Sasha
Adrian s’en rend compte. Un éclat de satisfaction traverse son regard.
Dante aussi l’a vu.
— Sasha…
Sa voix a changé. Elle n’est plus uniquement en colère. Il y a quelque chose d’autre, quelque chose qui me brise un peu plus de l’entendre : une blessure à vif.
Je détourne les yeux.
— Ce n’est pas ce que tu crois.
Dante secoue la tête.
— Alors dis-moi ce que c’est.
Je reste silencieuse.
Parce que je n’ai pas de réponse.
Adrian se redresse, son expression redevenant impénétrable.
— C’est fascinant, vraiment. Son regard se pose sur Dante. Tu pensais avoir gagné, pas vrai ?
— Dégage, Adrian.
— Avec plaisir. Il esquisse un sourire ironique. Mais je reviendrai.
Il se tourne vers moi, et son regard s’adoucit légèrement, juste un instant.
— Parce que tu voudras que je revienne.
Puis, il disparaît dans l’ombre.
Je reste figée, le cœur battant à tout rompre.
Dante, lui, ne bouge pas.
Puis, lentement, il murmure d’une voix presque brisée :
— Dis-moi que ce n’est pas vrai.
Mais je ne peux pas.
L’air est lourd, chargé d’une tension presque suffocante.
Adrian est parti, mais il a laissé une tempête derrière lui. Une tempête qui rugit dans le silence, entre Dante et moi.
Je le sens.
Je sens la colère contenue qui pulse dans ses veines, luttant contre quelque chose de plus profond. Quelque chose qu’il refuse de nommer.
Moi aussi, je lutte.
Je devrais parler, dire quelque chose pour apaiser la situation. Mais aucun mot ne semble suffisant. Alors je reste immobile, le souffle court, le cœur battant trop fort.
Dante me fixe, ses yeux dorés brûlant d’émotions contradictoires.
— Tu n’aurais jamais dû lui parler.
Sa voix est basse, menaçante.
— Je n’avais pas le choix.
— On a toujours le choix.
Je secoue la tête.
— Pas cette fois.
Il s’approche d’un pas, et mon corps réagit instinctivement, frissonnant sous la proximité soudaine.
— Explique-moi alors. Son ton est tranchant, impatient. Explique-moi pourquoi tu lui as tenu tête au lieu de le chasser comme il le méritait.
Je plante mon regard dans le sien.
— Parce qu’il ne s’en serait pas allé. Parce que lui tourner le dos, c’était lui donner plus de pouvoir.
Dante serre les dents.
— Tu crois qu’il te teste ?
— Je sais qu’il me teste.
Un silence pesant s’installe.
Dante passe une main tremblante dans ses cheveux, sa frustration palpable.
— Ce vampire joue avec toi, Sasha. Il va te briser si tu le laisses faire.
— Et toi ? Je murmure, les yeux plissés. Tu ne joues pas avec moi, peut-être ?
Il se fige.
— Ce n’est pas pareil.
— Ah non ? Un rire amer m’échappe. Parce que toi, tu ne veux rien de moi, n’est-ce pas ?
Sa mâchoire se contracte.
Il ne répond pas.
Parce qu’il sait que c’est faux.
Parce que je le sens dans chaque regard qu’il pose sur moi, dans chaque geste possessif, dans chaque soupir qu’il retient.
Il avance encore d’un pas, réduisant l’espace entre nous à néant.
— Sasha…
Mon prénom, un murmure rauque, vibrant d’émotions.
Mon corps est en alerte, piégé entre deux instincts contradictoires : fuir ou me jeter dans ses bras.
Ses doigts frôlent mon bras, remontent lentement jusqu’à ma nuque. Une caresse légère, mais qui électrise chaque nerf de mon corps.
— Dis-moi que je suis le seul.
Sa voix est un ordre autant qu’une supplique.
Un frisson me parcourt.
Je pourrais mentir. Lui donner ce qu’il veut entendre. Lui promettre qu’il est le seul à occuper mes pensées.
Mais l’image d’Adrian s’impose à moi. Son regard intense, la façon dont il me défie, dont il me pousse à être plus que ce que la meute attend de moi.
Dante sent mon hésitation.
Son regard se durcit, son emprise sur ma nuque se fait plus ferme, plus désespérée.
— Tu hésites…
Ma gorge se serre.
— C’est compliqué.
— Non. C’est simple.
Ses lèvres frôlent les miennes, juste un souffle, une tentation brûlante.
— Choisis-moi, Sasha.
Un ordre.
Un appel.
Et je ne sais pas si j’en suis capable.
Sasha
Les mots de Dante flottent encore entre nous, lourds de sens inavoué.
Choisis-moi, Sasha.
Comme si c’était aussi simple. Comme si mon cœur n’était pas déjà pris dans une guerre qu’il ne comprend pas lui-même.
Je sens la chaleur de son corps contre le mien, sa main toujours posée sur ma nuque, son souffle se mêlant au mien. La louve en moi veut céder, se soumettre à ce lien, à cette force primaire qui m’a toujours attirée vers lui.
Mais quelque chose en moi résiste.
Une ombre sous la forme d’un nom—Adrian.
Dante voit mon hésitation. Son emprise se resserre légèrement, ses yeux dorés fouillant les miens, quémandant une réponse que je ne peux pas lui donner.
Pas encore.
— Dis-le, murmure-t-il, sa voix sombre, vibrante de danger. Dis que tu es à moi.
Mon cœur bat trop vite, chaque pulsation une contradiction brutale.
Dante a toujours été mon ancre, mon protecteur, mon partenaire dans la bataille. Mais Adrian… Adrian est la tempête qui me trouble, le feu qui brûle au-delà de mon contrôle.
Et je ne sais pas lequel je désire le plus.
Je ferme les yeux, essayant de repousser le chaos de mes propres émotions, mais Dante ne me laisse pas fuir. Ses doigts glissent lentement sur mon bras, sa caresse brûlante, sa présence une cage enivrante.
— Tu ne le veux pas, grogne-t-il. Tu ne peux pas.
Mes yeux s’ouvrent brusquement, une lueur de défi s’y allumant.
— Tu n’as pas à me dire ce que je veux, Dante.
AdrianJe serre, et un craquement sinistre résonne avant que son corps ne s’effondre.Autour de moi, la bataille explose. Des crocs s’entrechoquent, des armes fendent l’air, le sol se gorge du sang des traîtres.Sasha est une furie. Elle se bat avec une précision mortelle, ses mouvements rapides et calculés. Chaque coup de griffe, chaque morsure est un avertissement : personne ne touche à ce qui est à nous.Dante combat à ses côtés, sa lame traçant des arcs mortels dans l’air.Mais ils sont nombreux. Plus que prévu.Un vampire me saute dessus, une dague luisante entre les mains. Je l’attrape au vol et le projette au sol avant d’écraser son torse d’un coup de pied.— On les a sous-estimés ! hurle Sasha en repoussant un ennemi.Un sifflement aigu fend l’air. Une flèche.Je me retourne juste à temps pour voir une dague filer droit vers Sasha.— NON !Je me précipite, mais trop tard.Le métal s’enfonce dans son épaule avec un bruit sourd.SashaLa douleur est brûlante, mais je n’ai pas le
SashaLe vent glacial s’engouffre dans la villa, soulevant les rideaux comme des spectres en mouvement. L’aube n’a pas encore percé entièrement l’horizon, et pourtant, je sens l’électricité dans l’air. L’odeur du sang est encore fraîche, poisseuse, collée aux murs invisibles de notre territoire.Adrian et moi échangeons un regard. Ce n’est pas une simple attaque. C’est un avertissement.Je m’agenouille devant le loup blessé, posant une main sur son épaule. Son corps tremble sous l’effort de rester conscient, mais ses yeux brûlent de détermination.— Parle. Qui sont-ils ?Il déglutit, un filet de sang coulant de la commissure de ses lèvres.— D’anciens alliés… Ils disent que le pacte entre loups et vampires est une trahison. Qu’aucun d’entre nous ne devrait plier le genou devant l’autre.Je serre les dents. Cette guerre était censée être terminée. Mais il y a toujours ceux qui refusent d’accepter un nouvel ordre. Ceux qui préfèrent vivre dans le chaos plutôt que d’admettre que nous avo
SashaLe silence de la chambre est à peine troublé par les crépitements du feu qui danse dans l’âtre. Mon corps est encore fiévreux, engourdi par les vagues de plaisir qu’Adrian a déchaînées sur moi. Je suis allongée sur le ventre, ma joue pressée contre l’oreiller, et je sens encore la brûlure douce de ses lèvres sur ma peau.Adrian est assis juste à côté de moi, son regard intense rivé sur moi comme un prédateur veillant sur sa proie. Ses doigts effleurent mon dos, retraçant le chemin invisible de notre union.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix est rauque, vibrante, et je ressens le frisson qu’elle provoque jusque dans mon ventre.— Comme quoi ? demandé-je dans un souffle.Il sourit, et je le vois se pencher lentement, son souffle chaud caressant ma nuque.— Abandonnée. Marquée. Mienne.Ses lèvres effleurent ma colonne vertébrale et un soupir m’échappe. Il me provoque, joue avec moi, teste mes limites comme il aime tant le faire. Et je le laisse faire. Pour l’instant.Je me retour
Sasha La lumière dorée glisse sur le lit, illuminant les draps froissés et les traces invisibles de notre passion.Allongée sur le ventre, je sens la caresse du bout des doigts d’Adrian effleurer ma colonne vertébrale, suivant le tracé de ma peau nue avec une lenteur exquise. Chaque frisson qu’il provoque en moi lui arrache un sourire satisfait.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix grave vibre contre mon oreille alors qu’il se penche sur moi, ses lèvres effleurant ma nuque. Je ferme les yeux, savourant cette sensation, cette tendresse qu’il ne réserve qu’à moi.— Comme ça ? soufflé-je en cambrant légèrement les reins.Il rit doucement, un son rare, presque irréel venant de lui.— Oui.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant une traînée de baisers brûlants sur ma peau. Mon souffle s’accélère sous son toucher, alors qu’il descend lentement, savourant chaque parcelle de mon corps.— Tu as conscience de ce que tu me fais, Sasha ? murmure-t-il contre ma hanche.Je tourne la t
SashaAdrian est au-dessus de moi, ses yeux sombres brillant d’une intensité qui me coupe le souffle. Ses doigts effleurent ma peau avec une lenteur exquise, traçant une ligne brûlante le long de mon bras, de mon épaule, avant de descendre sur ma hanche.— Tu es trop habillée, murmure-t-il contre mes lèvres.Ses doigts glissent sous le tissu léger de ma robe, la remontant lentement. Chaque mouvement est calculé, chaque caresse éveille une onde de frissons qui s’étend dans tout mon corps.Je me cambre légèrement sous son poids, cherchant instinctivement plus de contact. Son sourire est carnassier, satisfait. Il sait exactement l’effet qu’il me fait.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant des baisers ardents sur ma clavicule, puis plus bas, sur la courbe de mes seins. Mes respirations s’accélèrent, mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux alors qu’il continue son exploration sensuelle.— Adrian…Son nom est un soupir tremblant sur mes lèvres. Il remonte aussitôt vers mon vi
SashaLes jours passent, et l’écho de la guerre s’estompe lentement. Pourtant, le vide laissé par les pertes est toujours là, pesant sur mes épaules comme une ombre invisible.Je me tiens sur le balcon du manoir des Morvan, observant la ville en contrebas. Elle porte encore les cicatrices des affrontements, mais déjà, la vie reprend son cours. Les loups et les vampires apprennent à coexister, à reconstruire un monde qui ne sera plus gouverné par la peur et la haine.Derrière moi, Adrian s’approche silencieusement. Je sens sa présence avant même qu’il ne touche mon dos du bout des doigts.— Tu penses encore à eux ? demande-t-il doucement.Je ferme les yeux un instant.— Toujours.Dante, Nikolaï, les guerriers tombés, ceux que j’ai laissés derrière moi. Le passé n’est jamais vraiment mort. Il survit dans les cendres, attendant toujours un souffle de vent pour redevenir feu.Adrian m’entoure de ses bras et pose son menton sur mon épaule.— On ne peut pas tout réparer. Mais on peut avance