Mag-log inNoah pousse la porte d’entrée de la petite maison familiale. La clé grince un peu dans la serrure, et ce son familier le ramène aussitôt à un sentiment de réconfort. Ici, rien ne ressemble au lycée, à ses couloirs oppressants ni aux rires cruels d’Adrian et de sa bande. Ici, tout paraît plus doux, plus calme.
L’odeur d’un plat mijoté flotte dans l’air. Sa mère est dans la cuisine, comme toujours. Noah referme la porte derrière lui et dépose son sac à l’entrée, ses gestes un peu lents, comme si tout le poids de la journée pesait encore sur ses épaules. — Tu es rentré, mon cœur, dit une voix tendre depuis la cuisine. Noah esquisse un sourire et s’avance. Sa mère, une femme brune aux yeux clairs marqués par la fatigue, se tient devant les fourneaux. Elle se retourne en l’apercevant, essuie ses mains dans un torchon et vient aussitôt le prendre dans ses bras. — Alors, ta journée ? Ça s’est bien passé ? Le blond hésite, baisse les yeux. Il aimerait mentir, dire que tout va bien, qu’il a ri avec des amis, que les choses changent enfin… Mais ses lèvres refusent de trahir la vérité. — Oui… enfin… comme d’habitude, répond-il d’une petite voix. Sa mère fronce légèrement les sourcils. Elle l’observe comme seule une mère sait le faire, cherchant au fond de ses yeux ce qu’il ne dit pas. — Ils t’ont encore embêté ? demande-t-elle doucement. Noah reste silencieux, puis hoche la tête, presque imperceptiblement. —ooth Noah , mon bébé Le cœur de Noah se serre. Il sait que sa mère porte déjà bien trop de fardeaux depuis la mort de son père. Ce souvenir le frappe toujours comme une vague glacée. Dix ans. L’accident. Son père, emporté en un instant, laissant derrière lui un vide que ni le temps ni les sourires n’ont jamais pu combler. — C’esr bon , maman, dit-il enfin, dans un souffle. Elle lui caresse la joue, comme pour effacer ses peurs, ses blessures invisibles. Mais Noah détourne vite le regard et prend une grande inspiration. — Ils ont annoncé la soirée d’accouplement… murmure-t-il. Celle d’Adrian Jackson. Un silence tombe dans la cuisine. Le bruit du plat qui mijote paraît soudain très lointain. Sa mère s’appuie contre le plan de travail, le fixant avec une lueur d’inquiétude dans les yeux. — Déjà ? Noah hoche la tête. Il sent son estomac se nouer rien qu’en y repensant. Toute la classe était là. Adrian qui souriait fièrement, Clara Tyler qui se tenait à ses côtés comme une reine déjà couronnée. Tout le monde applaudissait, sauf lui. Ses mains étaient restées figées sur sa table, incapables de participer à cette mascarade. Et Adrian l’avait remarqué. — Et… tu es sûr de vouloir y aller ? demande sa mère, la voix un peu tremblante. Noah baisse la tête. Ses doigts se crispent contre le bois de la chaise. — Je n’ai pas le choix, dit-il, presque amer. Toute la meute doit y assister. Ce serait suspect si je n’y vais pas… Il n’ajoute pas à voix haute la vérité qui lui brûle les lèvres : qu’il redoute cette soirée plus que tout. Qu’il sait déjà qu’Adrian ne lui laissera pas une seconde de répit. Que Clara, fiancée parfaite, brillera à ses côtés tandis que lui restera dans l’ombre, objet de moqueries silencieuses, témoin impuissant d’une union qui le déchire sans qu’il comprenne pourquoi. Sa mère soupire, contourne la table et pose ses mains sur ses épaules. — Je sais que tu es fort, Noah. Tu l’as toujours été. Même après la perte de ton père, tu as continué à avancer. Mais je ne veux pas que tu crois que tu dois tout supporter seul. Tu as le droit d’avoir peur. Tu as le droit de ne pas être bien. Noah ferme les yeux. Les mots de sa mère le touchent, mais ils ne suffisent pas à apaiser le tumulte en lui. Une boule d’angoisse loge dans sa gorge. Il se lève finalement, prétextant la fatigue. — Je vais dans ma chambre, d’accord ? Sa mère hoche la tête avec douceur, sans insister. Elle sait quand le laisser respirer. Noah monte les escaliers et pousse la porte de sa chambre. Ici, les murs bleus pâles sont couverts de quelques posters discrets, les étagères débordent de livres soigneusement rangés. Cet endroit est son refuge, le seul où il peut être pleinement lui-même sans craindre le regard des autres. Il s’assoit sur son lit et laisse son sac tomber au sol. Ses pensées défilent, rapides et douloureuses. La soirée. Adrian. Clara. Les rires de ses camarades. Et ce sentiment étrange, cette brûlure au fond de lui, comme si quelque chose lui échappait, comme si une vérité bien plus grande que lui s’apprêtait à exploser. Il serre son oreiller contre lui et ferme les yeux. Il voudrait disparaître, juste pour un instant. Mais il sait que le temps ne s’arrête pas. Le mois prochain viendra. Et avec lui, la soirée d’accouplement qui changera tout. Et Noah, impuissant, ne pourra rien y faire. Le réveil sonne tôt, mais Noah reste un moment allongé, les yeux fixés au plafond. Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux de sa chambre, mais ils n’apportent aucune chaleur. Il se lève enfin, enfilant son uniforme scolaire avec des gestes mécaniques, comme si chaque mouvement était pesé par la fatigue et l’angoisse. En descendant l’escalier, il aperçoit sa mère qui prépare le petit déjeuner. Elle lui sourit, mais le blond sait qu’elle devine déjà la tension qui l’habite. Elle lui glisse un mot doux avant qu’il ne parte : — Courage, mon cœur. Tu verras, peut-être que la journée sera moins difficile que tu ne le penses. Noah hoche la tête, mais ne répond pas. Dans le bus qui l’emmène au lycée, il observe le paysage défiler : les rues encore calmes, les façades des maisons baignées par la lumière matinale. Mais son esprit est ailleurs. Il repense à Adrian, à sa bande, à Clara, et surtout à la soirée d’accouplement qui approche. L’idée seule lui serre le cœur.L’odeur familière le frappe avant même que ses yeux ne se posent sur lui. Assis à la table ovale, vêtu d’un costume sombre qui souligne sa carrure, Adrian discute avec deux autres associés. Quand son regard se lève et croise celui de Noah, ses lèvres s’étirent dans un sourire froid.Le cœur de Noah se serre malgré lui, mais il se redresse et s’avance avec calme. Marcus, derrière lui, observe la scène sans dire un mot, mais ses yeux se plissent légèrement.— Bien, commence Noah en s’asseyant à la place qui lui est réservée. Nous allons débuter.La réunion s’étire, ponctuée de chiffres, de contrats et de décisions à prendre. Noah expose clairement les bilans, répond aux questions, distribue les documents nécessaires. Adrian, lui, reste silencieux presque tout le temps, sauf pour lâcher quelques commentaires acerbes, subtilement dirigés vers lui.La réunion vient de se terminer. Les associés se dispersent dans le couloir en échangeant quelques mots polis, les dossiers serrés contre eu
La porte claque doucement derrière lui quand Noah entre dans la grande maison des Power. Ses pas sont un peu hésitants, ses yeux mi-clos et son sourire maladroit trahissent aussitôt son état. Il titube, ricane tout seul et s’adosse au mur en essayant tant bien que mal d’ôter ses chaussures.Marcus, déjà dans le salon, lève les yeux de ses dossiers. Il comprend immédiatement, à l’odeur de l’alcool et à l’air échevelé de Noah. Il soupire et se lève, s’approchant lentement.— Tu as bu, murmure-t-il sans colère, mais avec une pointe de reproche.Noah lève la main comme pour se défendre, mais finit par éclater de rire, un rire léger, un peu enfantin. Juste un peu… juste pour fêter… je sais plus quoi, avoue-t-il entre deux rires, les joues rougies par l’ivresse.Marcus passe un bras solide sous son épaule et le soulève presque pour l’empêcher de trébucher. Allez, viens. Tu n’es pas en état de rester debout.Noah proteste faiblement, en riant encore. Je peux marcher ! Regarde !Il fa
Adrian pousse la porte de son appartement, le cœur encore lourd des mots de son père. La lumière tamisée du salon éclaire à peine son visage crispé. Clara se redresse aussitôt du canapé, ses yeux rougis trahissant qu’elle l’attend depuis des heures.— Adrian… tu étais où encore ? s’inquiète-t-elle en se précipitant vers lui. Tu as disparu sans prévenir.Il l’écarte d’un geste brusque, le regard lointain. Laisse-moi, Clara. Pas ce soir.Elle s’arrête, blessée, mais n’ose rien dire de plus. Adrian passe devant elle, ses pensées bourdonnant trop fort pour qu’il entende sa respiration tremblante. Il grimpe l’escalier, se débarrasse de sa veste et s’enferme dans son bureau. La pièce est silencieuse, seulement éclairée par la lune filtrant à travers la baie vitrée.Il s’assoit derrière le bureau, ses mains tremblantes posées à plat sur le bois. Son père résonne encore dans sa tête : « Marcus doit mourir. » Cette phrase tourne en boucle, comme une sentence irrévocable.Il serre les den
Adrian gronde, furieux, mais il ne peut pas bouger. Les phéromones de Noah, denses et impérieuses, le maintiennent au sol comme une force gravitationnelle. Ce n’est plus un oméga qu’il a en face de lui, mais un véritable Alpha lunaire, dont la puissance n’a rien à envier à la sienne.— Tu as toujours sous-estimé ce que j’étais capable de devenir, poursuit Noah en se redressant, relâchant lentement son emprise. Et c’est pour ça que tu perds.Il se détourne avec calme, attrape sa veste accrochée au dossier de sa chaise et la remet avec une élégance tranquille, comme si de rien n’était. Adrian, encore au sol, le fixe, le souffle court, incapable d’admettre l’humiliation qu’il vient de subir.Arrivé à la porte, Noah s’arrête, se retourne légèrement, son profil découpé par la lumière.— Change de techniques, Adrian. Si tu crois pouvoir me briser comme autrefois… tu te trompes lourdement.Puis il sort, refermant la porte derrière lui dans un claquement sec.Le silence retombe dans le
Dans la salle de réunion vitrée, la lumière de midi traverse les stores, projetant des ombres régulières sur la grande table en bois sombre. Noah entre avec son dossier serré contre lui, son pas mesuré, son visage sérieux. Plusieurs membres du bureau sont déjà installés, en train de discuter à voix basse. Lorsqu’il franchit la porte, un silence respectueux s’installe. Tous savent qu’il est le bras droit de Marcus, celui qui gère les papiers, les contrats, l’ordre des choses.Au centre de la pièce, un homme se lève lentement. Noah s’arrête net. Ses yeux s’écarquillent. Adrian. Son cœur rate un battement, mais il ne laisse rien paraître. Adrian est là, vêtu d’un costume sombre parfaitement ajusté, son regard brillant d’une assurance glaciale.— Je vous que tu vas parfaitement, murmure Adrian avec un sourire ironique. Toujours à courir derrière les dossiers, Noah.Les autres échangent des regards surpris. Certains savent vaguement qu’il y a une histoire compliquée entre eux, mais pers
Son souffle caresse la peau chaude du cou de Marcus. Il y dépose des baisers, un à un, jusqu’à trouver cette zone sensible où il sent le cœur de l’alpha battre sous ses lèvres. Marcus ferme les yeux, ses doigts s’enfonçant dans ses cheveux humides, le dos arqué sous le plaisir.Noah murmure, presque contre sa peau :— Je te veux, Marcus. Cette nuit… je te veux entièrement.Leurs corps se rapprochent, s’entrelacent, la chaleur monte vite. Noah prend les devants, se laisse guider par son instinct et son désir. Marcus, pourtant toujours maître de la situation, se laisse dominer par cet élan inattendu. Il le regarde, subjugué, alors que Noah, dans un mélange de tendresse et de passion, se donne et prend à la fois.La chambre s’emplit de leurs souffles mêlés, de gémissements retenus, de murmures étouffés entre deux baisers. La lune, à travers les rideaux entrouverts, éclaire leur union d’une lumière pâle, presque sacrée.Noah s’accroche à Marcus comme à son ancre, ses mains parcourant