Share

Chapitre 7

last update Last Updated: 2025-05-12 19:07:57

Chapitre 7 : Le constat

De l'autre côté du domaine, Draven avançait d’un pas nonchalant dans le couloir faiblement éclairé, les mains glissées dans les poches de son pantalon noir.

Il sifflotait un air ancien, une lueur suffisante dans les yeux, savourant son nouveau pouvoir fraîchement acquis.

Quand il tourna au détour du couloir menant aux cellules, son regard se posa immédiatement sur une scène qui le fit s’arrêter net.

Ses gardes, ses soit-disant élites, étaient affalés sur le sol, des verres vides éparpillés autour d’eux.

Le parfum âcre du vin flottait encore dans l’air.

Le visage de Draven se durcit.

Un rouge de colère monta à ses joues.

Il serra les dents, inspirant profondément par le nez.

— Bande de bâtards... cracha-t-il entre ses dents serrées.

Ils se sont donnés le plaisir de picoler pendant leur service !

Il jeta un regard méprisant sur eux, ses yeux brillants d'une lueur glaciale.

— Quelle bande d’incapables… ajouta-t-il d'une voix grondante.

Le cœur de Draven battait plus vite sous la rage grandissante.

Il sentait déjà l’irrépressible besoin de remettre de l’ordre, de broyer cette meute de larves pour reconstruire sa propre politique, ses propres hommes. Plus question de tolérer la faiblesse sous son règne.

Il s'approcha d'un premier garde et lui donna un violent coup de pied dans les côtes. Le garde gémit, se réveillant en sursaut, suivi des autres qui émergèrent dans la confusion.

— Réveillez-vous, tas de merde ! rugit Draven, sa voix résonnant contre les murs de pierre.

Les gardes, encore groggy, clignaient des yeux, tentant de comprendre où ils étaient. Draven s'accroupit, saisissant brutalement le col d'un d’entre eux et le secoua violemment.

— Où avez-vous trouvé ce foutu vin ? gronda-t-il, son regard noir brûlant d'une menace contenue.

Les gardes échangèrent des regards apeurés, hésitants, leurs bouches s’ouvrant et se refermant comme des poissons hors de l’eau.

— PARLEZ ! hurla-t-il, le ton claquant comme un fouet.

Un des gardes, tremblant, finit par balbutier :

— C-c'est... c-c'est l'Alpha Riven… I-il était de passage… il nous a offert ce vin en cadeau pour... p-pour nous remercier…

Draven sentit son estomac se nouer. Une alarme hurlante se mit à rugir dans son esprit. Ses yeux s’écarquillèrent d’un éclair de compréhension furieuse.

Le vin... Le sommeil... Son poing frappa brutalement le mur à côté de lui, projetant des éclats de pierre sur le sol.

— Putain ! cracha-t-il dans un grondement de rage pure.

Il se redressa d'un bond, fulminant, et se dirigea d'un pas rapide vers la cellule d'Elisara. Son cœur battait comme un tambour contre ses côtes, un mauvais pressentiment rampant le long de sa colonne vertébrale.

— Qu'est-ce qu'il y a ? aboya-t-il derrière le garde qui accourait en direction de la cage.

Le garde ne répondit pas immédiatement, courant à toute allure, la peur peignant son visage. Ensemble, ils déboulèrent devant la porte de la cellule. Draven poussa brutalement le garde de côté et se plaça face aux barreaux. Son regard chercha Elisara... Mais la cellule était vide.

Draven resta figé un instant devant la cellule vide, son esprit refusant d’assimiler ce qu’il voyait. Puis, lentement, la rage monta en lui, brutale, étouffante. Son visage se déforma dans une grimace terrible. Un grognement sourd s’échappa de sa gorge. Ses yeux, d’ordinaire froids, flamboyaient d’une colère noire. Il se tourna brusquement vers les gardes, les veines gonflées sur son cou.

— BANDE D'INCAPABLES ! rugit-il d'une voix bestiale qui résonna dans tout le couloir.

D’un geste fulgurant, il saisit le premier garde par le col et le projeta violemment contre le mur. Le choc fut si brutal que l’homme gémit en tombant au sol.

Les autres tremblaient, reculant d'instinct. Draven avança sur eux, la fureur débordant de chacun de ses pas.

— Trouvez-la ! cracha-t-il en pointant un doigt tremblant de rage vers eux. Si vous ne ramenez pas Elisara dans les heures à venir... Sa voix se fit plus grave, menaçante, chargée de venin. Je vous égorgerai moi-même, un par un. Compris ?

Les gardes hochèrent la tête frénétiquement, terrifiés, et s’éparpillèrent en courant dans toutes les directions, lançant des ordres, fouillant chaque recoin de la meute.

Draven, lui, restait là, les poings crispés, tremblant sous la rage contenue.

Il inspira profondément, tentant de reprendre un minimum de contrôle. Mais c’était peine perdue.

Il pivota sur ses talons et se dirigea d’un pas furieux vers le bureau de feu Kaelen. Arrivé devant la porte, il l’ouvrit d’un coup d’épaule brutal, faisant grincer les gonds. Le bureau sentait encore l’odeur familière du pouvoir et de l’autorité de l’ancien Alpha.

Draven détestait ça.

Tout lui rappelait cet homme qu’il avait dû abattre de ses propres mains. Son regard sombre balaya la pièce.

Sans prévenir, il envoya valser un vase précieux d'un revers de bras. L'objet explosa en morceaux contre le mur.

Son souffle était rapide, court, presque saccadé sous la fureur. Il renversa les livres de la bibliothèque d’un geste violent, brisa la chaise contre le bureau, fit voler des cadres en éclats sous ses bottes.

— À peine couronné Alpha... gronda-t-il, les dents serrées de frustration. ...et les problèmes commencent déjà à me tomber dessus comme la peste.

Il serra si fort les accoudoirs du fauteuil de Kaelen qu'il en fit craquer le cuir. Son regard noir se perdit un instant dans le vide.

Il revoyait son plan initial, si parfait, si soigneusement élaboré... Tuer Kaelen. Prendre la tête de la meute.

Épouser Elisara. Asseoir sa légitimité sans aucune contestation.

Tout devait se dérouler sans accroc. Et voilà qu’elle lui échappait !

Il ferma les yeux une seconde, tentant de chasser la bouillonnante rage qui menaçait de le submerger. Puis, dans un souffle rauque, presque un murmure, il jura à voix haute :

— Je vais te retrouver, Elisara. Et je vais t’épouser, que tu le veuilles ou non.

Son ton était glacé, déterminé, empli d’une noirceur inébranlable. Il se redressa lentement, son regard brûlant d'une résolution fanatique. Il savait que le conseil ne lui accorderait pas longtemps sa confiance.

Sans l'adhésion officielle de la Luna, son pouvoir resterait précaire, menacé. Il n'avait pas le choix. Elisara devait devenir sienne. Coûte que coûte. Ses doigts se crispèrent sur le rebord du bureau, creusant la surface du bois. Son cœur battait dans sa poitrine comme un tambour de guerre. Il n'était pas prêt à lâcher prise.

Pas maintenant. Pas jamais.

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • L'ALPHA DE MON CŒUR    Chapitre 58

    Chapitre 58 : Vengeance L’ambiance dans le repaire de Driven était glaciale, épaisse de silence et de rancune. Assis dans un vieux fauteuil, un bol de soupe à moitié entamé entre les mains, Driven gardait les yeux fixés sur le feu mourant de la cheminée. Son torse nu laissait apparaître des cicatrices récentes, souvenirs de sa dernière confrontation avec Riven.Il porta lentement la cuillère à ses lèvres, grimaçant à chaque mouvement — son corps, bien que guéri, portait encore les marques du chaos.La porte s’ouvrit doucement dans un grincement. Un homme mince, vêtu sobrement, entra sans bruit. L’espion.Driven tourna lentement la tête vers lui, posant le bol sur une table basse. Son regard était tranchant comme une lame.— Tu es enfin là… murmura-t-il. Des nouvelles de notre cher Alpha ?L’espion hocha la tête, gardant la voix basse, presque confidentielle :— Oui. Riven et Elisara se sont mariés. Il est désormais officiellement Alpha King de la meute de la Lune Blanche… et aussi l

  • L'ALPHA DE MON CŒUR    Chapitre 57

    Chapitre 57 : Chambre nuptiale La chambre était plongée dans une lumière tamisée. Des bougies allumées parsemaient la pièce, diffusant un doux parfum de musc et de fleurs sauvages. Sur le lit, un drap blanc brodé aux symboles de la meute. L’atmosphère était chaude, intime, presque sacrée.Élisara entra la première, pieds nus, dans une robe fluide qui épousait sa silhouette. Ses cheveux étaient encore tressés de petites perles de lune, et son regard brillait d’un mélange de timidité et de désir.Riven la rejoignit peu après, refermant doucement la porte derrière lui. Il portait une simple chemise entrouverte, révélant la ligne de ses muscles et les cicatrices de ses batailles. Mais ce soir, il n’était ni alpha, ni guerrier. Il était simplement son homme.Un moment de silence s’installa entre eux, presque solennel. Leurs regards se croisèrent. Aucun mot ne fut échangé tout de suite. Riven s’approcha lentement d’elle, caressant du bout des doigts une mèche de ses cheveux.— Tu es magnif

  • L'ALPHA DE MON CŒUR    Chapitre 56

    Chapitre 56 : la cérémonie Du mariage Le silence régnait dans la pièce, seulement troublé par le froissement de la robe blanche qu’Élisara effleurait du bout des doigts. Elle se tenait devant le grand miroir ovale en bois clair, ses yeux posés sur son reflet. Son visage était lumineux, encadré par ses boucles brunes tombant en cascade sur ses épaules dénudées. La robe, fluide et élégante, mettait en valeur sa silhouette tout en douceur. Une couronne de fleurs sauvages ornait sa tête, symbolisant la terre, la nature, la meute.Elle caressa son ventre, puis sourit légèrement.— C’est fou, souffla-t-elle doucement. La deuxième fois que je me marie en moins d’un mois…La voix familière et calme de sa louve intérieure, Tea, s’éleva dans son esprit, chaleureuse et sereine.— Oui, mais cette fois… tu épouses l’homme que tu aimes. Ton véritable lien.Élisara baissa les yeux, les paupières frémissantes.— C’est vrai. Riven. Je n’aurais jamais cru que ça finirait comme ça. Lui et moi, unis… da

  • L'ALPHA DE MON CŒUR    Chapitre 55

    Chapitre 55 : Épouse Moi Les feuilles de l’arbre sacré frémissaient dans le silence, comme si elles chantaient une bénédiction ancienne. Tout autour, la forêt retenait son souffle.Riven attendait déjà là, debout, vêtu d’une chemise sombre entrouverte sur le torse, les pieds nus dans l’herbe fraîche. L’anneau dans sa poche semblait brûler contre sa peau, lourd de sens, brûlant d’émotion.Il entendit ses pas avant de la voir.Elisara apparut entre les troncs, vêtue d’une robe fluide couleur ivoire, les cheveux détachés, libres. Elle s’arrêta en le voyant, intriguée par la lueur dans ses yeux.— Tu voulais me parler ? murmura-t-elle.Il hocha lentement la tête, un sourire tendre aux lèvres. Il s’approcha d’elle, prit doucement sa main, puis la guida sous l’arbre.— Tu te souviens de cet endroit ? demanda-t-il, sa voix basse, vibrante.— Bien sûr… C’est ici que tu m’as embrassée la première fois, dit-elle en souriant, les joues rougissant légèrement.Il s’agenouilla alors. Lentement. D

  • L'ALPHA DE MON CŒUR    Chapitre 54

    Chapitre 54 : La mainLe portail gronda doucement en s’ouvrant. Les pneus du véhicule crissèrent sur le gravier. Riven coupa le moteur, mais ne bougea pas immédiatement. Il resta assis là, les mains crispées sur le volant, le cœur alourdi de souvenirs et de doutes. Puis, il sortit, une petite valise à la main, et inspira profondément l’air familier.Les lumières de la maison étaient encore allumées. En entrant, une odeur douce d’herbes chaudes et de miel lui chatouilla les narines. Dans le salon, Elisara était installée en tailleur sur le canapé, un plaid autour des épaules, les yeux rivés vers la porte.Quand elle le vit, elle bondit aussitôt sur ses pieds, les yeux brillants de soulagement.— Riven !Elle accourut vers lui, le serra contre elle avec force.— Tu m’as tellement manqué, murmura-t-elle, le nez enfoui contre son torse.— Toi aussi, dit-il en posant une main sur sa nuque, inspirant son odeur comme une bouffée d’oxygène.Elle se recula un peu, l’observant avec attention.—

  • L'ALPHA DE MON CŒUR    Chapitre 53

    Chapitre 53 : ParisLa voiture noire s’arrêta devant une maison élégante, discrète et bien gardée. Une barrière en fer forgé protégeait la bâtisse, dissimulée derrière une haie parfaitement taillée. Riven descendit en premier, vêtu sobrement, mais son allure imposante trahissait sa nature dominante. À ses côtés, sa mère sortit à son tour, les traits tirés, les mains nerveusement croisées devant elle.— C’est ici, murmura-t-elle. Anna et lui vivent là depuis plusieurs années. Il n’a jamais manqué de rien.Riven resta silencieux. Son cœur battait à une vitesse qu’aucune course de loup n’avait jamais provoquée. Il allait voir son fils. Son sang. Sa chair.Ils passèrent le portail, précédés par un majordome que la mère de Riven avait contacté à l’avance. La porte s’ouvrit sur une femme belle, mais fatiguée. Anna. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant Riven. Un souffle lui échappa.— Riven…— Anna.Un silence lourd s’installa, plein d’anciens souvenirs, d’inachevés, de douleurs étouffées.—

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status