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Le hasard du destin
Le hasard du destin
Author: Maryne029

Sans racines

Author: Maryne029
last update Huling Na-update: 2025-05-13 10:40:09

Le réveil sonna à 5h45. Cyra n’en avait pas besoin. Elle était déjà éveillée, les yeux ouverts, fixant le plafond de sa petite chambre aux murs ternes. Depuis des années, elle avait appris à dormir d’un sommeil léger, toujours à l’affût, toujours prête à bondir, comme si la vie elle-même allait lui sauter à la gorge.

Elle repoussa la couverture, enfila rapidement un jean élimé et un pull gris qu’elle avait récupéré dans une benne derrière un magasin de vêtements. Elle noua ses cheveux blonds en un chignon rapide, attrapa son sac, et sortit sans un bruit.

La maison était encore plongée dans le silence. Sa mère, Léa, dormait dans la chambre voisine, probablement épuisée par une autre de ses soirées passées à jouer aux cartes avec les voisins ou à regarder des téléfilms au son trop fort. Le beau-père de Cyra, Luc, devait être affalé sur le canapé, une bière à la main, comme chaque nuit.

Cyra descendit les escaliers sans faire craquer les marches, croisa le regard vide de Luc, endormi, la bouche entrouverte, les restes de chips collés à sa barbe. Elle détourna les yeux.

Le froid du matin parisien la saisit à la gorge. Elle inspira profondément. Dehors, au moins, elle existait.

Cyra travaillait dans une boulangerie du 13e arrondissement. Ce n’était pas un métier qu’elle avait rêvé, mais il payait les factures et surtout, il lui permettait de passer le moins de temps possible chez elle.

Elle souriait aux clients, servait les croissants, préparait les cafés, encaissait les paiements avec une politesse irréprochable. Mais derrière son regard clair, il y avait une lassitude que personne ne remarquait.

Son regard, justement, avait cette couleur si particulière — un mélange de bleu pâle et de gris, comme un ciel d’hiver prêt à éclater. Un client l’avait une fois comparée à une poupée de porcelaine. Cyra avait souri. Elle détestait ce genre de comparaison. Les poupées étaient fragiles. Elle, elle avait appris à ne plus se briser.

Le soir venu, elle rentra à la maison, le pas lourd. Elle trouva Léa endormie sur le canapé, un verre de vin vide posé sur le sol, et Luc en train de s’engueuler au téléphone. Encore une dette de jeu, encore une promesse non tenue.

« J’te rembourserai, j’te dis ! Juste une semaine, ok ? T’as qu’à aller voir ailleurs si t’es pas content ! »

Cyra monta directement dans sa chambre. Elle connaissait cette scène par cœur. Elle l’avait vécue trop de fois.

Mais cette fois-ci, quelque chose avait changé. Elle le sentit.

Dans la nuit, Luc entra dans sa chambre. Il prétendit vouloir lui parler. Elle refusa de lui répondre. Il s’approcha trop près. Son haleine empestait l’alcool et la rage.

« Tu crois que t’es mieux que nous, c’est ça ? Avec tes petits boulots à la con ? »

Elle recula, mais il la tenait déjà par le bras.

« Tu vas faire quelque chose d’utile pour une fois. »

Le lendemain, il fut étrangement calme. Gentil, même. Il lui proposa de l’emmener « dîner quelque part ». Cyra hésita, méfiante. Mais Léa insista. « Pour une fois qu’il fait un effort », dit-elle.

Elle céda.

Ils prirent un taxi. Cyra trouva étrange qu’ils s’éloignent autant du centre. Ils arrivèrent devant un petit hôtel discret, aux néons fatigués.

« Qu’est-ce qu’on fait là ? » demanda-t-elle, la gorge serrée.

Luc lui tendit une bouteille d’eau. « Bois. C’est juste pour te détendre, t’es toujours trop tendue. »

Elle secoua la tête. Il la força. Elle but une gorgée, puis deux. Et puis, tout devint flou.

Cyra ne se souvenait pas du couloir. Ni de la chambre. Ni du moment où Luc l’avait laissée là, seule.

Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle se réveilla à moitié allongée sur un lit aux draps rêches, les sens engourdis, la tête lourde, la bouche sèche.

Elle tenta de se lever, mais ses jambes flanchèrent. Elle attrapa la poignée de la porte, mais elle était verrouillée. Elle paniqua. Son cœur tambourinait dans sa poitrine comme un tambour de guerre.

Quelqu’un frappa.

Ce n’était pas Luc.

L’homme qui entra avait le visage fermé, mais pas hostile. Il était grand, brun, impeccablement habillé dans un costume sombre, la cravate légèrement de travers. Son regard perle était trouble, comme s’il luttait contre un voile invisible. Lui aussi semblait perdu.

Ils se fixèrent un instant, sans comprendre.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle, la voix tremblante.

Il ne répondit pas immédiatement. Il tituba légèrement en entrant. Cyra comprit à cet instant qu’il était dans le même état qu’elle. Drogue. Désorientation. Abandon.

« Je… je m’appelle Raphaël. »

Elle recula, les mains tremblantes. « Pourquoi vous êtes ici ? »

Il fronça les sourcils, secoua la tête comme pour chasser un brouillard. « Je ne sais pas. Ma… famille m’a dit que j’avais besoin de… de repos. »

Il se laissa tomber dans le fauteuil, se frotta le visage. Son costume hurlait le pouvoir, mais son regard trahissait la fatigue d’un homme traqué.

« Je crois qu’ils m’ont piégé. »

Un silence.

Puis, Cyra se laissa glisser contre le mur. Elle murmura : « Moi aussi. »

Ils se regardèrent longtemps. Un regard où il n’y avait ni haine, ni méfiance. Juste une étrange forme de reconnaissance.

Deux âmes brisées. Deux pions dans une partie qui les dépassait.

Et dans ce silence empoisonné, dans cette pièce où tout semblait faux, une vérité commençait à s’imposer.

Ce n’était peut-être pas le hasard. Raphaël ne dit plus rien. Il observait Cyra avec un mélange d’incompréhension et d’inquiétude. Il semblait chercher à remettre de l’ordre dans ses pensées, mais son regard peinait à rester stable. Il avait ce genre de regard qui vous donne l’impression d’être scanné jusqu’au plus profond de l’âme, mais ce soir-là, ses pupilles étaient dilatées, ses traits tirés par la fatigue et les effets de la substance qu’on lui avait fait ingérer.

Cyra, toujours assise contre le mur, gardait ses jambes repliées contre sa poitrine. Elle tremblait. Pas de froid, non. C’était une peur sourde, instinctive. Celle d’un animal pris au piège.

« Est-ce que… est-ce que vous m’avez… touchée ? » demanda-t-elle d’une voix presque éteinte.

Raphaël releva brusquement les yeux. La question le heurta.

« Non ! Non, je… je viens d’entrer. Je ne sais même pas pourquoi je suis là. »

Elle le regarda longuement, cherchant un indice, une faille, un mensonge. Mais il n’y avait dans ses yeux que de la confusion. Et un étrange éclat de sincérité. Celui d’un homme aussi piégé qu’elle.

Un silence pesant retomba dans la chambre, seulement troublé par le vrombissement léger de la climatisation mal réglée. Cyra jeta un coup d’œil autour d’elle. La moquette était usée, le papier peint se décollait par endroits. L’odeur âcre de renfermé, mêlée à une senteur trop forte de désodorisant bon marché, donnait la nausée.

Elle murmura : « Je dois sortir d’ici. »

Elle tenta de se relever, mais ses jambes refusaient de coopérer. Elle chancela. Raphaël se leva instinctivement et l’attrapa avant qu’elle ne s’écroule.

« Tout va bien… je vous tiens. »

Elle se raidit au contact. Mais ses forces la trahissaient. Elle s’accrocha malgré elle à sa chemise, luttant contre l’envie de vomir.

« Ils m’ont droguée… Je le sens dans tout mon corps. »

Raphaël l’aida à s’asseoir sur le lit, puis recula aussitôt, levant les mains, comme pour montrer qu’il ne lui voulait aucun mal.

« Moi aussi. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. »

Il s’assit au bord du lit, tête baissée, les coudes sur les genoux. Pendant quelques instants, plus aucun mot ne fut échangé. Ils étaient deux étrangers jetés dans une pièce, privés de repères, de volonté, de mémoire même. Deux marionnettes.

Puis Raphaël demanda, d’une voix grave mais posée :

« Comment vous vous appelez ? »

Elle hésita. Donner son nom, c’était encore confier une part d’elle-même. Mais à quoi bon se cacher, maintenant ?

« Cyra. »

Il releva la tête. « C’est joli. »

Elle haussa les épaules. Elle n’aimait pas son prénom. Il appartenait à une fille qu’elle ne reconnaissait plus. Une gamine pleine d’espoir qui avait cru qu’on pouvait changer le monde avec de la gentillesse.

« Vous travaillez ? » demanda-t-il.

La question la prit de court. Il n’était pas en train de lui demander ce qu’elle faisait dans cette chambre, ni d’insinuer quoi que ce soit. Juste… s’intéresser. Comme si c’était une conversation normale.

Elle répondit, presque surprise par sa propre voix : « Dans une boulangerie. Depuis deux ans. Je… Je vis avec ma mère et son mari. Enfin, mon beau-père. »

Elle sentit une rage sourde poindre en elle. Elle n’avait jamais raconté sa vie à personne. Jamais. Et voilà qu’un inconnu, drogué comme elle, devenait son premier confident.

« Il m’a vendu, je crois… Il m’a fait boire quelque chose. Il veut de l’argent. Pour rembourser ses dettes de jeu. Je suis juste… un moyen. »

Elle sentit sa voix se briser à la fin de la phrase. Elle détourna le regard. Elle n’aimait pas montrer ses failles.

Mais Raphaël ne la jugea pas. Il hocha lentement la tête.

« Ma famille est prête à tout pour me contrôler. J’ai hérité de l’entreprise de mon père. Ils veulent que je sois… productif. Que je fonde une famille. Peu importe avec qui. »

Il rit, un rire amer. « Ils m’ont envoyé ici pour que je “me détende”. Je comprends mieux maintenant. Ils veulent un héritier. »

Cyra ouvrit de grands yeux. Elle voulut lui dire que c’était absurde. Mais en réalité, ce n’était pas si loin de ce qu’elle vivait.

Elle murmura : « On est deux prisonniers. »

Il acquiesça. Puis, lentement, il se leva et alla jusqu’à la fenêtre. Il tenta de l’ouvrir. Verrouillée. Dehors, les lampadaires projetaient une lumière orangée sur la rue étroite. Un taxi passa, sans s’arrêter.

« Vous croyez qu’ils vont revenir ? » demanda-t-elle.

Il secoua la tête. « Je ne sais pas. Mais je ne vais pas vous laisser ici. »

Elle le fixa, hésitante. Il n’avait aucune raison de l’aider. Elle n’était rien pour lui. Mais dans son regard, il n’y avait pas de stratégie. Juste une honnêteté désarmante.

Et alors, pour la première fois depuis des années, Cyra sentit une larme rouler le long de sa joue.

Elle la balaya d’un geste rageur. « Je ne pleure pas. »

Raphaël lui tendit un mouchoir sans rien dire. Elle le prit sans le remercier, et lutta pour se redresser.

« On doit partir d’ici. »

Il l’aida à marcher jusqu’à la porte. Ensemble, ils cherchèrent une issue, une sortie, une clé, un moyen d’échapper à ce piège.

Ils ne savaient pas encore que cette nuit allait lier leurs destins d’une manière irréversible.

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