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Chapitre 2

Author: Nuage Léger

« Je l'ai enlevée. »

« Mais c'est moi qui l'ai faite, c'est la preuve de notre amour, pourquoi l'enlever ? »

Sophie a répondu évasivement : « J'ai grossi récemment, elle n'est plus à ma taille. »

Le visage de Martin Dubois s'est alors détendu, retrouvant son sourire : « Je l'apporterai à la bijouterie pour la faire ajuster. »

« On verra. »

« Au fait, qu'est-ce que c'est sur la table ? »

Martin Dubois a pointé du doigt le délicat écrin posé sur la table, l'air ravi : « Sophie, c'est un cadeau pour moi ? »

Sophie acquiesçait : « Oui. »

À l'intérieur se trouvait un petit lingot d'argent. Elle avait fait fondre leurs alliances pour en faire cela.

Martin était tout content : « Quelle est l’occasion aujourd'hui pour que tu me prépares un cadeau ? »

Le cœur de Sophie s’est glacé t à nouveau.

« Aujourd'hui... c'est notre anniversaire de mariage. »

Le visage de Martin s'est immédiatement assombri.

Il a tenté de l'amadouer : « Pardon Sophie, j'ai vraiment été débordé au travail ces derniers temps. Si on allait dîner ce soir ? Je vais réserver un restaurant tout de suite... »

« Ce n'est pas la peine, j'ai déjà mangé. »

« Alors je t'emmène admirer la ville ? On pourrait se promener au bord de la rivière ? »

« Je suis fatiguée, j'ai envie de dormir. »

Martin l’a enlacée par la taille d'un geste câlin : « Allez Sophie, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas promenés ensemble. J'ai l'impression que tu es distante ces derniers temps, je vais finir par croire que ma Sophie a changé de cœur. »

Est-ce vraiment moi qui ai changé de cœur ? C'est toi qui as quelqu'un d'autre dans ton cœur en premier. C'est ton cœur qui m'a quittée le premier.

Et cette fois, je vais reprendre mon cœur pour toujours, ainsi que ma personne tout entière.

Sur la route, Martin conduisait en lui racontant ses dernières anecdotes en souriant.

Sophie était assise côté passager, regardant par la fenêtre sans l'écouter.

Car en attachant sa ceinture, elle avait trouvé un collant de femme dans l'interstice du siège passager. Visiblement déjà porté. Elle l'avait remis à sa place. Faisant comme si de rien n'était.

Puisqu'elle avait décidé de partir, elle ne voulait plus rien lui reprocher. À part entendre des mensonges inutiles, elle n'obtiendrait rien. Si elle ne pouvait rien obtenir, alors elle n'en voulait plus.

Arrivés au bord de la rivière, Martin est descendu le premier et lui a ouvert la portière : « Sophie, on est arrivés. »

Sophie n'avait pas vraiment envie de venir, mais cet endroit était celui où ils venaient souvent quand ils s'étaient mis ensemble. Si tout avait commencé ici, alors tout finirait ici aussi.

« Oh, mais c'est le PDG Dubois qu'on a vu à la télé aujourd'hui ! Celui qui a fait lui-même l'alliance ! »

« Oui je m'en souviens, c'est l'homme parfait ! »

« Il protégeait même sa femme du toit de la voiture pour qu'elle ne se cogne pas la tête en sortant, c'est tellement attentionné ! »

À ce moment-là, le téléphone de Martin a sonné.

Il s’est excusé : « Désolé Sophie, attends-moi un instant, c'est pour le travail, je reviens très vite. »

« Vas-y. »

« Attends-moi ici, ne t'éloigne pas. »

Les exclamations ont repris autour d'eux.

« Monsieur Dubois traite sa femme comme sa fille, il a peur qu'elle se perde ! »

« Il est tellement attentionné ! »

Seule Sophie restait impassible, contemplant la rivière scintillante dans la nuit.

Quand Martin a vu qui l'appelait, il n'avait pas pu retenir son sourire. Un sourire tendre, doux, avec une pointe de malice. Comment cela pouvait-il être le travail ?

Mais elle ne voulait même plus le démasquer.

Il faisait froid près de la rivière, alors elle est retournée attendre dans la voiture.

Sur l'écran du véhicule, le compte de Martin était toujours connecté, synchronisé avec son téléphone. Les messages continuaient de défiler.

Son interlocutrice s'appelait [Petite Gourmande Claire].

Martin : Tu me manques ?

Petite Gourmande Claire : Les soirs sans toi, je me sens si vide.

Martin : Petit chat coquin, sept fois aujourd'hui ne t'ont pas suffi ?

Petite Gourmande Claire : Pas assez, grand frère, j'en veux encore.

Martin : D'accord, demain au bureau, je te comblerai.

Petite Gourmande Claire : Hihi, alors demain je mettrai des collants noirs au bureau.

La suite de la conversation était encore plus indécente. Remplie de mots obscènes et de flirt.

Un frisson glacial lui a parcouru l’échine. Elle a éteint l'écran. Elle tremblait, sans savoir si c'était de froid ou de colère, ses ongles s'enfonçant dans sa chair.

Martin est revenu vite, environ quinze minutes plus tard.

En se rasseyant dans la voiture, il a porté la main à son cœur avec soulagement : « Quand j'ai fini mon appel et que je ne t'ai pas vue, j'ai eu si peur. Heureusement que tu vas bien. »

Sophie ne voulait plus voir son visage hypocrite, elle a baissé les yeux sur ses mains.

« Il faisait froid dehors, alors je suis revenue dans la voiture. »

« Oui oui, tu peux être où tu veux. »

Sophie a relevé soudainement la tête.

Après avoir lu leur conversation, cette phrase prenait un tout autre sens pour elle. Être où tu veux. Ces collants dans l'interstice du siège passager... Se pourrait-il qu'ils l'aient aussi fait sur ce siège ?

Sophie s’est soudain sentie nauséeuse, elle a ouvert la portière et a vomi.

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