LOGINÀ 62 ans, Daphné Delacroix est une figure incontournable de la haute société parisienne. Veuve et désœuvrée, elle a un nouveau projet : mettre fin au célibat de ses trois fils, qu'elle juge "malheureux" ou "mal-orientés". Son but est simple : trouver trois belles-filles dignes du nom Delacroix avant la fin de l'année. Pour orchestrer sa quête matrimoniale, Daphné rédige un Cahier Secret, un registre impitoyable où elle consigne les profils idéaux de ses futures belles-filles, avec des critères allant du pedigree social aux perspectives d'héritage. Cependant, ses trois fils résistent à ses manœuvres avec une détermination désarmante : Alexandre, l'aîné, avocat d'affaires glacial, voit le mariage comme une fusion d'entreprises, non comme une histoire d'amour. Benjamin, le cadet, photographe bohème, rejette le monde de sa mère et fuit l'engagement comme la peste. Cédric, le benjamin, professeur de lycée trop sensible, est si terrifié par la séduction qu'il se réfugie dans la poésie et la timidité. La Saison des Épouses est lancée lors d'un grand gala de bienfaisance, où Daphné déploie ses stratagèmes pour mettre en contact ses fils avec ses candidates choisies (la banquière influente, la restauratrice d'art stable, la bibliothécaire délicate). Mais l'amour, même quand il est planifié par une main de fer, a l'art de dérailler. Entre les fils qui s'échappent, les candidates parfaites qui se révèlent être de terribles choix, et l'irruption de femmes que Daphné n'aurait jamais osé inscrire dans son Cahier Secret, la quête du bonheur devient une comédie de mœurs endiablée. Ce roman raconte l'histoire hilarante et touchante d'une mère obsédée par la perfection qui doit, malgré elle, accepter que l'amour ne se dicte pas, mais se trouve là où on l'attend le moins.
View MoreLe songe de Madame Daphné Delacroix était un ballet orchestré par l'ordre. Chaque matin, le bruit de ses mocassins Hermès sur le parquet ciré du salon était le signal de l'ouverture d'un nouveau jour… et d’une nouvelle manœuvre. Mais ce matin de septembre, la mélodie était une marche militaire. Elle tenait entre ses mains non pas un café, mais son Cahier Secret, relié de cuir de veau bleu nuit, l’instrument de sa nouvelle obsession.
— Nous devons optimiser, Gustave, annonça Daphné en s’installant à la table.
Gustave, son majordome aussi discret que résigné, s’avança pour lui servir son thé Earl Grey.
— Optimiser quoi, Madame ? Les placements boursiers ? — Les placements matrimoniaux, Gustave ! Les placements matrimoniaux !
Daphné ouvrit son cahier à la page intitulée "Saison 20XX : Cibles et Stratégies". À l’encre verte, un tableau répertoriait ses trois fils, leurs défauts rédhibitoires, et la solution qu’elle avait dénichée.
— L’Aîné, Alexandre. Trente-quatre ans. Avocat. Défaut : traite l’amour comme un contrat. Solution : Béatrice de Valois. Fille de sénateur, banquière. Elle parle le même jargon de fusion-acquisition, mais elle est présentable. Il ne se méfiera pas. — Une approche très… transactionnelle, Madame, hasarda Gustave. — Exactement ! Le Cadet, Benjamin. Vingt-neuf ans. Photographe. Défaut : l’art, la saleté, l’horreur de l’engagement. Solution : Éloïse Dubois. Restauratrice d’art. Elle apprécie la beauté, mais elle a un vrai métier et ne vit pas sous un pont. Elle saura le cadrer. — Et le plus sensible… Cédric, Madame. — Ah, Cédric ! Vingt-six ans. Professeur. Défaut : la naïveté. Il s’attache à n’importe quelle femme qui porte des bracelets brésiliens et lui parle de ses chakras. Solution : Sophie Leclerc. Bibliothécaire. Solide, intelligente, une culture à toute épreuve, le genre de femme à lui préparer des infusions quand il déprime après avoir lu un poème triste.
Elle referma le cahier avec un claquement sec.
— Ce soir, Gustave, a lieu le Gala de la Fondation du Musée des Beaux-Arts. C’est l’ouverture de la Saison des Épouses. Nos trois cibles y seront, nos trois fils y seront. Et nous allons faire en sorte qu’ils se rencontrent de façon… tout à fait fortuite.
Huit heures plus tard, le grand salon du Musée des Beaux-Arts de Paris scintillait sous la lumière des chandeliers. Daphné, majestueuse dans une robe de soie prune, était postée près de l'entrée, un verre de champagne à la main, mais l'œil sur l'horloge.
Ses premières cibles arrivèrent à l'heure : Béatrice de Valois et ses parents, le Sénateur et son épouse. Elles étaient parfaites : chic sans être ostentatoire.
Puis vinrent les fils.
Alexandre fut le premier. Veste de smoking impeccable, posture droite, il salua sa mère d'un baiser rapide sur la joue, ses yeux déjà rivés sur l'endroit où il pourrait réseauter.
— Mère. Votre gala est impeccable, comme toujours. — Alexandre. J’ai arrangé une petite rencontre pour vous. Monsieur de Valois aimerait discuter de la nouvelle législation bancaire, annonça-t-elle avec un sourire forcé. — Bien sûr. J’ai vingt minutes avant d’appeler Hong Kong.
Daphné le regarda se diriger vers Béatrice. Leur conversation démarra immédiatement, froide et technique. Parfait.
Cédric arriva ensuite, les mains moites. Il avait réussi à enfiler son smoking, mais il ressemblait à un enfant le jour de sa première communion.
— Maman, puis-je… Je ne peux pas. Il y a trop de monde. Mon cœur bat trop vite. — Mon chéri, arrêtez ces bêtises. Sophie Leclerc, la bibliothécaire, est là. Elle est charmante. Elle s’occupe du club de lecture des poètes maudits. Vous avez tellement de points communs. — Mais... Et si je renversais mon verre sur elle ? — Vous ne renverserez rien. Vous lui parlerez de Baudelaire et tout ira bien.
Elle le poussa doucement en direction du buffet, vers Sophie, puis se détourna pour accueillir Benjamin.
Le Cadet entra en dernier, mais fit plus de bruit que les autres. Il portait un smoking, oui, mais il l'avait associé à des chaussures de randonnée impeccablement cirées. Un appareil photo pendait à son cou.
— Mère, la promesse tient toujours ? Je peux shooter en coulisses ? Ces gens sont trop statiques. Je veux de l'émotion brute. — Oui, mon ange, juste après avoir pris un verre avec Éloïse Dubois. Elle est passionnée de restauration de fresques, tu pourrais la photographier au travail. — Une autre de vos rencontres fortuites ? demanda Benjamin en levant un sourcil amusé. — Mon devoir de mère, seulement. Allez, elle est près des tableaux flamands.
Daphné eut un frisson de victoire. Les trois fils étaient dans l'arène. Le plan était en marche.
Elle reporta son attention sur Cédric et la panique la frappa.
Cédric était introuvable. À la place, une flaque de vin rouge sur la moquette, près de l'endroit où elle l'avait laissé. Et un majordome qui chuchotait :
— Madame, Monsieur Cédric est aux toilettes. Il semblerait qu’il ait… glissé.
Le Plan C était déjà un désastre. Daphné serra les dents. Elle se pencha vers son sac, activa le talkie-walkie de poche, et murmura :
— Gustave, alerte rouge. Opération Sauvetage du Benjamin. Et dites à Benjamin d’arrêter de fixer cette serveuse qui porte des dreadlocks.
Dans la pénombre feutrée des archives Visconti, la tension était palpable. La salle sentait la poussière, le papier vieilli et le désir de contrôle de Daphné.Alexandre et Lyra travaillaient côte à côte à une immense table en acajou. Alexandre, le costume impeccable, maniait les registres de transport du XVIIIe siècle, cherchant des manifestes. Lyra, les manches retroussées, examinait des lettres privées et des inventaires de cargaison.Daphné se tenait à l'écart, prétendant lire un journal italien, mais écoutant chaque mot.— Regarde ça, Alexandre, murmura Lyra, pointant une note manuscrite. Un inventaire de bord datant de 1944. Une caisse est marquée "Contenu sensible – Propriété V.F." — V.F. ? C'est la signature de l'officier de liaison que nous cherchions, dit Alexandre. Cette caisse a été déroutée de son transport original vers Palerme. Elle a été déclarée "endommagée" et déchargée ici, à Naples, pour être stockée.— Mais où ? s'interrogea Lyra. Les documents disent qu'elle a été
Plan C : Le Dîner de la Légèreté (Cédric et Sophie)Cédric et Sophie Leclerc se retrouvèrent pour leur premier vrai dîner, non pas dans une librairie, mais dans un bistrot tranquille du Quartier Latin. Cédric, ayant appliqué à la lettre les leçons de légèreté de Gustave (et ayant mis de côté ses notes sur l'encadrement législatif des manuscrits), était étonnamment détendu.— Je n'aurais jamais cru que la conférence sur les manuscrits du XVe siècle pourrait être si... amusante, dit Sophie, buvant son verre de vin. — C’est mon secret, sourit Cédric, s'appropriant un peu de la ruse de sa mère. La culture n'est pas faite pour être vénérée, elle est faite pour être vécue, même si cela implique de se moquer d'un moine avec un pinceau trop joueur.Sophie éclata de rire. Cédric était charmé par sa simplicité élégante.— Cédric, j’apprécie votre honnêteté. Contrairement à beaucoup d’hommes que je rencontre, vous ne cherchez pas à cacher votre sensibilité derrière un jargon professionnel.Cette
Daphné Delacroix détestait les vols commerciaux. Assise dans la première classe pour Naples, elle ne cessait de penser à Alexandre, naviguant sur une petite caïque avec Lyra. Le manque de contrôle la rongeait.À l'atterrissage, un homme l'attendait, un Italien d'âge mûr, impeccablement vêtu, nommé Marcello. Il était son contact local pour les affaires, et accessoirement, spécialiste du marché noir d'antiquités.— Bienvenue à Napoli, Madame Delacroix, dit Marcello, un sourire professionnel sur les lèvres. — Épargnez-moi les politesses, Marcello. Mon fils est en ville avec une archéologue. Ils cherchent une statuette que l'on pensait perdue. Où peut-on trouver ce genre d'objet ici ?Marcello la conduisit à travers la ville animée, puis dans un quartier sombre et labyrinthique.— Ici, Madame, tout a un prix et tout est un secret. La statuette, si elle existe, passera par le Recupero, l'endroit où les familles cherchent à récupérer leur héritage perdu, souvent volé pendant les guerres. Ma
Alors que Daphné Delacroix s'envolait de Marseille, son estomac rempli d'amertume et de tarte aux fruits, elle savait que le temps jouait contre elle. Alexandre était désormais complètement hors de contrôle, navigant à vue avec une archéologue qui ne lisait que le langage de la vérité.Elle atterrit à Paris tard dans la soirée et convoqua immédiatement Gustave pour un compte rendu.— Gustave, quelles sont les nouvelles du front ? Je veux la vérité, même si elle est amère. — Concernant Monsieur Alexandre, Madame, il est toujours à Marseille. Il a loué un petit appartement près du port avec Mademoiselle Lyra. Ils semblent se concentrer sur une histoire de caisse de transport mal identifiée. — Un appartement ? Ensemble ? s'étrangla Daphné. Mais je suis entourée d'immoralité !— Non, Madame. Deux lits séparés. Mon informateur est certain. C'est purement professionnel, pour l'instant.Daphné se calma. Pour l'instant. Elle devait se concentrer sur les deux autres fils, ceux qui étaient enco
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