Chapitre 0009

« Parfait, nous allons agir comme un couple à partir demain. », disait Sébastien en se levant.

Je savais qu’il était le soir après avoir jeté un coup d’œil par fenêtre. Le soleil s’est déjà couché. Je ne pouvais pas croire que nous étions ici depuis si longtemps. Je le regardais quand il se tenait à mon côté en offrant ses mains.

« Attends. C’est ça ? », demandais-je.

Il me regardait avec confusion d’abord, et puis quelque chose s’est passé dans ses yeux. Honnêtement, je pensais qu’il y aurait plus à discuter. Les accords commerciaux prenaient normalement un certain temps. Il s’agissait d’un accord de mariage qui était plus important. Je pensais qu’il allait prendre plus de temps.

« T'attends-tu à autre chose ? », ripostait-il avec les sourcils arqués.

« Eh bien, pas très mauvais… »

Je n’aimais pas d’être incertaine quand je m’adressais à lui. Est-ce que j’avais trop réfléchi ? N'y avait-il vraiment rien d'autre à dire ?

Si j’étais honnête avec moi-même, j’avouerais que je veuille parler plus longtemps avec lui. Je ne voulais pas rentrer à mon cottage froid loué. Claire était occupée avec Mason et Krystal n’était pas avec moi. J’étais seule et je le détestais. C’était quand j’étais seule que la douleur devenait trop forte pour gérer.

C’était à ce moment-là que la voix dans ma tête, me demandant de lâcher, devenait plus forte. C’était quand j’étais complètement seule que je commençais à perdre la raison. Parfois, il me fallait m’enchaîner à ma chambre pour éviter d’être sauvage si je perde l’esprit.

Sébastien me regardait en cherchant mon âme nue avec ses yeux. J’ai détourné les yeux, parce que j’avais peur qu’il voie ce que je cachais. Il allait savoir que j’avais tellement peur d’être seule.

« De quoi as-tu peur, Red ? », demandait-il en fronçant les yeux.

Je pourrais lui dire. Je devrais lui dire, lui faire comprendre qu’elle était vraiment mauvaise pour moi, comment la douleur intérieure m’avait changé, comment j’avais tout essayé pour régler sans avoir eu aucune chance et comment elle m’avait détruit de l’intérieur, me transformant en montre petit à petit.

Mais je ne lui ai pas dit tout cela. Ma fierté ne me permettait pas d’avouer la vérité. En plus, j’avais peur que, si je lui ai tout dit, il allait retirer sa proposition. Je ne pouvais pas le faire. Bleu et moi ne pouvions pas le supporter. Nous avions besoin de lui. Il était notre sauveur.

« Rien. », murmurais-je, incapable de m’asseoir toute droite. Il s’est penché en arrière, et puis il s’était assis sur le bord de son bureau, ses mains agrippant le bureau de chaque côté. Il avait enlevé son manteau et sa cravate il y a quelque temps, débouclé les deux premiers boutons de sa chemise et retroussé ses manches. Je pouvais voir ses muscles puissants sous sa peau. Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer comment je ressentirais si ses bras m’enroulaient.

« Il nous faut être honnêtes l’un avec l’autre pour que ça marche, Red. »

Sa voix m’a tiré de mes pensées. Il était un peu en colère et gêné puisque je l’avais vérifié. Je le regardais fixement.

« Je sais. Je me demandais juste s’il y aurait un contrant à signer par nous deux. »

Nous savions tous que je mentais. Ce n’était pas ce que je pensais, absolument pas. Mais il n’a pas démenti mon mensonge, et je lui en étais très reconnaissante.

« Je vais demander à mes avocats d’en rédiger un, puis nous pourrons tous les deux signer et en finir avec ça. », disait-il après un silence gênant.

« D’accord. »

Je ne bougeais pas cependant, incapable de faire bouger mes jambes. Je détestais quand il m’a amenée ici avec force, mais maintenant, je ne voulais pas partir. Qu’ironique !

« Où est Jax ? », demandais-je en traînant.

La maison était silencieuse. Il était trop silencieux pour une maison accueillant un garçon de neuf ans. Je pensais que Jax serait à la maison pour le moment parce que c’était après des heures d’école.

Sébastien a soupiré en touchant l’arête de son nez.

« Il est à la maison de mon groupe. », disait-il avec irritation avant de continuer.

« Tu as fini des interrogations ? Je dois aller à un endroit. » C’était exactement le salaud arrogant auquel je commençais à m’habituer. Je me suis levée, serrant les poings.

Cet homme m’a frustré. Ma peur avait disparu et sur son lieu, j’avais envie de le frapper, en plein milieu de son visage parfaitement beau, étant de mauvaise humeur.