L’air était lourd d’électricité lorsque Élisa, Adrian et Novak pénétrèrent dans la planque qu’ils utilisaient comme quartier général temporaire. La mission de la veille avait été un succès, mais ils savaient tous que ce n’était qu’une bataille gagnée dans une guerre encore loin d’être terminée. Élisa n’avait pas fermé l’œil de la nuit, son esprit envahi par les informations qu’ils avaient récupérées.— Ces documents sont explosifs, murmura-t-elle en les parcourant une nouvelle fois. Si on les diffuse, Lemoine perdra toute son influence.Adrian hocha la tête, mais son regard restait sombre.— Il ne se laissera pas abattre si facilement. Il est trop puissant, trop bien entouré. Il va riposter et il faudra être prêts.Novak, qui scrutait l’extérieur à travers une fenêtre, se retourna vers eux.— Justement, il ne perd pas de temps. J’ai intercepté une conversation entre ses hommes. Ils savent que nous avons quelque chose contre lui et ils comptent frapper les premiers.Élisa sentit un fri
Le silence régnait dans la pièce alors qu'Élisa, Adrian et Novak échangeaient des regards lourds de tension. L'enjeu était colossal : ils détenaient enfin une arme capable de faire tomber Lemoine, mais ce dernier n'était pas homme à se laisser abattre sans se battre.Adrian se massa les tempes, son regard sombre fixé sur la carte étalée sur la table.— On doit bouger vite. Si Lemoine sait que nous avons ces documents, il ne va pas hésiter à frapper fort.Novak acquiesça, son visage marqué par une fatigue qu'il ne laissait pourtant jamais transparaître.— J'ai repéré des mouvements suspects près de l'ancien entrepôt du port. Il y a de fortes chances qu'ils utilisent cet endroit pour préparer leur attaque.Élisa serra les poings. Elle savait que Lemoine ne reculerait devant rien pour protéger son empire. Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était l'idée que des innocents pouvaient être pris dans ce brasier. Elle croisa le regard d'Adrian et y lut la même détermination que la sienne.— Al
L'air était lourd de tension dans l'habitacle du véhicule tandis qu'Adrian accélérait sur la route déserte. À l'arrière, Élisa jetait de fréquents coups d'œil à Margot, dont le visage portait encore les marques des sévices subis. Son regard, bien que fatigué, débordait de gratitude.— Comment tu te sens ? demanda Élisa d'une voix douce.Margot esquissa un sourire faible mais sincère.— Vivante… et c'est déjà beaucoup, murmura-t-elle.Adrian, concentré sur la route, ne desserra pas la mâchoire. Ils avaient réussi à sortir de l'entrepôt, mais ils n'étaient pas hors de danger. Lemoine n'était pas du genre à encaisser un coup sans riposte.— Il va nous traquer, dit-il finalement. On vient de l'humilier, et il a perdu des hommes. Il ne va pas en rester là.Novak, installé sur le siège passager, pianotait frénétiquement sur son ordinateur portable.— Je suis en train de brouiller nos signaux, mais ça ne tiendra pas longtemps. Ils vont nous chercher.Élisa inspire profondément. Le danger ne
Le vent du matin portait une odeur de cendres et de poudre, un rappel cruel de la nuit passée. Élisa regarda le manoir de Lemoine s’effondrer derrière elle, comme un symbole de son emprise brisée sur sa vie. Pourtant, malgré la victoire, un poids pesait sur sa poitrine.Adrian rangea son arme et jeta un dernier regard à la scène du chaos. Son expression était fermée, mais Élisa savait qu’il réfléchissait déjà à la suite. Ce n’était pas un homme qui savourait les victoires, il préparait toujours le prochain combat.Ils montèrent tous dans le véhicule, Novak conduisant d’une main crispée. Margot, assise à l’arrière avec Élisa, respirait difficilement, visiblement épuisée par l’enfer qu’elle venait de traverser. Personne ne parlait, et seul le grondement du moteur brisait le silence tendu.Après quelques kilomètres, Novak prit enfin la parole.— On ne peut pas rester ici. La police va sûrement être alertée. Lemoine avait des contacts partout, même morts, il reste dangereux.Élisa hocha l
Le téléphone reposait au creux de la main d’Élisa comme une pierre brûlante. Elle le fixait sans oser appuyer sur le bouton d’allumage. Un simple geste, un appel, et tout basculerait. Derrière elle, Adrian et Novak échangeaient un regard chargé de tension.— Ne me dis pas que tu vas réellement envisager ça, lâcha Adrian d’une voix rauque.Élisa ne répondit pas immédiatement. Son esprit tournait à une vitesse folle, pesant chaque possibilité, chaque issue.— Je ne sais pas, murmura-t-elle enfin.Un silence pesant s’installa. Margot, le visage encore marqué par la fatigue et la douleur, prit la parole.— Tu ne peux pas lui faire confiance. Lucas Bellerive est pire que Lemoine. Il est plus intelligent, plus méthodique. Il ne te laissera jamais tranquille.Élisa serra les dents. Elle le savait. Mais elle savait aussi que le chaos qu’elle venait de déclencher ne s’arrêterait pas tant qu’un nouveau pouvoir ne prendrait pas définitivement le dessus.Adrian s’approcha, son regard sombre plong
La nuit était tombée sur la ville, enveloppant les rues d’une obscurité trompeuse. Élisa, vêtue d’une robe noire élégante mais sobre, se tenait devant l’entrée du club privé où Lucas Bellerive rencontrait ses alliés. À ses côtés, Adrian ajustait son costume sombre, son regard acéré balayant la foule sélecte qui se pressait devant la porte.— Rappelle-moi pourquoi c’est toi qui entres en première ? murmura-t-il.Élisa esquissa un sourire en coin.— Parce que ce monde est le mien, même si je l’ai longtemps fui.Adrian ne semblait pas convaincu, mais il savait qu’elle avait raison. Lemoine avait peut-être cherché à l’écarter, mais elle restait son héritière, du moins aux yeux de ceux qui trempaient dans les affaires illégales du clan.Derrière eux, Novak était posté dans une voiture discrète, son ordinateur sur les genoux, prêt à surveiller chaque mouvement à l’intérieur grâce aux caméras de sécurité qu’il avait réussi à pirater.— Je suis branché, annonça-t-il dans leur oreillette. Bell
Le silence entre Élisa et Lucas Bellerive était chargé de tension. Dans l'atmosphère feutrée du club, où le murmure des conversations masquait à peine les alliances qui se tissaient et se brisaient, elle savait que chaque mot, chaque geste aurait des conséquences.Bellerive s'adossa à son fauteuil, son sourire en coin ne quittant pas ses lèvres. Il jouait la carte du charme, mais Élisa savait que sous cette façade se cachait un prédateur.— Alors, Élisa, es-tu venue pour me défier ou pour accepter mon offre ?Elle croisa les bras et le regardé droit dans les yeux, refusant d'être intimidée.— Peut-être que je suis venu pour te tester.Bellerive rit doucement, mais elle sentit qu'il était intrigué.— Intéressant. Et qu'est-ce que je dois prouver ?Elle pose ses mains sur la table, lentement, pour lui montrer qu'elle n'était pas une femme impressionnable.— Que tu tiens réellement les rêves. Que tu n'es pas juste un homme profitant du vide laissé par Lemoine.Son sourires'effaça légèrem
Le silence pesait lourd dans la pièce. Autour de la table, Élisa, Adrian, Novak et Margot étudiaient les informations contenues dans le fichier de Bellerive. Chaque nom inscrit sur l’écran représentait une menace potentielle, un ennemi qui, tôt ou tard, tenterait de les éliminer.Adrian passa une main sur sa mâchoire, son regard fixant la liste avec intensité.— Il faut établir des priorités. On ne peut pas tous les affronter en même temps.Élisa hocha la tête. Elle savait qu’attaquer de front serait suicidaire.— Qui est le plus dangereux parmi eux ?Novak fit défiler la liste et s’arrêta sur un nom.— Xavier Morel. Ancien bras droit de Lemoine, c’est lui qui gérait les opérations de terrain. Un type rusé, imprévisible et violent. Depuis la mort de Lemoine, il tente de reprendre le contrôle des affaires laissées en suspens.Margot croisa les bras.— Si on s’occupe de lui en premier, les autres comprendront qu’on ne plaisante pas.Adrian acquiesça.— Et s’ils ont peur, ils feront des
Le matin s'annonça gris et paisible.Un ciel bas, presque sans contour, recouvrait la maison d'une douceur feutrée.Pas de lumière franche.Pas de vent fort.Seulement un silence profond, presque palpable.Élisa ouvrit les yeux lentement.Elle ne chercha pas à se précipiter.Elle resta étendue, sentant la tiédeur de ses draps, la respiration tranquille de la maison, son propre cœur battre dans sa poitrine.Tout était lent.Tout était sûr.Elle inspira profondément.Et sentit au fond d’elle cette évidence nouvelle : elle pouvait se porter elle-même.Elle n'était plus une attente en suspens.Elle n'était plus une main tendue dans le vide.Elle était un pilier.Même vacillant parfois.Même discret.Elle se leva.Enfila son vieux pull ample, ses chaussettes épaisses.Descendit à la cuisine.La maison était presque vide.Seul David était là, griffonnant quelque chose dans un carnet.Élisa lui adressa un signe de tête silencieux.Se servit une tasse de tisane chaude.Et alla s’asseoir près
Le matin s’étendit lentement sur la maison.Un matin léger, presque timide, où chaque bruit semblait vouloir s’excuser d’exister.Élisa ouvrit les yeux dans un demi-sourire.Pas d’angoisse.Pas de vertige.Juste une présence.Son propre souffle contre la peau tiède de l’air.Elle resta allongée un moment, savourant ce temps suspendu, cette paix qui ne demandait rien d’autre que d’être vécue.Puis elle se leva.Chacun de ses gestes semblait accordé à ce calme ambiant.Pas de précipitation.Pas de bruit inutile.Juste la lenteur respectueuse de quelqu'un qui ne veut plus bousculer sa propre vie.Elle enfila son pull beige, ses chaussettes épaisses.Descendit dans la cuisine.Ana était là, silencieuse, un livre à la main.David dessinait.Lila écoutait de la musique en sourdine, les yeux mi-clos.Élisa se servit une infusion.S’installa près de la grande fenêtre.Regarda.Écouta.Respira.Et pensa :— Ce calme, je l'ai bâti de mes propres mains.Elle sortit son carnet.Et écrivit :“Le c
Le matin s’infiltra doucement sous la porte.Une lumière pâle, timide, hésitante.Élisa ouvrit les yeux sans secousse.Elle resta longtemps allongée, la tête tournée vers la fenêtre, à regarder le jour naître sans urgence.Il y avait dans l’air une lenteur qui n’appelait pas au mouvement.Seulement à l’écoute.Au respect.Elle inspira profondément, sentant son corps encore alourdi par la chaleur du sommeil.Puis elle se leva.Chaque geste pesé, sans brusquerie.Comme si même son propre corps lui demandait de le traiter avec douceur.Elle enfila son pull, noua ses cheveux en un chignon lâche.Descendit à la cuisine.Ana était déjà là, pieds nus, une tasse entre les mains.Elle lui adressa un sourire silencieux.Élisa répondit par un hochement de tête, un sourire léger.Les mots n’étaient pas nécessaires ce matin-là.La tendresse circulait autrement.Elle se servit une infusion, alla s’asseoir au coin de la grande fenêtre.Dehors, le monde semblait encore suspendu.Pas mort.Juste... en
Le matin s'étira dans un silence cotonneux.Une brume légère enveloppait encore le jardin, flottant entre les branches comme un voile pudique. La maison semblait hésiter entre la veille et le sommeil. Tout était ralenti, comme si le monde lui-même prenait une grande respiration avant de commencer.Élisa s’éveilla sans alarme.Sans sursaut.Sans cette crispation ancienne qui, autrefois, accompagnait chacun de ses réveils.Elle ouvrit les yeux sur un jour flou.Et sourit.Pas un sourire éclatant.Un sourire à peine esquissé, mais qui montait de très loin.Elle s’étira sous la couverture, sentant ses muscles tirer doucement, son corps s’éveiller avec une lenteur respectueuse.Puis elle s’assit.Posa les pieds sur le sol froid.Se leva.Pas parce qu’elle y était obligée.Pas parce qu’elle se sentait poursuivie par quoi que ce soit.Simplement parce qu’elle en avait envie.Elle enfila son pull large, noua ses cheveux à la va-vite, descendit à la cuisine.Ana était déjà là, dans un coin, le
La lumière filtrait doucement à travers les rideaux.Un matin sans heurt.Un matin sans éclats.Juste une clarté tendre, presque timide, qui caressait la pièce d'une main invisible.Élisa ouvrit les yeux sans sursaut.Elle resta allongée quelques instants, le regard perdu dans les plis du plafond, le corps encore enveloppé de chaleur.Il n'y avait pas de précipitation dans son réveil.Pas d'urgence dissimulée.Pas de nœud au creux de l'estomac.Juste une lenteur tranquille.Une lenteur choisie.Elle se redressa lentement.Posa les pieds nus sur le plancher froid.Et sourit.Pas parce qu’elle avait une raison de le faire.Mais parce qu’elle en ressentait l’élan.Elle enfila son pull large, ses chaussettes épaisses, son vieux jean.Descendit dans la cuisine, là où le jour commençait à s’étirer, timide, à travers les vitres embuées.Ana préparait du café, concentrée.David lisait, une tasse fumante entre les mains.Lila dessinait sur le coin d’une feuille.Personne ne parlait.Mais tout
Le matin s’installa doucement, sans s’imposer. Il n’y eut pas d’éclat brutal du jour, pas de sonnerie stridente pour briser la nuit. Seulement une lumière grise, douce, presque timide, qui infiltrait la chambre comme une promesse discrète. Élisa émergea du sommeil sans heurt. Elle ouvrit les yeux sur un plafond familier, un air tiède, une respiration tranquille. Pendant un instant, elle ne bougea pas, savourant la sensation rare de se réveiller sans peur, sans ce serrement habituel dans la poitrine, sans la liste des choses à réparer, des manques à combler. Elle respira profondément. Sourit. Non parce qu’il y avait une raison particulière. Mais parce qu’elle en avait envie. Elle s’étira lentement. Sentit ses bras se déployer, ses jambes s’allonger, comme si son corps lui disait lui aussi : merci d’être restée. Elle se leva, enfila son vieux pull et ses chaussettes épaisses. Puis descendit, attirée par la chaleur familière de la cuisine. Ana était là, comme presque chaque ma
Le matin s'étira sans bruit. Un matin d’une douceur étrange, comme suspendu au-dessus du sol. Rien ne pressait. Rien ne forçait. Il n'y avait pas d’orage intérieur, pas d’urgence extérieure. Il n’y avait que la respiration régulière de la maison, la tiédeur du drap contre la peau, le murmure du vent à travers la fenêtre entrouverte. Élisa ouvrit les yeux sans hâte. Elle les laissa ouverts sans chercher à remplir le moment. Elle n’avait pas de programme. Pas d’objectifs à cocher. Elle avait juste cette sensation nouvelle de se suffire. D'être, simplement. Sans avoir à le mériter. Sans avoir à le prouver. Elle s’assit dans son lit, repoussa la couverture d’un geste lent, posa ses pieds au sol. Le bois froid contre sa peau nue lui envoya un frisson léger. Mais même ce frisson semblait bienvenu. Elle sourit. Un sourire discret. Intime. Pas pour les autres. Pour elle. Elle se leva, enfila son pull beige préféré, celui qui sentait le savon et la pluie, et descendit dans la cu
Le matin était gris, mais pas triste. Un gris doux, comme une écharpe légère posée sur les épaules du monde. Le genre de lumière qui n’éblouit pas, mais qui enveloppe. Qui n’oblige pas à plisser les yeux. Qui permet simplement de voir les choses comme elles sont, sans éclat, sans fard. Élisa se réveilla lentement, bercée par cette clarté diffuse. Elle ouvrit les yeux sur le plafond blanc, sentit le poids de la couverture sur son ventre, la tiédeur de la pièce, le bruissement du vent contre la fenêtre. Elle resta là. À écouter. À ressentir. À ne pas se presser. Il n’y avait rien à gagner en allant vite. Il n’y avait rien à prouver en se levant tôt. Il y avait juste à être. Et c’était déjà beaucoup. Elle se tourna sur le côté. Regarda longuement la courbe douce que formait la lumière sur le mur. Et pensa : — Aujourd’hui, je veux accueillir. Pas changer. Pas fuir. Juste accueillir. Elle se leva. Mit ses chaussettes épaisses, son pull beige, son jean souple. Descendit dan
Ce matin-là, Élisa s’éveilla avant la sonnerie de son réveil. Elle s’en étonna à peine. Depuis quelque temps, son corps semblait savoir avant elle quand il était temps d’ouvrir les yeux, quand il était temps de rester encore un peu. Elle resta là, sous la couverture tiède, à écouter. Pas les bruits du dehors. Pas les craquements du bois. Elle écoutait ce qu’il se passait en elle. Et pour la première fois depuis longtemps, il n’y avait pas d’agitation intérieure. Pas de to-do list qui se formait en filigrane. Pas d’inquiétude sourde qui grattait sous la peau. Juste une présence. Une tranquillité douce. Un espace clair. Elle se dit : — Peut-être que c’est ça, la vraie guérison. Quand tu te réveilles, et que tu n’as pas envie d’être ailleurs que dans ta propre vie. Elle se leva sans se presser. Elle sentait ses mouvements lents, ancrés. Elle aimait cette sensation d’habiter son propre corps sans brutalité. Elle s’habilla chaudement, descendit à la cuisine. Ana était déjà là