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Chapitre 126 - La voix qui tranche
Last Updated:
2025-08-29 22:04:52
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La Marque de l'Alpha Chapitre 127 - Le cercle et la lame
Je les ai fait appeler avant l’aube. Pas d’intermédiaires, pas de rumeurs pour tordre les mots : je voulais leurs visages entiers, la buée de leurs souffles mêlée au mien. La pluie filait sur la clairière et vernissait la terre battue d’un éclat sombre. Faren avait appuyé des lances contre la palissade. Myra, les bras croisés, veillait aux braises couvertes sous des pierres humides. Douze silhouettes se découpèrent au bord du cercle. Hadrik ouvrait la marche, trapu, la barbe grise striant sa mâchoire, une cicatrice blanche sous l’œil gauche. Rulven restait un pas derrière, la nuque raide par habitude plus que par défi. Les autres arrivaient en bloc, épaules de pierre et regards prêts à refuser même ce qui pourrait les sauver.Je m’avançai sans cape. Ma lame dormait à la hanche. La marque, tiède, battait sous la peau. Un souffle de Kaël glissa au creux de mon esprit, ferme, retenu : Je t’entends. Je lui renvoyai une pulsation brève : Reste. Je prends l’angle. Cette chaleur infime m’enr
La Marque de l'Alpha Chapitre 126 - La voix qui tranche
Je l’ai laissé aux mains de Myra, fiévreux et vivant, la jambe immobilisée sous des bandes sombres. Il m’a suivie du regard jusqu’au bord de la tente, et la marque a vibré contre ma peau comme un battement impatient.Reste avec moi, a soufflé sa pensée.Je te porte en moi, ai-je répondu.Le camp bruissait d’outils, de pas, de voix basses. Les guerriers resserraient des lacets, vérifiaient les pointes, comptaient les carreaux. J’ai pris la traversée au pas des chefs : droit, net, visible, sans brusquer les blessés qui dormaient encore contre les parois.Faren m’a rejoint près des claies de séchage.- Deux éclaireurs ennemis au nord, a-t-il dit. L’un a contourné le ruisseau, l’autre a gagné la crête. Nous avons tenu nos arcs baissés.- Bien. Double la ligne sur la crête des Corbeaux. Pas de torches là-haut. Je veux des yeux, pas des flammes.- Reçu.- On évacue les anciens vers la Pierre Fendue. Coureurs espacés, pas de groupe compact. Préviens les hameaux de l’est : fossés humides, arg
La Marque de l'Alpha Chapitre 125 - La piste de cendre
Je la sentais encore trembler d’un reste de toxique, pourtant sa démarche ne flanchait pas. Nous avions quitté la berge sous un rideau de suie, et les pins morts dressaient des doigts noircis contre le ciel. Les torches d’Yssan clignotaient au loin. Nous avons pris la combe où la cendre étouffe les empreintes. Je fixais la route avec cette obstination qui tient en place les corps quand l’âme voudrait se retourner pour mordre.Deux heures jusqu’au relais, soufflai-je par la marque. Si la pluie nous prête sa couverture.Je te suis, répondit Elina. Sa voix intérieure gardait un grain rauque, mais la netteté revenait. Elle avait survécu à son poison; je survivrais au mien si le destin décidait de m’en offrir un.Le vent roulait la poussière grise en nappes. Je choisissais les pierres, les souches, les zones écrasées où la cendre colle moins. Trois silhouettes croisèrent la lisière; nous restâmes immobiles jusqu’à ce que la nuit les digère. Puis nous avons filé entre deux blocs de lave.Le
La Marque de l'Alpha Chapitre 124 - La nuit où je la perds
Je n’ai pas vu son regard céder. Elle l’a fixé, droite, jusqu’au bout, refusant ses offres comme on repousse un couteau trop poli. J’ai senti sa pensée vibrer sous ma peau : Je ne plierai pas. J’ai cru qu’il comprendrait qu’aucune chaîne ne pouvait tenir Elina. Mais Yssan n’était pas venu chercher une réponse. Il était venu préparer une trahison.La nuit a roulé ses tambours d’orage au-dessus des bois. Je me suis tenu à distance de son cercle, les griffes déjà sorties sous la chair. J’ai attendu le signe convenu, un éclat d’esprit qu’elle m’aurait lancé si elle avait pu. Rien n’est venu. Seulement un vide, comme si une main avait tiré un voile sur notre lien. Pas de coupure totale - j’aurais hurlé si la marque avait cessé - mais une brume, lourde, gluante.J’ai compris. Ils l’avaient piégée.Alors j’ai avancé. Pas comme un guerrier qui frappe les tambours, mais comme l’ombre qui ronge une barrière. Je connaissais déjà leurs sentinelles, leurs roches, leurs tours de garde. J’avais comp
La Marque de l'Alpha Chapitre 123 - Le trône de cendre
Je souris pour ne rien céder. Yssan s’avança comme un danseur sûr de sa cadence, beau à sa manière, cruel là où la pupille se rétrécit. Son salut se fit soyeux, le respect calculé au millimètre.- Luna. Ta présence élève ce lieu.- Ma présence l’oblige, corrigeai-je.La salle vibrait d’une chaleur de forge. Au centre, un cercle de fer rougeoyait. Des guerriers au pelage sombre formaient un liseré de nuit. J’avais laissé mon capuchon ; la marque de Kaël palpitait au creux de ma peau. Le regard d’Yssan s’y accrocha, franc une seconde, vorace la suivante.- Cette trace te retient, murmura-t-il. Je pourrais t’en délivrer.- Elle me relie.- Je te donnerai mieux qu’un lien. Une cour. Un monde.Il désigna deux coupes de métal. Je n’y touchai pas. Son sourire s’amplifia, indulgent, comme s’il excusait une enfant prudente.- Tu demandes la paix, dit-il. Je viens proposer l’avenir. Le tien.- Mon avenir ne se négocie pas à coups de promesses.- Non. Il s’arrache. Avec moi.Sa beauté avait ce p
La Marque de l'Alpha Chapitre 122 - La ligne que je franchis
Je lui ai dit que j’irais.Le mot a traversé la pièce et s’est planté dans sa poitrine. Kaël a serré la mâchoire, les yeux clairs, la respiration retenue.- Tu n’iras nulle part seule.- Ils ont exigé mon nom. Je l’emmène où je veux. Je négocierai.- On ne négocie pas avec ceux qui font danser le feu sur leur fourrure.- On négocie quand un souffle peut épargner des berceaux.Le lien a vibré. Je refuse., lança sa pensée, nue. Tu n’iras pas sans moi, Elina.Je dois effacer l’odeur de la meute. J’ai remonté ma cape. S’ils sentent l’escorte, ils déclenchent la chasse. Je leur parlerai à découvert.Il a fait un pas. Sa main a trouvé ma nuque, paume chaude, poids précis.- Je marche à côté de toi, ou le monde se fissure.- Alors marche à l’ombre.Il a fermé les yeux, une seconde. Quand ils se sont rouverts, la tempête était domptée.Myra m’attendait sous ses faisceaux d’herbes. Elle a ouvert un petit pot gris.- Masque d’odeur. Trois gouttes aux poignets, une sous la langue. Tu seras mouss
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