Share

MIRABEL : LES HÉRITIÈRES
MIRABEL : LES HÉRITIÈRES
Penulis: Plume_Piquante

1.Prologue

Penulis: Plume_Piquante
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-20 05:08:42

Debout et enlacés devant un berceau en or, le couple couvait d'un regard attendri et empli d'amour leur enfant. Le nourrisson, emmitouflé dans des vêtements chauds, dormait profondément.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient était peinte dans des tons rosés. Une fenêtre donnait sur le jardin et laissait entrer les rayons du soleil de midi, heure à laquelle le monarque parvenait à mettre en pause ses obligations et rejoignait en douce sa reine. Les seuls meubles présents étaient une table à langer, une armoire en bois incrustée d'or qui contenait les vêtements du bébé, et quelques jouets traînant sur la moquette.

Le roi repoussa les beaux cheveux blond de sa femme d'un côté, plongea la tête dans son cou, et huma son délicieux parfum de violette qui le rendait fou de désir.

- Merci pour ce beau cadeau, ma reine, tu ne sais pas à quel point tu me comble, avoua-t-il en posant un tendre baiser sur sa joue.

- Je t'aime tant mon Arrow.

Elle se retourna et souda amoureusement ses lèvres à ceux de son mari.

Soudain, un violent coup de tonnerre éclata, faisant sursauter le couple. Ils se séparèrent au moment où entrait précipitamment dans la salle un garde. Ce dernier respirait rapidement comme s'il avait couru un marathon. D'une voix grave et hachée il annonça à ses supérieurs une nouvelle qui leur glaça le sang.

- Le château est pris d'assaut, Vos Grâces.

Le bruit de la foudre et les cris du soldat réveillèrent le bébé qui se mit à pleurer. Sa mère la prit dans ses bras tandis que le roi hurlait des ordres dans le couloir. Il revint rapidement auprès de son épouse, la serra contre lui une dernière fois, et embrassa le front de son enfant. Une larme, qu'il s'empressa d'essuyer, coula de son œil droit. Le cœur au bord des lèvres et battant à rompre, le visage complètement anéanti, et en proie à une profonde angoisse, il plongea ses yeux bleu-vert dans ceux marrons de sa moitié et s'adressa à elle d'une voix ferme.

- Part avec elle, Sally. Cache-la. Sur elle repose le sort de Mirabel. Mets-les toutes les trois à l'abris. Passez par les souterrains.

- Et toi, chéri ?

- Je dois rejoindre mes hommes pour essayer de gagner du temps, mon amour.

Secouée par des sanglots, la reine hocha lentement la tête. Le palpitant en miette et une grosse boule lui nouant l'estomac, elle colla son front à celui du monarque. Sa main, tremblante, se posa sur la joue de son époux.

- Pr...promets-moi... q...que tu me reviendras, Arrow.

- Je te le promets. Je t'aime pour l'éternité, ma douce Sally.

Un faible croissant de lune étira les lèvres de la femme. Tous deux savaient qu'ils ne se reverront jamais. La guerre arrachait à tous des êtres chers; un époux, une épouse, un fils, une fille... tous y passaient. Et justement, cette satanée calamité était sur le point de lui voler son mari. Elle avait besoin d'entendre ces mots rassurants de sa bouche, cette promesse, de s'y accrocher, et d'y puiser de la force.

Après un dernier baiser, et quelques larmes, ils sortirent de la pièce en courant. Et, trois minutes plus tard le couple royal se sépara à la croisée de deux couloirs.

L'empereur, ses longs cheveux noirs flottant au gré du vent et revêtu de son armure, rejoignit ses soldats: cinq-cents hommes chargés de protéger la famille royale et résidant dans une aile du château. Il se jeta corps et âme dans la bataille en lançant, de ses mains, des orbes foudroyants sur les ennemis. Il tranchait, coupait et plongeait son épée dans le corps de ses adversaire.

Il regarda autour de lui et vit avec horreur des dizaines de soldats couchés dans le jardin, baignant dans des éclaboussures écarlates. Certains agonisaient tandis que d'autres avaient déjà rendu l'âme. Les cris de douleur et les râles des soldats se mêlaient à ses éclats de foudre et aux tintements des épées. Partout dans la ville s'élevait des hurlements de panique et de détresse, qui comprimaient encore plus son cœur. La souffrance de son peuple décuplait la sienne. Il pouvait sentir l’odeur de la chair brulée mêlé à celle de la fumée.

Il se rendit compte qu’ils ne tiendraient pas jusqu’à l’arrivée des renforts.

Déjà à ses côtés, ne se trouvaient que ses deux fidèles conseillers et une cinquantaine d'hommes. Tous formaient un cercle qui ne cessait de rétrécir au fil des minutes. Malgré leur nombre infime, ils tentaient par tous les moyens de retenir la horde de démons croissante. Des minotaures, des lézards mi- humains, des hommes mi- serpent…

Il se demanda jusqu'à quand durera cette haine ? Lui qui pensait bien faire, voilà où l’avaient menés ses actes. Malheureusement il ne pouvait changer le passé, mais l'avenir, si. Ses pensées voguèrent à sa femme, du plus profond de son cœur il espéra qu’elles étaient hors de danger.

Un jet de foudre en forme de lance s'échappa de ses mains et atteignit en plein cœur un minotaure. La créature s'effondra, carbonisée.

 Arrow profita de cette courte pause pour adresser un regard empli de reconnaissance à ses deux conseillers. Compagnons de toujours, ils avaient fait les quatre cents coups ensemble. De la jeunesse à la vieillesse, ils ne s'étaient jamais quittés. Il regrettait tant de les avoir embarqués dans cette guerre...

Ceux-ci lui répondirent par des sourires et des clins d'yeux tout en restant concentrés sur le combat.

Un autre coup de tonnerre, plus violent que le premier, déchira le ciel d’un noir corbeau. Le calme se fit instantanément. Les monstres, les soldats en armures noirs, et les ombres s'immobilisèrent autour d'eux tandis qu'une lumière aveuglante se matérialisait juste en face du roi.

- Elle arrive, murmura le dernier garde encore debout aux côtés de la tête couronné en tremblant de peur. C'est la fin.

Lorsque la lumière se dissipa, une femme encapuchonnée se trouvait devant eux. Seules ses lèvres rouge sang étaient visibles. Sa magnifique robe rose en dentelle et aux manches longues épousait divinement ses formes. Des gants recouvraient ses mains, et des bottines noires ses pieds. Elle jeta un coup d'œil à la ronde et se crispa. Elle recommença une nouvelle fois son inspection en propageant sa perception dans tout le palais et parut déçue. Son attention se porta ensuite sur le roi à qui elle s'adressa avec dédain :

- Où sont-elles ?

- Très loin d'ici. Vous arrivez tard, ma chère, rétorqua-t-il, un sourire satisfait et triomphant aux lèvres.

La femme serra les poings très forts, et ses mains se mirent à trembler de rage. Sa bouche s'étira, puis contre toute attente, elle éclata de rire.

En face d'elle, le suzerain et ses conseillers ne se démontèrent pas. Ils se mirent en position d'attaque, même en sachant que leur sort était déjà scellé.

Sans prévenir, la femme desserra les poings et leva les mains dans leur direction. Un cercle de feu entoura le petit groupe. Le vent devint plus violent et augmenta l'intensité des flammes au point où ils en furent totalement recouverts. À l'intérieur, les quatre hommes poussèrent des cris atroces. Le supplice dura quelques minutes puis un silence glaçant suivit. Lorsque s’évapora le brasier, des cendres gisaient au centre.

- Je les retrouverai, mon cher Arrow. Peu importe le temps, je les retrouverai, promit-elle aux cendres devant elle. 

Très loin des ruines du château, aux portes de la ville où se déroulait la bataille, trois femmes serrant fermement leurs bébés se dirigeaient vers la forêt de Syrte, au Nord de la capitale. Un voile cachait leurs visages, et elles avaient dû emprunter des détours pour ne pas se faire prendre. Leur destination était le portail qui reliait Mirabel aux autres Mondes.

Une fois sur place, elles unirent leurs forces et tendirent leurs magies vers la porte circulaire en or. Les inscriptions, gravées dans le métal, s'illuminèrent et un halo de lumière combla le cercle.

Le passage étant situé en hauteur, leurs regards se portèrent sur la capitale. La cité entière était atteinte par les flammes, rouge et orange. Les habitants couraient dans tous les sens, tentant d'échapper à la mort. L'odeur de la fumée et du sang couvrait celle des pins et des fleurs environnante. De leur situation, elles entendaient des cris atroces, portés par le vent, venant de la ville.

L'une des femmes, n'en pouvant plus, éclata en sanglots. Les deux autres s'approchèrent et posèrent les mains sur son épaule.

- Nous devons y aller, Majesté, il le faut !

Les larmes aux yeux, elles marchèrent vers le condensé de lumière blanche qu'était le portail et le franchirent.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi
Komen (3)
goodnovel comment avatar
Antliaz
Une très belle histoire,j'ai hâte de lire la suite.
goodnovel comment avatar
La petite plume
Une histoire pleine d’aventure, je trouve ça juste magnifique, j’ai hâte de découvrir la suite
goodnovel comment avatar
Bruniverte
J’admire ta capacité à décrire les émotions avec autant de finesse et de justesse.
LIHAT SEMUA KOMENTAR

Bab terbaru

  • MIRABEL : LES HÉRITIÈRES    31. Le Serpococcus

    Des coulis de baves glacées atterirent sur son visage, lui coupant le souffle. - Couche-toi, hurla Léa.Comme par automatisme, Lidya s'applatit au sol. Au même moment, la queue de la créature passa à l'endroit où se trouvait quelques minutes plus tôt sa tête.> intima Laurine par la pensée à, Bartok.> répondit le félidé.Il se transforma et s'élança vers le monstre. Ayant deviné la menace, ce dernier attendit le bon moment et lui asséna un coup d'aile, qui envoya le Lynx rouler plus loin. - Bartok, cria la blonde en se précipitant vers son anima. > la rassura-t-il.Le cri du monstre avait attiré les deux rebelles. En moins de cinq minutes, ils étaient auprès des filles.- Un serpoccocus, lâcha Gaël, restez loin de sa queue, une seule piqûre et vous êtes paralysé.Carlos et lui se ruèrent sur la créature. Mais étant plus rapide, cette dernière fonça sur la blonde accroupie auprès de s

  • MIRABEL : LES HÉRITIÈRES    30. Grosse frayeur

    - Debout, grosse marmotte, cria Laurine en chatouillant Lidya.-Ha ha ha ! Arrête, s'il te plaît, c'est bon, je me lève, rit l'adolescente en se mettant en boule.À deux mètres, Léa les observait, un sourire discret aux lèvres. Un coup de coude venant de Carlos la fit sursauter, et détourna son attention. - Quoi ? fit-elle.- Je me disais juste que tu pourrais commencer par parler un peu plus avec elles. Ça te fera du bien, proposa-t-il d'un air coquin.La jeune Brandon ne répondit pas, mais haussa les épaules. Carlos s'éloigna et rejoignit Gaël à qui il fit une accolade. Tous deux se mirent à se taquiner, s'ébouriffant les cheveux l'un et l'autre en riant. Voir ces scènes d'amitié entre ses compagnons, lui donna envie. Elle se dit intérieurement, pourquoi pas ? et se promit de faire des efforts.Ayant rassemblé leurs maigres affaires, les cinq voyageurs reprirent leur chemin, dans une ambiance légère, où, rires et plaisanteries animaient la chevauchée. Bartok gambadait joyeusement

  • MIRABEL : LES HÉRITIÈRES    29. Bonne nuit ma luciole 2

    La nuit n'allait pas tarder à s'installer. Le ciel était orangé, sous les derniers rayons de soleil. Cela faisait deux jours que les cinq voyageurs longeaient les sous-bois de Rhatra, se nourrissant de produits de chasse, de fruits, et buvant l'eau de source ou de rivière. Physiquement, Lidya n'en pouvait plus. Elle ressentait des courbatures et avait mal aux fesses. La seule chose qui la consolait était qu'elle n'était pas la seule à souffrir. Laurine, depuis la matinée, n'avait cessé de pousser des jurons étouffés par le bruit des sabots de son cheval, et de masser discrètement son derrière. Galopant au même niveau que la jolie blonde, cela ne lui était pas passé inaperçu. Voulant se dégourdir les pattes, Bartok gambadait joyeusement derrière eux. Léa, quant à elle, ne montrait aucun signe de fatigue. À croire qu'elle avait fait de la chevauchée toute sa vie. - Nous allons camper ici, annonça Gaël, scrutant le ciel qui était à présent étoilé.La nouvelle fut accueillie avec joie

  • MIRABEL : LES HÉRITIÈRES    28. Bonne nuit, ma luciole 1

    En ouvrant les yeux le lendemain, Lidya ne put s'empêcher de sourire au spectacle qui s'offrait à elle. Couché sur le côté droit et lui faisant face, Gaël dormait profondément. Son visage était paisible et un léger sourire ornait ses lèvres fines. Quelques mèches de ses cheveux bruns lui tombaient sur l'oeil gauche, le rendant plus attendrissant. Il avait une profonde et régulière respiration, qui faisait monter et descendre sa poitrine fortement musclée, dévoilée par deux boutons de sa chemise ouverte. À peine un mètre les séparait. Jamais Lidya n'avait observé un garçon d'aussi proche et de cette manière. Les yeux de l'adolescente brillaient d'une lueur étrange. Son souffle était court, ses joues teintées de rose, et un sourire béat flottait sur ses lèvres. Aussi étrange que cela pouvait paraître, elle avait envie de passer ses mains dans les cheveux du jeune homme, et de promener ses doigts sur son visage. Cette envie fit redoubler le battement de son cœur. Elle essaya de réfré

  • MIRABEL : LES HÉRITIÈRES    27. Introspection

    Une fois seule dans ses appartements, elle pouvait être enfin elle même. La reine froide au visage de glace faisait place à une femme dont la face transpirait la souffrance et la colère. Elle restait assise ou allongée, le regard lointain, plongée dans les méandres de ses pensées. À ressasser des souvenirs dans lesquels elle puisait sa force. Des souvenirs auxquels elle s'accrochait pour ne pas s'effondrer.Depuis son retour à Persillia, elle ressentait une grande nostalgie. Elle avait vécu sur ces terres pendant des années. Son enfance, son adolescence, toutes ces étapes de sa vie avaient été bercées de douceur et d'amour. Du moins jusqu'à ce jour fatidique. Ne voulant pas revivre cet enfer, elle se leva de son lit, qui pouvait contenir quatre personnes, attacha sa robe de chambre violette, et se dirigea vers les fenêtres. Celles-ci donnaient directement sur les jardins. Á cette vue, un sourire naquit sur ses lèvres pulpeuses. Ses yeux noirs se mirent à briller d'une douce chaleur.

  • MIRABEL : LES HÉRITIÈRES    26. Mauvaise rencontre 2

    - Je l'ai tué, couina Lidya agrippée au cou de sa gardienne. Je l'ai tué ! Je...je suis un monstre.- Ne dit pas ça, ma puce, il le méritait, répliqua la blonde. Igor est mort par sa faute ne l'oublie pas. Sa voix se brisa et trembla à cause de l'émotion.- Tu lui as rendu justice, essaya-t-elle de la convaincre.Les pleurs de l'héritière au trône redoublèrent en entendant le nom du jeune homme. Elle se laissa aller et versa toutes les larmes de son corps jusqu'à ce que celles-ci se tarissent. Pendant ce temps, Gaël essayait également de réconforter Carlos. Ce dernier pleurait dans les bras de son ami.Adossée à un arbre, Léa avait le regard perdu au loin. La mort d'Igor lui rappelait celle de sa mère. Elle la revoyait couchée dans son lit, toute mince et vidée de toute forces. Ce qui ranima sa douleur. Même si elle ne s'était pas attaché au jeune homme, sa mort l'attristait. Elle poussa un profond soupir et reporta son regard sur le cadavre du jeune homme allongé sur le sable meuble

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status