Ils avaient dormis ensemble cette nuit, l’un contre l’autre, prêt du feu.
Ils n’avaient échangé qu’un délicieux et langoureux baiser, se contentant de rester proches par la suite. Il n’y avait pas eu de débordement. Il était encore trop tôt, bien que leurs envies respectives étaient bien présentes. À l’aube, Héléna fut réveillée par un bruit derrière les arbres. En alerte, elle se leva en silence, sans réveillé l’homme, et se dirigea lentement vers l’origine du bruit. Je ne m’attendais pas à voir apparaître la tête d’un majestueux cerf au dessus des buissons. Il se trouvait à quelques mètres à peine, il m’observait, jugeant si j’étais une menace ou non. Je souris, soulagée de constater qu’il n’y a pas de danger. Jusqu’à ce qu’une flèche vienne se loger dans sa tête, proche de ses bois, et qu’il tomba. La douleur lui avait arraché un cri strident, qui réveilla Haruka en une fraction de secondes. L’homme arriva rapidement et se dirigea vers les ennemis en approche. Il dégaina son épée, et un seul mouvement latéral suffit à les décimés grâce à l’onde de choc qui fendait l’air. Lorsqu’il se retourna, elle était à genoux aux côtés de l’animal agonisant. Elle accompagnait se noble roi de la fôret dans ses derniers instant. Elle avait cassé la flèche et le caressait sur le cou pour l’aider à s’apaiser. Elle le regardait dans les yeux, sans un mot. Il s’approcha derrière en rengainant son épée, respectant le moment. Lorsque le cerf fut parti, il posa la main sur son épaule et l’aida à se relevé en silence. - Nous devons y aller. D’autres viendront. Dit-il calmement. - Il ne sera pas mort pour rien. Elle se mit a le dépecé. Elle fabriqua un sac avec le cuir de l’animal, ou elle plaça un peu de sa viande pour le début du voyage. Il trouvait impressionnante cette capacité qu’elle avait à improvisé du positif en prenant du négatif. Elle se mit à avancer en silence. Elle n’avait même pas été inquiète lors de l’attaque. Elle savait qu’il allait intervenir. Elle lui faisait confiance. - Tu sais où nous devons aller ? Nous n’avons pas discuter de ce que tu voulais faire. Il fit une pause un instant. Il ne voulait pas paraître intrusif, mais ils formaient une équipe maintenant. - Veux-tu retrouver ton fils, ou arrêter son père ? Elle ne répondait pas. Elle réfléchissait, semblant peser le pour et le contre dans sa tête. - Si je retrouve mon fils, il y a un risque qu’il me le prenne. - Donc on l’arrête. Notre objectif est clair, mais il ne sera pas facile. Trouver cet homme en ayant dix autres membres de l’Ordre derrière nous relève du suicide. - Je n’ai pas besoin de le trouver. Il suffit d’attendre un peu à un endroit, de repoussé ceux qui ne nous intéressent pas, il viendra tout seul. Cela fait presque dix ans qu’il me cherche Haruka. Il ne ratera pas une si belle occasion. Il viendra. Elle a l’air confiante à ce sujet. Il le connaissait aussi, enfin, il connaît les côtés prévisibles de cet homme, mais il semblerait qu’elle en sache d’avantage. Il se demandait comment cette femme avait pu être avec cet homme par le passé, au point d’avoir porté son enfant. L’avait-il forcé ? Était-ce voulu ? Après tout, il ne le connaissait qu’en tant que bourreau, il ne savait pas grand chose de sa vie avant d’entrer dans l’Ordre. Elle semblait avoir deviné cette interrogation en le regardant du coin de l’œil, car elle aborda brièvement le sujet. - Oui, c’était une grossesse désirée. Tsaïko était un homme différent, avant. Il n’était pas celui que tout le monde connaît aujourd'hui. Oh il était cruel envers ses ennemis, oui, mais il ne s’en prenait pas aux innocents, pas sans raison valable. Elle ne donna pas plus de détails, mais il était tout de même difficile de l’imaginer autrement qu’aujourd'hui. Il avait toujours été un rival pour Haruka, ils ne pouvaient pas s’entendre, même s’ils avaient une certaine forme de respect l’un envers l’autre. Il ne posa pas de question, et ils continuèrent de marcher toute la journée, jusqu’a naviguer à une autre île non loin, peu fréquentée, et plus tranquille. Ils avaient établi leur camp dans un renfoncement dans la roche. Toujours avec un point d’eau à proximité. La nuit était rapidement tombée, l’air frais commençait à se faire ressentir, et les étoiles offraient une vue magnifique du ciel et du clair de lune. Une fois bien installés, et pendant que Haruka s’occuper du feu et de la viande, Héléna partie marché, ça l’aidait a réfléchir, à s’aérer l’esprit, ou tout simplement à ne pas penser. Elle avait longer la rivière, où le courant était faible, et menait à un lac, au dessus duquel des lucioles flottaient, avec en son centre, un magnifique sakura en fleur. Elle s’assoie au bord de l’eau pour admirer cette vue et pour profiter du calme apaisant. Lorsque les rayons de la lune atteignent l’eau du lac, elle ne savait pas si ses yeux lui jouaient des tours : elle vit une apparition. Un jeune garçon mesurant environ un mètre soixante-dix, blond aux cheveux cours, avec les yeux vert, un magnifique sourire aux lèvres, et un autre homme, beaucoup plus grand, fait son apparition derrière lui. Cet homme mesure environ trois mètres de haut, à une forte carrure, blond également. Il pose sa main sur l’épaule du plus jeune, comme un signe de protection. En revanche, ses yeux ont deux couleurs : l’un est bleu comme du cristal, l’autre est rouge, une balafre de trois traces de griffes le traversant en diagonale. Haruka observe la jeune femme, s’étend discrètement rapproché. Elle n’avait pas une hallucination, car il voyait la même chose, et il voyait des similitudes entre elle et le jeune garçon. Est-il son fils ? C’était très probable.HARUKA : Le Sabre Silencieux De son côté, Haruka s’était engouffré dans les hautes terres de l’Est, là où les camps militaires du Conseil préparaient les prochaines générations d’assassins et de soldats. Son plan était simple : Infiltrer. Convaincre. Corrompre de l’intérieur. Il se fit passer pour un ancien Vaillant revenu du néant. Il vendit ses services, entraîna de jeunes recrues... et planta des graines. Chaque parole, chaque geste, chaque démonstration de son honneur éveillait des doutes. Petit à petit, des soldats commencèrent à le suivre. Un régiment entier de Kibai déserta sous sa bannière. Mais Haruka ne s’arrêta pas là. Il traqua des contrebandiers d’armes alliés au Conseil et libéra un ancien maître forgeron de ses chaînes : Gennai, l’un des derniers à pouvoir forger des armes avec les anciennes méthodes sacré
TSAÏKO : Le Fils Maudit Il commença sa conquête dans la zone côtière sud, ancien fief des seigneurs marchands tombés aux mains du Conseil. Sa réputation le précédait, à la fois crainte et attendue. Il n’était plus l’ombre du tyran qu’il avait été, mais un homme qui ne cherchait plus à dominer, simplement à fédérer. Il se présenta seul à Furua, une cité portuaire rongée par la corruption, tenue par des pirates subventionnés par le Conseil, avides de pouvoir et de chair. Tsaïko y retrouva un ancien bras droit : Rava, un colosse impitoyable, devenu seigneur des quais. Leur échange fut tendu, mais sans effusion de sang. Tsaïko tendit une main. Rava y planta un poignard. Et Tsaïko le laissa faire. Pas de riposte. Il resta debout, le regard dans les yeux, le sang coulant à ses pieds. — 《Je ne suis pas là pour me venger. Je suis là pour réparer. 》
Le soleil s’était levé sur un silence de plomb, seulement brisé par le chant doux des oiseaux marins. Les premiers rayons caressaient la falaise sur laquelle le camp était établi. Le vent du matin soulevait doucement les plumes du manteau de Tsaïko, tandis que Haruka remettait en place les lanières de sa nouvelle arme. Tetsu, les cheveux encore ébouriffés, avait pris position assise, les bras croisés sur les genoux, la cigarette à peine allumée pendue à la commissure des lèvres. Le dragon, quant à lui, s’était retiré dans l’ombre d’une caverne plus profonde, laissant aux hommes la responsabilité de ce qui allait suivre. Tsaïko fut le premier à rompre le silence. — On ne gagnera pas cette guerre en fonçant tête baissée. Le Conseil n’est pas qu’un amas d’arrogants en manteaux longs... ce sont des stratèges, des monstres de pouvoir, et ils ont sous leurs ordres les pires Vaillants de cette géné
Elijah s’était levé dans la nuit. Haruka et Héléna n’étaient pas encore revenus. Il se réveillait souvent la nuit, souvent parce qu’il produisait trop de chaleur et que ça lui donnait trop chaud pour rester dans un sommeil profond. Il regarda l’immense dragon, et se demanda si un jour il serait aussi grand et majestueux. Il s’approcha de l’immense bête qui était profondément endormie, et toucha une écaille proche du nasau. Le dragon ouvrit a peine les yeux, il reconnaissait l’odeur de l’enfant et savait qu’il n’y avait aucune menace dans ce geste. Mais un enfant avait eu l’audace de venir le touché, seul, sans protection. Un dragon ne se dompte pas. Un dragon fait ce qu’il veut. Et celui-ci avait décidé d’autorisé le garçon. Il éveillait en lui sa magie, et Elijah vou
Il finit par répondre, toujours calme, mais avec cette gravité douce qui lui était propre : — Une guerre n’a jamais besoin d’éclater pour être gagnée… Et les plus grandes révolutions ont commencé dans le silence des ombres. Il se tourna vers elle, son regard accrochant le siens, avec une intensité nouvelle. Ce n’était pas seulement une déclaration de stratégie. C’était une promesse à venir. — Alors nous allons disparaître… quelques temps. Nous allons semer des graines, rallier les bonnes personnes, récupérer ce que le Conseil pense leur appartenir. Et quand ils réaliseront que la peur ne les protège plus… il sera trop tard pour eux. Puis, d’un ton plus doux, presque complice : — Et toi, tu ne porteras pas ce fardeau comme un soldat. Tu le porteras comme une reine. Moi je serai ton ombre. Tsaïko, ton feu. Tetsu, ta lame invisible. Et Elijah, ton héritage. Tu n’es plus seule, Héléna. Tu ne
Haruka ne répondit pas par des mots. Il n’en avait pas besoin. Son regard, dès qu’elle avait prononcé ces quelques mots, s’était adouci avec une douceur qu’il n’avait réservé qu’à elle seule. Il s’agenouilla silencieusement devant elle, ses bras solides s’enroulant autour de sa taille sans effort, pour la soulever comme on cueille la fleur la plus rare. Précautionneusement. Délicatement. Comme si le moindre mouvement brusque pouvait la briser. Le vent était doux, caressant les visages, tandis qu’il l’éloignait lentement du camp, de la chaleur du feu, des regards curieux ou inquiets. Ils s’enfoncèrent dans les hauteurs, jusqu’à un promontoire surplombant la mer. Là où le ciel s’unissait à l’horizon dans un ballet de teintes pastel. Le chant des oiseaux nocturnes et le roulis des vagues accompagnaient chacun de ses pas. Une fois arrivés,