Heureusement, il n'y avait aucun nuage dans le ciel ce soir là. Les étoiles brillaient de mille feu, nous émerveillant de leur éclat. Aucun de nous n'osait parler, nous ne faisions qu'admirer avec un sourire calme au coin des lèvres. Je lui pointais quelques constellations que je connaissais en lui murmurant les noms. Je les lui dessinait du bout des doigts quand il n'arrivait pas à les distinguer. Il buvait mes paroles et je savourait un de ces moments entre frère et soeur qui allait se faire bien plus rare quand l'école allait recommencer.
PDV Élizabeth
Deux jours avaient passés depuis le baiser que j'avais échangé avec Yumi. Deux jours que je passais tout mon temps à tendre l'oreille dans l'espoir de l'entendre murmurer mon nom. J'avais beau tenter par tout les moyens de la laisser un peu de côté dans mon esprit, rien n'y faisait. Même nos jeux de loups n'arrivaient plus à me divertir quoi que je n'y ai jamais porter un très grand intérêt. J'ai toujours été du genre à regarder les autres s'amuser au lieu de me mêler à eux.
J'attrapait au dernier instant le poing de mon adversaire avant de lui faire une clé de bras qui lui fit mordre la poussière. Il resta étendu sur le ventre sans bouger me laissant une pleine vue sur son dos musclé. Je le poussais du pied pour le tourner sur le dos et croisais les bras, satisfaite. Il me fit son sourire le plus charmeur avant de tousser une gerbe de sang. Je ne pu retenir mon propre fou rire en le voyant si amoché.
Il se releva en passant un main dans ses cheveux bruns bouclés en observait sa silhouette étampée dans le sol sablonneux. Oups... Il soupira avant de me donner une bourrade amicale sur l'épaule que je lui rendit sans me départir de mon sourire.
- Tu n'as même pas fait de réel effort cette fois, Josh.
- Biensur que si voyons! Je t'ai presque eu!
- Tu ne m'as même pas toucher.
- Ça ma chère, ce n'est qu'un détail. Tout est dans la visualisation, jeune louve.
Je le fixais avec insistance, n'appréciant guère ce surnom même de sa part. Il finit par se trémousser d'un pied à l'autre en grimaçant.
- Ouais... désolé. Je veux juste te divertir un peu. Dernièrement, tu es distante avec tout le monde.
- Ça m'arrive d'avoir besoin d'espace quand même.
- Ce n'est pas ça... tu as la tête dans les nuages... sans vouloir t'offenser!
Je haussais les épaules, ne sachant pas quoi répondre. On ne peut rien cacher de tout cela à un oméga et celui-ci était, malheureusement, mon ami le plus proche. Ces loups n'écoutaient rien, faisaient toujours à leur tête mais étaient très sensibles aux émotions des membres de leur meute. Ils avaient un don naturel pour calmer les dominants et agir comme médiateur.
- Tu penses encore à cette humaine n'est-ce pas?
J'hochais la tête et il comprit que je ne souhaitais pas en parler d'avantage. Je n'étais pas du genre à m'étendre sur mes sentiments, préférant les garder pour moi. Il n'y avait qu'avec Yumi que je perdais mes moyens. Je trouvais cela à la fois frustrant et libérateur. Avec elle je n'avais pas à rester distante et à sembler être toujours en pleine possession de mes moyens. Je me sentais détendue quand elle était à proximité.
Je passais les jours suivants dans un état second. La vie continuait autour de moi mais je n'avais plus l'impression d'en faire partie. Je mangeais peu, je ne dormais pas et je n'avais aucune motivation pour quoi que ce soit. Dire que je m'inquiétais aurait été un euphémisme, je paniquais intérieurement. Que je ne puisse en parler avec personne n'arrangeait pas les choses. Ma famille s'en faisait pour moi mais quand ils me demandaient ce qui m'arrivait, je me contentais de hausser les épaules avant de retourner dans ma chambre.
Je tenais ma promesse et restais loin de la forêt, je n'allais même plus dans la cours arrière et je refusais même que John y mette les pieds. La terreur dans les yeux d'Élizabeth avait aussi prit place dans mon coeur. Si une personne tel qu'elle avait peur de quelque chose à ce point, alors je me devais d'être prudente. Une partie de moi espérait... non s'accrochait à cette promesse. Pourquoi? Parce que si je tenais la mienne alors il y avait peut-être plus de chance qu'elle tienne la sienne et qu'elle me revienne.
J'entourais mes jambes de mes bras comme pour me réconforter. Assise dans mon lit, je regardais par la fenêtre. D'ici je pouvais voir mon jardin que ma mère entretenais pour moi vu mon refus de m'en approcher. Je lui en était reconnaissante en un sens. Elle n'insistait pas pour connaître la raison de mon état et se contentait de faire mes corvées habituelle. Mon père m'en voulait de ne pas me forcer lors des entraînements. Je n'arrivais plus à toucher de cible, la concentration me manquait mais je n'y pouvais rien... le coeur n'y était pas.
Je n'avais qu'une envie, c'était qu'elle me serre dans ses bras et efface mes inquiétudes de son doux sourire. Elle me manquait alors que je la connaissais si peu. Je touchais mes lèvres du bout du doigts, me remémorant la chaleur de son souffle, la douceur de ses baisers et l'impression de sécurité que m'apportaient son contact. Et si elle ne revenait jamais? Non... elle va revenir, elle me l'a promis.
J'essuyais une nouvelle larme du revers de la main, presque surprise d'en avoir encore. Une partie de moi était frustrée d'être aussi faible. M'attacher si rapidement à une inconnue, un loup-garou qui plus est... ce n'était pas comme si j'arrivais à imaginer une fin heureuse à tout ça.
Quelqu'un ouvrit doucement ma porte, me faisant lever les yeux pour tomber sur mon petit frère. Comme toujours ses cheveux partaient dans tous les sens, je lui fit signe d'approcher. Sans un mot, il grimpa dans mon lit le dos contre mes jambes repliées. Je tentais de mettre un peu d'ordre dans sa tignasse mais fini par abandonner et me contentais de lui caresser les cheveux affectueusement.
- Pourquoi Mimi veux plus aller jouer dehors?
- C'est compliqué mon chéri...
- Pourquoi?
- Parce que...
- Parce que quoi?
Je gloussais devant son insistance. Il avait commencer à demander pourquoi à tout ce qu'on lui disais ces derniers jours. Mes parents n'en pouvaient plus mais moi, j'aimait bien qu'il pose des questions. Il montrait un intérêt et je pouvais lui expliquer plein de nouvelles choses. Cependant, cette fois-ci faisait exception. Je ne pouvait pas le lui expliquer les raisons de ma réclusion sans lui faire peur et je m'en voulais de le lui cacher.
- On ne peut pas y aller pour le moment. Tu dois me faire confiance...
Il croisa mon regard, le visage sérieux. Je savais ce qu'il faisait, il cherchait à savoir s'il devait vraiment me faire confiance. J'ai toujours ignorer comme il faisait cela mais parfois quand je ne voulait pas lui avouer quelque chose, il se contentait de me regarder dans les yeux. Par la suite, il décidait s'il devait laisser tomber ou non.
Il hocha la tête, l'air triste. Je le serrais plus fort contre moi mais j'avais le sentiment que c'était plus pour me consoler moi-même.
- Pourquoi tu pleures Mimi?
Nous étions restées encore un moment serré l'une contre l'autre à échanger une caresse ou encore un baiser jusqu'à cumuler suffisamment de courage pour se lever et poursuivre notre matinée, du moins si nous étions encore le matin. Il n'y avait aucune fenêtre alors impossible pour moi de savoir si la journée n'en était qu'à ses débuts ou si elle était bien avancée.- En te transformant, tu devrais guérir plus rapidement.- Bien franchement, je n'ai pas du tout envie de me promener sur quatre pattes pour le moment. Je préfère avoir un peu mal et garder mes jambes.- Comme tu veux.Elle embrassa la paume de ma main malgré son désaccord qui planait doucement entre nous. Je n'en fis pas un cas, je savais qu'elle n'insisterait pas et qu'elle voulait mon bien mais je n'étais pas encore en paix avec ce qui m'était arrivé alors pas question de changer de forme. Nous nous immobilisâmes devant la cellule de Roan. Le moment était venu et je croisais les doigts pour que tout se passe bien. Enfin..
Je la fixais avec insistance, à mis chemin entre colère et hébétement total pendant qu'elle cherchait encore une fois ses mots?- Il est vivant si on peut dire. Les blessures que tu lui as infligées vont finir par l'achever. Il est enfermé dans une cellule pour le moment et malgré mes tentatives, il n'acceptera de parler qu'à toi.Mais alors qu'était-il arrivé quand elle était partie à sa poursuite? Ce souvenir était le seul qui était clair dans mon esprit; elle s'était élancée à sa suite dans la forêt sous sa forme hybride.- Tu me racontes?Elle s'exécuta et me raconta tout à partir du moment où j'étais tombée. Les loups de Roan s'étaient immédiatement soumis quand il s'était enfui. Son emprise sur eux s'était relâchée grâce à ma victoire et ma mère m'avait fait mener à Ethan pour que je suis soignée.Éli, quant à elle, avait habilement poursuivit l'Alpha de sorte à le mener vers le champs fleuris. Là, Clara qui avait disparu depuis mon invasion avait monté un piège en s'inspirant d
Phœbe dut apporter une deuxième potion durant cette heure interminable. Élizabeth et moi n'avions eu que quelques minutes supplémentaires pour établir un plan complet avant qu'une autre crise ne me submerge. Celle-là était encore plus violente et l'aconit m'avait laissé dans un état horrible. J'étais fatiguée et je pouvais pratiquement sentir les poches violettes qui gonflaient mes yeux. Je n'avais pas réussi à retirer l'hémoglobine qui couvrait mon nez, ma bouche et mon menton, mais n'en avais cure. Je détestais seulement vomir par le nez.- Ma foi, chère Yumi, tu es charmante ! s'exclama Roan en nous voyant avancer vers lui.Nous étions dans la cour du centre d'entraînement, là où j'avais autrefois l'habitude de venir m'exercer au tir à l'arc. Le terrain était vaste et dégagé, parfait pour un combat à mort. Une vingtaine de loups attendaient derrière nous et l'équivalent devant nous, derrière leur Alpha. C'était sans compter les humains qui observaient la scène en sécurité par les f
Moi qui éprouvais déjà des difficultés à gérer mes nouveaux sens de loup, je me retrouvais rapidement avec une migraine carabinée en y ajoutant ce qui venait de m'être offert. La lumière qui filtrait par la canopée me brûlait les yeux, le son de mes propres pas résonnait comme autant de coups de tambour à mes oreilles, le moindre courant d'air faisait frissonner d'horreur ma peau sensible, mais le pire était mon odorat. Tant d'odeurs agressaient mon nez qu'il m'était impossible de faire la moindre distinction entre l'humidité du sol et ma propre transpiration. En temps normal, j'aurais été enchantée de ne pas la sentir étant donné la chaleur qu'il faisait, mais je savais que ce n'était pas normal. Ma température devait atteindre de nouveaux sommets, je marchais dans une forêt humide tout en combattant mes sens, mais aussi mon corps qui était de plus en plus parcouru de spasmes. Pourquoi cela ? Réponse simple, mais ô combien frustrante ! La pleine lune me poussait à la transformation m
Elle tua deux autres loups avant de ralentir la cadence. Le dernier lui avait offert un combat digne de son intérêt en ne mourant pas après un simple coup de crocs. Il s'était débattu et avait même réussi à la blesser, quoique légèrement. La piqûre de ses canines m'avait fait grimacer, mais si elle avait pu, ma louve aurait souri. Elle voulait combattre et tuer, mais plus que tout, elle voulait tester ses limites. Elle était bien plus forte que tous ceux qu'elle avait croisés, c'en était même ridicule. Il lui fallait un adversaire plus puissant, il lui fallait un Alpha, mais peu importe à quel point elle tentait de trouver leurs odeurs, il n'y avait toujours rien. Ils n'avaient pas dû passer par ici. Il fallait retourner au village afin de les tracer.Elle contemplait les environs et je la sentais hésitante. Passer au travers d'une mer de piège ne semblait pas l'emplir de joie, mais la contourner lui ferait perdre du temps. Elle gronda comme si les plantes allaient prendre conscience
Je déambulais dans ces rues que je connaissais si bien en prenant garde de rester à l'ombre des maisons. J'approchais en silence du centre où je sentais maintenant les deux Alphas. Quelques bruits de voix me vinrent aussi aux oreilles, mais ce n'était pas clair. J'arrivais néanmoins à reconnaître celle d'Élizabeth et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je voulais tant la rejoindre et me tenir à ses côtés, mais ils me croyaient tous enfermée et j'espérais pouvoir changer la donne.Je les vis enfin près de la fontaine. Tous deux n'étaient qu'à quelques mètres l'un de l'autre, chacun gardant leur clan derrière eux. Les voir ainsi face à face avait quelque chose d'impressionnant. J'avais beau détester Roan, je ne pouvais nier sa prestance de roi tout comme Élizabeth avait tout d'une reine. La sorcière qui avait maudit le premier Alpha avait vraiment créé des êtres magnifiques.— Annonce le combat que nos meutes n'aient pas à s'entre-tuer.— Je ne suis pas idiot, je n'arriverais pas à t