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Chapitre 4 : Pourquoi avoir promis ce que tu ne pouvais tenir ?

Author: Fleur à chaque pas
« Ma petite Clara, voici l'argent que Mamie avait économisé pour des cadeaux de mariage, puisque tu es mariée avec Sébastien, prends cette somme d'argent pour t'acheter des choses pour votre mariage!»

Mamie a pris la main de Clara, l'a posée sur celle de Sébastien, et a glissé la carte entre leurs paumes jointes.

Elle a fondu en larmes, et n'osait pas croiser le regard de sa grand-mère.

Les annonces de mariage de Sébastien ont été partout à la une, Mamie les a forcément vus. Atteinte d'atrophie cérébelleuse, elle a simplement assumé que la mariée était Clara.

« Sébastien, promets à Mamie de prendre bien soin de Clara, » a-t-elle supplié en serrant ses mains.

« Ne vous inquiétez pas, Mamie. Je lui tiendrai compagnie toute ma vie. Nous avions scellé un engagement éternel, nous ne nous quitterons jamais. » Les mots de Sébastien ont de nouveau transpercé le cœur de Clara comme des aiguilles.

Il y a quatre ans, lors d'un déplacement d'affaires, Sébastien avait emmené Clara à Montmartre. Devant le Mur des Je t'aime, ils s'étaient fait la promesse de nouer leurs vies pour l'éternité. Sébastien avait juré ne pas seulement accompagner cette vie avec elle, mais aussi toutes celles qui suivraient, de vie en vie .

Mais, même cette vie-ci, ils n’ont même pas réussi à être heureux.

Les vœux étaient faits pour être rompus, les promesses pour être trahies.

« Clara, Sébastien, le jour de votre mariage, venez me chercher. Mamie veut vous voir accomplir la cérémonie de mariage de mes propres yeux », a-t-elle insisté.

« Mamie, soyez tranquille, nous viendrons vous chercher ce jour-là, et nous vous serrerons très fort dans nos bras. » Ici, face à la grand-mère, Sébastien n'était plus le PDG distant et impérieux, mais simplement le petit ami de Clara, sans aucune froideur ni arrogance.

En sortant de la maison de convalescence, Clara avait le cœur lourd, comme une éponge saturée d'eau. Les larmes aux yeux, elle a murmuré : « Sébastien, pourquoi avoir promis ce que tu ne pouvais tenir ? »

Pourquoi a-t-il juré de l'épouser s'il ne le pouvait pas ?

Pourquoi a-t-il accepté de venir chercher Mamie alors que cela serait impossible ?

Sébastien regardait le message de Céline sur son téléphone. Tout en tapotant l'écran pour répondre au message, il a répondu : « Elle l'oubliera très vite, lui promettre ça la rend heureuse sur le moment. »

Voilà, les douces paroles qu'il avait eues pour sa grand-mère n'étaient que mensonges et manipulations.

Y compris son amour, sa promesse de prendre soin d'elle, et celle de ne jamais la quitter, pour lui, les promesses pouvaient changer à tout moment.

« Céline m'a préparé un souper et me l'a apporté chez moi. Je rentre maintenant, tu prends un taxi pour rentrer à la maison. » Il a montré les messages de son téléphone à Clara sans hésiter, sans rien cacher.

Il était transparent, un homme franc, mais il oubliait qu'elle était sa maîtresse, qu'elle l'aimait. Il a étalé son amour avec une autre femme devant elle, c'était comme lui enfoncer un couteau dans le cœur de Clara.

« D'accord », c'était sa seule réponse.

Elle avait peur que les larmes ne dévalent si elle prononçait un mot de plus.

Le cœur pouvait cesser de battre, mais la souffrance, elle, était immortelle. Une peine qui piquait son âme, déchirait son cœur, et réduisait enfin ses entrailles en poussière.

Depuis trois mois, Clara a goûté la souffrance la plus cruelle. Dans sept jours, quand Sébastien apprendra la nouvelle de son mariage, aurait-il, lui aussi, le cœur brisé ? Une larme coulerait-elle de ses yeux ?

Sébastien est parti, lui et sa voiture absorbés par la nuit sans fin.

Il disait l'aimer, mais l'a abandonnée dans ce désert obscur…

Clara n'était pas une romantique naïve, elle savait que leur sentiment avait disparu au retour de Céline, maintenant il n'y avait plus entre eux que des rapports de travail.

S'il a pris encore la peine de la consoler, c'était probablement parce qu'elle lui restait utile.

La semaine précédente, elle avait entendu qu'il avait parlé avec son ami : « Si Céline n'a pas insisté pour que Clara organise le mariage, je l'aurais déjà virée sans hésitation. »

C'était seulement pour satisfaire sa fiancée qu’elle pouvait continuer de travailler avec lui.

La carte bancaire dans sa paume lui faisait mal. Elle s'est retournée vers la fenêtre éclairée de Mamie, où on pouvait encore apercevoir sa silhouette courbée.

Elle était orpheline et avait été élevée par sa grand-mère, car sa mère était décédée peu de temps après lui avoir donné naissance, Mamie était sa seule famille dans le monde.

On avait diagnostiqué à Mamie un cancer de l'estomac en phase terminale il y a deux ans. C'était un miracle que sa grand-mère ait tenu jusqu'à maintenant.

Mamie voulait la voir se marier et vivre une vie heureuse. Clara ne pouvait pas la décevoir.

Elle a sorti son téléphone et envoyé un message à son contact prioritaire :

« Accepterais-tu de m'épouser ? »
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