Chapitre 68 : L’ombre de la Louve NoireLe vent soufflait avec une intensité inhabituelle ce soir-là, charriant une odeur étrange, presque fétide, qui fit immédiatement hérisser les poils de la nuque de Riven. Il se tenait sur les hauteurs de la vallée, observant les terres de sa meute en contrebas, désormais apaisées après les tourments passés.Mais la paix, il le sentait, était fragile.Un hurlement transperça soudain la nuit. Long. Grave. Inconnu.Un cri de défi.Riven fronça les sourcils. Ce hurlement ne venait d’aucune des meutes alliées… Il était ancien. Féroce. Et portait en lui une note de vengeance.Quand il redescendit vers le domaine, un messager l’attendait déjà, essoufflé, tremblant.— "Alpha… une meute approche. Par les terres du nord, celles qui étaient interdites…"— "Combien sont-ils ?" demanda Riven d’un ton sombre.— "Une cinquantaine. Ils sont… différents. Marqués. Défigurés pour certains. Et… menés par une louve."Riven sentit un frisson lui parcourir l’échine. Un
Chapitre 67 : Le Dernier Voyage d’un AlphaLe lendemain matin, la meute toute entière semblait plongée dans un silence pesant. L’air avait cette lourdeur que seule la mort sait laisser derrière elle. Riven marchait lentement dans la grande salle, les bras croisés sur sa poitrine, le visage fermé.Il avait veillé toute la nuit, veillé le corps sans vie de son père, allongé sur un lit funéraire entouré de bougies et de fleurs sauvages. Des loups étaient venus déposer des offrandes : des armes, des herbes sacrées, des objets qui avaient marqué la vie du défunt Alpha.Élisara l’observait depuis l’entrée, silencieuse. Elle ne voulait pas rompre le fil invisible entre Riven et son père. Mais elle restait là, en soutien. Sa présence, pour lui, était devenue aussi nécessaire que l’air.Le prêtre-loup chargé des rituels s’approcha de Riven.— Il est temps, mon Alpha…Riven hocha la tête. Il se redressa lentement, pris une grande inspiration, puis se retourna vers le corps. Il passa ses doigts
Chapitre 66 : La Purge des CendresLa nuit était tombée depuis longtemps, mais Riven refusait de repartir tant que Driven ne serait pas réduit à néant.Ils avaient transporté le corps dans une clairière reculée, loin des regards, là où la magie ancestrale des anciens loups rendait les flammes plus puissantes, plus définitives. Une pierre noire, brisée en son sommet, se dressait au centre du lieu — autel de purification pour les créatures impures.Riven, torse nu, les bras couverts du sang de la bataille, plaça le corps de Driven sur le tas de bois sacré. Il n'avait plus une once de pitié dans les yeux.— Tu as brisé des familles. Tu as volé des vies. Tu as voulu prendre ce qui ne t’appartenait pas. Et tu as tué mon père…Il recula, et fit un geste lent. Le feu jaillit de ses paumes. Ce n’était pas un feu ordinaire. C’était la flamme lunaire, celle transmise de génération en génération aux chefs de meute. Une flamme bleue et blanche, dévorante, irréversible.Le bois s’embrasa en silenc
Chapitre 65 : Le Refuge des Cœurs BrisésLe fracas des armes s'était tu, emportant avec lui les cris de guerre et les hurlements sauvages. Le champ de bataille, désormais silencieux, baignait dans une brume de poussière et de sang. Des corps gisaient au sol, vaincus, figés à jamais dans la violence de leur dernier souffle.Riven, agenouillé près du corps inerte de son père, la tête baissée, les bras ballants, ne bougeait plus. Son cœur, meurtri, cognait douloureusement contre sa poitrine. La silhouette imposante de l’homme qui l’avait élevé, guidé, aimé… n’était plus qu’un souvenir en train de se refroidir.— Papa…Une petite voix brisa le silence, tremblante et pressée.— Papa !William courait, les joues encore mouillées de larmes, ses petits bras écartés comme pour se propulser plus vite. Il se jeta contre Riven, qui n’eut que le réflexe de le rattraper malgré ses blessures. Son fils. Son fils vivant. Entier. Dans ses bras.Il le serra avec une force tremblante, l’étreinte d’un hom
Chapitre 64 : Le Sang de la Meute /L’Éveil de la Louve L’odeur de métal, d’humidité et de poussière stagnait dans l’air alors que Riven franchissait les derniers mètres qui le séparaient de Driven. Ses bottes claquaient sur le sol de béton brut, chaque pas résonnant comme un compte à rebours macabre. Il faisait sombre, mais il pouvait sentir sa présence… pesante, vicieuse. Il n’eut pas besoin de le chercher : Driven sortit de l’ombre, un sourire malsain aux lèvres, le visage déformé par les cicatrices et la haine.— T’as osé venir, lança Driven, ses yeux sombres brillants de satisfaction. Mais t’es pas seul, n’est-ce pas, frère Alpha ?Riven ne répondit pas. Il s’avança, tendu, les poings serrés, prêt à n’importe quoi.— Je t’ai dit de venir seul. Tu n’écoutes toujours pas. C’est pour ça que tu perds toujours tout, Riven, cracha Driven avec un calme cruel. Mais j’ai prévu. J’ai toujours un plan.Il claqua des doigts. Une lumière blafarde illumina la salle. Derrière une grille de fer
Chapitre 63 : Ramenez mon fils Riven referma brutalement son téléphone, les poings serrés, le visage fermé par une rage froide. L’air autour de lui vibrait de sa puissance d’Alpha, prête à déborder. Il se tourna vers son père, qui avait entendu assez pour comprendre la gravité de la situation.— Je dois y aller. Maintenant. Seul. Driven ne veut voir que moi.— Il est fou, Riven ! gronda son père. Tu ne peux pas y aller seul. C’est suicidaire.— Si je n’y vais pas seul, il les tuera tous les deux. Tu veux vraiment qu’on parie la vie de mon fils et de ma femme sur ça ?L’Alpha aîné s’approcha, le regard brûlant de détermination.— Alors on fait autrement. Tu iras à sa rencontre, comme il veut. Mais tu ne seras pas seul. Je serai là. Et on prendra un autre guerrier d’élite. Il ne nous verra pas. Il n’en saura rien. Mais si les choses tournent mal, on interviendra.Riven serra la mâchoire, le regard rivé au sol. Il savait que son père avait raison. Il hocha lentement la tête.— D’accord.