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Chapitre 06

Penulis: Conceptia
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-26 20:30:56

  ~~~~~ Veronica White ~~~~~

   Je suis vraiment agacée par le comportement de Marcos. C'est mon bras droit, c'est vrai, mais ça ne lui donne pas le droit de m'interrompre comme il l'a fait. Je passais un bon moment, moi. Et même si je viens de rencontrer Melrick, j'ai un bon pressentiment à son sujet.

   Une fois loin du grand salon où la soirée bat son plein, je lui lance avec colère :

   _ C'était quoi ça ? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas me laisser respirer deux secondes ?

   _ Il fallait que je te parle, me répond-il, comme si cela justifiait tout.

   _ Il fallait attendre.

   _ Si c'était moi seul, j'aurais pu attendre.

   Je fronce les sourcils. Je ne sais pas ce qui lui prend. Qui se croit-il pour interrompre mes instants de légèreté ?

   _ Et qui d'autre veut me parler ? je demande, agacée.

   À cet instant, une voix résonne derrière Marcos :

   _ Moi.

   Il se dégage et je découvre l'avocat de mon père, maître Davila. Mon cœur se serre. Qu’est-ce qu’il fait ici ?

   _ Maître Davila ? dis-je, un brin surprise. Vous ? Mais qu'est-ce que vous faites là ?

   _ J'ai des nouvelles pour vous, concernant votre sœur.

   Ma sœur ? Rectification : ma demie-sœur. Je ne la connais pas et je n'ai aucune envie de la connaître. Après la mort de mes parents il y a quelques mois, j'ai découvert que j'avais une demie-sœur conçue d'une liaison de mon père. Il a renié cette grossesse, mais son poids sur sa conscience a été tel qu'il a écrit un testament prévoyant que nous partagerions l'héritage à part égale.

   Urgh… Part égale ? Une bâtarde qui reçoit la même part qu'une fille légitime ? Je hais mon père pour ça. Mais bon, je n'y peux rien.

   Je fais semblant de m'intéresser à ce que l'avocat a à me dire. C’est ma stratégie habituelle.

   _ Ne restez pas là, maître Davila. Entrez, dis-je avec un faux sourire.

   Je l'invite à s'asseoir dans le petit salon. À mes côtés se trouvent Marcos et Théo, mon chauffeur en qui j'ai plus confiance qu'en Marcos. Théo prépare des verres pour maître Davila et moi.

   _ Alors, maître ? Que se passe-t-il ? Vous l'avez retrouvée ?

   Il secoue la tête et répond :

   _ Pas encore. Mais j'ai découvert le nom complet de sa mère.

   Mon cœur s'accélère légèrement.

   _ Et comment s'appelle-t-elle ?

   _ Maria José Pérez. Elle est espagnole.

   Je hoche la tête avec un léger désintérêt. 

   _ Ah, je vois…

   _ Malheureusement, elle est morte en accouchant.

   Cette nouvelle ne m’émeut pas vraiment. Je reste impassible.

   _ Et l'enfant ? je demande finalement.

   _ Elle a survécu et a été élevée par d'autres personnes.

   Le silence s’installe autour de nous. Je me tais, réfléchissant aux implications de cette révélation.

   _ Malheureusement, il sera très difficile de la retrouver, conclut maître Davila.

   Je sens une vague d'irritation monter en moi. Pourquoi devrais-je m'occuper de cela ? Pourquoi devrais-je être concernée par une sœur dont je n’ai jamais voulu entendre parler ?

   _ Alors lâchez l'affaire, je lâche simplement à maître Davila.

   Il me regarde, l'air surpris et incrédule.

   _ Quoi ? réplique-t-il, comme s'il venait d'entendre une absurdité.

   Je prends une gorgée de mon whisky, le liquide doré glisse dans ma gorge et me donne la force dont j'ai besoin.

   _ Cela fait plusieurs mois que vous cherchez cette sœur qui est peut-être déjà morte. Il est temps que vous arrêtiez, lui dis-je.

   Il me fixe, son regard perçant cherchant des réponses que je ne suis pas prête à lui donner. 

   _ Maître Davila, ça va ? je demande, feignant l'inquiétude.

   _ Vous êtes sérieuse là ? demande-t-il.

   _ Absolument. 

   Je pose mon verre sur la table avec un léger bruit.

   _ Écoutez, continue-je. Rien ne prouve que cette fille est encore vivante.

   _ Alors je continuerai à faire mes recherches jusqu'à ce que je sois sûr qu'elle soit morte, répond-il.

   Sa loyauté envers mon père est admirable, mais elle m'agace aussi. Je ne peux pas laisser cette quête le consumer davantage.

   _ Et si au lieu de ça, vous preniez votre retraite ? propose-je avec un sourire ironique.

   _ Quoi ?

   Je bois encore une gorgée de whisky pour masquer ma nervosité et poursuis :

   _ Vous faîtes tout ça parce que mon père vous a payé n'est-ce pas ?

   Il hoche la tête lentement.

   _ Et aussi parce que je suis son ami. Et je suis loyal aussi.

   Loyal ? On verra bien. Je tends la main à Marcos qui dépose un chèque sur la table. Je le glisse vers Maître Davila avec un sourire malicieux.

   _ Le chèque est en blanc, dis-je. Inscrivez-y le montant que vous voulez et ce sera à vous.

   Les yeux de Davila s'agrandissent.

   _ Vous voulez que j'arrête de chercher votre sœur, c'est ça ?

   _ Non, je vous demande de considérer qu'elle est morte, le corrigé-je.

   Son expression passe du choc à l'incrédulité.

   _ Mademoiselle White...

   Je lui coupe la parole :

   _ Vous voulez combien ?

   Il hésite puis murmure :

   _ Mademoiselle...

   Je sens une montée d'adrénaline en moi alors que je lance les chiffres comme des flèches :

   _ Deux millions ?

   Un silence pesant s'installe. Je vois ses pensées se bousculer derrière ses yeux sombres.

   _ Trois millions ?

   Toujours rien. Il reste figé.

   _ Cinq millions ?

   Ses yeux s'écarquillent enfin. Juste cinq millions et il était déjà prêt à lâcher l'affaire ? Je me penche lentement vers lui, ma voix devient plus douce :

   _ Je vous en rajoute deux en guise de cadeau.

   Marcos sort son stylo et inscrit le montant sur le chèque avant de le tendre à Maître Davila. Je peux voir la satisfaction se dessiner sur son visage fatigué par tant d'années passées à chercher dans l'ombre.

   Je continue à le fixer intensément :

   _ Marché conclu ? je demande, ma voix ferme mais pleine d'une étrange tendresse.

   Il prend le chèque entre ses mains tremblantes et acquiesce lentement :

   _ Marché conclu, mademoiselle White.

   À ce moment-là, quelque chose change en moi. J'ai pris une décision qui ne m'appartient pas vraiment ; j'ai acheté sa loyauté pour me libérer d'un poids qui me rongeait depuis trop longtemps. Je n'ai jamais aimé la compétition. Ce n'est pas aujourd'hui que j'accepterai d'avoir une demi-sœur dans les pattes.

   Marcos a raccompagné Maître Davila vers la sortie. Je me retrouve seule avec Théo, le regard perdu dans le vide.

   _ Qu'est-ce que tu en penses ? lui demande-je, un peu nerveuse.

   _ Vous avez pris la bonne décision, Veronica, me répond-il d’un ton rassurant.

   Je hoche la tête, mais une part de moi reste incertaine. Théo a toujours été là pour me soutenir, me dire la vérité, qu’elle soit douce ou amère. Son avis compte beaucoup pour moi.

   _ Je peux te demander un petit service ? je lui demande, cherchant à capter son attention.

   _ Oui, me répond-il sans hésitation.

   J’inspire profondément. 

   _ Je veux des informations sur un homme que j'ai rencontré ce soir. Il s'appelle Melrick Hart et il prétend être l'ancien PDG de Reality. Je veux tout savoir, absolument tout. Et je veux ces informations avant huit heures demain matin.

   Théo fronce les sourcils à l’évocation du nom. Je sais qu’il a une mémoire aiguisée et qu’il a probablement entendu parler de Reality à plusieurs reprises. 

   _ Considérez que c'est déjà fait, dit-il.

   Je lui adresse un sourire reconnaissant avant de me lever et de marcher vers la fenêtre. Je pense à cet homme. Melrick Hart… Pourquoi avait-il attiré mon attention si rapidement ? J'ai envie de le découvrir. Je ne sais pas pourquoi mais je crois que je vais aimer ce que je vais découvrir.

   Je me remémore notre conversation : son charisme, ses paroles bien choisies et le mystère qui l'entoure.

   _ Il est parti, me lance Marcos en revenant.

   J'acquiesce simplement. Je retourne à la fête et je le cherche mais il n'est plus là. Il est parti. Ça me fait mal mais je n'y peux rien. J'espère tout simplement que demain matin, il m'appellera.

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