Je m’approche de mon grand-père, et je me pose à côté de lui. Il me sourit, et me lance: — Alors je te propose de prendre le cap de l’ouest ! — Tu vas voir, c’est presque un autre monde par là-bas. Il me dit ça en me faisant un clin d’œil. Je souris en coin. Et je l’attrape par le bras. — Super, bonne idée Papi… — Je n’ai pas encore exploré la partie ouest de l’île. On quitte la maison tous les trois. Ma grand-mère referme la porte derrière nous. Le soleil est haut. Le ciel est clair. Il n’y a pas un seul nuage. Les premiers pas se font sur un petit sentier de terre. Et très rapidement, il se rétrécit, les buissons nous frôlent, et nous fouettent à certains endroits. Nous progressons assez facilement, en silence, mais pas d’un silence pesant… Et très rapidement , les arbres s’écartent. Je m’arrête un instant. Devant moi, un champ de fleurs. Mais pas un champ comme les autres. Pas un champ ordinaire.. Les couleurs y sont plus vives. Bleu
Il me regarde toujours. Avec ce même sourire en coin. Presque nostalgique. Et moi ? Je reste figée. Je cherche. Je fouille dans ma mémoire. Mais rien. Le vide. Le néant. — Désolée… Je lui crache ça un peu honteuse. — Je n’en ai aucun souvenir. Il hausse les épaules. — C’est pas grave. — Tu sais quoi ? — J’en ai assez pour deux, t’inquiète pas. Je souris, un peu gênée. Mais je souris quand même. Il est à l’aise. Sûr de lui. Sa grand-mère rigole juste derrière nous. — Vous faisiez tout un tas de bêtises ensemble à l’époque.— Les quatre cent coups. — Toujours collés l’un à l’autre. Je baisse les yeux. Toujours pas d’image. Toujours pas de souvenir. Je me demande tout de suite comment j’ai pu oublier tout ça. Car même si je n’avais que quatre, cinq, ou six ans, il devrait me rester quelques souvenirs de lui, et de sa grand-mère… Une drôle de sensation m’envahit. Presque instinctivement. Un espèce de malaise même. Un truc qu
Nous rejoignons finalement mes grands-parents qui semblent avoir eux aussi entendu le loup, leurs visages sont tendus , le silence pesant, mon grand-père prend la parole d’un ton grave en nous disant qu’il est temps de rentrer et qu’il est mieux que nous le fassions tout de suite…Nous enclenchons donc le pas et marchons alors en silence, la forêt s’étire maintenant derrière nous. Je jette un coup d’œil à Loan qui marche à côté de moi , et je me dis qu’il pourra peut-être répondre à certaines des questions que je me pose. — Dis Loan, tu connais bien les lieux, non ? Il répond, sans hésitation. — Comme ma poche, Mira. Je le regarde un instant un peu plus long, juste avant d’enchaîner. — Et est-ce que tu connais un certain Kalyus ? Il se fige instantanément, ses pupilles se dilatent en même temps qu’il empêche ses yeux de s’ouvrir un peu plus , puis son visage se durcit, et il se met à secouer la tête lentement . — Non, je ne le connais pas. — Jamais entendu parler de l
Je pénètre dans la maison juste derrière eux et comme à l’extérieur, la même agitation règne : papi sécurise à nouveau les volets, mamie renforce les portes, et moi ? Je me sens impuissante sur le moment, ils commencent même à me transmettre leur sentiment de panique et d’angoisse. Alors je m’assois simplement et les observe : ils ont l’habitude, ce n’est pas la première fois qu’ils font tout ça, car tout est exécuté presque mécaniquement, mais aussi très rapidement… une fois que la maison est complètement cloîtrée, plus personne ne peut rentrer ni en sortir. ( Quelques heures plus tard : ) Le repas a été silencieux, stressant et assez rapide lui aussi, je pense que mes grands-parents ont préféré malgré eux écourter ce moment , cette soirée, mais aussi cette journée, ou plutôt, cette nuit de pleine lune. Je crois bien que le plus terrifiant dans tout ça c’est de ne pas pouvoir regarder vers l’extérieur, de ne pas savoir, ne pas pouvoir voir ! Moi, ça me ronge, je n’aime pas ce
Je suis sous le choc, il a bondi jusqu’ici en un simple clignement de cil, il s’est retrouvé là sans même passer par la porte, ni même devoir escalader la façade… Je suis figée, mon corps, mon esprit, mon souffle, tout se bloque face à lui, enfin, jusqu’à ce qu’il fasse un pas vers moi, ce qui fait qu’instinctivement je recule d’un pas moi aussi, puis de deux, et jusqu’à ce que mon dos se plaque contre l’un des murs du grenier. — Mira… Son chuchotement me transperce quand il me fait face à nouveau et que mon prénom s’échappe du bout de ses lèvres…Quand mon regard remonte droit sur le sien et que j’ose enfin le fixer, ce que j’y vois me percute immédiatement : la couleur de ses yeux a changé, ils ne sont plus dorés ou ambrés, ils sont rouges, rougis de toutes parts… — Kalyus, tu ? Les pulsations que m’envoie mon cœur se font plus rapides et brutales, son regard pénètre le mien et il me capture et m’enferme à l’intérieur, je ne peux plus rien faire, je suis totalement bloquée fac
Dans la seconde qui suit, je suis saisie brusquement et plaquée contre son torse, sa chaleur m’enveloppe immédiatement, il enlace fermement ses bras forts et musclés autour de moi et se précipite sans attendre vers la fenêtre : il plonge dans le vide sans même réfléchir… Mon cœur reste suspendu dans l’air, jusqu’à ce que ses pieds touchent et s’enfoncent sans un bruit dans le sol, à ce moment-là je prends conscience que Kalyus est en train de me kidnapper, il m’emporte dans son territoire avec lui pour faire de moi sa “compagne” et moi, je suis totalement figée dans ses bras, je ne réagis même pas. Sans un mot, il s’élance droit devant lui et fonce dans une course folle jusqu’au nord, je suis écrasée par la pression de l’air tellement qu’il court à vive allure , c’est hallucinant voir même impossible de courir aussi vite, très rapidement nous arrivons dans la forêt qui borde son territoire. Il ralentit à mesure que nous approchons et dès que nous pénétrons à l’intérieur, des cris
Mais je crois que je ne me trompe pas , parce qu’il incline la tête comme si il m’avait comprise cette fois encore , puis il recule de deux pas et se remet à renifler de nouveau tout autour de moi… Il s’agite juste après en me tournant autour tout en relâchant de petits grognements qu’il tente de contenir sans réellement y arriver, le constat est brutal pour moi : Ce loup lutte contre lui-même, contre ce qu’il est, contre ce besoin viscéral de me mordre. Je me perd un bref instant dans mes pensées, car je le ressens dans ma chaire et au plus profond de moi que cette chose en lui est incontrôlable et qu’il a vraiment de plus en plus de mal à la contrôler… Quand soudain… Il bondit sur moi sans même que je ne l’anticipe , il me plaque au sol assez brutalement mais sans me mordre juste assez fermement pour que mon dos touche le sol. Je tente immédiatement de me débattre mais ça ne sert à rien car mes bras sont coincés sous son poids, il m’immobilise complètement et me domine entièreme
Mais cette fille, enfin cette chose qui est mi-humaine/mi-loup : Ezélya, ne bouge pas, elle ne l’écoute pas, à la place son regard reste planté sur le mien, elle me fixe et quelque chose en elle semble trembler je le vois tout de suite je ressens cette tension brutale, puissante… qui l’envahit et la submerge comme un orage qui gronde au fond de sa poitrine et de sa gorge.Elle fait tout d’abord un pas vers moi puis un autre, Kalyus ne bouge pas il la fixe du regard, Et moi, je suis toujours là allongée au sol à moitié redressée et toujours tremblante, mais surtout encore secouée par tout ce qu’il vient de se passer et par tout ce que je suis entrain de comprendre. La fille s’approche tout en me reniflant à distance, les narines grandes ouvertes mais aussi son regard noir qui me transperce, son visage se tord quand son nez frémit encore et qu’elle avance un peu plus dans ma direction.Elle est beaucoup trop proche à mon goût maintenant…Un réflexe me pousse à reculer d’un simple petit
Quelques heures plus tôt : Juste après que mon corps se soit volatilisé sous les yeux de Mado et des garçons, les hurlements des chefs de meutes ont résonné à travers la réserve. Ils se sont élevés comme d’un cri collectif, comme d’un ordre de ralliement, les voix ont grondé à travers la forêt, portées par la panique et l’urgence du moment. Ils ont flairé les Chartrux, et ils ont eux-mêmes ressenti cette énorme masse d’énergie : Démesurée & incontrôlable. Tous les Alphas de la réserve, et leurs Lunas, sont priés de se présenter à une réunion d’urgence, pour eux, il n’y a pas une seconde à perdre : Tout le monde doit se rendre immédiatement à l’assemblée. Une réunion qui marque la continuité des problèmes pour Kalyus et Loan, mais aussi pour Mado et moi. •{ Point de vue de Kalyus }• •Kalyus• Je n’ai pas crié, je n’ai pas rugi, je n’ai pas flanché non plus, mais à l’intérieur de moi, tout s’est instantanément effondré brutalement. Elle s’est volatilisée juste devant moi,
Le silence est la première chose qui me frappe : Un silence dense, étouffant, et étrangement terrifiant, il n’est pas vide, pas plein non plus, mais chargé d’un je ne sais quoi.Peut-être de souvenirs ? D’avenir ? Je ne sais pas.Mais quand je rouvre les yeux, je ne suis plus là, enfin, je ne suis plus dans la forêt, ni dans la maison de Mado, ou encore dans la grotte… Je suis ailleurs, un peu comme dans un lieu flottant, c’est bizarre mais c’est comme s’il n’y avait pas de sol, ni de ciel, c’est brumeux, comme figé dans une lumière pâle et rougeâtre qui semble venir de partout et de nulle part à la fois.Ça a l’air irréel mais tellement vrai à la fois.Mon souffle forme une espèce de buée, et pourtant l’air n’est ni froid ni chaud, encore une fois c’est très étrange à expliquer, j’ai l’impression d’être seule ici, ou enfin presque.Parce qu’il y a des ombres qui bougent dans les brumes, elles restent à distance mais… Elles ont l’air… Menaçantes je dirais.Elles n’ont pas de visages,
Je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi intense, d’aussi prenant et puissant en même temps, et j’en tremble encore de toutes mes pattes. C’était bon, c’était brutal, dur et violent même parfois, mais c’était terriblement bon, mon corps n’a jamais cessé de vibrer pour lui, mon cœur n’a fait que battre à vive allure, je me suis perdue dans un océan de sensations toutes aussi puissantes les unes que les autres. À ce moment-là, il me faut un peu plus de temps que Kalyus pour reprendre mes esprits, et quand je lui fais enfin à nouveau face, il me fixe déjà d’un regard plus que satisfait. — Rentrons maintenant ! Il frotte son museau contre le mien et me bouscule d’un petit geste d’épaule pour que j’enclenche la marche à ses côtés. Puis il hume mon odeur avant de relâcher une espèce de petit ronronnement étouffé. — Ton odeur est maintenant parfaite. — Elle est complètement imprégnée par la mienne… Par réflexe, je me renifle, puis je le sens à lui aussi par la même occasion, et
⛔️ ATTENTION ⛔️ Certaines scènes de ce chapitre contiennent du contenu explicite.Je suis immédiatement surprise par la vitesse à laquelle je cours maintenant, mes pattes s’enfoncent dans la terre et me projettent droit devant moi, je suis propulsée par une force que je ne maîtrise pas encore, mais qui me donne instinctivement une sensation de pleine puissance. Je brûle toujours autant, mon corps vibre à chacun de mes mouvements, je suis en totale osmose avec mon âme de louve, mais aussi avec cette flamme qui est toujours là, bien ancrée en moi. Malgré ma vitesse, je vois distinctement chaque petit détail qui passe sous mon regard : De la petite goutte d’eau sur une feuille, à la fourmi qui grimpe sur le tronc d’un arbre juste droit devant moi, j’arrive à voir le monde différemment, et il est encore plus beau sous cet angle-là. Je continue de fuir, je traverse un buisson épineux mais ses branches fouettent brutalement mon museau, ce qui me force à ralentir à peine, j’en profite don
Kalyus mute presque immédiatement après moi, et son loup a l’air d’apprécier la louve que je suis devenue, car je suis totalement à son image : J’ai hérité d’un magnifique pelage noir ébène brillant, de longues pattes fines, et d’une silhouette parfaitement musclée, je suis également plus grande et plus massive que toutes les autres louves que j’ai pu apercevoir sur la réserve jusqu’à présent… Même celle d’Ézelya. Il s’approche lentement de moi, il hume l’air tout en me tournant autour, il grogne, couine, hésite puis recule. Tous mes sens sont à l’affût, et sa simple proximité fait immédiatement frémir ma louve, car l’odeur qu’il dégage… Est irrésistiblement troublante, et à ce moment-là, je comprends mieux pourquoi la mienne l’obsédait tellement. — * Compagne ! Ses yeux d’un rouge vif se fixent sur moi mais sa gueule ne bouge pas, une vague de chaleur me transperce quand sa voix résonne bizarrement dans ma tête, alors instinctivement je recule d’un pas, assez troublée par ce q
Et puis très rapidement je me sens bizarre : Le lien se scelle et la mutation commence lentement, la chaleur brûlante de la morsure se propage en moi… Une onde violente parcourt tout mon corps jusqu’à mon cœur, jusqu’à mes tripes, jusqu’à tout au fond de mes entrailles, mais aussi jusqu’à mon âme. Une explosion douce et cruelle à la fois me transperce, une douleur brutale, mais étrangement agréable me submerge, et l’instant d’après ma peau se rétracte sous la morsure, mais je ne crie pas, enfin pas tout de suite, parce que là, je ne le peux tout simplement pas ! Quelque chose vient de claquer à l’intérieur de moi… C’est violent, c’est brut, ça remonte comme d’une vague brûlante… Ma peau me serre, je sens chacun de mes os se fissurer, mon cœur cogne si fort que j’ai l’impression qu’il se gonfle et qu’il va déchirer ma poitrine. Je ne sais même pas si je crie, ou si c’est juste dans ma tête, mais tous les sens que je possède s’ouvrent d’un coup, et tout est rapidement trop fort, tr
⛔️🔞Attention 🔞⛔️ ce chapitre est explicite et contient des scènes a caractère sexuel.Kalyus me fixe un court instant, son regard passe sur chaque petite parcelle de ma peau, et à mesure qu’il descend sur mon corps, il se rougit d’une intensité nouvelle… Et l’instant d’après, il saisit brusquement mes cuisses, les ouvre d’un geste sec et se stoppe juste après.Mon corps continue de vibrer sous ses mains, et par réflexe je me cambre.Il se positionne entre mes jambes, et approche son visage lentement jusqu’à mon ventre, je ressens immédiatement sa respiration chaude ricocher à ma peau, ce qui fait que je frissonne un peu plus.Il serre la mâchoire quand ses doigts se resserrent sur mes cuisses, je sais qu’il tente encore de retenir ce feu qui le ronge, mais mon odeur est plus forte que sa simple volonté… Alors, il se penche un peu plus contre moi, et sa bouche effleure ma peau tout en descendant doucement en direction de mon nombril.Sa main chaude glisse dans un mouvement ferme entr
Le temps s’écoule devant nous à une lenteur inimaginable, ses yeux restent posés sur moi, complètement figés, mais aussi assombris par quelque chose qu’il tente de contenir, mais que je sens déjà sur le point de déborder… Parce que son torse se soulève de plus en plus rapidement, et que son souffle est court, chaud, et irrégulier. — Ça ne change rien, Mira. — Il pourra le faire aussi, après moi… Il me crache ça d’une voix basse et brisée. Et sincèrement, ses mots ne peuvent que me transpercer de l’intérieur, mon cœur se serre, puis tremble assez violemment, et à ce moment-là, quand mes yeux s’accrochent aux siens, la seule chose qui me vient à l’esprit ce n’est pas de lui répondre pour tenter de le réconforter, c’est plutôt de lui montrer à quel point je peux lui appartenir… À quel point ce lien qui nous lie l’un à l’autre peut être plus puissant que tout… Ça se fait tout seul, presque instinctivement, et sûrement même sans trop y réfléchir avant. Je lui arrache un baiser
Alors, d’un regard tremblant, je détourne la tête vers Kalyus, qui est totalement figé, son visage se crispe à mesure que son regard s’assombrit, et d’un simple clignement de cils, soudain… il explose. — JAMAIS ! La table vole contre le mur, son cri s’arrache de sa gorge, il est presque inhumain, et il me coupe le souffle et me glace instantanément sur place. Il avance ensuite vers Mado d’une démarche assez menaçante, il a les poings serrés, les nerfs des joues qui battent, la rage débordante de son regard, puis il lui fait face, et grogne d’une haine à peine contenue : — Humaine ! Tu oses penser que lui, un simple bêta, pourrait poser sa marque sur elle ? Que son odeur pourrait couvrir la mienne ? C’est un affront ! Un déshonneur ! Pour moi, Lycan. À ce moment-là, au timbre de sa voix, à sa posture, mais aussi à la manière dont il s’adresse à Mado, nous comprenons tous immédiatement que nous ne faisons plus face à Kalyus, mais bien à son Lycan. Et il a clairement l’air fou de r