Malgré l’intensité du moment partagé sur la colline, Aïcha et Karim semblaient éviter de revenir sur ce qui s’était passé. Leur relation se poursuivait, oscillant entre la camaraderie et une tension qu’aucun des deux ne semblait prêt à affronter pleinement. Cependant, la tranquillité qui régnait autour d’eux était sur le point d’être perturbée par des événements inattendus. Un matin, Aïcha, après une promenade matinale dans le village, revint chez sa tante et trouva cette dernière en pleine discussion avec un homme qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Grand et imposant, avec une attitude autoritaire, il dégageait une énergie qui mit Aïcha mal à l’aise dès qu’elle entra. — Ah, te voilà, Aïcha ! s’exclama sa tante, visiblement nerveuse. Je te présente Moussa. C’est un vieil ami de la famille. Moussa tendit une main vers Aïcha, un sourire forcé sur les lèvres.— Enchanté, mademoiselle, dit-il d’une voix grave. J’ai entendu parler de vous. — De moi ? répondit Aïcha, perplexe. Sa tan
Les jours passèrent, et l’atmosphère entre Aïcha et Karim devint de plus en plus étrange, comme si un fil invisible les rapprochait, malgré leurs efforts pour maintenir une certaine distance. Aïcha, qui avait toujours été d’une nature curieuse et directe, ne pouvait s’empêcher de poser des questions sur Karim, espérant comprendre l’homme mystérieux qu’il était. Une après-midi, alors qu’ils étaient assis près d’un feu de camp improvisé dans la clairière, Aïcha l’interrogea à nouveau, déterminée à percer ses secrets. — Tu es si énigmatique, lança-t-elle avec un sourire. C’est comme si tu essayais délibérément de ne rien dévoiler. Karim, qui dessinait machinalement dans un carnet, leva les yeux vers elle, l’air amusé.— Peut-être que je n’ai rien à raconter, répondit-il en haussant les épaules. Aïcha plissa les yeux, refusant de se laisser décourager.— Tout le monde a une histoire. Tu es artiste, tu ressens forcément des choses. Il rit doucement, un son grave et presque mélancoliqu
Le lendemain matin, la lumière du soleil perçait à travers les fenêtres poussiéreuses de leur refuge. Aïcha se réveilla avec une étrange sensation de sécurité, malgré le chaos qui entourait leur situation. Elle tourna la tête et vit Karim assis près de la porte, le regard fixé sur l’extérieur. Son visage, baigné par la lumière dorée, semblait moins dur que d’habitude. Aïcha se surprit à observer les traits de son sauveur, notant la douceur inattendue dans la ligne de sa mâchoire et l’intensité de ses yeux, même dans le silence. — Tu as veillé toute la nuit ? murmura-t-elle, rompant le calme. Karim tourna lentement la tête vers elle, esquissant un faible sourire.— Quelqu’un devait surveiller. Aïcha s’assit, tirant la couverture qu’il avait trouvée autour d’elle pour se protéger du froid.— Tu ne peux pas toujours tout porter sur tes épaules, tu sais. Il haussa les épaules, l’air pensif.— Tant que tu es en sécurité, ça en vaut la peine. Elle sentit son cœur se serrer à ces mots.
Le bâtiment abandonné où Liana les avait laissés était aussi lugubre qu'on pouvait s’y attendre. Les murs étaient fissurés, et des traces d’humidité ornaient le plafond, laissant deviner que l’endroit n’avait pas servi depuis des années. Aïcha observa les lieux avec un mélange de curiosité et de nervosité, tandis que Karim vérifiait les alentours pour s'assurer qu'ils étaient seuls. — Pourquoi on est ici ? murmura-t-elle. Karim, toujours sur ses gardes, répondit sans se retourner :— Parce que c’est l’endroit le moins évident. Ceux qui nous cherchent ne penseront pas à venir ici. Aïcha s'assit sur une vieille caisse en bois, croisant les bras.— Et combien de temps on va rester cachés comme ça ? Je ne comprends toujours pas ce qui se passe, Karim. Il soupira et s’approcha d’elle, s’agenouillant pour être à sa hauteur.— Je sais que tu veux des réponses, mais pour l’instant, il faut juste survivre. Je te promets de tout t'expliquer quand ce sera plus sûr. — Tu dis toujours ça, Kar
La nuit était tombée sur le village, enveloppant les maisons dans une pénombre silencieuse. La maison de Karim, située à la lisière des bois, semblait perdue dans l’obscurité. Les étoiles scintillaient dans le ciel dégagé, mais une tension palpable flottait dans l'air.Aïcha, depuis son refuge temporaire chez Karim, observait le silence qui régnait à l’extérieur. Après les récents événements et les paroles de Liana, un poids pesait sur son cœur. Elle ne parvenait pas à trouver la paix, et les mystères autour de Karim n’arrangeaient rien.Dans la pièce principale, Karim rangeait des toiles, ses gestes méthodiques, comme s’il tentait d’échapper à ses pensées. Mais même dans cette apparente sérénité, il restait sur ses gardes. Il savait que le danger rôdait toujours.Une étrange visiteLe silence fut rompu par un bruit à l’extérieur, un craquement sourd qui fit sursauter Aïcha.— Karim ? murmura-t-elle.Il se figea, tendant l’oreille. Le bruit se répéta, cette fois plus proche. Sans un m
La lumière du matin n’apportait aucun répit à Aïcha. Même entourée des bruits familiers de la ville, elle se sentait étrangère, comme si les récents événements avaient brisé un lien invisible avec le monde qui l’entourait. Karim était parti à l’aube, la laissant seule avec ses pensées tumultueuses et son cœur lourd. Une visite inattendue Tandis qu’elle se tenait à la fenêtre de son petit appartement, réfléchissant aux paroles de Karim, quelqu’un frappa à la porte. Son cœur s’accéléra immédiatement, une peur irrationnelle envahissant son esprit. Elle hésita, puis se dirigea lentement vers la porte. — Qui est-ce ? demanda-t-elle d’une voix qu’elle espérait ferme. — Une amie, répondit une voix féminine, calme mais autoritaire. Aïcha ouvrit doucement la porte, laissant apparaître une femme élégante dans une tenue stricte. Elle avait des yeux perçants, un regard d’acier, et une attitude qui respirait la confiance. — Je peux entrer ? demanda la femme sans attendre de réponse. Aïcha,