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Chapitre 4: Racines et rigidité

Penulis: Millie
last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-10 13:24:35

Le soleil commence à se coucher, jetant des éclats d’orange sur les rideaux du salon. Zola est dans le taxi, les yeux rivés sur la route, ses pensées tournant en boucle. Erwan Delcourt. Ce prénom, ce visage, ce sourire. Elle essaie de l’effacer de son esprit, mais chaque minute qui passe la rapproche de cette visite chez ses parents. Ils l’attendent.

Le taxi s’arrête devant une maison de ville typique, à l’abri des regards. Paul et Agatha, ses parents, sont mariés depuis presque trente ans, mais il y a des jours où Zola se demande si leur union n’est pas une simple façade. Elle sort de la voiture, le cœur déjà un peu plus lourd, comme si le poids du passé commençait à s’abattre sur ses épaules.

Elle sonne. Agatha ouvre la porte, son visage souriant et accueillant, mais derrière ses yeux, Zola perçoit cette lueur de perfection qu’elle a toujours remarquée. Une mère douce, mais rigide. Parfaite, mais distante.

— Ma chérie, entre donc !

Agatha l’embrasse sur la joue, la serre dans ses bras. Elle sent une chaleur réconfortante, mais presque artificielle. Cette chaleur, Zola en a toujours été l’objet, mais jamais le bénéficiaire.

Dans le salon, Paul, son père, est déjà là, installé dans son fauteuil préféré, un verre de vin à la main. Il lève à peine les yeux quand Zola entre, un léger sourire sur le visage.

— Alors, Zola, comment va la brillante substitut du procureur ?

Sa voix est calme, mais il y a toujours cette distance. Un homme réservé, distant, qui ne partage jamais rien de ses émotions. Il aime sa famille, mais à sa manière, froide et calculée. Il ne se laisse jamais aller, ne se permet jamais d’être vulnérable.

— Ça va, répond-elle, en s’assoyant sur le canapé. Elle ne peut s’empêcher de baisser les yeux, comme toujours. D’un côté, elle voudrait leur plaire. De l’autre, elle se sent en décalage avec eux.

Le repas commence. Agatha a préparé son plat préféré : du poulet rôti, des légumes de saison, mais Zola peine à en profiter. Elle sent le poids des attentes familiales sur ses épaules. Toujours cette exigence de perfection, cette besoin d’être la meilleure, d’être irréprochable. Rien de moins. Les discussions tournent autour de son travail, de la carrière de Paul, de l’excellence des écoles privées dans la région. Le tout baigné dans une atmosphère légèrement pesante, où aucun mot ne semble sincère, juste dicté par une norme invisible.

— Et ce jeune avocat, Delcourt, comment ça se passe ?

Paul n’a pas levé les yeux de son assiette, mais sa question perçante traverse Zola comme une flèche. Elle se tend instantanément.

— Erwan Delcourt ? répète-t-elle, son ton un peu trop sec.

— Oui, il paraît qu’il est… brillant. Il t’a impressionnée, apparemment.

Agatha parle d’une voix douce, mais Zola remarque cette lueur dans ses yeux. Une curiosité feutrée, une attente, comme si elle attendait que Zola se révèle dans cette situation.

Zola se force à sourire. Elle n’est pas habituée à parler de sa vie personnelle, surtout pas dans ce cadre si formel.

— Il est compétent. Un bon avocat.

Elle s’empêche de dire plus. Elle ne veut pas se laisser aller à des confidences. Pas ici.

Les silences sont lourds, comme à chaque fois.

Ses parents attendent toujours qu’elle parle d’elle, de ses sentiments, mais Zola ne sait jamais comment leur répondre. Elle ne sait pas comment être elle-même avec eux, surtout pas avec Erwan Delcourt dans le décor. Elle a l’impression que chaque regard, chaque phrase est une évaluation, un jugement.

Agatha brise finalement le silence.

— Tu sais, Zola, il n’y a rien de mal à vouloir plus que juste… être bonne dans ton travail.

Zola se fige. Cette phrase. Elle l’a entendue des centaines de fois. C’est la phrase clé de toute son enfance. Cette phrase qui sous-entendait qu’être « bonne » n’était pas suffisant. Qu’il fallait être parfaite. Qu’il fallait tout contrôler, tout maîtriser, jusqu’aux moindres gestes.

Zola prend une profonde inspiration. Elle n’a pas l’intention de parler de ses doutes, ni de son besoin de s’échapper, de se libérer de cette rigidité. Elle ne veut pas évoquer ce sentiment de vide qu’elle cache derrière son masque de froideur. Mais, à cet instant précis, elle réalise quelque chose. Peut-être qu’elle ne se bat pas seulement contre les attentes des autres. Peut-être qu’elle se bat aussi contre elle-même, contre l’image qu’elle a toujours dû incarner.

Elle s’efforce de répondre, mais sa voix trahit une note de fatigue.

— Je sais, maman. Je gère.

Agatha lui adresse un regard presque paternel. Paul, de son côté, ne dit rien. Il continue à observer sa fille, silencieux, inébranlable.

Au moment où le repas se termine, Zola se lève, prête à partir. La discussion n’a rien apporté de neuf, comme toujours. Mais elle se sent épuisée par cette rencontre. Ce poids constant, ce fardeau d’attentes qu’elle porte sans cesse, sans jamais pouvoir se décharger.

Agatha la serre dans ses bras, un geste rapide, presque mécanique, avant qu’elle ne se dirige vers la porte.

— Tu sais, Zola, si jamais tu veux discuter de… tout ça, commence Agatha d’une voix douce, presque comme une tentative d’ouverture, nous sommes là.

Zola hoche la tête sans rien dire. Elle sait que c’est une promesse vide. Une promesse de plus dans une vie où les attentes familiales ont toujours été plus importantes que ses propres désirs.

Elle ferme la porte derrière elle et reprend le chemin du taxi, le cœur lourd, l’esprit tourmenté. Il est impossible de se libérer de ce poids, même pour un instant.

Elle prend une profonde inspiration, prête à retourner dans le monde qu’elle a choisi. Mais ses pensées dérivent. Erwan.

Elle n’aurait jamais cru qu’une rencontre aussi banale dans une boutique de plantes pourrait la perturber autant.

Mais c’est comme si ce monde qu’elle connaissait si bien, celui des règles, de la logique, de la maîtrise, devenait soudainement plus flou.

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