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Chapitre 49 – Là où la nuit demande pardon
Last Updated:
2025-06-24 23:12:08
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L'ombre du maître Chapitre 52 – Là où le passé attend
DamienSon souffle est toujours là.Régulier. Apaisé.Elle s’est rendormie contre moi, après ce moment suspendu, cet échange muet qui, pour moi, change tout.Elle est restée.Et j’essaie de ne pas penser à demain.Ni à après-demain.Juste à maintenant.À ce corps contre le mien, à cette chaleur qui ne fuit pas, à cette présence douce qui remplit l’espace autrement qu’avec des mots.Je ferme les yeux, une minute.Puis une vibration discrète me tire de ce calme. Mon téléphone, quelque part sur la table de nuit.Je tends le bras à contrecœur, espérant que ce soit un message sans importance. Mais le nom qui s’affiche me fige : Maman.Je décroche sans bruit, me glissant hors du lit, à pas feutrés, sans la réveiller.— Allô ?— Damien, mon chéri ! Tu dors encore ?Je regarde l’horloge. Presque onze heures.Je frotte ma nuque, encore engourdi.— Pas vraiment. Qu’est-ce qu’il y a ?— Ton père est en ville. Il reste jusqu’à dimanche. On s’est dit qu’un dîner ce soir, comme avant… ce serait bie
L'ombre du maître Chapitre 51 – Là où le silence protège
Élodie Il est là.Et je ne sais pas pourquoi ça me fait si peur.Peut-être parce qu’il ne dit rien.Parce qu’il ne demande rien.Parce qu’il ne fuit pas.Il reste.Il reste, alors que je ne sais pas comment rester moi-même.Je sens encore le poids de son regard même lorsqu’il détourne les yeux. Il agit comme si c’était normal. Comme si ça allait de soi. Comme si se réveiller dans les bras de quelqu’un n’était pas, pour moi, un bouleversement à m’en vriller l’âme.Mais il ne sait pas.Il ne peut pas savoir.Il ne sait pas combien j’ai fui pour ne pas m’attacher.Combien de fois j’ai refermé ma main sur le vide avant même de l’avoir tendue.Combien de matins je suis partie sans dire un mot, juste pour ne pas voir dans l’autre ce reflet que je redoute : l’attente.Et lui…Il me tend un café.Il cuisine.Il reste.Et moi, je reste aussi.Je suis là.Pas encore entière.Mais là.Je ne sais même pas quand j’ai pris cette décision.Peut-être dans la nuit.Peut-être au moment où ses bras se
L'ombre du maître Chapitre 50 – Là où le jour ne casse rien
DamienElle dort encore.Je pourrais rester des heures à la regarder ainsi, simplement là, immobile, témoin de sa respiration qui rythme le temps.Son souffle est lent, paisible, presque fragile.Sa joue repose contre mon torse, sa peau contre la mienne, tiède et familière.Sa main s’est perdue quelque part entre nos corps emmêlés, comme si elle cherchait à garder un lien, une ancre dans cette nuit encore fraîche.Sa cuisse s’est posée sur la mienne, légère, un poids doux qui m’attache à elle.Elle est belle.Pas la beauté parfaite qu’on voit sur les écrans, dans les magazines.Non. Une beauté vraie, brute, nue dans ce désordre d’un lit mal fait, de cheveux en bataille, de marques sur la peau qui racontent des histoires.La beauté d’une femme qui a traversé la tempête et qui, malgré tout, est encore là.Je ne bouge pas.Je n’ose pas.Comme si le moindre geste risquait de briser ce moment fragile.Comme si simplement me lever pouvait lui rappeler que le monde extérieur existe.Un monde
L'ombre du maître Chapitre 49 – Là où la nuit demande pardon
Camille Chambre de DamienJe suis encore là.Sur lui.Avec lui.Mais quelque chose se brise doucement dans ma poitrine.Pas à cause de lui.À cause de moi.Il ne m’a rien volé.Il n’a rien forcé.Il m’a laissée venir, m’a ouverte sans brusquerie, avec une patience que je ne pensais plus possible.Et maintenant que tout s’est tu… maintenant que le silence reprend possession de l’air… je tremble.Pas de froid.Pas de honte.De peur.Une peur ancienne. Viscérale.Celle qui revient quand tout est trop beau, trop intense, trop réel.Celle qui te chuchote que tu vas tout casser, que tu ne sais rien faire d’autre que détruire ce qui t’aime.Parce que c’est ce que j’ai appris.À me méfier.À fuir.À couper le fil avant qu’il ne m’étrangle.Ses bras sont autour de moi.Fort.Solides.Chaleureux.Mais combien de temps encore tiendront-ils ?Combien de nuits encore me retiendra-t-il ainsi avant de comprendre que je suis un risque ?Un poison qu’il a laissé entrer trop près.Je déglutis.Mes doi
L'ombre du maître Chapitre 48 – Là où les silences brûlent
DamienElle ne dort pas.Je le sens à la manière dont elle respire, au frémissement léger de ses doigts sur ma peau, à la chaleur trop intense de son souffle contre mon cou.Elle s’est posée là, contre moi, en silence.Mais son corps parle.Il dit tout ce que sa bouche tait.Le feu, l’envie, le besoin pas seulement d’être touchée, mais d’exister dans chaque battement, chaque frisson.Elle est là, contre ma poitrine, mais elle ne se repose pas.Elle attend.Ou plutôt… elle s’éveille.Je glisse lentement ma main dans son dos.Et elle ne bouge pas.Elle retient à peine un soupir.Son visage remonte le long de mon torse, doucement.Et ses lèvres effleurent ma gorge.Ce n’est pas un baiser.C’est une permission.Une ouverture.Une invitation muette à l’ombre d’un cri.Je baisse les yeux vers elle.Ses paupières mi-closes, ses yeux brûlants.Je n’ai besoin de rien demander.Elle ne détourne pas le regard.Elle se tend un peu plus, remonte à califourchon sur mes cuisses.Elle est nue sous le
L'ombre du maître Chapitre 47 – Là où le cœur se laisse porter
CamilleJe ne sais plus vraiment quand j’ai cessé de lutter contre l’épuisement.Peut-être entre deux battements de silence, ou au creux d’un souffle retenu.Peut-être simplement quand sa main s’est glissée dans la mienne, douce, ferme, sans un mot.Mon corps me pèse lourdement, mais pas sous le poids d’une fuite.Plutôt sous celui d’une traversée trop longue, un voyage sans carte ni boussole, qui laisse des traces invisibles.Chaque muscle, chaque nerf crie à sa manière, mais cette fois, je n’ai pas besoin de me défendre.Je peux déposer les armes.Je peux être fatiguée, sans avoir à le cacher.Damien ne pose pas de questions, ne cherche pas à percer cette armure.Il sait.Il le voit dans mes yeux.Dans les silences qui me dévorent parfois, dans ma manière de garder la mâchoire tendue même quand le danger est passé.— Viens, m’a-t-il simplement dit, avec cette voix rauque, basse, qui ne s’offre qu’à moi.Alors je l’ai suivi.L’eau murmure dans la baignoire.Tiède. Constante.Il ne la
