LOGIN
Noah Miller se lève tôt, comme chaque matin. Sa mère dort encore dans la petite chambre voisine. L’air de leur appartement est chargé d’humidité, mais il s’y est habitué. Il se glisse dans son uniforme scolaire chemise blanche, pantalon sombre, cravate bleu marine et tente de dompter ses cheveux blonds, indisciplinés. Son reflet dans le miroir lui renvoie l’image d’un garçon de seize ans à la peau claire, aux yeux bleus d’une limpidité presque trop fragile pour ce monde.
Il sait qu’aujourd’hui, comme tous les autres jours depuis son arrivée au lycée, il sera la cible. Les Terminale, surtout Adrian Jackson et son groupe, ont fait de lui leur souffre-douleur. Parce qu’il est Oméga, parce qu’il est différent, parce qu’il attire sans le vouloir une forme de mépris qui le suit comme une ombre. Il descend les escaliers en silence, croise quelques voisins qui ne lui prêtent pas attention, puis prend le bus scolaire. Les conversations fusent autour de lui, rires, voix excitées, mais Noah reste isolé, son sac serré contre lui. Il a appris à se faire petit, à se fondre dans le décor. Invisible, pense-t-il. Mais jamais assez invisible pour Adrian. Quand il franchit les grilles du lycée, son estomac se serre. La cour grouille d’élèves. Les rires lui paraissent plus forts, les regards plus lourds. Ses pas le conduisent jusqu’à sa salle, mais avant même d’atteindre la porte, une voix grave, teintée de sarcasme, le cloue sur place. — Tiens, mais voilà notre petit blondinet préféré. Noah ferme brièvement les yeux. Il reconnaîtrait cette voix entre mille. Adrian Jackson. Grand, élancé, les épaules larges, les cheveux bruns toujours impeccablement coiffés, l’aura d’un Alpha qui sait que tout lui appartient. À ses côtés, deux de ses amis rient déjà, comme des hyènes prêtes au spectacle. Noah tente de passer son chemin, mais Adrian lui bloque le passage d’un geste paresseux, son bras tendu. — On va quelque part, Miller ? — En classe, répond Noah d’une voix basse. — En classe ? Mais tu viens à peine d’arriver, et tu veux déjà travailler ? Tu n’as vraiment aucune vie, toi. Les rires éclatent autour. Noah serre les dents, garde les yeux baissés. Il sait que le moindre mot de trop ne ferait qu’empirer les choses. Adrian s’approche, tellement près que Noah peut sentir son parfum cher, un mélange de cèdre et d’agrume. Un parfum qui devrait rassurer, mais qui ne fait qu’éveiller chez lui une angoisse sourde. L’Alpha le dévisage, ses yeux sombres brillants d’un éclat moqueur. — Tu sais ce que j’ai toujours trouvé fascinant, Miller ? Les Omégas comme toi. Fragiles, jolis, mais complètement inutiles. On se demande vraiment pourquoi la nature a jugé bon de vous créer. Un éclat de rire éclate derrière lui. Noah ravale sa honte comme une gorgée amère. Ses doigts se crispent sur la lanière de son sac, ses ongles s’enfoncent dans la paume de sa main. Il voudrait disparaître. Mais il reste là, debout, figé, sous les regards qui pèsent sur lui comme des pierres. — Allez, laisse-le passer, Adrian, lance J.B en riant. Il va finir par pleurer, et tu vas te faire gronder par la direction. Adrian recule enfin, mais son sourire s’étire, cruel. — Tu as raison. Mais ne t’inquiète pas, Miller, je reviendrai m’occuper de toi. Noah passe, le cœur battant, les joues brûlantes. Ses pas rapides le mènent jusqu’à la salle de classe. Il s’installe au fond, le regard fixé sur son cahier. Autour de lui, les voix résonnent encore, mais il s’efforce de ne plus les entendre. Toute la matinée, il subit les mêmes regards, les chuchotements, les moqueries étouffées. Il écrit, il prend des notes, mais son esprit vagabonde sans cesse vers la même question : pourquoi lui ? Pourquoi Adrian, cet Alpha parfait aux yeux de tous, a-t-il fait de lui sa cible ? À la pause, il préfère rester dans la salle plutôt que de descendre dans la cour. Le soleil éclaire le tableau blanc, projetant des reflets sur sa peau pâle. Il ferme un instant les yeux, cherche à se persuader qu’il est ailleurs. Mais la porte s’ouvre brusquement, et la voix revient, traînante, presque amusée. — Toujours en train de te cacher, Miller ? Noah se redresse, crispé. Adrian entre, seul cette fois. Son ombre emplit la pièce, son assurance aussi. Il s’avance lentement, pose ses mains sur le bureau de Noah et se penche vers lui. — Tu as peur de moi ? Noah ne répond pas. — Tu devrais. Un sourire passe sur les lèvres d’Adrian, mais dans ses yeux, il y a autre chose. Une lueur qu’il ne montre jamais devant ses amis. Quelque chose d’indéfinissable, entre irritation et curiosité. Comme si, malgré tout, Noah représentait un mystère qu’il n’arrivait pas à élucider Noah détourne le regard, serre les dents. Son cœur bat si fort qu’il croit qu’Adrian peut l’entendre. L’Alpha rit doucement, recule, puis quitte la salle en claquant la porte. Noah reste seul, le souffle court, tremblant. Il passe une main dans ses cheveux, se force à reprendre son cahier. Mais au fond de lui, il sait : ce n’est que le début. Adrian Jackson ne le lâchera pas. Pas tant qu’il n’aura pas trouvé ce qu’il cherche. Et Noah, lui, se demande combien de temps encore il pourra tenir. L’après-midi s’étire, monotone. Noah enchaîne les cours, crayon en main, le regard fixé sur ses cahiers comme si les mots écrits pouvaient le protéger du monde extérieur. Pourtant, une étrange tranquillité s’installe en lui. Adrian n’est pas revenu. Pas de remarques, pas d’ombre planant au-dessus de son bureau, pas de confrontation dans les couloirs. C’est presque trop beau pour être vrai. Noah se surprend à attendre une nouvelle attaque, tendu, prêt à se raidir au moindre éclat de rire qui lui semble dirigé contre lui. Mais rien. Adrian est ailleurs, occupé. Et ce vide étrange lui donne un répit qu’il ne sait pas savourer. Lorsque la dernière sonnerie retentit, libérant les élèves, Noah range ses affaires avec soin. La classe se vide dans un brouhaha joyeux. Lui, comme toujours, attend que le flot se disperse pour éviter les bousculades. Il sort enfin, le sac sur l’épaule, ses cheveux blonds attrapant un rayon de soleil.tremble, partagé entre peur et incompréhension. Son corps est encore agité de spasmes incontrôlables, ce liquide honteux qui coule, cette odeur qu’il ne maîtrise pas. Il se sent sale, prisonnier. « Tu vas me détruire… » murmure-t-il, presque inaudible.Le loup pousse un grondement plus grave, mais ses yeux brillent d’une lueur étrange. Il finit par s’allonger contre lui, l’entourant de son corps massif, comme un piège vivant. Noah tente encore de se dégager, mais la chaleur de la fourrure l’enveloppe, et sa résistance s’effrite.La nuit passe lentement. Noah reste figé, incapable de fermer l’œil. Le loup s’endort par instants, mais rouvre aussitôt les yeux dès que Noah bouge. Chaque fois, le museau revient chercher son odeur, comme si Adrian n’arrivait pas à se détacher de lui. Noah finit par abandonner. Ses larmes sèchent peu à peu, mais son cœur reste lourd.Quand les premières lueurs de l’aube percent entre les branches, Noah sent le poids de l’animal bouger. Les craquements d’os
Sa voix tremble. Ses mains se crispent sur le tissu de son pantalon, comme pour le protéger. Mais le silence d’Adrian est plus pesant que des mots. Il se lève lentement, s’approche de lui avec prudence.— Noah… dit-il d’une voix basse, presque rauque. Tu… tu es en train de…— Tais-toi ! coupe le blond brusquement, ses yeux embués de larmes.Le silence retombe aussitôt. Adrian s’arrête à mi-chemin, comme figé. Noah détourne le visage, incapable de soutenir son regard. Ses épaules se mettent à trembler.— Je ne veux pas que tu voies ça… pas toi, souffle-t-il d’une voix brisée.Il serre les poings, incapable d’arrêter le tremblement de son corps. Ce liquide est la preuve la plus intime, la plus humiliante, de ce qu’il est. Et Adrian, l’alpha qui occupe chaque espace de sa vie, est là pour le constater.Mais au lieu de se montrer moqueur ou brutal, Adrian inspire profondément et reste immobile. Il observe, son regard assombri par un mélange de désir contenu et de sincère inquiétude. Puis
Il reste longtemps immobile, les yeux fermés, à écouter simplement le bruit du jet d’eau. Mais dans son cœur, il y a une chaleur étrange, pas désagréable. Adrian n’est plus seulement cet alpha qui l’effraie parfois. Il devient aussi celui qui le regarde avec attention, celui qui semble vouloir construire quelque chose avec lui. Et Noah, même s’il se débat intérieurement, ne peut ignorer cette réalité. Ses lèvres esquissent un sourire discret malgré lui. Après de longues minutes, il coupe l’eau, prend une serviette et s’essuie lentement. Il se sent plus léger, comme purifié. Il enfile un jogging confortable et sort de la salle de bain, encore les cheveux humides. Dans sa chambre, il trouve Adrian assis sur son lit, adossé au mur, comme s’il l’attendait. Le brun tourne la tête vers lui, ses yeux foncés brillant d’une intensité tranquille.— Ça va mieux ? demande-t-il d’une voix basse.Noah acquiesce, gêné. Il prend place sur la chaise près du bureau, à distance, pour éviter de se sent
À peine, ils franchissent la porte de la chambre d’Adrian, que le le brun se jette sur les lèvres de Noah. le plus jeune, essaye tant bien que mal de suivre le rythme de Adrian, mais au bout de quelques secondes, il commence à manquer d’air, Adrian relâche ses lèvres et plonge la tête dans son cou en inspirant un grand coupNoah gémit malgré lui, tente de repousser Adrian mais le brun attrape ses bras. Il les met au-dessus de sa tête, tout en continuant à l’embrasser, il descend lentement vers son ventre, relâchant, ses phéromones —Adrian, je crois qu’on devrait arrêter… dis, Noah, difficilement et à bout de souffle—Noah ….Noah…. Noah tu es tellement beau, est-ce que tu vois ce que tu me fais tu vois comment tu me rends touche-moi ici. Il dirige il dirige la main de Noah vers son entre jambe, Noah pris de peur, recule, instinctivement, mais Adrian se relève—J je ne vais pas te faire mal s’il te plaît, arrête de t’avoir peur de moi Noah Noah, acquiesce et Adrian met ses
Un silence choqué s’abat encore sur la cafétéria. « Plus souvent » ? Les élèves échangent des regards lourds de sous-entendus. Pour eux, il n’y a plus aucun doute : Noah est désormais l’omega officiel d’Adrian Jackson.Noah sent sa gorge se nouer. Une part de lui voudrait se lever, s’enfuir, disparaître loin de ce regard possessif et de ces murmures incessants. Mais une autre part, plus trouble, se laisse réchauffer par cette attention. Depuis combien de temps personne n’avait pris soin de lui comme ça ?Adrian, lui, sait exactement ce qu’il fait. Sa main effleure de nouveau celle de Noah, comme par hasard, et ses yeux brillent d’un éclat calculé.— Je suis content que tu sois là, Noah. Tu ne devrais jamais douter de ta place à mes côtés.Ces mots, simples en apparence, tombent comme un sceau. Un message pour Noah, mais aussi pour tous ceux qui les écoutent.Lucy serre les dents si fort qu’elle en a mal à la mâchoire. Elle comprend que Noah est en train de se faire enfermer dans une c
Il rapproche encore son visage du sien, ses yeux plantés dans les siens avec une intensité prédatrice.— Et si jamais tu continues à t’interposer, je ferai en sorte que ce soit toi qui finisses seule. Isolée. Sans lui. Sans personne.Lucy tremble légèrement, mais serre les dents.— Tu ne me fais pas peur, Adrian.Il éclate d’un rire bref, sans joie.— Oh, mais tu devrais.Il se penche, ses lèvres proches de son oreille.— Parce que je ne plaisante jamais avec ce qui est à moi.Un silence lourd suit ses paroles. Le bruit des élèves au loin semble s’estomper, comme si le monde entier retenait son souffle.Lucy ferme les yeux un instant, reprenant contenance, puis les rouvre, déterminée.— Je ne laisserai pas Noah souffrir à cause de toi. Même si je dois me dresser contre toi seule.Adrian recule enfin, son sourire s’élargissant, glacé.— Essaie donc. Tu verras qui gagne.Il lui lance un dernier regard appuyé, presque méprisant, avant de tourner les talons. Ses épaules larges se balancen