Blade courait à travers une plaine éclairée par une immense clair de lune et des myriades d'étoiles...
La lune était pleine, éclairant le désert nocturne d'une lumière argentée. Les étoiles brillaient comme des diamants dans le ciel noir, et le vent chaud soufflait doucement sur les dunes de sable. C'était un paysage à la fois beau et impitoyable, où seuls les plus forts survivaient. Et c'est là qu'il la vit. Il ralentit et stoppa net. Dans ce décor grandiose, deux loups se faisaient face. Blade, un mâle imposant avec une fourrure noire et des yeux jaunes perçants, se tenait debout sur une dune, son regard fixé sur la louve qui lui faisait face. Face à lui, une femelle élancée avec une fourrure grise et des yeux jaunes étincelants, montrait les dents, prête à défendre son territoire. Elle était grande pour une femelle. Et transpirait une puissance énorme. La rencontre avait été désagréable pour elle, il le sentait. Blade avait surgi de nulle part, son odeur masculine et puissante avait alerté la louve qui avait immédiatement pris une posture défensive. Blade, lui, avait été attiré par l'odeur de la Lycane, une odeur complexe qui mêlait la colère et la détermination. Et autres chose difficile à identifier. "Qui es-tu ?", s'enquit la louve furieuse. "Je suis Blade. Quel est ton nom ?" Les deux loups se regardaient en silence, leurs yeux verrouillés dans un duel silencieux. Elle montrait les dents, ses oreilles aplaties contre son crâne, tandis que Blade se tenait droit, son regard dominant. "Qu'est-ce que tu fiches ici ? Qu'est-ce que tu veux ?" grogna-t-elle sans répondre à sa question, sa voix basse et menaçante. Une voix pleine de pouvoir. "Je veux savoir ce qui te rend si méfiante. et d'où viennent ces chaînes ?" répondit Blade, sa voix calme et autoritaire. Une grosse chaîne était nouée à chaque patte arrière de la louve. C'était des chaînes mentales, certes, mais qui ceinturaient certainement les actions de la louve. Elle ricana, un son rauque et sarcastique. "Tu me questionnes sur mon territoire ? " Blade fit un pas en avant, son regard étincelant de colère. "Je ne vois aucun signe de propriété ici." "Je n'ai pas besoin de signes pour marquer mon territoire. " siffla-t-elle. Il sourit d'un air taquin. "Tu sais que je suis le dominant ici." Elle montra les dents, son corps tendu et prêt à attaquer. " Ça se discute. Je ne suis pas impressionnée, en tout cas" dit-elle, sa voix chargée de défiance. "Je n'ai pas peur de toi." Blade s'approcha encore, son regard fixé sur la louve. Curieusement , il se sentait attiré comme un aimant par cette femelle. "Tu es peut-être très puissante " dit-il, sa voix basse et menaçante. "Mais je peux te faire très mal si je veux." La Lycane grogna, son corps tremblant paradoxalement et de colère et d'excitation. Elle avait été témoin de la violence masculine pendant le coup d'état, à travers les yeux de Khary, et elle ne voulait pas vivre cela. Elle ne voulait pas non plus montrer une quelconque vulnérabilité à cet étranger. "Essaie, pour voir" dit-elle, sa voix ferme. "Tu constateras que je peux me défendre." Blade ricana, un son moqueur. "Vraiment ? Je ne suis pas sûr de cela." Elle sentit une vague de colère monter en elle. Comment osait-il la juger ainsi ? Elle était forte, puissante, elle le ressentait dans sa chair, dans ses os et ses muscles. Et sa petite Khary a survécu à ces moments difficiles de ces derniers jours, et elle va la protéger contre les maltraitances et les dangers provenant de quiconque essaiera de nuire à sa petite princesse. " Ta colère est justifiée. Mais je ne suis pas ton ennemi. Tu as besoin d'amis... "Je n'ai pas besoin de ta protection," dit-elle, sa voix froide et hautaine. "Je peux prendre soin de moi-même et de la petite !" Blade fit un pas de plus en avant, son regard étincelant de colère. "Je ne t'offre pas ma protection," dit-il. "Je te demande du respect. Je ne suis pas ton ennemi. C'est mon humain, Raïhm qui a sauvé la petite princesse Lycane, et tu dois lui montrer du respect. Et me montrer du respect à moi aussi !" Elle grogna, son corps tendu de colère. "Pourquoi ferais-je cela ?," cracha-elle. "Tu n'es personne pour moi !" Blade se raidit sous cette attaque verbale, qui le blessait plus qu'il ne s'y attendait. Il approcha encore, son regard froid et calculateur. "Pas encore, mais ça viendra" dit-il. "Si tu ne peux pas me montrer du respect, alors je n'ai rien à faire ici. Je m'en vais." La puissante louve sentit un pincement de surprise. Elle avait espéré qu'il la laisserait tranquille, mais une partie d'elle était déçue qu'il parte. Elle le regarda s'éloigner, son cœur battant étrangement dans sa poitrine. Depuis son entrée dans le subconscient de la petite, il y avait régné une petite ambiance empreinte d'excitation. Un Lycan puissant, avec le pouvoir d'infiltrer le subconscient d'autres loups.... qui savait ce dont il est capable, ce qu'il pouvait faire de plus ? Et fait intéressant, il avait menacé de la blesser, de lui faire très mal... mais il ne l'a pas menacé de la tuer. L'excitation monta d'un cran. Tous ces menus détails ne pouvaient suggérer qu'une chose. " Lycan !" Blade la regarda, devinant déjà un peu ce qu'elle voulait lui dire. " N'entre plus sans ma permission ! Et abstiens-toi de dire quoi que ce soit de compliqué à ton humain ! Dis-lui de rester loin de ma petite ! " " Ne me donne pas d'ordre, Lycane ! ", grimaça le loup, les crocs serrés. " Ils ne sont pas prêts !" insista la louve. Blade réfléchit en silence un instant. Elle voyait bien le conflit qu'il y avait dans son esprit. " Pour combien de temps ?" " Pas avant qu'elle soit adulte !" Un petit air d'excitation flotta soudain dans les airs. Blade savait, avait senti avant même d'être ici, ce que cette Lycane entêtée représentait pour lui, et vice versa. Mais tout ceci était trop tôt, ni elle ni la petite humaine n'étaient encore matures. " Très bien ! " Mais alors qu'il allait disparaître dans le néant, il se retourna vers elle. "Si tu veux être libre et heureuse, tu ferais mieux de changer d'attitude," dit-il. "Les temps qui arrivent s'annoncent critiques. Je ne serai pas toujours là pour te raisonner." Elle sentit une vague de colère et de peur monter en elle. Elle ne voulait pas l'admettre mais elle savait qu'il avait raison. Elle le regarda fixement, son regard étincelant de défiance. "Je suis au courant," articula-t-elle, sa voix ferme mais calme. Blade apprécia son honnêteté. Et son intelligence. Il lui sourit, puis haussa les épaules et disparut dans la nuit, laissant la Lycane seule sous les étoiles. Elle resta debout un moment, le museau soulevé vers la lune, éprouvant déjà un sentiment de manque. " Je l'ai accueilli avec beaucoup de colère", se morigéna la louve enchaînée.Or Kael, le loup Ceta qui avait dirigé la commission diplomatique envoyée pour tâter le pouls de la meute de Zanzibar, se leva et dit au Bêta qu'il avait une question. Tindiko lui donna volontiers la parole, son regard se posant sur Kael avec intérêt. "Merci, Bêta," dit Kael, sa voix claire et respectueuse. "Je me demande si les raisons du départ du prince Raïhm sont liées ou non au drame survenu dans certaines meutes, notamment les coups d'État et assassinats de Rois Lycans ?" Les sourcils du Bêta se froncent légèrement, et il regarde Kael avec un air légèrement désapprobateur. "Explique-toi," dit-il, sa voix ferme mais polie. Kael hésite un instant avant de poursuivre. "Il y a une rumeur qui circule, Bêta. Selon cette rumeur, notre Alpha serait complice avec le Bêta Indé, et le prince Raïhm désapprouverait la complicité de son père dans le coup d'état de Zanzibar." Les grognements féroces commencèrent à se faire entendre fort dans la salle. Deux loups guerriers Cetas s'app
Tindiko se leva avec une grimace de son siège de velours bleu, et se tint devant les autres loups.Le vieux Bêta commence à parler, sa voix grave et autoritaire résonnant dans la salle du conseil. Il regarde les loups guerriers présents, ses yeux balayant la pièce avec une intensité qui commande l'attention."Mes amis, je suis content de vous voir tous rassemblés ici aujourd'hui," commence-t-il. "Je sais que nous avons tous été occupés par nos tâches et nos responsabilités, mais je suis heureux de voir que nous pouvons nous réunir pour discuter des questions importantes qui concernent notre meute."Il marque une pause, son regard se posant sur les Cetas et les Deltas présents dans la salle. "Si je vous ai rassemblés aujourd'hui, c'est pour parler d'une question qui me préoccupe beaucoup. Vous savez tous que notre prince héritier, Raïhm, futur Alpha de la meute de Wade, a quitté la meute il y a presque deux ans."Les loups guerriers hochent la tête, certains d'entre eux échangeant des
Sur l'île de Kilwa, dans la meute de Wade, les Deltas et les Cetas étaient réunis dans la salle du conseil en forme d'amphithéâtre miniature avec le Bêta de la meute de Wade, Tindiko, un loup d'âge mûr. La salle du conseil était située au coeur même du palais de l'Alpha de la meute de Wade, un édifice majestueux qui reflétait la richesse et la puissance de la meute. Ce n'est pas pour rien que la meute de Wade est la plus riche des six grandes îles des Lycans. Les raisons de cette richesse sont multiples et variées. Tout d'abord, la floriculture est une activité très lucrative sur l'île de Kilwa, où se trouve la meute de Wade. Le climat humide et changeant, avec des pluies diluviennes et des périodes de franc soleil, est idéal pour la culture des fleurs. Les roses, en particulier, sont très prisées et sont cultivées en grande quantité sur l'île. Les activités minières étaient également une source importante de richesse pour la meute de Wade. L'île de Kilwa est riche en rubis et e
Indé marche dans les couloirs, désabusé. Il pensait que le pouvoir serait un vie de plaisirs, de richesses accumulées grâce au travail de la meute qu'il exploiterait, il pensait que les loups subordonnés et les loups civils seraient à son service, comme les loups renégats... Mais non. La réalité était tout autre. Indé secouait la tête, dégoûté. Il avait cru que le pouvoir serait une chose facile, une chose qui lui donnerait tout ce qu'il voulait sans qu'il ait à faire beaucoup d'efforts. Mais maintenant, il réalisait que c'était une chose difficile, une chose qui exigeait des sacrifices et des compromis. Indé soupira, las. Il se sentait comme un homme qui avait atteint le sommet d'une montagne, pour découvrir que la vue était désolante. Il avait cru que le pouvoir serait une chose qui le rendrait heureux, mais maintenant, il réalisait que c'était une chose qui le rendait seulement plus seul, plus isolé. Il marcha dans les couloirs, les yeux baissés. Il pensait aux petits foyers
Ce fut une entrée remarquée dans le palais. Elle entra comme un ouragan, hurlant en demandant où est son père, de façon répétitive... Elle s'était approché d'un loup oméga et avait répété la question... mais il tarda à répondre, pour raison certaine de surprise et de fatigue... Elle gifla le serviteur oméga à toute volée. Puis elle fonça dans les couloirs, ses compagnons de route attendant dans la salle du trône méconnaissable. Elle entra en coup de vent dans les chambres intérieures de son père... et ce qu'elle découvrit la sidéra. Il ne ressemblait plus à un loup de haut rang. Il avait perdu toute dignité et toute prestance. Ses vêtements étaient en haillons, déchirés et sales. Son pantalon était déchiré aux genoux, sa chemise était tachée de sueur et de crasse. Sa veste de cuir, qui avait été autrefois un symbole de son statut et de son pouvoir, était maintenant usée et déformée, avec des trous et des déchirures un peu partout. Une loque. Ses cheveux étaient plus long
C'est dans cette atmosphère d'incertitude... que les loups renégats qui étaient à son service prirent le contrôle du palais. Ils se rendirent compte de l'affaiblissement d'Indé, de ses doutes. Paralysé par la panique due aux nouvelles sur l'éveil de la princesse Lycane, réel Alpha de Zanzibar. Ils se mirent à torturer les serviteurs et servantes omégas, à piller les objets luxueux de chaque pièce. Fini le silence et l'accalmie. Les cris et les pleurs des victimes résonnaient désormais dans les couloirs, tandis que les loups renégats riaient et se réjouissaient de leur pouvoir nouvellement acquis. Les serviteurs et servantes omégas étaient traînés hors de leurs quartiers et jetés aux pieds des loups renégats. Ils étaient battus, insultés, violés, humiliés. Les loups renégats leur crachaient dessus, les blessaient avec leurs pattes griffus et les mordaient sans pitié. Les victimes suppliaient pour leur vie, mais les loups renégats ne montraient aucune compassion. Les pièces