LOGINUne jeune femme, Ophélie, call girl par nécessité plus que par choix, vit une nuit passionnée avec un inconnu dans un hôtel de luxe. Ce moment unique, qu’elle pensait sans lendemain, la marque bien plus qu’elle ne veut l’admettre. Quand elle découvre qu’elle est enceinte, elle décide de garder l’enfant. Pourtant, l’idée de ce père absent l’obsède, et elle passe des mois à le chercher, en vain, ne connaissant ni son nom ni sa vie. Sept mois plus tard, alors qu’elle accompagne une amie invitée à un mariage, Ophélie accepte à contrecœur, persuadée que ce sera une simple distraction loin de ses préoccupations. Mais lorsque le futur marié apparaît, son cœur s’arrête : il est là, devant elle, l’homme qu’elle a tant cherché, l’inconnu de cette nuit inoubliable… et il s’apprête à épouser une autre. Déchirée entre le soulagement de l’avoir retrouvé et l’horreur de la situation, Ophélie se retrouve face à un choix impossible : révéler la vérité et bouleverser à jamais ce mariage, ou garder le silence et voir l’homme qu’elle n’a jamais cessé de chercher s’unir à une autre femme, ignorant qu’il est déjà père.
View MoreOphélie
J’ai vingt-six ans mais parfois j’ai l’impression d’en avoir quarante, comme si chaque nuit passée à sourire à des inconnus m’avait volé un peu plus de jeunesse, un peu plus d’innocence. Quand je me regarde dans le miroir, j’ai l’impression de voir deux femmes différentes se superposer.
Il y a celle que je connais, fatiguée, abîmée par les compromis, par les choix que je n’ai pas vraiment faits mais que la vie m’a imposés. Et puis il y a celle que je deviens quand je franchis les portes d’un hôtel de luxe, celle qui sait marcher avec une assurance étudiée, celle qui parle d’une voix basse et posée, celle qui se laisse effleurer sans broncher, comme si ça ne la touchait plus.
Je n’ai pas choisi ce métier, pas vraiment. Il s’est imposé à moi comme une évidence cruelle le jour où les factures se sont empilées et où je n’avais plus rien d’autre à vendre que moi-même. Alors j’ai appris à jouer un rôle. J’ai inventé une femme que je ne suis pas, séduisante, sûre d’elle, inatteignable. J’ai appris à sourire quand j’avais envie de pleurer, à me taire quand j’avais envie de hurler.
Parfois je me demande qui je suis vraiment. La jeune femme que mes parents imaginaient devenir professeur ou infirmière, ou bien cette créature de satin et de poudre qui s’abandonne pour de l’argent à des hommes dont je ne sais souvent même pas le prénom.
Devant le miroir, je détaille mon reflet comme pour me rappeler que je suis encore réelle. Je suis grande, élancée, avec des formes que j’ai longtemps détestées. Trop de hanches, trop de poitrine, trop de tout. Mais dans ce monde-là, ce sont devenus mes atouts, ma carte de survie. Ma taille fine, mes jambes longues que j’ai appris à cambrer, mes épaules droites qui donnent une illusion d’élégance naturelle. J’ai appris à aimer ce que d’autres payent pour toucher.
Mes cheveux châtain clair glissent en cascade jusque dans mon dos, comme un voile que je peux tirer devant mon visage quand je veux disparaître. Mais je sais que ce sont mes yeux qui me trahissent le plus. Ils sont d’un gris étrange, changeant, presque métallique, et quoi que je fasse, ils laissent toujours transparaître ce que je voudrais cacher. La fatigue, la mélancolie, le doute. Même soulignés de noir, même ourlés de fards, ils ne mentent pas.
Je passe ma robe de satin. Elle colle trop à ma peau, épouse mes courbes avec une exactitude que je trouve obscène. Je sais que c’est ce que le client attend : une femme sculptée dans un tissu brillant, un objet de désir prêt à se plier. Mais à l’instant où le tissu glisse sur mes hanches, j’ai envie de tout arracher, de redevenir invisible.
Je ferme les yeux un moment. J’inspire profondément. Je redresse les épaules comme on s’arme pour une bataille. Et je murmure ce mensonge que je me répète chaque soir, mon talisman, ma seule échappatoire :
Ce n’est qu’un travail, rien de plus.
Je prends mon sac, mes clés, mon manteau. Le bruit du verrou qui claque derrière moi me serre toujours le cœur, comme si je laissais derrière cette porte une version plus fragile de moi-même. Dehors, l’air de la nuit me gifle, humide, chargé de pluie ancienne et de fumée de cigarettes.
Je descends la rue, mes talons claquant sur le trottoir encore humide. Les passants se retournent, certains par curiosité, d’autres avec ce regard appuyé qui me rappelle pourquoi je suis habillée ainsi. Moi, je garde la tête haute, même si chaque pas pèse un peu plus.
Le métro est bondé, comme toujours. Je sens les regards glisser sur moi, certains lourds, d’autres furtifs, d’autres encore teintés d’envie ou de jugement. Je me recroqueville intérieurement. Je colle mon sac contre moi et fixe un point invisible, comme si je pouvais me soustraire à cette foule en me réfugiant dans ma bulle.
Quand je ressors à la station de l’Opéra, le contraste est brutal. Les façades illuminées, les voitures de luxe qui glissent le long des boulevards, les portiers en uniforme devant les palaces. Ici, tout brille, tout se donne des airs de conte de fée. Mais moi, je sais. Je sais ce qui se cache derrière les dorures, derrière les tentures, derrière les sourires trop blancs.
Je ralentis le pas. Devant moi, l’hôtel s’élève, immense, intimidant, auréolé de lumière. Les lettres dorées de son nom s’imposent comme une frontière entre deux mondes. De l’autre côté de ces portes vitrées, je ne suis plus Ophélie. Je deviens celle qu’ils attendent.
Je respire une dernière fois l’air de la rue, froid et libre, même s’il sent l’essence et le bitume. Puis je pousse la porte tambour.
Et la nuit peut commencer.
MarcLe jour se lève à peine, teintant la chambre d'une lueur bleutée et incertaine. Je me réveille le premier, ce qui est rare. Un poids familier, lourd et doux à la fois, m’a tiré du sommeil. Non, pas un poids. Une présence.Ma main est posée sur le ventre d’Ophélie.Je ne me souviens pas de l’avoir placée là. Elle a dû glisser durant la nuit, cherchant inconsciemment une chaleur, une connexion. Et la voilà, paume à plat sur la courbe parfaite et tendue de son abdomen. Sous ma peau, quelque chose bouge.Je retiens mon souffle. Immobile. Attentif.Et ça recommence. Une petite pression, nette et ferme, juste sous mes doigts. Un coup de pied. Un vrai. Pas un frémissement vague, mais une affirmation. La preuve tangible, irréfutable, de la vie qui palpite en elle.Une émotion brute, sauvage, monte en moi, si puissante qu’elle me coupe le souffle. Ce n’est pas de la joie, pas exactement. C’est plus primitif. De l’émerveillement. De la crainte. Une reconnaissance immédiate et viscérale. Mo
OphélieLa lumière de l'aube dessine des lignes pâles sur le parquet que je n'ai pas quitté des yeux. Je suis éveillée depuis que Marc a finalement sombré dans un sommeil agité, il y a à peine deux heures. Mon corps est immobile, mais mon esprit, lui, n'a jamais été aussi actif. Il calcule, anticipe, se souvient.Je me souviens.La salle de bal surchauffée. Les rires trop forts. Les fleurs blanches partout, ces lys arrogants qui sentaient la mort. Et puis lui. Debout près de l'autel. Le sourire crispé. L'homme de l'hôtel. L'inconnu dont j'avais cherché le visage pendant des mois dans chaque rue, sur chaque écran, dans chaque foule. Marc.La vague de nausée qui m'avait submergée, bien plus forte que toutes celles de ma grossesse. Le goût amer du champagne et de la trahison. Son regard sur moi, par-dessus l'épaule de sa future épouse. La reconnaissance instantanée, suivie de la même horreur muette. Dans ses yeux à lui, j'avais vu passer notre nuit. Cette nuit où il n'était pas Marc, le
ÉlodieLa porte de ma chambre d’enfance se referme sur un monde en cendres. Le crépitement de la pluie contre la vitre est le seul bruit qui me parvient, une mélodie froide et indifférente. Je suis assise sur le tapis, le dos contre le lit, les bras enserrant mes genoux. Je n’ai plus de larmes. Elles ont séché durant le trajet, brûlées par une douleur si intense qu’elle en est devenue aride. Je fixe la penderie ouverte, où quelques-unes de mes affaires d’adolescente côtoient désormais les deux valises emplies des restes de ma vie conjugale. Les emballer a été comme me découper un membre. Chaque vêtement de Marc, chaque livre, chaque photo arrachée de son cadre sentait encore son parfum, notre histoire. Je n’ai rien brûlé. Je n’ai pas eu ce courage. Ou cette lâcheté. J’ai tout rangé, méthodiquement, comme on prépare un corps pour l’enterrement.La poitrine est un vide béant, un paysage ravagé par l’explosion. Je revois ses yeux à lui, dans l’entrée de notre maison. Pas de colère. Pas m
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