté de moi.Je serre la mâchoire.— Son vol a atterri il y a trois heures. Elle n’a pas eu le temps d’aller ailleurs.Lucian Blackwood n’est pas du genre à faire attendre ses alliés. Ou ses pions.Roxane tapote nerveusement le tableau de bord.— Et notre plan ?Je lui jette un regard.— On entre. On récupère les fichiers. Et si elle résiste…Je ne finis pas ma phrase.Elle comprend.Roxane me lance un sourire en coin.— Parfait.Elle aime ça. Le risque. L’adrénaline. L’affrontement.Et moi ?Moi, je veux juste en finir.Je sors de la voiture et traverse la rue sans hésiter. Roxane me suit de près.Le bâtiment est sécurisé. Évidemment.Mais j’ai toujours une longueur d’avance.Je glisse une carte falsifiée dans le lecteur de
---RoxaneJe cours.Les talons de mes chaussures claquent sur le sol encore tiède de l’incendie, l’odeur du plastique brûlé s’accroche à mes vêtements, à ma peau. Chaque inspiration me rappelle que nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre.Alix croit m’avoir dépassée.Elle se trompe.Je n’ai jamais perdu une guerre de territoire sans me battre jusqu’à la dernière goutte de sueur, jusqu’à la dernière étincelle de rage.Elias est à mes côtés, son souffle court, son regard acéré.— On va où ? demande-t-il entre deux foulées.— Si elle a volé des données, elle doit les transférer. Et pour ça, elle a besoin d’un réseau sécurisé.Je dégaine mon téléphone, tapant à toute vitesse sur l’écran fissuré.Le nom d’un hacker s’affiche. Un allié de longue date. Un homme qui sait tout sur le marché noir numérique.« On a une brèche. Vérifie les canaux clandestins. »Quelques secondes plus tard, la réponse claque.« Trafic suspect. Borne privée. Hôtel Blackwood. Suite 1203. »Je relève la tê
RoxaneLe jeu n’est pas fini.Je le sens dans chaque battement de mon cœur, dans chaque frisson qui parcourt ma peau alors qu’Alix s’éloigne. Elle ne partira pas sans tenter un dernier coup. Elle n’abandonne jamais.Mais moi non plus.À côté de moi, Elias croise les bras, observant le parking désert d’un air pensif.— Elle va contre-attaquer.Je hoche la tête.— C’est ce que j’espère.Il se tourne vers moi, un éclat de curiosité dans le regard.— Tu as déjà ton prochain mouvement ?— Depuis le début.Il sourit légèrement.— Montre-moi.Je sors mon téléphone, fais défiler les documents que j’ai copiés. Des preuves de détournement de fonds. Des transactions effacées. Des comptes offshore reliés à des entreprises fantômes.Alix n’est pas qu’une manipulatrice.C’est une criminelle.— J’ai de quoi la faire tomber. Officiellement.Elias observe l’écran, son sourire s’étire.— Et officieusement ?Je relève les yeux vers lui.— Je veux qu’elle sache que je peux la détruire. Mais je veux aussi
EliasLes coups sont partis.Alix a frappé la première. C’était prévisible. C’était inévitable.Mais Roxane…Elle ne s’effondre pas.Elle se bat.Et c’est exactement ce que j’attendais d’elle.Assis dans mon bureau, j’observe la porte close. Elle va venir. C’est une certitude. Je l’ai laissée avec cette clé USB, un fil tendu entre nous.Quand elle l’utilisera, elle comprendra.Quand elle reviendra, je saurai si elle est prête à aller jusqu’au bout.Trois coups secs résonnent.— Entre.La porte s’ouvre. Roxane franchit le seuil, le regard brûlant.Elle est venue plus vite que prévu.Je referme mon ordinateur et me penche en avant.Elle s’avance, s’arrête devant mon bureau.— C’est quoi, cette clé ?Sa voix est tranchante. Une lame bien affûtée.Je croise les mains sous mon menton.— Je croyais que tu aurais déjà trouvé la réponse.Elle serre les dents.— J’ai vu les fichiers. Des accès aux serveurs, des relevés de connexion… et un dossier entier sur Alix. Tu m’espionnes ?Je souris lég