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Chapitre 5: Les chaines Invisibles

Penulis: Clara Wynter
last update Terakhir Diperbarui: 2025-07-24 18:06:03

Livia referma son casier avec fracas, ses mains tremblantes de colère. Cela faisait des jours qu’elle subissait la méfiance et les manigances de certains collègues. Mais ce matin-là, le message anonyme reçu à l’aube avait été la goutte de trop.

“Tu n’es pas à ta place ici. Pars avant qu’il ne soit trop tard.”

Elle avait à peine dormi, et ses nerfs étaient à vif. Elle ne voulait plus rester dans cette entreprise. Pas après ces humiliations, ces regards lourds de jugement… et Raphaël Valcourt. Cet homme qui semblait la maintenir dans un jeu dont elle ne comprenait pas les règles.

Elle traversa le couloir en direction du bureau du PDG, ignorant les murmures qui l’accompagnaient. Une dernière fois, elle allait le confronter.

— Monsieur Valcourt ? lança-t-elle en frappant à sa porte.

— Entrez, répondit sa voix grave.

Lorsqu’elle entra, il était assis derrière son bureau, ses doigts tapotant le bois verni. Ses yeux sombres se posèrent sur elle, glacials.

— Qu’y a-t-il, Mademoiselle Moreau ?

— Je… Je viens pour vous rendre ceci, dit-elle en déposant sa clé USB sur le bureau. Et… je démissionne.

Le silence s’abattit dans la pièce. Raphaël se leva lentement, contournant son bureau pour s’approcher d’elle. La hauteur de sa silhouette la fit instinctivement reculer.

— Vous pensez pouvoir partir ainsi ? demanda-t-il d’une voix basse, dangereuse.

— Je… Je ne supporte plus cette atmosphère. Et ces messages… Quelqu’un veut me nuire, et je n’ai pas signé pour ça.

Un sourire froid se dessina sur ses lèvres.

— Je vous ai choisie. Vous m’appartenez tant que je n’en ai pas décidé autrement.

Livia sentit une onde glaciale la traverser.

— Vous ne pouvez pas me retenir, souffla-t-elle.

— Essayez donc de partir, répliqua-t-il d’un ton qui lui fit comprendre qu’il ne bluffait pas.

Une violente dispute éclata alors. Elle l’accusa d’être la source de ses malheurs, lui lança qu’il se servait d’elle. Raphaël, d’ordinaire si maître de lui, haussa le ton.

— Vous croyez que je vous aurais laissé entrer dans mon monde si je ne vous avais pas jugée capable ?

Soudain, la sonnerie du téléphone coupa court à leur querelle. Raphaël décrocha, son expression se durcissant à mesure qu’il écoutait.

— Quoi ? répéta-t-il d’une voix sèche. Envoyez-moi la photo.

Livia le vit blanchir en consultant son écran. Il raccrocha brusquement.

— Votre voiture a été sabotée. Montez, je vous raccompagne.

Le trajet en voiture se fit dans un silence pesant. La mâchoire de Raphaël était crispée, ses mains serrées sur le volant. Livia, de son côté, gardait les yeux fixés sur la route, le cœur battant la chamade.

— Qui aurait fait ça ? demanda-t-elle enfin, la voix presque un murmure.

— Ce n’est pas à vous de le savoir, répondit-il sèchement.

Un long silence s’installa. Puis il reprit d’un ton plus calme.

— Vous attirez l’attention de gens que vous ne devriez même pas croiser. Je vous avais prévenue.

Elle serra les poings sur ses genoux.

— Je ne vous ai rien demandé…

— Et pourtant, vous êtes là.

Livia tourna la tête vers lui, cherchant dans son visage une faille, une émotion. C’est alors qu’elle aperçut une cicatrice fine, à peine visible, courant le long de sa main droite. Sans réfléchir, elle demanda :

— Comment vous êtes-vous fait ça ?

Raphaël eut un léger mouvement, comme pris de court. Il serra aussitôt la main, la ramenant sur le volant.

— Ce n’est pas une histoire pour vous.

— Parce que vous cachez tout. Vous…

Elle s’interrompit. L’air semblait plus lourd, saturé d’une tension électrique.

La voiture s’arrêta devant son immeuble. Raphaël coupa le moteur et tourna lentement la tête vers elle. Ses yeux sombres se posèrent dans les siens, la clouant sur place.

— Vous ne comprenez pas encore dans quoi vous vous êtes embarquée, Livia…

Il se pencha légèrement, sa voix devenant un murmure bas et envoûtant.

— Mais bientôt, vous n’aurez plus d’issue.

Un frisson glacé remonta la colonne vertébrale de Livia. Elle se retrouva incapable de bouger, ses mains crispées sur son sac, alors qu’il la fixait toujours, son souffle effleurant presque sa joue.

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