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Chapitre 3

last update Terakhir Diperbarui: 2025-02-18 23:33:23

Chapitre 3 :le repas 

Kael pénétra dans l’enceinte de la grande demeure de sa meute, un soupçon de tension nouant son estomac. Il espérait pouvoir regagner sa chambre sans attirer l’attention, mais à peine eut-il franchi le seuil qu’une voix grave et imposante retentit derrière lui.  

— Kael ! Où étais-tu passé ? Ta mère t’a cherché partout !

Il se figea, refermant aussitôt son expression pour masquer toute émotion. Son père, l’Alpha de la meute, se tenait dans l’ombre du couloir, les bras croisés sur son torse puissant, le regard perçant comme s’il pouvait lire à travers lui. Kael raffermit sa posture et se tourna lentement vers lui.  

— Je suis allé courir dans les bois,répondit-il d’un ton neutre. J’avais besoin de me défouler un peu.

L’Alpha haussa un sourcil, sceptique.  

— Te défouler de quoi, exactement ?

Kael serra imperceptiblement la mâchoire. Son père ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas une réponse satisfaisante. Il devait trouver une excuse, et vite.  

— Rien de bien important, dit-il en haussant légèrement les épaules. Juste l’accumulation du stress. J’avais besoin de me vider la tête.

Il soutint le regard perçant de son père, espérant qu’il n’insisterait pas davantage. Après quelques secondes d’un silence pesant, l’Alpha finit par hocher la tête.  

— Très bien, dit-il d’un ton grave. Mais la prochaine fois, préviens au moins ta mère. Tu sais comment elle s’inquiète.  

— D’accord, répondit Kael en inclinant la tête avec respect.  

Son père le jaugea encore un instant avant de le laisser passer. Kael avança dans le couloir, ressentant immédiatement un poids se relâcher sur ses épaules. Il savait que l’Alpha ne se contenterait pas éternellement de ses excuses vagues. Son père était un homme strict, un leader qui exigeait obéissance et discipline. Kael avait grandi sous cette autorité implacable, toujours sous pression, toujours à devoir prouver qu’il était digne d’être son héritier.  

Si seulement il était un peu plus compréhensif... pensa-t-il en montant les escaliers. Ma vie serait tellement plus simple.

Mais il savait que c’était impossible. Son père ne changerait jamais. Il avait des attentes précises pour son fils aîné, des attentes qui ne laissaient aucune place à l’indépendance ou aux décisions personnelles.  

Kael poussa un soupir en arrivant devant la porte de sa chambre. Il passa une main dans ses cheveux, tentant d’éloigner cette frustration familière. Puis, ses pensées dérivèrent naturellement vers elle.  

Cette fille qu’il avait trouvée dans la forêt. Lyra.  

Il revit son visage troublé, la peur et le soulagement qui s’étaient mêlés dans ses prunelles lorsqu’il l’avait sauvée. Son histoire lui revenait en mémoire, le poids du mariage forcé, sa fuite désespérée, son incertitude sur l’avenir. Il comprenait son trouble, car d’une certaine manière, il était aussi piégé qu’elle.  

Puis, un détail lui revint brusquement en tête.  

Le repas !

Il jura à voix basse et se détourna rapidement. Elle devait sûrement être affamée après tout ce qu’elle avait traversé. Il ne pouvait pas la laisser attendre plus longtemps.  

Je vais lui apporter de quoi manger. Après tout, c’est moi qui ai promis de l’aider.  

Et pour une raison qu’il préférait ne pas analyser, cette pensée lui réchauffa légèrement le cœur.

Kael se dirigea instinctivement vers les appartements de sa mère avant de s’occuper du repas de Lyra. Sa mère était la seule personne auprès de qui il pouvait relâcher un peu la pression. Contrairement à son père, elle n’était pas sévère et autoritaire, mais douce et compréhensive.  

En arrivant devant la porte de ses quartiers, il frappa doucement.  

— Maman ? 

— Entre, mon chéri, répondit aussitôt une voix tendre.  

Kael poussa la porte et pénétra dans la chambre baignée d’une lumière tamisée. Sa mère était assise près de la fenêtre, une tasse de thé entre les mains. Elle portait une robe fluide qui accentuait son élégance naturelle, et ses longs cheveux bruns tombaient en vagues délicates sur ses épaules. Lorsqu’elle leva les yeux vers lui, ses prunelles brillèrent d’affection.  

— Tu étais sorti courir encore ? demanda-t-elle d’une voix douce, mais avec une pointe d’inquiétude.  

Kael s’approcha et s’assit en face d’elle, posant ses coudes sur ses genoux.  

— Oui… J’avais besoin d’air. 

Elle le scruta un instant, son regard perçant mais empli de tendresse.  

— Ou bien avais-tu besoin d’échapper à ton père ? 

Kael esquissa un sourire en coin.  

— Peut-être un peu des deux. 

Sa mère soupira et secoua la tête.  

— Tu sais comment il est… Il veut juste s’assurer que tu es prêt à prendre la relève un jour. 

— Je le sais, admit Kael, sa voix plus grave. Mais parfois, j’aimerais qu’il me fasse un peu plus confiance. Qu’il arrête de toujours surveiller chacun de mes pas.

Sa mère posa sa tasse et tendit la main pour effleurer sa joue d’un geste maternel.  

— Il t’aime, Kael. À sa manière. Il veut juste que tu sois fort.  

— Je suis fort, répondit-il avec une pointe d’agacement. Mais je suis aussi un homme, pas juste l’héritier d’une meute.

Elle sourit doucement et hocha la tête.  

— C’est vrai. Et je suis fière de toi, mon fils.

Ces mots réchauffèrent son cœur plus qu’il ne voulait l’admettre. Il baissa légèrement la tête, appréciant la rare douceur qu’il trouvait auprès d’elle.  

— Maman… Si quelqu’un, disons, venait de l’extérieur et avait besoin d’aide, tu crois que notre meute pourrait être… accueillante ? 

Sa mère haussa un sourcil, intriguée.  

— Ça dépend. Qui est cette personne ?

Kael hésita une fraction de seconde, avant de hausser les épaules.  

— Juste une question hypothétique.

Elle le regarda avec cette expression qui disait clairement qu’elle ne le croyait pas totalement, mais elle ne le poussa pas davantage.  

— Notre meute n’est pas toujours très ouverte aux étrangers, mais cela dépend des circonstances. Elle marqua une pause. Cette personne est-elle une menace pour nous ?  

— Non, pas du tout, répondit-il rapidement.  

—Alors, peut-être que certaines personnes accepteraient de lui laisser une chance.

Kael se détendit légèrement.  

— Merci, maman.  

Elle lui sourit avant de lui caresser doucement les cheveux, un geste qu’elle avait l’habitude de faire quand il était plus jeune.  

— Tu devrais aller manger. Je suis sûre que tu n’as encore rien avalé.

Kael se leva, sentant une chaleur réconfortante dans son cœur.  

— Je vais m’occuper de ça.

Il embrassa doucement sa mère sur la joue avant de quitter la pièce, ses pensées déjà tournées vers Lyra. Il devait lui apporter son repas au plus vite.

Kael quitta les appartements de sa mère avec un air serein, mais à l’intérieur, son esprit était en ébullition. Il devait être discret. Personne ne devait se douter qu’il s’apprêtait à nourrir une inconnue, une louve venue d’une autre meute.  

Il descendit les escaliers menant aux cuisines, veillant à ne pas croiser trop de monde. À cette heure, la plupart des membres de la meute étaient encore occupés à diverses tâches, ce qui lui laissait une petite marge de manœuvre.  

En arrivant près des cuisines, il jeta un regard furtif autour de lui avant de franchir la porte en bois massif. L’odeur alléchante de viande rôtie et d’épices flottait dans l’air, lui rappelant qu’il n’avait rien mangé lui-même.  

Une domestique, occupée à remuer un ragoût, leva les yeux vers lui et s’inclina légèrement.  

— Puis-je vous aider, Alpha Kael ? 

Kael afficha un sourire détendu.  

— Non, je vais juste prendre quelque chose à grignoter. 

La femme hocha la tête et retourna à sa tâche.  

Il se dirigea vers la grande table en bois où étaient entreposés plusieurs plats prêts à être servis. D’un geste précis, il attrapa une assiette et y déposa un généreux morceau de viande juteuse accompagné de légumes rôtis. Il ajouta un quignon de pain et une pomme bien mûre.  

Ses gestes étaient lents et réfléchis. Il ne devait pas paraître pressé, ni éveiller les soupçons. Une fois son plateau prêt, il le couvrit d’un linge pour masquer son contenu.  

Alors qu’il s’apprêtait à sortir, un jeune loup entra brusquement dans la cuisine, manquant de le bousculer.  

— Oh, Kael ! Tu prends déjà ton repas ? demanda-t-il, surpris.  

Kael haussa légèrement les épaules, adoptant une posture désinvolte.  

— Juste un encas. Je vais manger dehors.

Le jeune loup haussa les sourcils mais ne posa pas plus de questions.  

Sans attendre, Kael quitta les cuisines et s’engagea discrètement dans les couloirs. Il marchait d’un pas mesuré, gardant un air naturel pour éviter d’attirer l’attention. Lorsqu’il atteignit la porte arrière qui menait à l’extérieur, il jeta un dernier coup d’œil autour de lui avant de s’engouffrer dans la nuit.  

Le vent frais caressa son visage tandis qu’il s’éloignait de la grande demeure. Il avançait à pas rapides, son cœur battant légèrement plus fort à l’idée de retrouver Lyra. Elle devait être affamée… et il comptait bien s’assurer qu’elle ne manque de rien.

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