PDV de Victoria
Je me suis réveillée avec la sensation d'un doux sable chaud sous mes pieds. C'était l'aube, et le soleil qui se levait inondait la plage d'une lueur dorée. Un homme était assis devant moi, le dos tourné, regardant l'horizon. Ses épaules larges et la façon dont ses cheveux blonds, illuminés par le soleil, tombaient sur sa nuque me donnaient un sentiment de sécurité et de paix. Je me suis avancée, mon cœur battant doucement, comme le bruit des vagues. Quand il s'est tourné, il a souri. Il avait des yeux d'un bleu clair et un sourire rassurant.
"On se revoit," a-t-il dit.
"On se connaît?" ai-je demandé, surprise.
"Pas encore. Mais on se connaîtra. Notre lien est en train de se former," a-t-il répondu, tendant sa main vers moi.
J'ai pris sa main. Une chaleur douce a parcouru mon corps. Il s'est approché, posant son front contre le mien. "Tu es la lumière, et je suis le gardien. Trouve-moi quand tu seras prête. Et n'aie pas peur de ce qui t'attend."
Je me suis réveillée en sursaut, le cœur rempli d'un sentiment de calme. Mais mes doigts gardaient encore la chaleur de sa main, comme si le rêve avait débordé dans la réalité. Le soleil qui entrait par ma fenêtre semblait plus lumineux que d'habitude. Je me suis levée, j'allais sortir de ma chambre, quand j'ai vu Kate se diriger vers la salle de bains. "Petit-déjeuner dans le micro-ondes," a-t-elle dit en passant.
"Merci", j'ai murmuré en descendant les escaliers. Je me suis dirigée vers la cuisine et j'ai ouvert le micro-ondes pour y découvrir une assiette de pancakes. J'ai souri, "T'es la meilleure Kate." J'ai dit en sortant l'assiette du micro-ondes et en m'asseyant à la table pour savourer mes pancakes.
Une fois fini, je me suis empressée de remplir et lancer le lave-vaisselle. Puis je suis montée pour une douche rapide et me laver les dents.
En sortant de la douche, j'ai regardé mon reflet dans le miroir et j'ai remarqué une marque noire en forme de soleil incomplet juste sur mon cœur. Elle pulsa un instant, comme un battement étranger au mien, puis s'apaisa. La sensation était étrange, ni douloureuse, ni agréable, mais comme une présence constante. Je me suis empressée de m'habiller et je suis allée dans ma chambre.
Mon grimoire, le Grimoire du Porteur de Lumière, reposait sur ma table de chevet. J'ai senti sa chaleur rassurante en le touchant.
J'ai ouvert la première page.
Un symbole doré, mouvant. Une forme étrange, entrelacée. Juste en dessous, une phrase s'étirait dans une écriture élégante :
« C'est en regardant la lumière sans fuir qu'on apprend à dompter ce qu'elle nourrit. »
À la suite, une ligne en plus petit indiquait :
- Initiation : Niveau 1, Lien d'Acceptation établi.
Je suis passée à la page suivante.
Règle de niveau 1.
La lumière répond toujours à l'appel, mais jamais sans effort.
Elle ne se plie pas : elle s'accorde.
Celui qui cherche à s'en servir sans l'accepter verra son propre reflet se dresser contre lui.
Ne crains pas ce qui se cache dans l'obscurité, car ce que tu refuses, elle l'illuminera.
Mais si tu tends la main, elle t'enveloppera et deviendra ta force.
Le lien d'acceptation t'accorde un premier don :
→ La Lumière Purificatrice.
Elle surgira pour te défendre lorsque ton cœur refusera de céder à l'ombre.
Mais souviens-toi : plus grande est l'ombre, plus vaste est la lumière qu'elle nourrit.
Je me suis figée. "Lumière Purificatrice", qu'est-ce que tout ça peut bien signifier.
Le grimoire s'est éteint dès que j'ai voulu en savoir plus. J'ai entendu la sonnette. Je suis descendue et j'ai ouvert la porte, laissant mon grimoire sur mon lit. "Salut," a dit Emma en entrant sans explication, se dirigeant vers le salon. J'ai pu remarquer qu'elle avait une valise avec elle.
"C'est quoi ça?" ai-je demandé en désignant la valise.
"Mes affaires, ma mère part une semaine avec son nouveau mec. Je te l'avais dit, non?" m'a-t-elle répondu.
"Oui, mais tu ne m'as jamais dit que tu resterais ici. Et elle ne part pas que demain?"
"Oh, je ne te l'avais pas dit. J'ai dû oublier, et elle part cette nuit pour être précise," a-t-elle dit en s'installant dans le canapé. J'ai ri légèrement à son comportement sans gêne. On est meilleures amies d'enfance elle et moi. On est plus comme des sœurs que des amies.
Je suis allée dans le couloir pour prévenir Kate. "KATE, EMMA EST LÀ !", ai-je crié depuis le rez-de-chaussée. J'ai vu Kate, l'air perdu, descendre les escaliers.
PDV de Kate
Quand je suis arrivée en bas des escaliers, Victoria était là. "Où est Emma?" ai-je demandé.
"Dans le salon." Quand j'ai fait mine de passer, Vic m'a retenue par le bras. "Attends Kate, il faut que je te montre un truc avant." Elle a dit en décalant légèrement le col de son t-shirt. J'ai vu une marque noire comme tatouée sur son cœur. Comme la mienne, elle semblait incomplète, mais la sienne représentait un soleil.
"J'ai remarqué ça ce matin en prenant ma douche," a-t-elle dit. "En plus, c'est bizarre, on dirait que..."
"Elle est incomplète," ai-je fini à sa place.
"Oui c'est ça. Pourquoi tu n'as pas l'air surprise?" m'a-t-elle demandé.
J'ai répondu simplement en lui montrant ma propre marque. "On en reparlera après, Emma doit nous attendre," ai-je dit en me tournant vers la porte qui mène au salon. "Oh, et ne lui en parle peut-être pas pour l'instant, Vic." J'ai dit en ouvrant la porte.
Quand j'ouvre la porte, je découvre Emma allongée sur le canapé, une grande valise à côté d'elle. "C'est quoi cette valise?" Je lui demande.
"Ben, c'est la mienne," dit-elle, l'air innocent. Pendant quelques secondes, je crois que je n'aurai pas de réponse, mais elle finit par dire : "Ma mère part une semaine et je n'ai pas envie d'être seule."
"Une semaine ? On dirait que tu emménages ici," je réponds en regardant son énorme valise. "En plus, vous auriez pu prévenir, je n'ai même pas pu faire les courses. Et maman n'est même pas encore rentrée de chez Andrew," j'ajoute.
"Oh, mais elle ne me dit jamais non de toute façon," répondit Emma, toujours avec son air innocent.
"Oui, et puis on pourra faire les courses demain," renchérit Victoria.
"Parce que tu étais au courant?!" je demande à Victoria, la voyant prendre sa défense.
"Non! Enfin, je savais que Katie partait une semaine avec son nouveau copain, mais pas qu'Emma envisageait de venir ici," me répond Vic.
"Ok, je vais appeler maman et demain quand on ira faire les courses, je ne veux aucune plainte," je finis par décider en sortant pour appeler ma mère. Je laisse les deux excitées derrière moi.
Le téléphone sonne un moment. Je m'apprête à raccrocher quand maman répond enfin. "Hallo," dit-elle d'une voix enjouée.
"Hallo, maman, c'est Kate. Est-ce que ça va?" je demande.
"Oh, Kate, oui, ça va très bien. Et Vic et toi, vous allez bien? Vous ne m'avez pas appelée cette semaine. Vous me manquez, vous savez?" Je roule des yeux. Oui, on t'a tellement manqué que toi non plus tu n'as pas appelé. je pense.
"Oui, t'inquiète, tout va bien. Je t'appelle pour savoir quand tu rentres?"
"Oh, je ne sais pas. Andrew a besoin de mon aide avec les enfants. Il est encore un peu malade, en plus il travaille."
"Et nous, tes filles de 17 ans? Tu sais, celles qui vont rentrer en terminale dans un mois et qui ont encore des chances d'avenir? On n'a pas besoin de toi, peut-être?" je demande, commençant à m'agacer. "Laisse tomber, je veux te prévenir qu'Emma reste à la maison cette semaine. Pourrais-tu au minimum envoyer un peu d'argent pour les courses? Ou même ça, c'est trop te demander?"
"Kate, calme-toi, je rentrerai avant la rentrée. Vous êtes grandes toutes les 2, vous allez bien."
"Ok, et pour l'argent?" je demande en ignorant sa remarque, tout comme elle semble avoir ignoré les miennes.
"Je ne sais pas trop, tu as reçu ton salaire, non, de ton job étudiant? J'ai acheté le matériel scolaire de Raphaël pour sa première année. Alors, je suis fauchée."
"C'est l'argent pour mon permis. Puis, Raph rentre en maternelle, tu en as eu pour quoi, 100 €? Tu te fous de moi? Tu sais quoi, je vais me débrouiller. Si tu veux avoir des nouvelles, ne me demande pas, appelle Vic." Je dis en raccrochant, ne lui laissant pas le temps de répondre.
Ma main tremblait encore sur le téléphone. J'avais les larmes aux yeux, mais je les retenais de toutes mes forces. Une boule s'était formée dans ma gorge, brûlante, douloureuse. J'envoie un message à Rose, qui est la cadette de mes sœurs. C'est elle qui a toujours su s'occuper de nous quand nos parents étaient défaillants.
Notre fratrie se compose ainsi : Andrew, l'aîné de 32 ans, Madison, l'aînée des sœurs à 30 ans, Rose, la cadette qui a 25 ans, puis moi qui ai 17 ans et Vic, ma jumelle et ma benjamine de 10 minutes. Rose a pris le rôle de mère après le divorce de nos parents, notre mère n'étant pas capable seule. Andrew et Madi ayant déjà leur propre foyer à l'époque, et notre père ayant pris la porte au moment où les papiers du divorce furent signés.
Je pris une grande inspiration en rentrant dans la maison. Je fis semblant de rien et nous passâmes une bonne journée à trois.
.....
(1565 mots)
Mardi:Ce matin-là commençait de manière ordinaire. La lumière du soleil matinale se frayait un chemin à travers les rideaux, et l'odeur du café fraîchement préparé par Vic était omniprésente dans la cuisine. Emma était déjà à table, tartinant du pain avec de la confiture."Bon, sérieux, tu veux du pain avec ta confiture ou c’est le contraire?" dis-je, amusée.Elle haussait les épaules. "On est en vacances, il faut en profiter."Vic leva les yeux au ciel en déposant les tasses fumantes sur la table.Alors que j’approchai ma main de la table pour prendre le sucre, mon symbole, le croissant de lune, réapparut tout à coup, l’espace d’un instant. J’enlevai ma main rapidement, priant pour qu’Emma n’ait rien vu.Mais elle plissa les sourcils. "Vous avez vu ça?" demanda-t-elle, les yeux rivés à la table."Vu quoi?" répondis-je, un peu trop vite sans doute.
On passa une bonne journée toutes les trois. Je ne dis rien à Victoria pour la dispute avec maman. Ça ne sert à rien de toute façon, puis Rose a accepté de m'aider pour payer les courses de cette semaine. Le soir, on décida de regarder un film. On s'est installées sur le canapé, Victoria au milieu, Emma d'un côté et moi de l'autre. Le film était un drame romantique.Soudain, le film s'est mis à saccader. Les images se sont figées, le son a disparu, et l'écran est devenu gris. "Le film est tellement ennuyeux qu'il a cassé la télé ?" lança Emma, en riant."Ha ha, très drôle," répondit Victoria, sarcastiquement. On a essayé d'éteindre et de rallumer, de débrancher, mais rien à faire. La télévision est restée éteinte."Peut-être qu'il est temps d'aller dormir," ai-je
PDV de VictoriaJe me suis réveillée avec la sensation d'un doux sable chaud sous mes pieds. C'était l'aube, et le soleil qui se levait inondait la plage d'une lueur dorée. Un homme était assis devant moi, le dos tourné, regardant l'horizon. Ses épaules larges et la façon dont ses cheveux blonds, illuminés par le soleil, tombaient sur sa nuque me donnaient un sentiment de sécurité et de paix. Je me suis avancée, mon cœur battant doucement, comme le bruit des vagues. Quand il s'est tourné, il a souri. Il avait des yeux d'un bleu clair et un sourire rassurant."On se revoit," a-t-il dit."On se connaît?" ai-je demandé, surprise."Pas encore. Mais on se connaîtra. Notre lien est en train de se
Je finis par m'endormir, juste pour tomber dans un nouveau rêve, ou peut-être plus un cauchemar. J'étais dans une sorte de forêt. Tout y était si sombre que l'ambiance était presque suffocante. Je ne savais pas où j'allais, je marchais juste tout droit. De toute façon, il faisait trop noir pour savoir où j'étais, et encore moins où j'allais.Au bout de quelques minutes à marcher sans but, j'arrive dans une clairière. Bizarrement, elle est parsemée de fleurs rouges, et ces fleurs semblent éclairer l'endroit. Pour une raison inconnue, je m'arrête net au milieu de cette clairière. C'est comme si je ne contrôlais pas mon propre corps. Une lumière rouge apparaît d'un coup devant moi. Plus elle s'approche, plus je remarque que ce n'est pas une simple lumière : ce sont des yeux.Ils se rapprochent lentement de moi. Les yeux q
La maison semblait plus calme depuis quelques jours. Un calme trompeur. Le silence s'était installé partout, si épais qu'il me donnait l'impression d'être prisonnière d'une bulle étouffante. Même Victoria, d'ordinaire rassurante, parlait moins. Comme si elle craignait que ses mots suffisent à réveiller ce que nous tentions d'oublier.Mais il y avait une vérité à laquelle je ne pouvais plus échapper : nous n'avions pas rêvé. Pas inventé. Pas exagéré. Quelque chose vivait ici, et nous en faisions désormais partie.Cet après-midi-là, nous allions monter au grenier pour ranger le troisième grimoire. Ni elle ni moi n'osions le laisser traîner. Ce livre avait une présence trop forte, trop lourde, pour qu'on le considère comme un simple objet."On le cache dans la viell
L'odeur du café flottait dans la cuisine, mêlée à celle du pain grillé. Victoria était déjà installée à la table, les cheveux en bataille, emmitouflée dans une couverture trop grande. Elle tournait doucement sa cuillère dans sa tasse, l'air ailleurs. Je suis entrée quelques instants plus tard, encore en pyjama, les yeux mi-clos."C'est quoi ce silence ? T'as tué la cafetière ou tu médites sur l'existence ?""Je réfléchis," répondit Vic en haussant à peine les épaules. "C'est pas interdit."J'ai esquissé un sourire en coin et me suis installée en face d'elle. Notre mère était partie la veille chez mon frère aîné pour la semaine. Elle avait dit vouloir "aider un peu avec les enfants". Une excuse simple, mais qui nous donnait l'espace dont nous avions besoin."Tu penses à tout ce bazar ? Les bruits, les rêves ?""Ouais. Et aussi au fait qu'on ne peut pas juste être normales deux secondes. J'ai envie d'un jour sans fantômes. Tu crois que c'est trop demander ?"J'ai ri doucement. "Viens, o