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Chapitre 40 – La Cinquième Fracture

Author: Nicemz
last update Last Updated: 2025-08-14 22:55:56
La première secousse fut douce. Presque imperceptible. Comme un souffle que l’on sent à peine mais qui traverse tout le corps. Un simple frémissement dans le sol, une respiration trop lente pour être humaine. Pourtant, tous le sentirent, viscéralement, comme une vibration qui ébranlait l’âme avant le corps.

Elara leva brusquement les yeux de la carte vivante. Les contours mouvants, les lignes impossibles, les filaments argentés qui s’entrelaçaient au rythme de sa respiration semblaient danser sous ses doigts. Elle savait que quelque chose de profond venait de se réveiller.

— Ça a commencé, murmura-t-elle, la voix tremblante mais ferme.

Le ciel s’assombrit sans nuages. Le bleu s’effilochait en larges traînées d’encre mouvante. L’air vibrait, chargé d’une énergie que personne ne pouvait contenir. Une aura irisée monta des racines de la terre elle-même, comme si la forêt tout entière respirait d’une même tension, prête à se déchirer. Les arbres penchèrent légèrement, leurs branches invers
Nicemz

Ce chapitre marque un tournant décisif dans l’histoire. La Cinquième Fracture n’est pas seulement un événement extérieur : elle reflète aussi les choix et les responsabilités de nos héros. Chaque fil qu’ils tissent, chaque pensée qu’ils ancrent, transforme le monde et eux-mêmes. Attendez‑vous à ressentir à la fois émerveillement et tension : ce monde n’est plus fixe, et les conséquences de chaque acte sont immédiates et profondes. Préparez‑vous à suivre Elara, Neris et les autres dans une aventure où liberté et chaos se mêlent, et où chaque décision devient création.

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    Les cendres de la fracture flottaient encore dans les vents.Elles ne tombaient pas comme celles d’un feu éteint, mais comme une pluie lente de poussières lumineuses.Elles s’accrochaient aux vêtements, se déposaient sur les cheveux, s’infiltraient dans les plis de peau.Et lorsqu’on les effleurait, elles ne salissaient pas : elles scintillaient brièvement, comme si elles retenaient en elles un reste de lumière du cœur du monde.Mais ce n’étaient pas des cendres de mort.Plutôt des braises, tièdes encore, des éclats de promesses suspendues.Chaque grain semblait murmurer une possibilité, un chemin, un mot ancien que seuls les rêveurs savaient entendre.Le monde n’était plus le même. Les cartes anciennes, qu’on avait jadis conservées dans les voûtes profondes, ne valaient plus que pour mémoire, comme des reliques d’un langage que l’on n’emploierait plus jamais.Désormais, tout devait être redessiné. Chaque rivière cherchait un nouveau lit. Les frontières invisibles se déplaçaient au gr

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    La première secousse fut douce. Presque imperceptible. Comme un souffle que l’on sent à peine mais qui traverse tout le corps. Un simple frémissement dans le sol, une respiration trop lente pour être humaine. Pourtant, tous le sentirent, viscéralement, comme une vibration qui ébranlait l’âme avant le corps.Elara leva brusquement les yeux de la carte vivante. Les contours mouvants, les lignes impossibles, les filaments argentés qui s’entrelaçaient au rythme de sa respiration semblaient danser sous ses doigts. Elle savait que quelque chose de profond venait de se réveiller.— Ça a commencé, murmura-t-elle, la voix tremblante mais ferme.Le ciel s’assombrit sans nuages. Le bleu s’effilochait en larges traînées d’encre mouvante. L’air vibrait, chargé d’une énergie que personne ne pouvait contenir. Une aura irisée monta des racines de la terre elle-même, comme si la forêt tout entière respirait d’une même tension, prête à se déchirer. Les arbres penchèrent légèrement, leurs branches invers

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    La lumière du matin perçait à travers les branches inversées de la forêt comme à travers les vitraux d’un temple oublié. Chaque feuille pendait à l’envers, laissant pendre ses nervures vers le ciel, et les bourgeons luminescents pulsaient doucement au rythme de l’aube, respirant avec le monde. L’air avait cette odeur d’écorce humide et de pierre chauffée par un feu invisible. Ici, rien ne ressemblait à la veille. Chaque aube semblait réécrire les contours des arbres, la couleur des mousses, la place des sentiers. Le monde n’était plus un décor figé : il était une partition en perpétuelle composition, une mélodie improvisée dont chaque note venait juste de naître.Elara, agenouillée sur le sol, traçait lentement un cercle avec la pointe de sa dague. Le sable et les fragments de pierre s’écartaient sous sa main assurée. Mais cette fois, ce cercle n’était pas un retranchement. Ce n’était pas un refuge contre l’inconnu. C’était… une invitation. Une ouverture à ce qui viendrait.Elle marqua

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    Ils descendirent du ciel comme des cendres portées par le vent.Mais ce n’étaient plus les mêmes êtres qui avaient quitté la terre.Le fragment avait laissé en eux une empreinte. Invisible, mais vibrante. Une tension nouvelle, insaisissable, qui faisait frissonner l’air autour d’eux comme une corde d’instrument sur le point de rompre. Les oiseaux s’étaient tus. Même le vent semblait hésiter à les toucher, comme si le monde les percevait… les reconnaissait… ou les redoutait.Elara serrait la carte vivante contre sa poitrine. Elle ne révélait encore aucun tracé visible, mais chaque fibre du parchemin pulsait au rythme de ses propres pensées, comme si la frontière entre la matière et l’esprit s’effaçait peu à peu. Elle pouvait sentir le souffle de l’objet, un battement doux et régulier, presque comme celui d’un cœur endormi.Le sol qu’ils retrouvèrent n’était pas tout à fait le même que celui qu’ils avaient quitté.Les arbres autour du point d’atterrissage semblaient avoir changé d’angle

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    Ils atterrirent dans le silence.Pas un silence vide, mais un silence dense, saturé de possibles suspendus, comme si l’air retenait son souffle. Chaque inspiration avait un goût d’orage qui n’éclate pas. L’île céleste, à cet instant, semblait respirer avec eux ou contre eux.Ce n’était pas une île comme celles des cartes ou des légendes. Elle n’avait pas de rivages. Pas de ligne d’horizon. Pas de gravité stable. Le sol était un patchwork mouvant de racines, de pierres, de mousses et de nuages condensés, qui se recomposaient à chaque pas. Des arbres aux troncs torsadés flottaient à la verticale ou penchaient dans des directions impossibles, comme si le vent et la gravité se disputaient leurs racines. Les feuilles, d’un vert argenté, bruissaient sans qu’aucun vent ne souffle. Les pierres vibraient et chantaient, produisant des notes graves et cristallines qui semblaient résonner directement dans les os.Les nuages eux-mêmes s’accrochaient au sol, épais et soyeux, comme des voiles mal p

  • LES FRONTIERES MAUDITES   Chapitre 36 – L’ascension du seuil

    L’aube s’ouvrit comme une plaie dorée dans le ciel, lacérant la nuit de ses griffes lumineuses.Au sommet du promontoire rocheux, les six silhouettes se tenaient dans un silence de pierre, regard levé vers l’impossible : l’île céleste. Suspendue dans le vide comme un souvenir mal rangé dans l’éther, elle oscillait doucement, drapée de brume irisée. On aurait dit un navire perdu, échoué entre deux mondes. De ses falaises pendait une traîne de lumière, une cascade inversée faite d’éclats de fil – d’énergie pure, vivante, palpitante.— Elle bouge… murmura Ilyana. Même dans le ciel. C’est comme si elle hésitait à se laisser atteindre.— Le quatrième fragment est vivant, répondit Elara à voix basse. Il perçoit. Il choisit.Kaelen fronça les sourcils, le regard tendu vers la cascade suspendue.— Comment on y accède ? On ne va pas grimper une chute d’énergie, pas vrai ?— Ce n’est pas un lieu qu’on rejoint par les pieds, dit Ilyana. C’est un passage qu’on tisse. Avec ce qu’on est devenus. Et

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