Accueil / Romance / LE PÈRE DE MON ENFANT / Chapitre 14 — Les racines du silence 

Share

Chapitre 14 — Les racines du silence 

Auteur: L'invincible
last update Dernière mise à jour: 2025-09-15 00:37:06

Léa

La grand-mère se tourne vers nous, et je sens soudain une autre lueur dans son regard, plus vive, plus perçante, presque stratégique. Une tension différente, comme un courant qui circule entre ses souvenirs et ses projets. Elle croise les bras, s’appuie légèrement sur le dossier du fauteuil, et je perçois qu’elle n’est plus seulement en train de raconter son passé : elle prépare un futur, un plan invisible mais précis.

— Il y a quelque chose que vous devez savoir, dit-elle d’une voix basse, mais qui coupe l’air comme un couteau : je n’ai jamais aimé celle que votre petit-fils a choisie comme épouse. Jamais. Et ce n’est pas un caprice, ce n’est pas de l’orgueil. C’est… instinct, intuition, mais aussi la connaissance des hommes et de ce qu’ils voient ou ne voient pas. Elle ne lui correspond pas, Ophélie. Elle ne correspond pas à lui, ni à moi .

Je sens mon souffle se bloquer. Ophélie me regarde, surprise, et moi aussi, je sens un mélange d’incrédulité et d’excitation : la grand-mèr
Continuez à lire ce livre gratuitement
Scanner le code pour télécharger l'application
Chapitre verrouillé

Latest chapter

  • LE PÈRE DE MON ENFANT    Chapitre 17 — La tempête calmée

    ÉlodieLe silence retombe progressivement dans la salle, comme si le monde retenait encore son souffle, suspendu entre le scandale et l’attente. Mes genoux tremblent légèrement, mes mains crispées sur mon voile, mais un étrange soulagement commence à poindre : Marc n’a pas encore fui, il est là, son regard me traverse, chargé de questions, de confusion, mais aussi d’une lueur qui n’est pas complètement fermée.Chaque respiration devient précieuse, chaque battement de mon cœur résonne comme un écho de ce chaos qui vient de passer. Mes doigts se posent instinctivement sur mon ventre, comme pour chercher un ancrage, un point de stabilité dans ce tumulte intérieur. La vie que je porte me semble soudain plus réelle, plus urgente, et ce petit être à l’intérieur de moi amplifie mes émotions, transformant chaque frisson de peur en un vertige de désir et d’espoir.— Marc… s’il te plaît… murmuré-je, ma voix fragile mais tremblante de supplication, laisse-nous continuer… laisse-moi…Mes mots flo

  • LE PÈRE DE MON ENFANT    Chapitre 16 — La demeure et ses promesses

    LÉAJe sens que l’air de la maison devient plus lourd. Ou peut-être est-ce mon cœur qui se serre. Mes pensées s’enchevêtrent et je n’arrive plus à rester immobile. Je me lève un peu maladroitement, les mains tremblantes, et je dis doucement :— Grand-mère… je crois que je vais rentrer chez moi. Il se fait tard, et je ne voudrais pas abuser.Son regard se tourne vers moi, à la fois surpris et indulgent. Comme si elle lisait en moi le besoin de fuir et la fatigue qui me plie. Puis elle hoche la tête lentement, avec cette majesté tranquille qui la caractérise, comme si rien ne pouvait la prendre de court.— Bien sûr ma chère, dit-elle. Je vais demander à un chauffeur de te raccompagner. Tu n’as rien à craindre. Et tu sais que tu seras toujours la bienvenue ici, puisque ta meilleure amie est désormais des nôtres. Cette demeure t’est ouverte, à toute heure, sans condition.Ces mots me réchauffent malgré ma hâte de sortir. Je me sens enveloppée d’une sorte de bénédiction, et en même temps p

  • LE PÈRE DE MON ENFANT    Chapitre 15 — Les chaînes invisibles

    OphélieJe ne m’attendais pas à ce que la soirée prenne cette tournure, et pourtant la grand-mère est toujours là, assise devant moi, son regard clair et pénétrant posé sur mon visage comme si elle voulait y lire quelque chose que je n’ose pas encore nommer, je me sens observée, mais pas jugée, scrutée comme on scrute un métal pour savoir s’il peut être forgé— Tu peux me tutoyer, dit-elle soudain, sa voix est douce mais ferme, comme une consigne qui ne laisse pas de place à la discussion, et appelle-moi grand-mère, puisque désormais nous sommes de la même familleJe reste un instant interdite, surprise par cette familiarité offerte, moi qui ai toujours gardé une distance respectueuse avec elle, comme si sa présence imposait naturellement une barrière invisible, mais je sens qu’elle veut autre chose ce soir, un pacte, une alliance— Grand-mère, soufflé-je enfin, et ce mot résonne en moi comme une promesse et une peur à la fois, car je comprends qu’il m’engage plus loin que je ne pensa

  • LE PÈRE DE MON ENFANT    Chapitre 14 — Les racines du silence 

    Léa La grand-mère se tourne vers nous, et je sens soudain une autre lueur dans son regard, plus vive, plus perçante, presque stratégique. Une tension différente, comme un courant qui circule entre ses souvenirs et ses projets. Elle croise les bras, s’appuie légèrement sur le dossier du fauteuil, et je perçois qu’elle n’est plus seulement en train de raconter son passé : elle prépare un futur, un plan invisible mais précis.— Il y a quelque chose que vous devez savoir, dit-elle d’une voix basse, mais qui coupe l’air comme un couteau : je n’ai jamais aimé celle que votre petit-fils a choisie comme épouse. Jamais. Et ce n’est pas un caprice, ce n’est pas de l’orgueil. C’est… instinct, intuition, mais aussi la connaissance des hommes et de ce qu’ils voient ou ne voient pas. Elle ne lui correspond pas, Ophélie. Elle ne correspond pas à lui, ni à moi .Je sens mon souffle se bloquer. Ophélie me regarde, surprise, et moi aussi, je sens un mélange d’incrédulité et d’excitation : la grand-mèr

  • LE PÈRE DE MON ENFANT    Chapitre 13 : Secret 

    LéaMon corps se fige, mon souffle se bloque dans ma poitrine, je sens chaque fibre de moi prête à se tendre ou à rompre, et pourtant je sais que je ne peux pas fuir. Ses yeux de jade me transpercent, et je sens qu’elle attend de moi autre chose qu’un simple acquiescement. Chaque mot que je retiens est un poison qui me brûle les lèvres, chaque silence, une accusation. Je prends une profonde inspiration, mes doigts s’accrochent à ceux d’Ophélie, cherchant un ancrage, une force que je croyais mienne, et je parle d’une voix qui tremble à peine :— Je… j’ai toujours su qu’il y aurait des secrets à protéger, murmuré-je, et que parfois le silence valait mieux que la vérité… mais je ne veux pas mentir, pas devant vous.Le silence tombe, lourd, saturé de tensions contenues. La grand-mère incline la tête, observant chaque nuance de mon visage, chaque hésitation, chaque micro-frisson. Enfin, elle laisse échapper un souffle, presque imperceptible, qui fait vibrer l’air.— Vous avez du courage, d

  • LE PÈRE DE MON ENFANT    Chapitre 12 — Les aveux

    OphélieElle ne bouge pas, elle nous scrute, et j’ai l’impression que son silence pèse plus qu’un cri, qu’il écrase l’air autour de nous comme une chape de plomb. Ses doigts battent l’accoudoir, secs, réguliers, ce bruit sec ressemble au compte à rebours d’un sablier invisible, et chaque battement me rapproche de l’instant où je devrai parler. Enfin, sa tête se penche légèrement, imperceptiblement, et sa voix s’élève, grave, lente, chaque mot détaché comme si elle dictait une sentence.— Je n’aime pas les mensonges, dit-elle, et je n’aime pas les histoires mal racontées. Ici, vous allez parler. Tout. Clair. Net. Comme si vous étiez devant un tribunal.Je baisse les yeux, incapable de soutenir ses prunelles vertes qui luisent dans la pénombre du salon, et ma gorge se serre, douloureuse. La main de Léa se crispe autour de la mienne, chaude et tremblante, mais elle ne dit rien, et je comprends que c’est à moi de porter cette vérité, de la faire jaillir, de me mettre à nu devant cette fem

Plus de chapitres
Découvrez et lisez de bons romans gratuitement
Accédez gratuitement à un grand nombre de bons romans sur GoodNovel. Téléchargez les livres que vous aimez et lisez où et quand vous voulez.
Lisez des livres gratuitement sur l'APP
Scanner le code pour lire sur l'application
DMCA.com Protection Status