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L'ange et le Démon
L'ange et le Démon
Author: Déesse

Chapitre 1 : Infiltration

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-03-20 20:36:10

Emily

La pluie tombe en fines gouttes froides sur le bitume, créant une mélodie sourde qui se mêle au grondement distant de la ville. New York ne dort jamais, même à une heure aussi tardive. Les lumières des lampadaires créent une ambiance trouble, reflétant des ombres mouvantes sur les façades des immeubles. J’observe la scène depuis le siège passager d’une berline noire aux vitres teintées, le cœur battant à un rythme mesuré, mais l’esprit en ébullition.

— Tu es sûre de toi ? — demande l’agent Ross, son regard perçant s’attardant sur mon profil.

— Je n’ai jamais été aussi sûre de rien.

Mes mains, pourtant calmes, trahissent une légère tension alors que je réajuste le col de ma robe noire. Elle est trop courte, trop moulante. Une partie de moi déteste l’image que je renvoie, mais je sais que dans le monde que je vais infiltrer, l’apparence est une arme. Mon corps, mon visage, mon charme… tout cela va devenir un outil, une distraction, un piège soigneusement tendu à la mauvaise personne.

Victorio Valenti.

Le nom résonne dans mon esprit comme une malédiction. Héritier du cartel Valenti, il contrôle une grande partie du trafic de drogue et d’armes à New York. Intouchable. Dangereux. Le FBI le traque depuis des années sans jamais réussir à lui passer les menottes. Je suis leur dernière carte. Leur atout final.

Je descends de la voiture, le claquement de mes talons sur le bitume se perd dans le bruit lointain de la circulation. L’air nocturne est chargé de tension, de cette électricité sourde propre aux milieux dangereux. Un videur massif m’arrête à l’entrée du club. Il a une carrure de lutteur, des yeux froids et un tatouage tribal courant le long de son cou.

— Nom ? — demande-t-il d’une voix rauque.

— Emily Carter. Victorio m’attend.

Il me scrute un instant, puis recule et ouvre la porte. À l’intérieur, le décor change radicalement. La musique est forte, le rythme lourd et sensuel. Des corps se mêlent sur la piste de danse, des silhouettes féminines vêtues de robes scintillantes s’abandonnent sous le regard de prédateurs en costumes italiens.

Mon regard balaye la salle jusqu'à ce que je le voie.

Victorio Valenti.

Il est assis dans un fauteuil en cuir noir, une jambe négligemment posée sur l’autre. Il porte un costume sombre, parfaitement ajusté, qui épouse les contours de son corps musclé. Ses cheveux bruns sont coiffés en arrière, révélant un visage aux traits d’une beauté brutale : une mâchoire ciselée, des pommettes hautes, une bouche sculpturale. Mais c’est son regard qui me frappe. Des yeux d’un gris métallique, froids comme la lame d’un couteau.

Il me fixe.

Son regard me traverse, me juge, me dissèque. Une étincelle d’amusement danse dans ses prunelles, mais je sais qu’elle masque quelque chose de plus sombre. Je prends une inspiration et avance vers lui, mes talons résonnant sur le sol de marbre.

Un homme à sa droite se lève pour me bloquer le passage. Victorio lève une main nonchalante.

— Laisse-la passer.

Je m’arrête devant lui. Il ne parle pas, se contente de m’observer, son regard glissant de mon visage à la courbe de mes hanches. Mon corps réagit instinctivement, une chaleur sourde naissant dans le creux de mon ventre.

Il tend une main vers moi.

— Emily.

Ma main glisse dans la sienne. Il l’attire doucement, me forçant à m’asseoir sur le canapé à côté de lui. Sa proximité me trouble. L’odeur de son parfum — un mélange boisé avec une pointe de cuir — s’insinue dans mes narines.

— Qu’est-ce qu’une femme comme toi fait ici ? — demande-t-il d’une voix basse et grave, presque un murmure.

— J’ai entendu dire que tu étais l’homme à connaître.

Un sourire narquois étire ses lèvres.

— C’est vrai. Mais tu n’es pas le genre de femme à fréquenter ce genre d’endroit.

Je fronce légèrement les sourcils.

— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

— Tes yeux. Ils sont trop intelligents. Trop lucides. Les femmes qui viennent ici ne cherchent pas la conversation.

Il s’appuie contre le dossier, son bras s’étirant le long du canapé derrière mes épaules. Une vague de chaleur monte en moi. Son corps est proche, sa présence m’envahit.

— Tu es venue chercher quoi, Emily ? — murmure-t-il en se penchant légèrement vers moi.

— Toi.

Un éclat d’ombre traverse son regard.

— Sais-tu qui je suis ?

— Victorio Valenti. Le roi de New York.

Il esquisse un sourire carnassier.

— Et tu n’as pas peur ?

— Je suis une grande fille.

Sa main effleure ma joue. Mon souffle se bloque.

— Les grandes filles devraient savoir quand s’éloigner du danger.

Je soutiens son regard sans ciller.

— Peut-être que j’aime le danger.

Son sourire s’élargit.

— Alors reste avec moi ce soir.

Son ton est à la fois une invitation et un ordre. Mon cœur s’emballe, mais je garde le contrôle.

— Je suis toute à toi.

Il se penche, ses lèvres frôlant ma tempe.

— Alors montre-moi jusqu’où tu es prête à aller.

Il se lève, me tend la main. J’hésite une seconde, puis mes doigts glissent dans sa paume. Il m’attire à lui, son torse effleurant mes seins. Son odeur, sa chaleur, la tension entre nous… tout est électrisant. Il m’entraîne vers une porte à l’arrière du club, un escalier sombre qui descend vers une zone privée.

La porte claque derrière nous. Il me plaque contre le mur, une main autour de ma taille, l’autre remontant le long de ma cuisse.

— Tu joues avec le feu, Emily.

Je glisse mes mains le long de son torse musclé, sentant la dureté de ses abdominaux sous le tissu fin de sa chemise.

— Alors brûle-moi.

Un grondement sourd naît dans sa gorge. Ses lèvres s’écrasent sur les miennes avec une brutalité maîtrisée. Sa langue s’insinue dans ma bouche, exigeante, possessive. Mon corps répond immédiatement, la chaleur se propageant dans mon bas-ventre.

Je suis perdue dans ce baiser sauvage, dans cette passion brute. Ses mains glissent sous ma robe, remontant le long de mes cuisses nues. Il presse son corps contre le mien, un gémissement échappant de mes lèvres.

Il arrête brusquement le baiser, son front collé au mien.

— Tu ne sais pas ce que tu fais, Emily.

— Si.

Il sourit, sombrement.

— Alors prépare-toi à ne plus jamais faire marche arrière.

Et il m’embrasse de nouveau, avec une intensité qui me consume tout entière.

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