Haruka avait enlacé Héléna par derrière sans prononcer un mot. Ce n’était pas grand chose, mais elle échappait quelques larmes avec un sourire triste.
Il lui apportait son soutiens. Dans l’ombre, quelqu’un observait. Cette personne n’avait pas été repérée. Elle avait assisté à toute la scène, et avait vu les apparitions du lac, jusqu’à ce qu’elles disparaissent avec les rayons de lune. Cette même personne avait vu Haruka avec Héléna, et s’était éclipsée. Ils ne se parlaient pas, pas encore. Elle finit par relevé la tête contre son torse en soupirant légèrement, un mélange de soulagement et d’espoir avec une pointe tranchante d’impatience. - Il me manque... - Comment l’as-tu appelé ? Demanda-t-il. - Elijah... C’est son anniversaire demain... Il aura dix ans... - Si c’était lui, il est grand pour son âge... Il ne parlait pas de l’homme qu’il avait vu, mais Haruka le connaissait. Seulement, il pensait que cette vision n’était pas complètement réelle, car cet homme était mort depuis longtemps. - Pour ça, on peut dire qu’il tient de son père... Il sera très grand une fois adulte, je pense qu’il sera plus grand que lui... Il sentait dans sa voix qu’elle avait hâte de revoir son fils et de le voir continué de grandir pour devenir un homme. Il espérait être encore là pour vivre ce moment à ses côtés, qu’il puisse la voir avec un sourire franc et non forcé. Il avait réussi à deviné qu’elle souriait en toute circonstances ou presque, elle avait fait de ce sourire un bouclier. Une raison de plus d’être admiratif, lui qui restait dissimuler derrière une expression neutre la plupart du temps. Ils retournent au campement tranquillement et en silence. Il s’installe tranquillement prêt du feu, tandis qu’elle trouve un message dans ses affaires. Elle se tourne pour le lire, sans que Haruka ne le remarque. "Retrouve moi à l’aube au nord de la fôret. Je t’attendrai sur la plaine. Sans armes. Je n’utiliserai pas mes pouvoirs contre toi. Il faut que nous parlions. T." Je jetais le message dans les flammes. Je ne savais pas s’il était prudent d’y aller. De répondre à cette invitation qui pourrait tout aussi bien être un piège vicieux. Je savais qui m’envoyait ce mot, et j’étais perplexe, car ça ne lui ressemblait pas. Qu’avait-il a me dire pour demander une entrevue ? J’étais restée toute la nuit prêt du feu. Je n’étais pas à l’aise. Si j’avais eu ce mot, c’est qu’il était ici, et il savait où je me trouvais. Il serait suicidaire de ne pas tenir compte de cette information. Il était là, quelque part. Il était arriver plus vite que je ne l’aurait pensé. Tandis que Haruka dormait, ma décision prise, je m’en allais dans la forêt, seule, à la rencontre de l’homme que je fuyais depuis tant d’années. Comme prévu, il attendait. Il était de dos, son grand manteau de plumes noires au vent, les manches volaient tandis qu’il avait les mains dans les poches. Il tourna légèrement la tête en entendant la branche se craquer sous mon pied. Je pouvais voir le reflet de ses lunettes refléter le peu de lumière qui venait s’y heurter. Du haut de ses trois mètres dix, il se tourna complètement pour me faire face, le visage fermé, il était imperceptible. Il portait une chemise blanche ouverte au col, ses lunettes cachaient complètement ses yeux, il ne les montrait à personne, il avait promis que je serai là seule femme à les voir, excepté s’il devait devenir père d’une fille un jour. Il portait également un jeans, des chaussures légères. Aucun de nous deux ne parla pendant plusieurs instants. J’étais incapable de dire ce qu’il me voulait à cet instant. Il n’avait pas son sourire légendaire derrière lequel il se cachait en permanence. Il avait une expression sérieuse, grave. Il avait prit une décision, ça, j’en étais sûre. Je n’étais pas confiante, je m’attendais à ce qu’il essaie de m’endormir en me faisant croire à des choses, en essayant de dire ce que je voulais entendre de sa bouche. Son premier geste fut de retirer ses lunettes. J’étais surprise. Cela n’était pas rien, pas un geste anodin. Je voyais ses magnifiques yeux bleus aux contours de rétines grises, qui avaient le don de ressortir la nuit, bien que l’aube ne tarderait pas. Ce geste ne me laissa pas indifférente, même si je ne dis pas un mot. - Je ne pensais pas que tu viendrais, dit-il. - Moi non plus, répondais je plus froidement que je ne l’aurais souhaiter. - Tu es méfiante, je comprends. Je n’ai pas été tendre avec toi. Il fit quelques pas en avant, mais s’arrêta. Il gardait une certaine distance pour ne pas me faire fuir. - Qu’est-ce que tu as à me dire, Tsaïko ? - Que tu n’auras plus à me fuir. J’ai vu la même chose que toi hier soir. Je comprends pourquoi tu as prit la décision de l’éloigner de moi. C’est la meilleure décision que tu pouvais prendre. J’en rate un battement de cœur à ses mots. Il admet indirectement ses erreurs et ne semble même pas empli de rancune. Il poursuit : - Elijah, hein... Un nom don le monde se souviendra. Si tu ne le veux pas, il ne me verra jamais. Je renoncerai. Il a plus besoin de toi que de moi. Je savais à quel point ça lui coûtait de me dire tout ça. Il avait dû se torturer l’esprit pendant longtemps avant d’arriver à cette conclusion. Mais je le laissais continué sa déclaration. - Tu es libre, Héléna. Il l’est aussi. C’est terminé. Je n’ai pas été le meilleur fiancé, ni le meilleur compagnon de vie, je ferai probablement un piètre père... Mais je n’ai jamais cessé de t’aimer, et ça n’arrivera jamais. Aujourd’hui j’ai compris que je dois ouvrir la cage et te laisser t’envoler, même si je suis conscient que je ne te reverrai probablement pas, ou qu'ils voudront que je te tue, dit-il en évoquant le Grand Conseil. Puis, il fait marche arrière et commence à s’éloigner. Il venait sérieusement de me faire ses adieux, il venait de libérer son emprise sur moi, il venait de me libérer d’un poids que je commençais à ne plus pouvoir porter. Les larmes... Elles roulaient sur mes joues. J’étais empli de doutes. Mon esprit était confus, mon cœur s’emballait.HARUKA : Le Sabre Silencieux De son côté, Haruka s’était engouffré dans les hautes terres de l’Est, là où les camps militaires du Conseil préparaient les prochaines générations d’assassins et de soldats. Son plan était simple : Infiltrer. Convaincre. Corrompre de l’intérieur. Il se fit passer pour un ancien Vaillant revenu du néant. Il vendit ses services, entraîna de jeunes recrues... et planta des graines. Chaque parole, chaque geste, chaque démonstration de son honneur éveillait des doutes. Petit à petit, des soldats commencèrent à le suivre. Un régiment entier de Kibai déserta sous sa bannière. Mais Haruka ne s’arrêta pas là. Il traqua des contrebandiers d’armes alliés au Conseil et libéra un ancien maître forgeron de ses chaînes : Gennai, l’un des derniers à pouvoir forger des armes avec les anciennes méthodes sacré
TSAÏKO : Le Fils Maudit Il commença sa conquête dans la zone côtière sud, ancien fief des seigneurs marchands tombés aux mains du Conseil. Sa réputation le précédait, à la fois crainte et attendue. Il n’était plus l’ombre du tyran qu’il avait été, mais un homme qui ne cherchait plus à dominer, simplement à fédérer. Il se présenta seul à Furua, une cité portuaire rongée par la corruption, tenue par des pirates subventionnés par le Conseil, avides de pouvoir et de chair. Tsaïko y retrouva un ancien bras droit : Rava, un colosse impitoyable, devenu seigneur des quais. Leur échange fut tendu, mais sans effusion de sang. Tsaïko tendit une main. Rava y planta un poignard. Et Tsaïko le laissa faire. Pas de riposte. Il resta debout, le regard dans les yeux, le sang coulant à ses pieds. — 《Je ne suis pas là pour me venger. Je suis là pour réparer. 》
Le soleil s’était levé sur un silence de plomb, seulement brisé par le chant doux des oiseaux marins. Les premiers rayons caressaient la falaise sur laquelle le camp était établi. Le vent du matin soulevait doucement les plumes du manteau de Tsaïko, tandis que Haruka remettait en place les lanières de sa nouvelle arme. Tetsu, les cheveux encore ébouriffés, avait pris position assise, les bras croisés sur les genoux, la cigarette à peine allumée pendue à la commissure des lèvres. Le dragon, quant à lui, s’était retiré dans l’ombre d’une caverne plus profonde, laissant aux hommes la responsabilité de ce qui allait suivre. Tsaïko fut le premier à rompre le silence. — On ne gagnera pas cette guerre en fonçant tête baissée. Le Conseil n’est pas qu’un amas d’arrogants en manteaux longs... ce sont des stratèges, des monstres de pouvoir, et ils ont sous leurs ordres les pires Vaillants de cette géné
Elijah s’était levé dans la nuit. Haruka et Héléna n’étaient pas encore revenus. Il se réveillait souvent la nuit, souvent parce qu’il produisait trop de chaleur et que ça lui donnait trop chaud pour rester dans un sommeil profond. Il regarda l’immense dragon, et se demanda si un jour il serait aussi grand et majestueux. Il s’approcha de l’immense bête qui était profondément endormie, et toucha une écaille proche du nasau. Le dragon ouvrit a peine les yeux, il reconnaissait l’odeur de l’enfant et savait qu’il n’y avait aucune menace dans ce geste. Mais un enfant avait eu l’audace de venir le touché, seul, sans protection. Un dragon ne se dompte pas. Un dragon fait ce qu’il veut. Et celui-ci avait décidé d’autorisé le garçon. Il éveillait en lui sa magie, et Elijah vou
Il finit par répondre, toujours calme, mais avec cette gravité douce qui lui était propre : — Une guerre n’a jamais besoin d’éclater pour être gagnée… Et les plus grandes révolutions ont commencé dans le silence des ombres. Il se tourna vers elle, son regard accrochant le siens, avec une intensité nouvelle. Ce n’était pas seulement une déclaration de stratégie. C’était une promesse à venir. — Alors nous allons disparaître… quelques temps. Nous allons semer des graines, rallier les bonnes personnes, récupérer ce que le Conseil pense leur appartenir. Et quand ils réaliseront que la peur ne les protège plus… il sera trop tard pour eux. Puis, d’un ton plus doux, presque complice : — Et toi, tu ne porteras pas ce fardeau comme un soldat. Tu le porteras comme une reine. Moi je serai ton ombre. Tsaïko, ton feu. Tetsu, ta lame invisible. Et Elijah, ton héritage. Tu n’es plus seule, Héléna. Tu ne
Haruka ne répondit pas par des mots. Il n’en avait pas besoin. Son regard, dès qu’elle avait prononcé ces quelques mots, s’était adouci avec une douceur qu’il n’avait réservé qu’à elle seule. Il s’agenouilla silencieusement devant elle, ses bras solides s’enroulant autour de sa taille sans effort, pour la soulever comme on cueille la fleur la plus rare. Précautionneusement. Délicatement. Comme si le moindre mouvement brusque pouvait la briser. Le vent était doux, caressant les visages, tandis qu’il l’éloignait lentement du camp, de la chaleur du feu, des regards curieux ou inquiets. Ils s’enfoncèrent dans les hauteurs, jusqu’à un promontoire surplombant la mer. Là où le ciel s’unissait à l’horizon dans un ballet de teintes pastel. Le chant des oiseaux nocturnes et le roulis des vagues accompagnaient chacun de ses pas. Une fois arrivés,