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Larmes sur les fleurs, l'amour ne revient plus
Larmes sur les fleurs, l'amour ne revient plus
Author: Lily

Chapitre 1

Author: Lily
Je restais debout devant la porte et j'ai parfaitement entendu la conversation entre Jean et Pierre Chêne.

Le plateau de fruits dans mes mains tremblait légèrement, tout comme mon corps.

« Tu n'as aucun regret ? »

En entendant la question de Pierre, une lueur d'espoir a paradoxalement surgi en moi.

« Tout était pour Sophie. Je ne regrette rien. »

Pierre a eu un geste d'impuissance et a tenté de le raisonner : « Même si tu as aidé Sophie à s'implanter chez les Hannon, elle a quand même choisi Lucas ! Vas-tu vraiment blesser celle qui t'aime pour une personne qui ne t'aime pas ? »

Jean, le visage impassible, a regardé Pierre avec sérieux : « Peu importe qui Sophie choisit, c'est sa liberté. Je souhaite simplement l'aider. Quant à Chloé, elle m'aime tant, si je ne l'épousais pas, ce serait bien plus blessant pour elle. Tant qu'elle ne découvre pas la vérité, elle ne souffrira pas. Je la protège ainsi. »

Pierre n'a rien trouvé à répondre à ces mots.

Et moi, je n'ai pu m'empêcher de sourire amèrement.

Je me suis moquée de mon aveuglement, de ma stupidité, de ces trois années passées.

Durant ces trois ans, j'avais considéré Jean comme mon bienfaiteur, mon salut.

Simplement parce qu'il m'avait aidée quand toute la ville M se moquait de moi.

Il avait non seulement remboursé mes dettes, mais aussi enterré mon père.

Grâce à lui, j'avais trouvé un nouveau refuge.

C'était aussi en raison de lui que je n'avais pas nourri de rancœur après avoir été abandonnée par Lucas.

Mais maintenant, sa conversation avec Pierre me révélait que tout était un mensonge.

J'avais même envisagé d'épouser Jean qui avait détruit ma famille.

Des pas ont retenti dans la pièce.

Sans réfléchir, je me suis enfuie dans ma chambre.

Après le départ de Pierre, Jean est revenu dans la chambre et a pris mes mains.

« Tes mains sont si froides. Tu es malade ? »

Il a posé sa main sur mon front pour prendre ma température. « Pas de fièvre. Chloé, tu ne te sens pas bien ? »

En voyant son visage si inquiet, je n'ai ressenti que de l'horreur.

Il ne m'aimait pas, et pourtant il faisait semblant de m'aimer.

J'ai secoué doucement la tête, libérant ma main, et ai souri légèrement : « La fenêtre était ouverte. C'est probablement à cause du vent. »

Jean s'est alors dirigé vers la fenêtre et, tout en la fermant, il a dit : « Tu es fragile, ne reste pas trop au vent. Si tu tombes malade, j'en souffrirai. »

Auparavant, de telles paroles m'auraient fait sourire de bonheur, et je me serais blottie contre lui.

Mais maintenant, je suis restée silencieuse.

Remarquant ma tristesse, il s'est accroupi pour croiser mon regard : « Demain, c'est notre mariage, Chloé. Tu n'es pas heureuse de m'épouser ? »

Après avoir entendu sa conversation avec Pierre, j'étais un peu perplexe, ne sachant quoi faire.

Ses mots m'ont rappelé une chose : je ne devais pas l'épouser.

Je devais partir.

De peur qu'il ne détecte mon changement, je me suis empressée de le rassurer : « L'anxiété prénuptiale, peut-être ? Ne t'inquiète pas, ça va aller. »

Jean a souri : « Chloé, pas d'anxiété. Je serai toujours à tes côtés. »

Il avait dit la même chose il y a trois ans, et pendant ces trois années, il l'avait fait.

Mais je croyais que c'était par amour. En réalité, c'était pour expier sa faute et pour me contrôler.

« Chloé, allons préparer la chambre nuptiale dans notre nouvelle maison. »

Ses mots ont interrompu mes pensées. Je n'ai pu que acquiescer.

La nouvelle maison, située à la ville W, était une villa très luxueuse.

Dès le premier regard, je l'avais adorée.

Jean m'avait dit qu'il l'avait choisie selon mes goûts.

Mais contrairement à ma joie précédente, en y entrant à nouveau, je me suis sentie glacée.

L'homme devant moi était mon ennemi, l'auteur de mon malheur. Comment cette maison pourrait-elle encore me sembler chaleureuse ?

Alors que je tentais de maîtriser mes émotions, le téléphone de Jean a sonné.

C'était la sonnerie spéciale de Sophie.

Je m'étais déjà fâchée à cause de cette sonnerie, mais Jean m'avait expliqué que Sophie était sa partenaire commerciale.

Son regard était si sincère que j'avais dû le croire.

Et je n'avais plus exprimé mon mécontentement, de peur qu'il ne me trouve capricieuse.

Mais maintenant, cette sonnerie me semblait être une sonnerie salvatrice.

Jean m'a jeté un regard d'un air gêné, a répondu et s'est éloigné.

Peu après, il est revenu, l'air pressé.

« Chloé, un problème à la société. Je dois y aller. Commence sans moi, on finira ensemble à mon retour. »

Sans attendre ma réponse, il est parti vers la porte.

En voyant son dos s'éloigner sans un regard en arrière, j'ai soupiré de soulagement, mais aussi de chagrin.

J'avais été naïve, et j'avais ignoré les choses volontairement.

Jean obéissait toujours aux appels de Sophie, quoi qu'il soit en train de faire.

Une fois, même alors que nous étions en train de faire l'amour, il avait répondu au téléphone.

Dès qu'il avait entendu les pleurs de Sophie, il s'était habillé et était parti.

Du début à la fin, pas un regard pour moi, pas une explication.
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