Chapitre 6 : Lueur d'espoir
Elisara, haletante, courait derrière Riven, serrant sa robe dans ses mains pour ne pas trébucher.
Ils avançaient dans les ruelles sombres, loin des grandes cours où les patrouilles pourraient les surprendre.
Soudain, au détour d'un bâtiment, Elisara aperçut une silhouette familière : sa servante, Mila, en train de transporter des draps. Le cœur d’Elisara se serra.
Elle tira doucement sur la manche de Riven pour le ralentir.
— Attends ! chuchota-t-elle d’une voix précipitée. Il faut que je parle à Mila.
Riven se figea, ses yeux sombres brillant d’inquiétude.
— Elisara… grogna-t-il à voix basse, jetant un regard nerveux autour d’eux.
Ce n’est pas une bonne idée.
Il se pencha vers elle, son ton devenant plus dur, plus pressant.
— Moins elle en sait, mieux c’est. Chaque minute qu’on perd augmente nos chances de se faire attraper.
Mais Elisara secoua la tête, son regard déterminé.
— Je peux lui faire confiance. souffla-t-elle avec une conviction vibrante.
Riven jura doucement entre ses dents, son regard s’assombrissant.
— Tu fais une erreur. gronda-t-il. On n’a pas le temps pour des adieux !
Mais Elisara posa une main sur son torse, le suppliant du regard.
— Juste quelques secondes. murmura-t-elle. Je dois lui dire la vérité.
Riven serra la mâchoire, luttant intérieurement. Enfin, il leva les yeux au ciel avec un soupir rauque.
— Fais vite alors, par tous les dieux. céda-t-il d'une voix lourde d'inquiétude.
Elisara hocha la tête et s’élança discrètement vers Mila. Mila, en apercevant Elisara, laissa tomber ses draps de surprise. Son visage s’empourpra, ses mains tremblaient.
— Luna ! s’exclama-t-elle à voix basse, en accourant vers elle.
Par la Lune ! Comment allez-vous ? J’ai entendu dire qu’on vous avait enfermée !
La voix de Mila était chargée d’émotion, un mélange de soulagement et d'inquiétude. Elisara la saisit doucement par les bras, ses yeux brillants d’urgence.
— Je vais bien… mais je n’ai pas beaucoup de temps. souffla-t-elle d'une voix précipitée.
Je viens de m’évader.
Mila ouvrit de grands yeux ronds, la bouche entrouverte.
— Comment avez-vous fait ? demanda-t-elle, éberluée.
Elisara jeta un rapide coup d’œil derrière elle, là où Riven l'attendait, l’air tendu comme un arc prêt à tirer.
Elle secoua la tête avec hâte.
— Je t’expliquerai plus tard, Mila . Tout ce que tu dois savoir, c’est que je dois fuir avant que le nouveau Alpha ne décide de me tuer.
Mila blêmit, ses mains se serrant nerveusement sur son tablier.
— Le… Le nouveau Alpha ? balbutia-t-elle.
La voix d’Elisara se fit plus tremblante, empreinte d’une profonde douleur.
— C’est lui qui a tué mon père. murmura-t-elle, sa gorge se serrant sous l’émotion. Je l’ai vu de mes propres yeux… planter la lame dans son ventre.
Mila porta ses mains à sa bouche, étouffant un cri de stupeur.
— Non… souffla-t-elle, horrifiée.
Les larmes montaient aux yeux d'Elisara, mais elle serra les dents pour rester forte.
Elle posa une main tremblante sur l'épaule de Mila.
— Fais attention à lui. Promets-moi. dit-elle d'une voix cassée.
Mila hocha frénétiquement la tête, trop choquée pour formuler des mots.
À quelques pas de là, Riven, l’air plus tendu que jamais, éleva la voix juste assez pour se faire entendre.
— Elisara, dépêche-toi ! gronda-t-il avec insistance.
Mila tourna la tête, apercevant la silhouette masculine dans l’ombre.
Ses yeux s'écarquillèrent davantage.
— N’est-ce pas... l'Alpha Riven ? demanda-t-elle à mi-voix, les mots tremblant sur ses lèvres.
Elisara hocha la tête.
— Oui, c’est lui. confirma-t-elle dans un souffle rapide.
Elle serra les mains de Mila une dernière fois.
— Reste prudente. On se reverra. promit-elle.
Mila, bouleversée, ne trouva qu’un hochement de tête pour répondre, tandis qu’Elisara reculait déjà.
— Va-t'en, Luna. Que la Lune te protège ! murmura la servante, la gorge serrée.
Sans attendre une seconde de plus, Elisara courut retrouver Riven, son cœur battant la chamade.
Riven l'attrapa par la main dès qu’elle fut à portée.
— Si tu refais ça, je t'attache. grogna-t-il à travers ses dents serrées, son ton grondant d'une colère inquiète.
Mais en voyant son regard déterminé, il n'ajouta rien de plus.
Sans un mot, ils s’élancèrent ensemble dans la nuit noire, fuyant la meute devenue leur ennemie. La lourde porte de la voiture claqua derrière Elisara avec un bruit sourd. Son cœur battait encore la chamade dans sa poitrine, tandis qu'elle s'installait précipitamment sur le siège passager.
Ses mains tremblaient légèrement lorsqu’elle attacha sa ceinture. Son regard glissa sur la nuit noire à travers la vitre, où les silhouettes des bâtiments s’effaçaient dans l’obscurité.
Riven prit place derrière le volant. Son visage était grave, les mâchoires crispées sous la tension. Sans un mot, il démarra le moteur, faisant vrombir le véhicule dans le silence oppressant.
La voiture s'élança sur la route, avalant la nuit à toute vitesse.
Elisara s'enfonça dans son siège, posant sa tête contre la vitre froide. Sa main vint instinctivement se placer sur sa tempe, massant doucement, comme pour chasser les pensées tourbillonnantes qui l’assaillaient.
Elle fuyait. Elle fuyait son foyer, son héritage... tout ce qu’elle avait toujours connu. Une sourde culpabilité s'insinua en elle, lui nouant l'estomac.
De son côté, Riven jetait de temps en temps de brefs coups d'œil vers elle. Il pouvait sentir son désarroi flotter dans l'air, comme un parfum amer. Après de longues minutes de silence pesant, il parla enfin, sa voix grave et douce, comme un murmure apaisant dans la nuit.
— Tu tiens le coup ? demanda-t-il doucement.
Son regard resta fixé sur la route, mais l'inquiétude perçait dans son ton.
Elisara resta silencieuse un instant, ses doigts jouant nerveusement avec la boucle de sa ceinture. Elle inspira profondément, puis répondit d'une voix basse, à peine audible.
— Oui… mentit-elle doucement.
En vérité, elle se sentait au bord de l'effondrement. Mais elle ne voulait pas paraître faible. Pas devant lui. Pas maintenant.
Riven resserra ses doigts sur le volant, sentant qu’elle ne disait pas toute la vérité. Il ravala les mots qu’il aurait voulu prononcer, respectant son besoin d’espace.
Après quelques secondes, il reprit, d'une voix plus assurée, empreinte d'une chaleur protectrice :
— Tu n'as plus rien à craindre, Elisara. Tu es en sécurité avec moi.
Cette promesse flotta dans l’air comme un baume sur ses blessures invisibles. Elisara tourna lentement la tête vers lui, observant son profil éclairé par la lueur tamisée du tableau de bord. La sincérité dans sa voix la frappa en plein cœur.
Pour la première fois depuis des jours, elle sentit une lueur de soulagement percer à travers sa peur.
Elle serra les poings sur ses genoux, luttant contre les larmes qui menaçaient de déborder.
Non. Pas maintenant.
Riven sentit son regard sur lui et tourna brièvement la tête, lui offrant un petit sourire rassurant.
— Je te le promets. murmura-t-il, presque solennellement.
Il posa brièvement une main sur sa cuisse, un geste doux, protecteur. Un simple contact qui voulait dire je suis là, je ne te laisserai pas tomber. Elisara ferma les yeux un instant, inspirant profondément.
Elle n'était plus seule. Et pour la première fois depuis la mort de son père... Elle sentit une étincelle d'espoir renaître au fond de son âme meurtrie.
Chapitre 12 : Un regard troublantUn bruit sec, comme un claquement léger contre la porte, fit sursauter Elisara. Elle papillonna des paupières, reprenant doucement conscience, son cœur encore ralenti par les vestiges du sommeil. La voix de Riven, chaude et grave, traversa la pénombre paisible de la chambre :— "Il est temps d’aller dîner."Elle se redressa doucement, frottant ses yeux encore un peu embués. Son regard tomba sur lui, appuyé nonchalamment contre l’embrasure de la porte, bras croisés, vêtu d’un pantalon sombre et d’une chemise déboutonnée sur le haut, révélant une parcelle de torse bronzé. Il avait l’air à la fois détendu et intensément présent, comme s’il était là depuis longtemps à l’observer.— "J’arrive…", murmura-t-elle d’une voix légèrement rauque par le sommeil.Mais au moment où elle allait poser les pieds au sol, il leva une main en l’arrêtant.— "Non. J’attends.", déclara-t-il avec un ton doux mais affirmé.Elle se figea, surprise. Son regard s’attarda un insta
Chapitre 11 : La lettre La bibliothèque était vaste et baignée d'une lumière dorée filtrée à travers les hautes fenêtres en arc. Elisara, seule entre les étagères poussiéreuses, feuilletait un ancien grimoire de lignée lupine, ses doigts glissant lentement sur les pages parcheminées. Assise dans l’un des fauteuils en velours vert foncé, elle respirait enfin. Le calme de la pièce apaisait doucement l’agitation de son cœur.Mais soudain, la lourde porte en bois massif s’ouvrit dans un grincement, brisant le silence. La haute silhouette du père de Riven apparut dans l’embrasure. Il s’arrêta net en apercevant Elisara, visiblement surpris.— "Oh… Lady Elisara ? Je ne m’attendais pas à vous trouver ici."Sa voix était profonde, légèrement grave, mais empreinte d’un respect mesuré. Il s’avança, les mains croisées dans le dos, élégant dans son manteau sombre. Ses traits portaient la marque des années, mais son regard restait vif et scrutateur.Elisara se leva par réflexe, gardant une posture
Chapitre 10 : Cocon émotionnel— Mon père... Il m’appelait toujours "sa lumière du matin".Sa voix était basse, un souffle.— Il disait que, tant que je souriais, rien ne pourrait le vaincre. Je croyais qu’il était invincible...Elle s’arrêta, sa gorge serrée.Riven tourna légèrement son visage vers elle, les coudes posés sur ses genoux, l’écoute dans le regard.— Tu étais tout pour lui, j’en suis sûr. Et tu le seras toujours.— Je l’ai vu mourir, Riven. Ses yeux… Il ne m’a même pas regardée. Il avait déjà perdu conscience quand je suis arrivée. Et Driven… il m’a vue. Il m’a vue le trouver. Et il n’a rien dit. Juste… ce sourire froid, cruel.Sa voix se brisa, et ses épaules se mirent à trembler. Riven s’approcha, lentement, lui tendant la main. Elle hésita, mais ses doigts vinrent chercher les siens, et elle s’y accrocha comme à une bouée.— Je n’ai pas pu lui dire adieu. Ni lui dire à quel point je l’aimais.— Tu peux encore le faire, souffla Riven.Elle le regarda, interloquée.— Il
Chapitre 9 : Prisonnière d'un cauchemar La nuit avançait doucement, et un silence rassurant enveloppait la chambre de Riven. Elisara, endormie depuis peu, était lovée sous la couverture, mais son visage trahissait un tumulte intérieur. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Ses paupières frémissaient. Elle venait de glisser dans un cauchemar profond.Le décor était irréel. Un champ noyé de brume argentée, suspendu dans une lumière crépusculaire. L’air était froid, presque glacial, et un silence pesant régnait. Elisara se tenait seule, pieds nus sur l’herbe humide. Elle tournait lentement sur elle-même, désorientée.— Où suis-je ? murmura-t-elle, la voix tremblante.Un bruissement derrière elle. Elle se retourna brusquement.Son père apparut, marchant lentement vers elle, vêtu de son manteau d’Alpha. Son regard était doux, mais chargé de tristesse. À ses côtés se trouvait une femme au regard tendre et au sourire rassurant.Elisara sentit son cœur se briser.— Maman… Papa…— Ma
Chapitre 8 : La nouvelle meuteLe portail de la meute de Riven s’ouvrit doucement, dévoilant l’immense domaine baigné par la lumière dorée des réverbères. Elisara, encore secouée par leur fuite, sentit néanmoins une vague de souvenirs l’envahir en reconnaissant les lieux.C’était ici…Ici même qu’elle était venue si souvent enfant, aux côtés de son père, lors des grands rassemblements d'Alphas du pays.Elle se rappelait, petite fille, serrant fort la main de Kaelen, impressionnée par la prestance des chefs de meutes, et particulièrement par ce jeune Alpha au regard vif et au sourire franc : Riven. Déjà à l'époque, il l’avait saluée avec gentillesse, lui offrant même une petite fleur en cachette lors d'une réception particulièrement austère.Un sourire nostalgique effleura ses lèvres.Elle était de retour dans un lieu familier... et cette fois, non plus comme une invitée, mais comme une réfugiée. Riven coupa le moteur et se tourna vers elle, son regard adouci par une tendresse discrèt
Chapitre 7 : Le constatDe l'autre côté du domaine, Draven avançait d’un pas nonchalant dans le couloir faiblement éclairé, les mains glissées dans les poches de son pantalon noir.Il sifflotait un air ancien, une lueur suffisante dans les yeux, savourant son nouveau pouvoir fraîchement acquis.Quand il tourna au détour du couloir menant aux cellules, son regard se posa immédiatement sur une scène qui le fit s’arrêter net.Ses gardes, ses soit-disant élites, étaient affalés sur le sol, des verres vides éparpillés autour d’eux.Le parfum âcre du vin flottait encore dans l’air.Le visage de Draven se durcit.Un rouge de colère monta à ses joues.Il serra les dents, inspirant profondément par le nez.— Bande de bâtards... cracha-t-il entre ses dents serrées.Ils se sont donnés le plaisir de picoler pendant leur service !Il jeta un regard méprisant sur eux, ses yeux brillants d'une lueur glaciale.— Quelle bande d’incapables… ajouta-t-il d'une voix grondante.Le cœur de Draven battait pl
Chapitre 6 : Lueur d'espoir Elisara, haletante, courait derrière Riven, serrant sa robe dans ses mains pour ne pas trébucher.Ils avançaient dans les ruelles sombres, loin des grandes cours où les patrouilles pourraient les surprendre.Soudain, au détour d'un bâtiment, Elisara aperçut une silhouette familière : sa servante, Mila, en train de transporter des draps. Le cœur d’Elisara se serra.Elle tira doucement sur la manche de Riven pour le ralentir.— Attends ! chuchota-t-elle d’une voix précipitée. Il faut que je parle à Mila.Riven se figea, ses yeux sombres brillant d’inquiétude.— Elisara… grogna-t-il à voix basse, jetant un regard nerveux autour d’eux.Ce n’est pas une bonne idée.Il se pencha vers elle, son ton devenant plus dur, plus pressant.— Moins elle en sait, mieux c’est. Chaque minute qu’on perd augmente nos chances de se faire attraper.Mais Elisara secoua la tête, son regard déterminé.— Je peux lui faire confiance. souffla-t-elle avec une conviction vibrante.Riven
Chapitre 5 : PRENDRE LA FUITE Il s’approcha lentement.— Elisara... murmura-t-il, sa voix rauque vibrante d’une tendresse mêlée de colère.Elle sursauta, relevant brusquement la tête.Ses yeux d’un bleu limpide, rougis par les larmes, s’ouvrirent en grand lorsqu’elle le reconnut.— Riven... souffla-t-elle, sa voix tremblante, presque brisée.Un poids invisible tomba de ses épaules, comme si sa seule présence avait fait craquer la carapace qu’elle s’était forcée à endosser. Elle se leva tant bien que mal, agrippant les barreaux de ses doigts pâles.Riven s’avança jusqu’à la grille, posant instinctivement ses mains puissantes sur les barreaux, dans un geste protecteur.— Mon dieu, qu'est-ce qu'ils t'ont fait... grogna-t-il entre ses dents serrées, ses yeux brillants d’une rage glacée.Elle secoua la tête, les larmes perlant aux coins de ses cils sans qu'elle puisse les retenir.— Je vais bien, dit-elle d’une voix faible, mensongère.Non, elle n’allait pas bien. Elle était brisée. Trahi
Chapitre 4 : La celluleLa porte de la cellule claqua derrière elle avec un bruit sourd et métallique. Le garde verrouilla la lourde serrure d'un geste brutal sans même lui adresser un regard, puis s’éloigna dans le couloir, ses bottes martelant les pierres froides.Elisara resta immobile un moment, les bras ballants, la tête baissée. La cellule était minuscule, à peine assez grande pour contenir une paillasse miteuse et un seau crasseux dans un coin. L'odeur d'humidité lui donnait la nausée.Elle serra ses bras autour de son corps, tremblante — de colère, de peur, et de froid."Tea ? » appela-t-elle dans son esprit, d’une voix intérieure presque brisée.Un instant de silence. Puis une présence familière, douce mais forte, s’éveilla dans les recoins de son âme." Je suis là, ma belle." La voix de Tea résonna dans sa conscience, chaude, réconfortante. "Je suis toujours là." Les larmes montèrent aux yeux d’Elisara. Elle s’assit à même le sol glacé, ramenant ses genoux contre elle."Que