Chapitre 2

Je ne savais pas si elle le faisait exprès, mais chaque objet qu'Henri m'offrait, Chloé montrait toujours un grand intérêt. Elle s'accrochait à lui, faisait la moue, le suppliait jusqu'à obtenir ce qu'elle voulait, et je ne me disputais jamais. Tout ce qu'elle désirait, je le lui donnais - y compris Henri lui-même.

Au final, j'ai décidé de ne rien garder. J'ai seulement rangé quelques vêtements de rechange et des affaires essentielles avant de quitter ce qui avait été ma chambre, mais qui était désormais la sienne.

Alors que je passais près de Chloé, elle a soudain tendu la main et a tiré un pendentif en pierre de lune de ma poche.

« Non ! Pas celui-là ! », me suis-je écriée, le visage blême, en me jetant pour le reprendre.

Je pouvais tout lui donner, sauf ça. C'était le seul souvenir que ma mère m'avait laissé, et je le chérissais profondément. D'habitude, je le gardais précieusement dans une petite boîte à bijoux, mais aujourd'hui, dans la précipitation, je l'avais glissé dans ma poche.

Chloé a poussé un petit cri, serrant son ventre comme si elle allait tomber.

« Attention ! »

Henri m'a bousculée sans ménagement et s'est précipité vers elle pour la rattraper.

Je ne m'y attendais pas, et le choc m'a projetée contre le coin tranchant de la coiffeuse.

Henri ne s'en est même pas rendu compte. Ses yeux étaient fixés sur le ventre de Chloé, et il a dit avec une pointe d'inquiétude : « Le médecin a dit que ta grossesse n'était pas stable. Tu dois te reposer. Ne bouge pas autant. »

Ignorant la douleur brûlante dans mon dos, j'ai fixé le pendentif dans la main de Chloé.

D'une voix tremblante, j'ai murmuré : « Mademoiselle Finley, c'est un souvenir de ma mère. S'il vous plaît, rendez-le-moi. »

Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Henri a jeté un regard à l'objet qu'elle tenait. Ses sourcils se sont froncés.

« Si tu aimes les pendentifs, je t'en achèterai un plus beau à la vente aux enchères. Celui-là est trop laid. Rends-le-lui. »

Chloé a fait la moue, hésitant un long moment avant de soupirer : « Bon. »

Elle a tenu le pendentif du bout des doigts et me l'a tendu négligemment.

« Tiens. Je n'en veux plus. »

Mon cœur s'est serré, et j'ai tendu la main avec précaution pour le reprendre. Mais au moment où mes doigts l'ont effleuré, Chloé l'a lâché.

Le pendentif a glissé, a heurté le sol et s'est brisé net en deux morceaux.

Je suis restée figée, l'esprit complètement vide.

Elle a feint la surprise, portant la main à sa bouche.

« Oh non ! Je suis désolée, je n'ai pas vu que tu ne le tenais pas bien. »

Puis, elle a tiré doucement sur la manche d'Henri, des larmes coulant silencieusement sur son visage.

« Qu'est-ce que je dois faire ? Liane doit me détester maintenant. Je te jure, je ne l'ai pas fait exprès… »

Je n'ai rien dit. Je me suis contentée de fixer le pendentif brisé au sol, le regard vide, plein de désespoir.

Henri a pincé les lèvres et s'est penché pour ramasser les morceaux. Peu importe la manière dont il essayait de les assembler, ils ne s'ajustaient pas.

Il a poussé un léger soupir.

« C'était la faute de Chloé. Je trouverai le meilleur joaillier pour qu'il t'en fasse un identique. Tu peux lui pardonner ? »

J'étais sur le point de répondre quand son loup a bâillé, et j'ai entendu sa voix dans ma tête :

« Tu te souviens seulement de ce à quoi ressemblait ce pendentif ? Non ? Alors comment vas-tu en faire un identique ? Menteur ! Haha, tu vas juste en trouver un qui lui ressemble et le lui donner, hein ? De toute façon, pour toi, tous les pendentifs se ressemblent, non ? »

Je suis restée silencieuse, avalant mes larmes.

« Ce n'est rien. Jette-le. Je n'en veux plus. »

Bien sûr que je pouvais le reconnaître. Chaque fissure, chaque marque sur ce pendentif était gravée dans ma mémoire. Mais une fois quelque chose brisé, il ne pouvait jamais redevenir comme avant, peu importe combien on essayait. Même s'il le refaisait à l'identique, il n'aurait plus la même signification - tout comme mes sentiments pour Henri.

Puisqu'on ne pouvait plus revenir en arrière, autant tout laisser aller.