La salle de commandement du QG était plongée dans une tension sourde. Les visages étaient graves, les épaules alourdies par l’intensité des dernières heures. Marcelo entra le dernier, son uniforme encore froissé par le terrain, mais son regard clair et tranchant comme la lame d’un scalpel.Les écrans tactiques affichaient une carte du secteur 14D, les relevés de balayage radar, ainsi que le schéma du complexe souterrain d’où Stéphane avait été extrait quelques heures plus tôt. Sur le mur du fond, un immense écran s’alluma soudainement, révélant le visage du Ministre de la Défense, en direct depuis son bureau sécurisé.-« Mesdames et messieurs, commença-t-il, je tiens à saluer votre efficacité et votre sang-froid. La nation vous doit une fière chandelle. »Un murmure respectueux parcourut la pièce. Marcelo se redressa.-« Monsieur le ministre, l’opération a permis de libérer le Commandant Morel, mais nous avons mis au jour une menace plu
Les ordres étaient clairs et récis.À l’aube, une brume dense s’élevait au-dessus du secteur 14D, un vaste territoire semi-industriel, abandonné depuis des années, aujourd’hui quadrillé par l’élite tactique du pays. Chaque ruelle, chaque hangar, chaque bâtiment en ruine était désormais sous surveillance.Marcelo était le premier sur le terrain, armé de son calme glacial et de sa détermination farouche. Il coordonnait en silence le déploiement des unités Alpha, Bravo, Charlie et Delta. Des tireurs d’élite, positionnés sur les toits les plus hauts, scrutaient l’horizon avec patience, couvrant chaque angle, prêts à neutraliser la moindre menace.-« Ici Bravo, position acquise. »-« Charlie, en place. »-« Delta, prêts à l’action. »-« Snipers synchronisés, on attend ton feu vert, commandant Marcelo. »Dans le fourgon de commandement mobile, Léa suivait la mission sur les écrans. Elle n’avait p
La nuit était tombée depuis longtemps sur le quartier résidentiel sécurisé où Belvida résidait sous haute protection. Pourtant, le sommeil la fuyait depuis des jours. Les messages de Stéphane s’étaient tus, et ce silence la rongeait. Elle tournait en rond dans son salon, une tasse de thé à moitié froide entre les mains. Son instinct lui soufflait que quelque chose n’allait pas. Pire : que tout allait de travers.Elle hésita un instant, puis attrapa son téléphone. Ses doigts tremblaient légèrement lorsqu’elle composa un numéro qu’elle connaissait par cœur.Léa, son médecin._____Au QG de l’unité______Le téléphone vibra une seconde fois. Léa hésita. Le nom de Belvida clignotait à l’écran, comme un signal d’urgence qu’on ne pouvait pas ignorer. Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait plus eu de ses nouvelles, et depuis la disparition de Stéphane, tout s’était enchaîné trop vite, trop violemment.Elle jeta un coup d’œil furti
Cela faisait maintenant plusieurs jours que le téléphone de Belvida Morel restait désespérément muet.Depuis que Stéphane avait quitté leur domicile sous prétexte d’une mission temporaire de conseil, elle savait qu’il ne serait pas totalement absent. Il lui avait promis de lui écrire de temps en temps, de brefs messages codés, juste pour qu’elle ne s’inquiète pas. Rien de précis, rien de compromettant. Une simple phrase comme « Tout est calme ici, j’espère que tu vas bien. » suffisait à la rassurer, car elle lisait entre les lignes, comme ils l’avaient toujours fait.Mais cette fois, rien.Pas un mot depuis plus de quarante-huit heures. Et c’était inhabituel, terriblement inhabituel.Belvida n’avait jamais été informée des détails de cette mission. Tout était classé, verrouillé. Même les visages familiers au sein de l’unité évitaient soigneusement d’entrer en contact avec elle. Comme si elle était redevenue une étrangère.Ass
La salle de crise mobile, plongée dans une semi-pénombre, vibrait d’un calme pesant. Les regards étaient tournés vers Stéphane, qui venait de terminer son rapport en visioconférence avec le ministère. Le compte à rebours affichait : 5h43 avant l’ultimatum.Marcelo, toujours en combinaison tactique, réapparut dans le fourgon, l’expression dure. Il venait de boucler le périmètre de sécurité avec son équipe, mais son inquiétude était palpable.—Ils savent qui tu es, murmura-t-il à Stéphane. Ce n’est pas un hasard s’ils te veulent. Ils te connaissent et ils pensent que tu vaux l’échange.Stéphane hocha lentement la tête. Son regard restait rivé sur la carte satellite du complexe où Mania et son équipe étaient détenus. Aucun mouvement détecté depuis l’ultimatum. Un silence trop parfait.—On ne va pas négocier, dit Marcelo. On ne livre pas un homme comme toi, tu le sais.—Et pourtant, dit calmement Stéphane, si je suis leur seule
Le QG de l’unité s’était mué en un véritable centre nerveux, vibrant d’une tension maîtrisée. Chacun savait ce qu’il avait à faire, mais tous attendaient la validation finale d’un seul homme : le commandant Stéphane Morel.Silencieux, en retrait, mais terriblement présent, Stéphane scrutait les écrans géants, les schémas tactiques projetés, les flux d’informations en direct. Son regard, affûté comme une lame, captait le moindre détail. Il n’était pas officiellement de retour dans l’unité. Pas encore. Mais sa seule présence suffisait à remettre tout le monde dans un état d’alerte quasi militaire.—L’objectif est clair, lança-t-il d’une voix calme. On infiltre, on collecte, on ressort. Pas d’improvisation. Et surtout, zéro visibilité pour le public. Cette mission reste enterrée sous dix niveaux de confidentialité.Marcelo, bras croisés à ses côtés, acquiesça.—L’équipe Delta est déjà en route. On attend ton feu vert pour les phases deux et trois.Stéphane hocha légèrement la tête.—O