Chapitre 43 : C'est ma faute.La porte de sa chambre se referma dans un clic étouffé. Elisara resta figée un instant, le dos contre le bois, les mains tremblantes, le souffle court. Le silence l’engloutit aussitôt, seulement troublé par les battements affolés de son propre cœur. La nuit, dehors, semblait hurler en écho à son chaos intérieur.Elle avança lentement, comme si chacun de ses pas était lesté de plomb. Ses doigts glissèrent sur le dossier d’un fauteuil, s’y agrippant pour ne pas flancher. Son regard erra dans la pièce, sans y voir quoi que ce soit.Puis, brusquement, elle se laissa tomber à genoux au sol. Un sanglot déchirant s’échappa de ses lèvres. Sa poitrine se soulevait violemment, oppressée, comme si l’air refusait d’entrer. Elle plaqua les mains sur son visage.— Je l’ai tué…Sa voix n’était qu’un souffle, brisée, coupée par des larmes brûlantes.— Je l’ai envoyé à la mort…Elle pensa à son ordre. Aux mots qu’elle avait prononcés. Tuer Driven. À ce plan, né de la rage
Chapitre 42: Le piège La veille du piège, tout semblait étrangement calme dans la meute. Trop calme. Le banquet était terminé, les festivités s’étaient éteintes, et la Lune blanche, haute dans le ciel, baignait les bois d’un éclat spectral. Dans cette atmosphère feutrée, Elisara était le masque parfait de la compagne idéale : douce, attentive, presque amoureuse.Elle s’était blottie contre Driven dans le lit, la tête sur son torse, comme une épouse comblée. Mais dans son esprit, les pensées se heurtaient et s’entrechoquaient avec violence.« Demain… tout sera terminé. S’il me suit. S’il ne change pas d’avis. S’il ne sent pas la peur dans mes veines. »— Tu es bien silencieuse ce soir, murmura Driven, sa main glissant lentement dans ses cheveux.Elle releva légèrement la tête et lui offrit un sourire tendre. Presque coupable. C’était si facile de simuler l’attachement, maintenant. Tellement simple de mentir.— Je pensais… qu’on pourrait s’éloigner un peu demain soir. Juste toi et moi.
Chapitre 41 : Destin lié La nuit était silencieuse lorsqu’Elisara franchit à nouveau les portes du domaine. Le feuillage des arbres frissonnait sous le souffle du vent, comme si la forêt elle-même murmurait contre ce qu’elle venait de faire.Elle marchait d’un pas mesuré, la tête haute, les épaules droites, mais à l’intérieur… tout en elle hurlait.Chaque pas qu’elle faisait la rapprochait un peu plus de Driven. De celui qu’elle avait condamné.Son regard balayait les couloirs familiers dans une semi-transe. Les gardes qu’elle croisait s’inclinaient devant elle, comme toujours. Personne ne voyait l’ombre qui s’épaississait dans ses pupilles.Ses pensées la martelaient, incessantes.« J’ai donné l’ordre. J’ai dit oui. J’ai scellé son destin. »Elle n’avait pas levé la main elle-même. Pas encore. Mais la décision était là. Son choix. Son accord. Sa damnation.« Est-ce que je suis devenue comme lui ? », songea-t-elle, le cœur serré, la nausée au ventre. « Froidement calculatrice. Sans r
Chapitre 40 : Il faut l'éliminer— « Il faut l’éliminer. », répéta-t-elle, d’une voix calme mais tranchante comme une lame.Riven cligna des yeux, se redressa lentement, comme s’il n’était pas sûr d’avoir bien entendu.— « Éliminer… genre, l’éliminer complètement ? », demanda-t-il, lentement, la voix basse, presque un murmure.Elle hocha la tête, sans hésitation.— « Oui. Le tuer. »Il recula d’un pas, ses sourcils froncés, le souffle un peu coupé. Son regard la scrutait, comme s’il cherchait encore la Elisara qu’il connaissait, douce, fragile, aimante. Et pourtant, il ne voyait que rage contenue et souffrance brûlante.— « Tu perds la tête, Elisara. Depuis quand… depuis quand t’es devenue une assassin ? », murmura-t-il, abasourdi.Son visage se transforma immédiatement, la douleur et l’indignation éclatant comme une tempête dans ses yeux.— « Comment tu peux me poser cette question, Riven ?! », cracha-t-elle, le ton vibrant de colère. « Il a tué mon père sous mes yeux. Il l’a exécuté
Chapitre 39 : AU VIEUX PUITSLa nuit avait déployé son voile d’encre sur la forêt. Le silence, épais, n’était rompu que par les craquements des feuilles sous les pas d’Elisara. Elle s’éclipsa des murs de pierre et des lanternes du domaine, traversant le bois à la lueur de la lune.Le vieux puits, dissimulé dans un recoin oublié du territoire, semblait l’attendre. Il était là, tel un sanctuaire pour les amours impossibles.Et il était là aussi.Riven.Adossé contre le mur moussu du puits, les bras croisés, la silhouette encore un peu amaigrie par la captivité, mais ses yeux… ses yeux brûlaient de l’éclat d’un loup vivant. D’un homme amoureux.Quand il la vit approcher, il se redressa immédiatement. Le souffle coupé.— « Tu es venue… » murmura-t-il, presque comme un vœu exaucé.Elisara s’arrêta à quelques pas, ses yeux déjà mouillés par l’émotion. Puis, sans un mot, elle courut dans ses bras.Ils s’étreignirent avec une telle force que c’en était presque douloureux. Leurs corps se retro
Chapitre 38 : LE BANQUET DU NOUVEL ALPHAIl enfila des vêtements propres qu’on lui avait prêtés. Il nettoya rapidement ses bras encore marqués par les chaînes. Dans le miroir, il aperçut son reflet. Fatigué, mais pas brisé. Jamais.Dans la cour du manoir, il retrouva son père qui l’attendait déjà.— « Tu es prêt ? » demanda-t-il, sans détour, les bras croisés.— « Pas encore. Il y a une dernière chosek que je dois faire avant de lancer quoi que ce soit. »— « Elisara. » devina son père.— « Oui. Mais pas seulement. Je veux mettre Mila dans la boucle. Elle connaît tous les recoins du palais. On va avoir besoin d’elle. »Le vieil Alpha hocha la tête. Il n’était pas d’accord avec tous les choix de son fils, mais il respectait sa loyauté, son cœur, et sa force.Riven partit à pied, traversant la forêt jusqu’au point de rendez-vous secret qu’il avait indiqué à Mila la veille. Derrière les écuries, caché entre les murs de bois et les odeurs de foin, il attendait.Quelques minutes plus tard,
Chapitre 37 :UNE NUIT VOLÉE AU DESTINLe vent glacé balayait les longues herbes autour du manoir ancestral des Orvalis. Le cœur lourd, les vêtements encore souillés de ses jours de captivité, Riven gravit les marches menant au bureau de son père, l’Alpha Elric.Lorsqu’il ouvrit la porte, Elric Orvalis leva les yeux de son bureau. La surprise fut instantanée. Ses yeux s’écarquillèrent.— « Riven ?! » Sa voix se brisa dans un souffle. Il se leva d’un bond. « Par les lunes sacrées… où étais-tu passé, mon fils ? »Riven, épuisé mais déterminé, s’approcha, le regard sombre.— « En enfer. » dit-il calmement. « Prisonnier de Driven. »Un silence glacé s’installa. Elric s’assit lentement, comme s’il venait de recevoir un coup dans la poitrine.— « Qu’est-ce que tu viens de dire ? »— « Il m’a capturé. Pour contraindre Elisara à l’épouser. » Riven posa les mains à plat sur le bureau. « Il a usé de chantage, l’a forcée à monter devant la meute et à prétendre qu’elle l’aimait. Tout ça pour se fa
Chapitre 36 : Dernière les écuries Riven avançait d’un pas lourd, le corps endolori, les vêtements déchirés et couverts de poussière. L’air frais fouettait sa peau meurtrie, mais il ne ralentissait pas.Alors qu’il atteignait un croisement dissimulé entre les arbres, ses yeux repérèrent une silhouette familière : une jeune femme, fine, vive, un panier à la main. Mila.La servante d’Élisara.Il jura à voix basse, puis se faufila rapidement derrière un vieux chêne au tronc large. Il attendit qu’elle passe à sa hauteur et dit, d’une voix basse mais ferme :— « Mila. »La jeune femme s’arrêta net, surprise. Elle cligna des yeux, cherchant la source de cette voix, avant que Riven n’apparaisse à moitié, tendu, les traits tirés.— « Alpha Riven ? » s’exclama-t-elle, le cœur bondissant dans sa poitrine. « Mais… que faites-vous ici ? »— « Moins fort, Mila ! » murmura-t-il en se penchant légèrement. « Je n’ai pas envie qu’on rameute tous les guerriers de Driven. »Elle se précipita vers lui,
Chapitre 35 : La LibérationLe claquement sec de la porte fit sursauter Élisara.Elle était en train de retirer sa cape noire, de retour de sa visite à Riven. Son cœur battait encore fort. Elle n’eut pas le temps de se retourner qu’elle sentit une présence sombre envahir la pièce.Driven.Il claqua la porte derrière lui. Son regard était glacé, ses mâchoires contractées. Il avança à pas lents, comme un prédateur prêt à frapper.— « Où étais-tu ? » demanda-t-il, la voix basse et dangereusement calme.Élisara se retourna lentement, droite et fière malgré la peur qui l’étreignait.— « Me promener. L’air était lourd. »— « Ne me prends pas pour un idiot, Élisara. » gronda-t-il, s’approchant d’elle. « Tu es allée voir ce misérable, n’est-ce pas ? »Elle soutint son regard sans flancher.— « Oui. Je suis allée le voir. »Driven la toisa, furieux.— « Après tout ce que j’ai fait pour toi ? Tu oses me désobéir le soir même de notre mariage ?! »— « Ce que tu as fait ? » Elle rit doucement, am