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Chapitre 3: La rencontre inattendue

Penulis: Millie
last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-10 13:22:33

***Retour au bureau***

L’après-midi est calme.

Trop calme pour son esprit agité.

Zola est revenue au bureau, le pas rapide, le dossier serré contre elle. Comme si l’ordre des choses, son rythme habituel, allait la recentrer. Elle s’est plongée directement dans la relecture des pièces, a surligné, classé, annoté.

Mais rien n’y fait. Une idée s’incruste.

Pas une pensée claire. Juste un écho des mots de Mélodie, quelque part en arrière-plan :

“Le mec brillant avec la gueule de pub Hugo Boss…”

Elle soupire. Elle déteste ce genre de distraction. Elle lutte contre l’irrationnel comme contre une maladie honteuse. Mais son esprit dévie malgré elle.

Elle revoit Erwan, ce matin. Pas son discours. Pas ses arguments.

Sa manière de s’installer. Sa voix calme. Ce regard trop direct.

Et ce compliment lancé dans le couloir, presque détaché, mais qui l’a suivie comme un parfum tenace.

Zola repose son stylo. Se frotte les tempes.

Ce n’est rien. C’est juste la pression. Un moment de flottement. C’est normal.

Mais ce serait mentir de dire qu’il ne l’a pas troublée.

Il y a quelque chose chez lui. Une assurance qui pourrait être arrogante mais qui, sur lui, semble simplement… assumée. Une maîtrise d’homme qui sait qu’il plaît sans avoir besoin d’en jouer.

Zola se redresse sur sa chaise. Elle secoue doucement la tête.

Elle n’a pas le temps pour ça. Ce n’est pas le moment.

Mais le simple fait de devoir se le répéter lui prouve que quelque chose a bougé.

Pas un désir. Pas une envie claire.

Juste une faille dans l’armure.

Un endroit où l’image lisse qu’elle renvoie commence à se fissurer.

Et dans cette fissure, il y a le nom d’un homme qu’elle ne connaît pas encore, mais qu’elle ne parvient déjà plus à ignorer.

Il y a quelque chose de tranquille dans l’air, aujourd’hui.

Un lundi après-midi. Le soleil d’octobre filtre doucement à travers les nuages.

Zola a pris un peu de temps pour elle. Après avoir quitté le tribunal, elle s’est dirigée vers cette petite boutique botanique qu’elle fréquente parfois, un havre de paix empli de plantes, de terre humide et de pots en céramique. Il y a quelque chose de réconfortant dans les odeurs et les couleurs de ce lieu. Ici, elle n’est pas une substitut du procureur. Elle n’est pas la fille timide qui doute d’elle-même. Elle est simplement une femme parmi les fougères et les succulentes, cherchant celle qui manquait à sa collection.

Elle frôle les feuilles de basilic, touche les tiges des plantes grasses, sans vraiment regarder. Elle se laisse envahir par l’atmosphère, un calme presque méditatif. Mais soudain, un bruit de pas derrière elle la fait se redresser.

— Zola ?

Elle se retourne, légèrement surprise, et là il est. Erwan Delcourt, mais pas dans son costume impeccable. Aujourd’hui, il porte un t-shirt en coton gris clair, qui épouse ses épaules et ses bras musclés. La simplicité de son allure détonne, mais la façon dont il se tient, droit, confiant, reste la même.

Il sourit, un sourire qui n’a rien de professionnel. Il semble… plus humain. Plus réel.

— Erwan, dit-elle, se forçant à garder un ton neutre, bien que son cœur ait accéléré.

Il s’avance, les mains dans les poches de son jean. Il semble détendu, presque amusé.

— Je ne savais pas que vous veniez ici aussi, dit-il en observant la plante qu’elle touche. J’ignorais que vous étiez une amatrice de nature.

Zola le regarde un instant. Oui, il a bien remarqué son intérêt pour les plantes. C’est un petit détail, mais pour une raison étrange, elle se sent mise à nu. Elle n’avait pas prévu de croiser un homme comme Erwan dans un endroit aussi intime.

Elle prend une profonde inspiration pour se ressaisir.

— J’ai un faible pour les plantes. Ça calme l’esprit. Elle hausse les épaules, plus pour se rassurer que pour lui expliquer.

— Et vous ? Elle le défie du regard, une pointe de défi dans la voix. Vous êtes plutôt bonsaï ou cactus ?

Erwan rigole, et Zola n’aurait jamais cru que son rire pouvait être aussi…proche. Il est un peu plus faible qu’au tribunal, plus intime. Il fait un pas de plus vers elle.

— J’aime un peu de tout, en fait. Mais j’ai un faible pour les plantes grimpantes, comme l’indivisibilité dans un procès.

Elle lève les yeux, souriante malgré elle. Il la surprend. Ce n’est pas ce à quoi elle s’attendait.

Ils échangent quelques mots sur les plantes, sur les potées à mettre en intérieur ou extérieur, mais au fond, Zola ne peut s’empêcher de le regarder différemment. Il a quelque chose de désarmant, ce jour-là. Son sourire est plus direct, plus vrai que ce qu’elle a vu en salle d’audience. Il est là, sans artifice, sans son costume, sans sa posture d’avocat redoutable. Il est juste… lui.

Elle frôle une plante en pot, ses mains légèrement moites, ses gestes plus lents. Un frisson discret la traverse. Elle secoue la tête, tente de se concentrer sur les plantes. Mais il est là, tout près, et elle sent la tension qui s’installe dans son ventre.

C’est étrange. Elle n’a pas souvent eu ce genre de réaction physique pour un homme. Pas aussi immédiate. Pas aussi… intense.

Erwan semble le remarquer. Il se rapproche encore un peu, sans la gêner, mais suffisamment pour qu’elle sente sa présence plus proche que jamais. Il baisse légèrement la voix, un ton plus intime.

— Vous savez, Zola, vous êtes encore plus… captivante hors de la salle d’audience.

Ses mots l’effleurent comme une caresse, et pour un instant, elle se fige. Ce compliment, venant de lui, a du poids, beaucoup plus que ce qu’il laissait entendre.

Elle rougit légèrement, puis se reprend.

— Je ne suis pas là pour…

Elle s’interrompt, incapable de finir sa phrase. Est-ce qu’il est en train de la draguer ? Elle ne sait pas. Elle ne veut pas le savoir. Pas maintenant.

Elle prend une grande inspiration, se redresse, et se tourne légèrement vers lui.

— Je devrais y aller.

Elle cherche une excuse, n’importe quelle excuse pour s’éloigner de la tension qui s’est soudainement installée entre eux. Il semble comprendre, mais son sourire ne faiblit pas.

— Dommage. Il ajoute, plus doucement : C’était un plaisir de vous voir ici, Zola.

Elle hoche la tête, maladroitement, puis se dirige vers la porte.

Elle se sent bizarre. Perturbée. Elle n’aurait jamais cru qu’une rencontre aussi banale dans une boutique de plantes puisse la laisser dans un état pareil.

Mais une chose est certaine : Erwan Delcourt n’est pas simplement un avocat brillant. Et elle commence à le réaliser, bien que ce ne soit pas du tout ce qu’elle avait prévu.

La rencontre finit donc sur cette électrique ambiguïté. Zola ressent une attirance indéniable mais perturbante, qu’elle peine encore à appréhender. Le détachement professionnel qu’elle s’efforce de maintenir s’effrite. Cela marque un tournant.

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