LOGINDehors, la cour est pleine. Mais ce n’est pas la masse des élèves qui attire l’attention de Noah : c’est le jardin central, celui où les Terminale aiment se montrer. Et surtout, c’est Adrian.
Le brun est là, appuyé négligemment contre le tronc d’un arbre, un sourire aux lèvres. À ses côtés, une fille élégante attire tous les regards. Clara Tyler. Même Noah la reconnaît sans l’avoir jamais rencontrée. Sa réputation la précède. Clara est grande, brune aux yeux noisette, le port altier de celles qui savent qu’elles appartiennent au sommet. Sa tenue impeccable tranche avec les uniformes des autres : une jupe ajustée, une veste fine, des bijoux discrets mais coûteux. Elle semble sortie d’un autre monde, le même monde qu’Adrian. Les élèves murmurent autour, certains chuchotent son nom. Les regards se tournent, curieux, admiratifs, parfois jaloux. Noah ralentit, troublé. Il observe la scène de loin, presque malgré lui. Adrian n’a plus rien du bourreau cruel qu’il est avec lui. Ses yeux s’adoucissent quand il regarde Clara. Son sourire se fait tendre, charmeur. Il incline légèrement la tête vers elle, comme s’il voulait capter chacun de ses mots. Le contraste le frappe de plein fouet. Noah se sent étrangement déplacé, comme un intrus qui regarde une pièce interdite. Clara rit, un son clair qui attire encore plus l’attention. Adrian lui effleure la main, geste discret mais chargé de promesse. Noah sent une pointe acide se glisser dans sa poitrine. Pas de jalousie il refuse de l’admettre. Mais plutôt cette sensation d’être encore plus insignifiant qu’avant. Il réalise soudain pourquoi Adrian ne l’a pas cherché, pourquoi il a eu ce répit inattendu. Parce qu’il était occupé avec elle. Un couple parfait. L’Alpha héritier et la brillante héritière. Leurs familles, dit-on, parlent déjà mariage. Leur avenir est tracé. Adrian n’a aucune raison de tourner son attention vers un Oméga sans importance comme Noah, sauf pour s’amuser. Noah détourne les yeux, son pas se fait plus rapide. Il longe les haies du jardin pour atteindre la sortie. Mais son mouvement attire malgré lui l’attention d’Adrian. Leurs regards se croisent, fugitifs, mais suffisant pour que Noah sente son cœur s’emballer. Dans les yeux sombres d’Adrian, il y a une étincelle. Pas de tendresse comme avec Clara, pas de douceur. Plutôt une lueur d’agacement, ou peut-être d’avertissement. Comme si Noah n’avait pas le droit de se trouver là, de voir cette facette de lui. Noah baisse aussitôt la tête, accélère. Ses pas résonnent contre les dalles de pierre, son souffle s’échappe plus vite qu’il ne le voudrait. Il n’a rien fait, mais il se sent coupable, exposé. Il traverse le portail du lycée et s’engage sur le chemin du retour. Le soleil décline, peignant le ciel de teintes orangées. Ses pensées, elles, s’assombrissent. Il se revoit dans la salle de classe, seul face à Adrian. Le regard de l’Alpha, si proche. Et maintenant, cette image d’Adrian avec Clara, rayonnant, presque parfait. Deux visages opposés, mais appartenant au même garçon. Noah secoue la tête, comme pour chasser cette contradiction. Ça ne le regarde pas. Ça ne le concernera jamais. Adrian vit dans un monde trop loin du sien. Lui n’est qu’un Oméga de seize ans, invisible, harcelé, destiné à rester dans l’ombre. Pourtant, en dépit de tout, il ne parvient pas à se défaire de la sensation étrange qui serre sa poitrine. Comme si ce regard fugitif avait laissé une trace plus profonde qu’il ne l’aurait voulu. Il rentre chez lui en silence, le pas lourd. Sa mère est dans la cuisine, occupée à préparer un maigre repas. Elle lui sourit faiblement, et Noah lui répond, forçant son visage à refléter une sérénité qu’il n’a pas. Il s’assoit, ouvre ses cahiers, tente de se plonger dans ses devoirs. Mais les images reviennent, obstinées : Adrian riant avec Clara, Adrian posant sa main sur la sienne, Adrian le regardant comme on regarde un intrus. Noah ferme les yeux, une main sur sa poitrine. Il aimerait pouvoir effacer ce garçon de son esprit. Mais plus il lutte, plus l’ombre d’Adrian Jackson s’impose à lui. L’appartement est baigné d’une lumière dorée quand Noah pousse la porte. L’odeur du savon flotte encore dans l’air, mêlée à celle d’un ragoût qui mijote. C’est un petit deux-pièces, modeste, aux murs écaillés par endroits, mais pour Noah, c’est un refuge. Son seul refuge. Sa mère l’attend dans la cuisine. Elle porte une robe simple, fleurie, un peu usée par les lavages, et ses cheveux blonds, semblables aux siens, sont attachés en chignon lâche. Ses yeux bleus, doux, se lèvent vers lui dès qu’il entre, et un sourire éclaire son visage. — Tu es rentré, mon cœur. La voix est tendre, chaleureuse, comme un baume après la rudesse de la journée. Noah hoche la tête, dépose son sac contre le mur et vient l’embrasser sur la joue. — Oui, maman. Elle l’observe un instant, ses mains fines posées sur le rebord de la table. Son regard scrute son fils avec cette attention qu’il connaît bien, cette manière de chercher la vérité derrière les mots. — Alors, raconte-moi… tu as passé une bonne journée ? Noah s’assoit sur une chaise, détourne légèrement les yeux. Son instinct lui crie de mentir, de protéger sa mère. Il force un petit sourire. — Oui. C’était… une journée normale. Elle penche la tête, un léger pli se forme sur son front. Elle n’est pas dupe. Elle le connaît trop bien. — Noah… est-ce qu’ils t’ont encore embêté ? Le silence tombe, épais. Le garçon serre ses mains sur ses genoux, puis finit par murmurer : — Oui. Un souffle échappe à sa mère, presque un soupir brisé. Elle s’approche, s’assoit à côté de lui et lui prend doucement la main. Ses doigts sont tièdes, mais Noah sent trembler la culpabilité qui les traverse. — Je suis désolée, murmure-t-elle. Tellement désolée de ne pas pouvoir te protéger d’eux. Noah secoue la tête. — Ce n’est pas ta faute, maman. Mais elle insiste, ses yeux humides. — Si j’avais plus d’argent, si je pouvais t’envoyer dans une autre école, quelque part où ils te laisseraient tranquille… tu ne serais pas obligé de subir ça.tremble, partagé entre peur et incompréhension. Son corps est encore agité de spasmes incontrôlables, ce liquide honteux qui coule, cette odeur qu’il ne maîtrise pas. Il se sent sale, prisonnier. « Tu vas me détruire… » murmure-t-il, presque inaudible.Le loup pousse un grondement plus grave, mais ses yeux brillent d’une lueur étrange. Il finit par s’allonger contre lui, l’entourant de son corps massif, comme un piège vivant. Noah tente encore de se dégager, mais la chaleur de la fourrure l’enveloppe, et sa résistance s’effrite.La nuit passe lentement. Noah reste figé, incapable de fermer l’œil. Le loup s’endort par instants, mais rouvre aussitôt les yeux dès que Noah bouge. Chaque fois, le museau revient chercher son odeur, comme si Adrian n’arrivait pas à se détacher de lui. Noah finit par abandonner. Ses larmes sèchent peu à peu, mais son cœur reste lourd.Quand les premières lueurs de l’aube percent entre les branches, Noah sent le poids de l’animal bouger. Les craquements d’os
Sa voix tremble. Ses mains se crispent sur le tissu de son pantalon, comme pour le protéger. Mais le silence d’Adrian est plus pesant que des mots. Il se lève lentement, s’approche de lui avec prudence.— Noah… dit-il d’une voix basse, presque rauque. Tu… tu es en train de…— Tais-toi ! coupe le blond brusquement, ses yeux embués de larmes.Le silence retombe aussitôt. Adrian s’arrête à mi-chemin, comme figé. Noah détourne le visage, incapable de soutenir son regard. Ses épaules se mettent à trembler.— Je ne veux pas que tu voies ça… pas toi, souffle-t-il d’une voix brisée.Il serre les poings, incapable d’arrêter le tremblement de son corps. Ce liquide est la preuve la plus intime, la plus humiliante, de ce qu’il est. Et Adrian, l’alpha qui occupe chaque espace de sa vie, est là pour le constater.Mais au lieu de se montrer moqueur ou brutal, Adrian inspire profondément et reste immobile. Il observe, son regard assombri par un mélange de désir contenu et de sincère inquiétude. Puis
Il reste longtemps immobile, les yeux fermés, à écouter simplement le bruit du jet d’eau. Mais dans son cœur, il y a une chaleur étrange, pas désagréable. Adrian n’est plus seulement cet alpha qui l’effraie parfois. Il devient aussi celui qui le regarde avec attention, celui qui semble vouloir construire quelque chose avec lui. Et Noah, même s’il se débat intérieurement, ne peut ignorer cette réalité. Ses lèvres esquissent un sourire discret malgré lui. Après de longues minutes, il coupe l’eau, prend une serviette et s’essuie lentement. Il se sent plus léger, comme purifié. Il enfile un jogging confortable et sort de la salle de bain, encore les cheveux humides. Dans sa chambre, il trouve Adrian assis sur son lit, adossé au mur, comme s’il l’attendait. Le brun tourne la tête vers lui, ses yeux foncés brillant d’une intensité tranquille.— Ça va mieux ? demande-t-il d’une voix basse.Noah acquiesce, gêné. Il prend place sur la chaise près du bureau, à distance, pour éviter de se sent
À peine, ils franchissent la porte de la chambre d’Adrian, que le le brun se jette sur les lèvres de Noah. le plus jeune, essaye tant bien que mal de suivre le rythme de Adrian, mais au bout de quelques secondes, il commence à manquer d’air, Adrian relâche ses lèvres et plonge la tête dans son cou en inspirant un grand coupNoah gémit malgré lui, tente de repousser Adrian mais le brun attrape ses bras. Il les met au-dessus de sa tête, tout en continuant à l’embrasser, il descend lentement vers son ventre, relâchant, ses phéromones —Adrian, je crois qu’on devrait arrêter… dis, Noah, difficilement et à bout de souffle—Noah ….Noah…. Noah tu es tellement beau, est-ce que tu vois ce que tu me fais tu vois comment tu me rends touche-moi ici. Il dirige il dirige la main de Noah vers son entre jambe, Noah pris de peur, recule, instinctivement, mais Adrian se relève—J je ne vais pas te faire mal s’il te plaît, arrête de t’avoir peur de moi Noah Noah, acquiesce et Adrian met ses
Un silence choqué s’abat encore sur la cafétéria. « Plus souvent » ? Les élèves échangent des regards lourds de sous-entendus. Pour eux, il n’y a plus aucun doute : Noah est désormais l’omega officiel d’Adrian Jackson.Noah sent sa gorge se nouer. Une part de lui voudrait se lever, s’enfuir, disparaître loin de ce regard possessif et de ces murmures incessants. Mais une autre part, plus trouble, se laisse réchauffer par cette attention. Depuis combien de temps personne n’avait pris soin de lui comme ça ?Adrian, lui, sait exactement ce qu’il fait. Sa main effleure de nouveau celle de Noah, comme par hasard, et ses yeux brillent d’un éclat calculé.— Je suis content que tu sois là, Noah. Tu ne devrais jamais douter de ta place à mes côtés.Ces mots, simples en apparence, tombent comme un sceau. Un message pour Noah, mais aussi pour tous ceux qui les écoutent.Lucy serre les dents si fort qu’elle en a mal à la mâchoire. Elle comprend que Noah est en train de se faire enfermer dans une c
Il rapproche encore son visage du sien, ses yeux plantés dans les siens avec une intensité prédatrice.— Et si jamais tu continues à t’interposer, je ferai en sorte que ce soit toi qui finisses seule. Isolée. Sans lui. Sans personne.Lucy tremble légèrement, mais serre les dents.— Tu ne me fais pas peur, Adrian.Il éclate d’un rire bref, sans joie.— Oh, mais tu devrais.Il se penche, ses lèvres proches de son oreille.— Parce que je ne plaisante jamais avec ce qui est à moi.Un silence lourd suit ses paroles. Le bruit des élèves au loin semble s’estomper, comme si le monde entier retenait son souffle.Lucy ferme les yeux un instant, reprenant contenance, puis les rouvre, déterminée.— Je ne laisserai pas Noah souffrir à cause de toi. Même si je dois me dresser contre toi seule.Adrian recule enfin, son sourire s’élargissant, glacé.— Essaie donc. Tu verras qui gagne.Il lui lance un dernier regard appuyé, presque méprisant, avant de tourner les talons. Ses épaules larges se balancen