Chapitre 9

Charlotte s’est tournée vers Louis d’un air dubitatif. Elle n’avait pas entendu parler du mariage de Louis.

« M. Leroy, nous vivons à l’étranger depuis de nombreuses années et nous ne sommes pas au courant des nouvelles dans le pays. Quelle est la relation entre ma fille et toi ? »

Louis est resté calme et a dit impassiblement : « Nous sommes mariés, mais c’est fini. On divorcera bientôt. »

Ils ont vécu des années ensemble, elle a tant consacré, mais tout cela a été réduit à une simple phrase pour Louis : « c’est fini ».

Céleste était-elle en colère ? Bien sûr, elle l’était. Mais plus que cela, Céleste se sentait déçue. Elle s’est demandé si elle était aveugle pour tomber amoureuse d’un tel connard.

Céleste a sorti la boîte à bagues et l’a jetée lourdement sur le front de Louis. « Connard, vas te faire foutre. Le plus grand regret de ma vie, c’est de t’avoir épousé. Retrouve-moi à la mairie à 9 heures. Celui qui ne vient pas est un lâche. »

Le front de Louis battu par la boite est devenu rouge et enflé.

La boîte est tombée par terre, et la bague roulait vers les pieds de Céleste. Celle-ci n’y a jeté même pas un coup d’œil. Elle a piétiné la bague et claqué la porte en partant.

Trop de choses sont arrivées à Céleste ces deux dernières années. Cet événement était comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Céleste n’allait pas loin avant de s’évanouir sur la route.

Elle s’est allongée par terre et regardait tomber les gouttes de pluie, ayant l’impression que la vie était hostile contre elle et tout le monde complotait contre elle.

Céleste pensait qu’elle ne regrette point et qu’il valait mieux mourir ainsi.

Lorsque Céleste se réveille, elle se trouvait dans une pièce étrange. La lumière jaune et chaude dissipait l’obscurité, il faisait aussi chaud qu’au printemps avec le chauffage.

« Tu es réveillée. » Céleste a ouvert les yeux et vu Jean qui l’a regardée avec tendresse. « Jean, c’est toi qui m’as sauvée ? »

« Je t’ai vue t’évanouir sur le bord de la route en rentrant du travail, alors je t’ai amenée ici. Voyant que tu étais trempée, j’ai demandé à la servante de te changer de vêtements ».

Le regard de Jean était clair et lucide, sans aucune obscénité.

« Merci, Jean. »

« J’ai fait de la soupe. Prends d’abord de l’eau chaud. »

Céleste a tiré la couverture et est sortie du lit. « Ce n’est pas la peine, Jean. Il est tard. Je ne te dérangerai pas. »

Céleste était trop faible pour tenir debout, au moment où ses pieds ont touché le plancher, elle est tombée. Jean s’est élancé pour la secourir. Quand il s’est approché, Céleste sentait une odeur agréable de la lessive.

C’était exactement la même que celle que Céleste utilisait à la maison. Louis avait la même odeur sur lui.

Elle avait du pincement au cœur à l’idée de son mari.

« Tu es trop faible pour l’instant. Si tu veux vivre un peu plus longtemps, ne te force pas ». Jean lui a conseillé gentiment : « Tu le fais pour ton père. » Une lueur d’espoir est apparue dans le regard assombri de Céleste. « Excuse-moi de te déranger. »

En regardant Jean s’affairer dans la cuisine, Céleste s’est rendu compte qu’elle avait peu d’échanges avec lui.

Tout au plus, il lui a remis un prix pour avoir été une étudiante remarquable lorsqu’elle était en première année et qu’il était en quatrième année à l’université.

À cette époque-là, Jean a déjà fait son stage dans un hôpital réputé. Il n’allait pas souvent à l’école.

Plus tard, Céleste l’a rencontré à l’hôpital et ils se sont retrouvés plus souvent.

Mais ils n’étaient pas très proches, elle ne voulait pas le déranger davantage.

Après avoir dîné et pris des médicaments, Céleste s’est sentie mieux à l’estomac. Jean a évoqué la chimiothérapie. « Aujourd’hui, les techniques médicales sont très avancées. Ton cancer n’est qu’au stade 3. Certains patients atteints de cancer survivent même à stade 4. Il faut que tu aies confiance en toi. La chimiothérapie est une méthode de traitement utile. » Céleste a baissé la tête et a dit : « J’ai étudié la médecine. Je connais les avantages et les effets secondaires de la chimiothérapie. » Jean a ajouté : « Avec la chimiothérapie, les chances de guérison sont élevées après avoir reçu le traitement chirurgical. Bien qu’il y ait des effets secondaires importants, tu n’as qu’à persister dans la lutte… » Céleste a lentement relevé la tête, les larmes aux yeux. Elle retenait ses larmes et a dit d’une voix tremblante : « Mais je n’en peux plus ».