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Chapitre 3 — Ombres et Volontés

Author: Darkness
last update Last Updated: 2025-06-22 22:21:10

Elio

Je l’avais enfermée là, au cœur de mon empire de silence et de pouvoir, et pourtant c’était elle qui me hantait. Sofia. Ce prénom, simple, presque fragile, résonnait dans mes pensées comme une injure lancée à ma raison. Comment une comptable insignifiante avait-elle pu se retrouver au centre de cette tempête ? Au centre de moi ?

Je n’étais pas homme à perdre le contrôle. Pas homme à laisser une simple proie dicter les règles du jeu. Et pourtant, chaque seconde passée dans cette pièce me rapprochait dangereusement d’un territoire inconnu : celui où l’obsession frôlait la folie.

Quand je l’avais vue, immobile dans ce fauteuil, attachée mais debout dans son regard, j’avais senti quelque chose d’étrange. Une rareté. Une force brute cachée sous une peau d’apparente douceur. Elle ne tremblait pas, elle ne suppliait pas. Elle brûlait de défi.

Et ce défi me fascinait.

Je fis un pas vers elle, sentant le poids de l’histoire, des règles non dites, des lois du silence qui régissaient mes domaines. Elle incarnait pourtant un chaos inattendu, une brèche dans ce monde maîtrisé.

— Tu as une heure, Sofia. Cette phrase avait été un verdict et une promesse.

Je la voyais se redresser, ferme, les yeux brûlants d’une lumière que je ne contrôlais pas. Cette femme refusait de se plier. Refusait de devenir un pion dans ma partie.

Mon rire, sec, avait crevé l’air. Je l’avais décrite comme rare, avec du cran. Mais au fond, c’était plus que ça. C’était une force brute que je ne pouvais ignorer. Elle allait me servir, oui, mais pas seulement parce que je le voulais. Elle allait me forcer à revoir mes propres limites.

J’observai la clé USB dans ma main. Cet objet insignifiant pour d’autres représentait la clé de notre destin. Le levier qui la liait à moi, pour le meilleur ou pour le pire.

Je m’assis, tentant de masquer la tempête intérieure qui bouillonnait. Comment pouvais-je mêler cette logique froide, celle du pouvoir, avec ce tumulte imprévu ? Sofia n’était pas un simple pion. Elle était une révolution.

Elle avait choisi la guerre en refusant de signer. Et c’était peut-être la meilleure décision qu’elle puisse prendre.

Parce que la guerre ne se gagnait pas toujours avec des armes visibles. Parfois, elle se gagnait avec le feu qui brûlait au fond des âmes.

Je me levai à nouveau, m’approchai, lentement, presque en défi. Je voulais qu’elle sente, qu’elle comprenne. Refuser n’était pas une option. C’était un défi à mon empire. Une déclaration de guerre.

— Alors tu vas comprendre ce que ça signifie, Sofia. Je murmurai ces mots comme une menace, mais aussi comme une promesse.

Je voyais sa peur, ce tremblement presque imperceptible. Mais je voyais aussi sa détermination, sa rage silencieuse. C’était un jeu dangereux, mais j’aimais le danger.

Chaque bataille avait besoin d’un adversaire à sa hauteur. Et elle venait d’entrer dans l’arène.

Le temps défilait. Chaque minute pesait comme un coup de marteau sur mon esprit. Je sentais mes propres failles se creuser, comme si cette femme, par sa simple présence, bouleversait mes fondations.

J’avais bâti cet empire sur la peur, sur le contrôle absolu. Mais face à elle, ce contrôle vacillait.

Je voulais la briser. Je voulais la posséder. Je voulais comprendre pourquoi, malgré tout, elle me résistait.

Son refus était un défi que je ne pouvais ignorer. Et peut-être… un début.

Dans ce monde de ténèbres, de trahisons et d’alliances fragiles, Sofia était une énigme. Une lumière crue qui venait percer l’obscurité.

Je me promis que cette histoire ne finirait pas par une simple soumission. Parce que la guerre qu’elle avait choisie, je l’avais aussi choisie.

Et la partie ne faisait que commencer.

Je m’éloignai un instant, passant mes mains dans mes cheveux, sentant l’adrénaline qui me montait. Chaque fibre de mon corps vibrait d’une tension inconnue, aussi excitante que dangereuse. Ce jeu, ce face-à-face silencieux, ce duel de volontés… c’était la seule chose capable de me faire sentir vivant ces derniers temps.

J’avais l’habitude des soumissions, des compromissions forcées, des alliances bâties sur la peur ou le chantage. Mais elle ? Elle était différente. Pas par son rang ou ses capacités, non. Par son feu intérieur. Par cette lumière crue qui refusait de s’éteindre.

Je repensai à la façon dont elle avait saisi le téléphone, au message qui l’avait glacée. Cette clé, ce document, ce contrat… je ne pouvais lui laisser une seule seconde pour respirer. Elle devait comprendre l’enjeu. Le poids de la signature.

Pourtant, malgré toutes mes précautions, elle ne se laissait pas dompter.

Un rire rauque m’échappa, involontaire, tandis que je me remémorais son regard, défiant, presque provocateur.

Il y avait un paradoxe cruel entre elle et moi : moi, maître de mille secrets, d’un empire bâti sur la peur ; elle, fragile comptable, mais armée d’une volonté aussi tranchante qu’une lame.

Je savais que cette bataille allait changer bien plus que nos destins.

Elle allait faire vaciller mes certitudes.

Elle allait réveiller des parts de moi que j’avais cru ensevelies sous des tonnes de contrôle et de sang.

Je me redressai, déterminé. Ce n’était pas une simple négociation, ni un caprice du pouvoir. C’était une guerre de volontés. Et je ne comptais pas perdre.

J’allai jusqu’à la porte, prêt à refermer ce chapitre. Mais un dernier regard en arrière suffit à faire vaciller un instant mon masque d’impassibilité.

Elle était là, immobile, dans ce fauteuil, mais son regard... son regard brûlait encore.

Je compris alors que ni elle ni moi ne sortirions indemnes de cette confrontation.

Le jeu venait de commencer.

Et dans ce jeu, il n’y aurait ni pitié ni répit.

Seulement des ombres et des volontés.

Je respirai profondément. Le pouvoir, cette nuit, avait un nouveau nom.

Sofia.

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