Je fus tellement débordés les journées suivantes que j'eu à peine le temps de penser à Élizabeth. En effet, les cours recommençaient dans deux jours et dire que je n'étais pas prête aurait été un euphémisme. Je n'avais fait aucun des travaux que je devais remettre et je me rendais compte qu'ils n'étaient plus aussi simple après avoir relaxer durant trois mois.
J'étais cloîtrée dans ma chambre depuis notre rendez-vous. Ma mère entretenait minimalement mon jardin pour que je n'ai aucune raison de remettre mes études à plus tard. Même mon père m'avait exempter d'entraînement. De tout façon, mon test final était encore dans quelques mois et j'avais un avance considérable sur les autres.
J'observais ma pile de cahier avec désespoir avant de reprendre ma dissertation explicative sur l'hygiène du moyen-âge. D'ailleurs vous saviez que les gens s'aspergeaient de parfum pour cacher leur mauvais odeur? Beurk, quelle idée...
Je passais une nouvelle fois le reste de la journée dans mes livres. Ma tête était lourde et j'avais l'impression que mon crâne allait exploser. Sans compter cette petite voix dans ma tête qui me rappelait qu'il était tard, que tout le monde dormait et que je pourrais peut-être m'attribuer une pause? Je tournais la tête vers la fenêtre. Je n'avais même pas vu le soleil se coucher et je n'avais pas non plus manger. Moi qui adore m'empiffrer normalement, le repas que ma mère m'avais amener était resté sur ma table de chevet.
Mon ventre émit un grondement sourd et je soupira en me levant maladroitement. J'avais les jambes toutes engourdies à force de rester des heures dans la même position. Puis, je l'avoue, j'avais vraiment faim! Je pris le sauté de légumes froid et le dévorait en quelques minutes. Bon, c'est meilleur chaud mais je ne suis pas très difficile non plus.
J'allais ramener l'assiette à la cuisine quand un mouvement attira mon attention vers le couloir. Le temps que mes yeux s'habituent à la noirceur et je reconnu mon frère qui se frottait paresseusement les yeux.
- Que fais-tu debout aussi tard?
- J'ai fait un cauchemar...
Je posais l'assiette au sol et lui ouvrit les bras. Il s'y jeta sans demander son reste et blottit son visage dans mon cou. Je le serrais aussi fort que je le pouvait en humant son odeur. Il m'avait manquer. Je ne l'avais pas vu depuis plusieurs jours alors que j'avais l'habitude de passer tout mon temps libre avec lui.
- C'était quoi ton cauchemar?
Il ne me répondit pas mais me serra plus fort. Il ne veut pas en parler. Ça lui arrivait parfois de faire des cauchemars si effrayants qu'il ne voulait rien dire. Comme si le raconter allait lui donner vie.
- Je peux rester avec Mimi?
- Mais oui voyons.
Je le serais encore un moment.
-J'ai une idée, toi et moi on va aller dehors et on va regarder les étoiles. Tu aimerais ça?
- Ouiiii!
Hurla t'il en se libérant de mes bras avant de courir vers les escaliers. Je croisais les doigts pour que nos parents n'aient pas été réveillés. Notre petit moment serait terminé bien avant d'avoir commencé.
- Doucement dans les marches John.
Il ne répondit rien mais je l'entendis ralentir. Je souris, le coeur rempli d'amour.
***
Nous étions restées encore un moment serré l'une contre l'autre à échanger une caresse ou encore un baiser jusqu'à cumuler suffisamment de courage pour se lever et poursuivre notre matinée, du moins si nous étions encore le matin. Il n'y avait aucune fenêtre alors impossible pour moi de savoir si la journée n'en était qu'à ses débuts ou si elle était bien avancée.- En te transformant, tu devrais guérir plus rapidement.- Bien franchement, je n'ai pas du tout envie de me promener sur quatre pattes pour le moment. Je préfère avoir un peu mal et garder mes jambes.- Comme tu veux.Elle embrassa la paume de ma main malgré son désaccord qui planait doucement entre nous. Je n'en fis pas un cas, je savais qu'elle n'insisterait pas et qu'elle voulait mon bien mais je n'étais pas encore en paix avec ce qui m'était arrivé alors pas question de changer de forme. Nous nous immobilisâmes devant la cellule de Roan. Le moment était venu et je croisais les doigts pour que tout se passe bien. Enfin..
Je la fixais avec insistance, à mis chemin entre colère et hébétement total pendant qu'elle cherchait encore une fois ses mots?- Il est vivant si on peut dire. Les blessures que tu lui as infligées vont finir par l'achever. Il est enfermé dans une cellule pour le moment et malgré mes tentatives, il n'acceptera de parler qu'à toi.Mais alors qu'était-il arrivé quand elle était partie à sa poursuite? Ce souvenir était le seul qui était clair dans mon esprit; elle s'était élancée à sa suite dans la forêt sous sa forme hybride.- Tu me racontes?Elle s'exécuta et me raconta tout à partir du moment où j'étais tombée. Les loups de Roan s'étaient immédiatement soumis quand il s'était enfui. Son emprise sur eux s'était relâchée grâce à ma victoire et ma mère m'avait fait mener à Ethan pour que je suis soignée.Éli, quant à elle, avait habilement poursuivit l'Alpha de sorte à le mener vers le champs fleuris. Là, Clara qui avait disparu depuis mon invasion avait monté un piège en s'inspirant d
Phœbe dut apporter une deuxième potion durant cette heure interminable. Élizabeth et moi n'avions eu que quelques minutes supplémentaires pour établir un plan complet avant qu'une autre crise ne me submerge. Celle-là était encore plus violente et l'aconit m'avait laissé dans un état horrible. J'étais fatiguée et je pouvais pratiquement sentir les poches violettes qui gonflaient mes yeux. Je n'avais pas réussi à retirer l'hémoglobine qui couvrait mon nez, ma bouche et mon menton, mais n'en avais cure. Je détestais seulement vomir par le nez.- Ma foi, chère Yumi, tu es charmante ! s'exclama Roan en nous voyant avancer vers lui.Nous étions dans la cour du centre d'entraînement, là où j'avais autrefois l'habitude de venir m'exercer au tir à l'arc. Le terrain était vaste et dégagé, parfait pour un combat à mort. Une vingtaine de loups attendaient derrière nous et l'équivalent devant nous, derrière leur Alpha. C'était sans compter les humains qui observaient la scène en sécurité par les f
Moi qui éprouvais déjà des difficultés à gérer mes nouveaux sens de loup, je me retrouvais rapidement avec une migraine carabinée en y ajoutant ce qui venait de m'être offert. La lumière qui filtrait par la canopée me brûlait les yeux, le son de mes propres pas résonnait comme autant de coups de tambour à mes oreilles, le moindre courant d'air faisait frissonner d'horreur ma peau sensible, mais le pire était mon odorat. Tant d'odeurs agressaient mon nez qu'il m'était impossible de faire la moindre distinction entre l'humidité du sol et ma propre transpiration. En temps normal, j'aurais été enchantée de ne pas la sentir étant donné la chaleur qu'il faisait, mais je savais que ce n'était pas normal. Ma température devait atteindre de nouveaux sommets, je marchais dans une forêt humide tout en combattant mes sens, mais aussi mon corps qui était de plus en plus parcouru de spasmes. Pourquoi cela ? Réponse simple, mais ô combien frustrante ! La pleine lune me poussait à la transformation m
Elle tua deux autres loups avant de ralentir la cadence. Le dernier lui avait offert un combat digne de son intérêt en ne mourant pas après un simple coup de crocs. Il s'était débattu et avait même réussi à la blesser, quoique légèrement. La piqûre de ses canines m'avait fait grimacer, mais si elle avait pu, ma louve aurait souri. Elle voulait combattre et tuer, mais plus que tout, elle voulait tester ses limites. Elle était bien plus forte que tous ceux qu'elle avait croisés, c'en était même ridicule. Il lui fallait un adversaire plus puissant, il lui fallait un Alpha, mais peu importe à quel point elle tentait de trouver leurs odeurs, il n'y avait toujours rien. Ils n'avaient pas dû passer par ici. Il fallait retourner au village afin de les tracer.Elle contemplait les environs et je la sentais hésitante. Passer au travers d'une mer de piège ne semblait pas l'emplir de joie, mais la contourner lui ferait perdre du temps. Elle gronda comme si les plantes allaient prendre conscience
Je déambulais dans ces rues que je connaissais si bien en prenant garde de rester à l'ombre des maisons. J'approchais en silence du centre où je sentais maintenant les deux Alphas. Quelques bruits de voix me vinrent aussi aux oreilles, mais ce n'était pas clair. J'arrivais néanmoins à reconnaître celle d'Élizabeth et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je voulais tant la rejoindre et me tenir à ses côtés, mais ils me croyaient tous enfermée et j'espérais pouvoir changer la donne.Je les vis enfin près de la fontaine. Tous deux n'étaient qu'à quelques mètres l'un de l'autre, chacun gardant leur clan derrière eux. Les voir ainsi face à face avait quelque chose d'impressionnant. J'avais beau détester Roan, je ne pouvais nier sa prestance de roi tout comme Élizabeth avait tout d'une reine. La sorcière qui avait maudit le premier Alpha avait vraiment créé des êtres magnifiques.— Annonce le combat que nos meutes n'aient pas à s'entre-tuer.— Je ne suis pas idiot, je n'arriverais pas à t