Chapitre 3

Après avoir quitté la chambre principale, j'ai choisi au hasard une chambre d'amis et je m'y suis installée.

Je n'ai même pas pris la peine de déballer les vêtements que j'avais soigneusement pliés. Je les ai simplement laissés dans la valise, puisque j'allais bientôt partir avec.

J'ai pris ma carte d'identité et je suis allée à la mairie pour déposer ma demande de retrait de la meute des Crocs. L'employée m'a dit que ma demande serait approuvée dans trois jours. À ce moment-là, je serais officiellement libérée de la meute et pourrais quitter cet endroit pour de bon.

Trois jours plus tard… n'était-ce pas justement le jour où Henri et Chloé devaient célébrer leur cérémonie d'union ? Jusqu'à aujourd'hui, j'avais toujours cru que cette cérémonie était destinée à moi.

Ma poitrine s'est serrée, et même respirer me faisait mal. À cause de ma blessure au dos, je suis passée à l'hôpital. Pendant que j'y étais, j'ai aussi demandé un examen complet pour les petits dans mon ventre.

Mon dos était couvert d'ecchymoses sombres, mais heureusement, les bébés allaient bien.

Le médecin a regardé le rapport et a hoché la tête, satisfait.

« Les deux bébés sont en parfaite santé. Revenez la semaine prochaine pour un autre contrôle. Vous pourrez voir leurs images échographiques à ce moment-là. »

J'ai doucement caressé mon ventre, et mon expression s'est adoucie.

Au moins, je les avais encore. Même si je quittais cet endroit que j'avais appelé « ma maison » pendant tant d'années, je ne serais pas seule.

Quand je suis rentrée au domaine, le canapé du salon était déjà recouvert de sacs d'achats empilés comme une montagne. Chloé tirait Henri par la main, le visage rayonnant d'excitation alors qu'elle fouillait dans les paquets.

En me voyant entrer, elle a levé un sac à main en cuir avec un sourire satisfait.

« Liane, c'est Henri qui a insisté pour m'acheter tout ça. Tu vois quelque chose qui te plaît ? Je peux t'en donner. »

Henri, mal à l'aise, m'a dit : « Chloé a un événement dans quelques jours, alors elle a besoin de beaucoup de choses. Je l'accompagnerai à ce moment-là. Après tout, elle est enceinte, elle a besoin de quelqu'un pour s'occuper d'elle. »

Son loup a éclaté d'un rire moqueur : « Exactement. La cérémonie va être épuisante. Elle devra même traverser tout le lieu en robe de mariée. Au fait, cette robe, ce n'est pas celle que tu avais faite pour Liane ? Cinq tailleurs, six mois de travail et neuf cent quatre-vingt-dix-neuf cristaux de clair de lune cousus dessus. Elle est absolument splendide ! »

Ma tête s'est vidée, et soudain, je me suis souvenue de ce que j'avais dit un jour à Henri :

« Henri, les étoiles sont si belles la nuit ! Dommage qu'on ne puisse pas les voir le jour. J'aimerais pouvoir toutes les garder. Pour notre cérémonie, ne serait-ce pas merveilleux si on pouvait broder chaque étoile sur ma robe ? »

Mon cœur s'est serré, et les larmes ont coulé sans que je puisse les retenir.

Henri… alors tu te souvenais de ces mots que j'avais laissés échapper. Mais pourquoi offrir à une autre ce qui n'appartenait qu'à moi ?

Trois jours plus tard, à l'aube, cinq voitures noires rutilantes étaient alignées devant l'hôtel. Henri tenait précautionneusement la main de Chloé en l'aidant à monter dans l'une d'elles.

Au coin de la rue, je suis restée immobile, observant en silence sa robe qui scintillait sous la lumière du matin. Le tissu ondulait à chaque pas, captant la lumière comme un flot d'étoiles. C'était à couper le souffle.

Quand le cortège est parti, j'ai saisi ma valise et je suis partie seule.

Dans la voiture, le loup d'Henri grondait encore à son oreille :

« Tu es irrécupérable, Henri. Cacher tout ça à Liane ? Tu n'as pas peur qu'elle le découvre ? J'imagine à peine la colère qu'elle ressentirait si elle savait. »

Henri gardait les yeux fixés sur la route, répondant d'une voix distraite : « Elle ne saura rien. Je le lui cacherai pour toujours. Une fois que j'aurai réglé les choses avec Chloé, j'offrirai à Liane une cérémonie encore plus grandiose, encore plus spectaculaire. »

Rien qu'en pensant à moi, ses traits se sont adoucis et un léger sourire a effleuré ses lèvres.

« En plus, elle m'aime trop. Même si elle se fâche, tant que je me rattrape, elle me pardonnera. »

Mais avant que ce sourire ne disparaisse, son téléphone s'est mis à sonner frénétiquement.

« Alpha Henri, il y a une émeute de loups renégats à l'aéroport ! Ils ont pris le contrôle de tout le secteur ! »

Les sourcils d'Henri se sont froncés brusquement.

« Envoyez les patrouilles pour les maîtriser. J'arrive dès que j'ai fini ici. »

« Mais… », a hésité son second au téléphone, « il y a pire. Quelqu'un a signalé avoir vu Liane à l'aéroport. Et… sur un direct, il y a quelques minutes, on l'a vue allongée dans une mare de sang. Je vous envoie les photos tout de suite… »