LOGINNoah serre un peu plus ses doigts. Il voit combien ses mots pèsent sur elle, et il refuse de l’accabler davantage.
— Je peux gérer, dit-il doucement. Je m’y habitue. Elle fronce les sourcils, son cœur se serre. — Tu ne devrais pas avoir à t’habituer à ça, Noah. Tu es un gentil garçon . Tu mérites mieux. Il baisse les yeux, incapable de soutenir son regard. Les images de la journée reviennent : Adrian qui lui barre le passage, ses moqueries, puis son sourire tendre réservé à Clara. Noah sent sa poitrine se serrer, mais il chasse l’émotion, de peur que sa mère ne la lise en lui. Elle caresse ses cheveux, un geste familier qui le ramène à l’enfance. — Tu es fort, dit-elle doucement. Plus fort que tu ne le crois. Il hoche la tête, mais son sourire est fragile. Le repas passe dans un silence léger, ponctué de quelques phrases banales. Elle lui demande s’il a des devoirs, il répond que oui. Elle parle de son travail au magasin, de la cliente désagréable du matin, de la voisine qui s’est encore plainte de l’ascenseur en panne. Des détails simples, normaux. Noah l’écoute, se laisse bercer par sa voix. Quand ils terminent, il l’aide à débarrasser, rince les assiettes, range les verres. La routine, rassurante. Puis il se lève. — Je vais dans ma chambre, maman. Elle le retient doucement par le poignet. — Noah ? Il se tourne vers elle. Ses yeux brillent, humides de cette tendresse douloureuse qu’il connaît trop bien. — Je t’aime, souffle-t-elle. Un nœud se forme dans sa gorge. Il répond dans un souffle : — Moi aussi, maman. Il rejoint sa chambre, ferme la porte derrière lui. Le silence retombe, plus lourd qu’avant. Sa chambre est petite, à peine assez grande pour contenir un lit, un bureau et une armoire. Les murs sont couverts de feuilles de cours, de quelques dessins griffonnés, de livres soigneusement alignés. Il s’assoit sur le lit, ses genoux ramenés contre lui. Ses mains tremblent légèrement, mais il les cache dans ses manches. Il repense aux mots de sa mère, à son excuse inutile. Je suis désolée de ne pas pouvoir te protéger… Noah aimerait lui dire qu’il n’a pas besoin de protection, qu’il est assez fort. Mais il sait que ce n’est pas vrai. Il sait que chaque jour le brise un peu plus. Il pense à Adrian, à son sourire cruel, à la façon dont sa voix grave s’impose dans son esprit. Puis à Adrian encore, différent, penché vers Clara, ses yeux adoucis par une chaleur qu’il n’a jamais vue tournée vers lui. Noah serre ses bras autour de lui. Pourquoi son cœur réagit-il ainsi ? Pourquoi cette douleur étrange, ce mélange d’envie et de rejet ? Il ferme les yeux, tente de calmer les battements désordonnés de sa poitrine. Demain sera une autre journée. Demain, il devra encore affronter Adrian et ses amis. Demain, il devra encore sourire devant sa mère et prétendre que tout va bien. Mais ce soir, dans le silence de sa chambre, il se permet de relâcher le masque. Une larme glisse le long de sa joue. Il l’essuie rapidement, comme si quelqu’un pouvait le voir. Puis il s’allonge, fixe le plafond. Noah s’allonge sur son lit, les yeux fixés sur le plafond. L’ampoule fatiguée diffuse une lueur jaunâtre, tremblotante. Dans le silence de sa chambre, chaque battement de son cœur semble résonner trop fort. Il ramène ses genoux contre lui, comme pour se protéger de ses propres pensées. C’est toujours le soir que les souvenirs reviennent. Quand les bruits de la ville s’éteignent, que sa mère dort dans la chambre voisine, que plus rien ne l’empêche d’écouter la voix obstinée de sa mémoire. Il se revoit un 6 mois plus tôt, le jour de son entrée au lycée. Ses chaussures étaient neuves, ses cheveux un peu trop longs, et son sac lui paraissait lourd comme un fardeau. Il se sentait minuscule au milieu de cette foule d’élèves plus âgés, plus sûrs d’eux, déjà installés dans leurs cercles. Et puis il l’a vu. Adrian Jackson. Le brun traversait la cour avec une aisance presque insolente, son groupe d’amis autour de lui. Il riait, fort, la tête rejetée en arrière. Tous les regards se tournaient vers lui naturellement, comme attirés par une lumière impossible à ignorer. Adrian dégageait une force tranquille, une confiance qui écrasait tout autour de lui. Noah se souvient de son souffle coupé. Il n’avait jamais vu quelqu’un incarner autant l’idée même d’Alpha. Grand, athlétique, beau d’une beauté presque irréelle. Et ses yeux… noirs et brillants, comme deux éclats de nuit. Ce jour-là, Adrian lui avait souri. Pas un sourire cruel. Un vrai sourire, presque amical. — Salut, avait-il dit en passant près de lui. La voix grave avait résonné dans l’air, et Noah avait répondu timidement, le cœur battant. Salut. Pendant plusieurs semaines, Adrian ne lui avait rien fait. Il passait parfois devant lui, lui adressait un signe de tête, un bonjour rapide. Noah se souvenait même avoir pensé qu’il était… gentil. Accessible, malgré tout. Mais tout avait basculé. Le soir de son éveil. Noah frissonne sur son lit, serre les draps contre lui. C’était un soir d’automne, l’air était froid, et il s’était senti fiévreux toute la journée. Au début, il avait cru être malade. Puis la douleur avait commencé : une chaleur sourde, insupportable, comme si son corps entier brûlait de l’intérieur. Sa mère, affolée, l’avait conduit chez le médecin. Le verdict était tombé : Noah était un Oméga. Mais pas un Oméga ordinaire. Un Oméga récessif. Le médecin avait expliqué à sa mère que cela signifiait que Contrairement aux omégas “classiques”, ils dégagent beaucoup moins de phéromones.Ils passent parfois inaperçus auprès des alphas, ce qui peut les protéger… mais aussi les isoler. Leurs cycles peuvent être imprévisibles, plus doux, voire presque invisibles. Certains décrivent que cela les rend “moins désirables” pour les alphas, d’où leur rejet.Dans certaines hiérarchies omegaverse, les omégas récessifs sont vus comme “défectueux”. Parfois, ils sont présentés comme moins fertiles (difficulté à concevoir), d’autres fois au contraire comme extrêmement rares et donc très recherchés. otremble, partagé entre peur et incompréhension. Son corps est encore agité de spasmes incontrôlables, ce liquide honteux qui coule, cette odeur qu’il ne maîtrise pas. Il se sent sale, prisonnier. « Tu vas me détruire… » murmure-t-il, presque inaudible.Le loup pousse un grondement plus grave, mais ses yeux brillent d’une lueur étrange. Il finit par s’allonger contre lui, l’entourant de son corps massif, comme un piège vivant. Noah tente encore de se dégager, mais la chaleur de la fourrure l’enveloppe, et sa résistance s’effrite.La nuit passe lentement. Noah reste figé, incapable de fermer l’œil. Le loup s’endort par instants, mais rouvre aussitôt les yeux dès que Noah bouge. Chaque fois, le museau revient chercher son odeur, comme si Adrian n’arrivait pas à se détacher de lui. Noah finit par abandonner. Ses larmes sèchent peu à peu, mais son cœur reste lourd.Quand les premières lueurs de l’aube percent entre les branches, Noah sent le poids de l’animal bouger. Les craquements d’os
Sa voix tremble. Ses mains se crispent sur le tissu de son pantalon, comme pour le protéger. Mais le silence d’Adrian est plus pesant que des mots. Il se lève lentement, s’approche de lui avec prudence.— Noah… dit-il d’une voix basse, presque rauque. Tu… tu es en train de…— Tais-toi ! coupe le blond brusquement, ses yeux embués de larmes.Le silence retombe aussitôt. Adrian s’arrête à mi-chemin, comme figé. Noah détourne le visage, incapable de soutenir son regard. Ses épaules se mettent à trembler.— Je ne veux pas que tu voies ça… pas toi, souffle-t-il d’une voix brisée.Il serre les poings, incapable d’arrêter le tremblement de son corps. Ce liquide est la preuve la plus intime, la plus humiliante, de ce qu’il est. Et Adrian, l’alpha qui occupe chaque espace de sa vie, est là pour le constater.Mais au lieu de se montrer moqueur ou brutal, Adrian inspire profondément et reste immobile. Il observe, son regard assombri par un mélange de désir contenu et de sincère inquiétude. Puis
Il reste longtemps immobile, les yeux fermés, à écouter simplement le bruit du jet d’eau. Mais dans son cœur, il y a une chaleur étrange, pas désagréable. Adrian n’est plus seulement cet alpha qui l’effraie parfois. Il devient aussi celui qui le regarde avec attention, celui qui semble vouloir construire quelque chose avec lui. Et Noah, même s’il se débat intérieurement, ne peut ignorer cette réalité. Ses lèvres esquissent un sourire discret malgré lui. Après de longues minutes, il coupe l’eau, prend une serviette et s’essuie lentement. Il se sent plus léger, comme purifié. Il enfile un jogging confortable et sort de la salle de bain, encore les cheveux humides. Dans sa chambre, il trouve Adrian assis sur son lit, adossé au mur, comme s’il l’attendait. Le brun tourne la tête vers lui, ses yeux foncés brillant d’une intensité tranquille.— Ça va mieux ? demande-t-il d’une voix basse.Noah acquiesce, gêné. Il prend place sur la chaise près du bureau, à distance, pour éviter de se sent
À peine, ils franchissent la porte de la chambre d’Adrian, que le le brun se jette sur les lèvres de Noah. le plus jeune, essaye tant bien que mal de suivre le rythme de Adrian, mais au bout de quelques secondes, il commence à manquer d’air, Adrian relâche ses lèvres et plonge la tête dans son cou en inspirant un grand coupNoah gémit malgré lui, tente de repousser Adrian mais le brun attrape ses bras. Il les met au-dessus de sa tête, tout en continuant à l’embrasser, il descend lentement vers son ventre, relâchant, ses phéromones —Adrian, je crois qu’on devrait arrêter… dis, Noah, difficilement et à bout de souffle—Noah ….Noah…. Noah tu es tellement beau, est-ce que tu vois ce que tu me fais tu vois comment tu me rends touche-moi ici. Il dirige il dirige la main de Noah vers son entre jambe, Noah pris de peur, recule, instinctivement, mais Adrian se relève—J je ne vais pas te faire mal s’il te plaît, arrête de t’avoir peur de moi Noah Noah, acquiesce et Adrian met ses
Un silence choqué s’abat encore sur la cafétéria. « Plus souvent » ? Les élèves échangent des regards lourds de sous-entendus. Pour eux, il n’y a plus aucun doute : Noah est désormais l’omega officiel d’Adrian Jackson.Noah sent sa gorge se nouer. Une part de lui voudrait se lever, s’enfuir, disparaître loin de ce regard possessif et de ces murmures incessants. Mais une autre part, plus trouble, se laisse réchauffer par cette attention. Depuis combien de temps personne n’avait pris soin de lui comme ça ?Adrian, lui, sait exactement ce qu’il fait. Sa main effleure de nouveau celle de Noah, comme par hasard, et ses yeux brillent d’un éclat calculé.— Je suis content que tu sois là, Noah. Tu ne devrais jamais douter de ta place à mes côtés.Ces mots, simples en apparence, tombent comme un sceau. Un message pour Noah, mais aussi pour tous ceux qui les écoutent.Lucy serre les dents si fort qu’elle en a mal à la mâchoire. Elle comprend que Noah est en train de se faire enfermer dans une c
Il rapproche encore son visage du sien, ses yeux plantés dans les siens avec une intensité prédatrice.— Et si jamais tu continues à t’interposer, je ferai en sorte que ce soit toi qui finisses seule. Isolée. Sans lui. Sans personne.Lucy tremble légèrement, mais serre les dents.— Tu ne me fais pas peur, Adrian.Il éclate d’un rire bref, sans joie.— Oh, mais tu devrais.Il se penche, ses lèvres proches de son oreille.— Parce que je ne plaisante jamais avec ce qui est à moi.Un silence lourd suit ses paroles. Le bruit des élèves au loin semble s’estomper, comme si le monde entier retenait son souffle.Lucy ferme les yeux un instant, reprenant contenance, puis les rouvre, déterminée.— Je ne laisserai pas Noah souffrir à cause de toi. Même si je dois me dresser contre toi seule.Adrian recule enfin, son sourire s’élargissant, glacé.— Essaie donc. Tu verras qui gagne.Il lui lance un dernier regard appuyé, presque méprisant, avant de tourner les talons. Ses épaules larges se balancen