Des coulis de baves glacées atterirent sur son visage, lui coupant le souffle. - Couche-toi, hurla Léa.Comme par automatisme, Lidya s'applatit au sol. Au même moment, la queue de la créature passa à l'endroit où se trouvait quelques minutes plus tôt sa tête.> intima Laurine par la pensée à, Bartok.> répondit le félidé.Il se transforma et s'élança vers le monstre. Ayant deviné la menace, ce dernier attendit le bon moment et lui asséna un coup d'aile, qui envoya le Lynx rouler plus loin. - Bartok, cria la blonde en se précipitant vers son anima. > la rassura-t-il.Le cri du monstre avait attiré les deux rebelles. En moins de cinq minutes, ils étaient auprès des filles.- Un serpoccocus, lâcha Gaël, restez loin de sa queue, une seule piqûre et vous êtes paralysé.Carlos et lui se ruèrent sur la créature. Mais étant plus rapide, cette dernière fonça sur la blonde accroupie auprès de s
- Debout, grosse marmotte, cria Laurine en chatouillant Lidya.-Ha ha ha ! Arrête, s'il te plaît, c'est bon, je me lève, rit l'adolescente en se mettant en boule.À deux mètres, Léa les observait, un sourire discret aux lèvres. Un coup de coude venant de Carlos la fit sursauter, et détourna son attention. - Quoi ? fit-elle.- Je me disais juste que tu pourrais commencer par parler un peu plus avec elles. Ça te fera du bien, proposa-t-il d'un air coquin.La jeune Brandon ne répondit pas, mais haussa les épaules. Carlos s'éloigna et rejoignit Gaël à qui il fit une accolade. Tous deux se mirent à se taquiner, s'ébouriffant les cheveux l'un et l'autre en riant. Voir ces scènes d'amitié entre ses compagnons, lui donna envie. Elle se dit intérieurement, pourquoi pas ? et se promit de faire des efforts.Ayant rassemblé leurs maigres affaires, les cinq voyageurs reprirent leur chemin, dans une ambiance légère, où, rires et plaisanteries animaient la chevauchée. Bartok gambadait joyeusement
La nuit n'allait pas tarder à s'installer. Le ciel était orangé, sous les derniers rayons de soleil. Cela faisait deux jours que les cinq voyageurs longeaient les sous-bois de Rhatra, se nourrissant de produits de chasse, de fruits, et buvant l'eau de source ou de rivière. Physiquement, Lidya n'en pouvait plus. Elle ressentait des courbatures et avait mal aux fesses. La seule chose qui la consolait était qu'elle n'était pas la seule à souffrir. Laurine, depuis la matinée, n'avait cessé de pousser des jurons étouffés par le bruit des sabots de son cheval, et de masser discrètement son derrière. Galopant au même niveau que la jolie blonde, cela ne lui était pas passé inaperçu. Voulant se dégourdir les pattes, Bartok gambadait joyeusement derrière eux. Léa, quant à elle, ne montrait aucun signe de fatigue. À croire qu'elle avait fait de la chevauchée toute sa vie. - Nous allons camper ici, annonça Gaël, scrutant le ciel qui était à présent étoilé.La nouvelle fut accueillie avec joie
En ouvrant les yeux le lendemain, Lidya ne put s'empêcher de sourire au spectacle qui s'offrait à elle. Couché sur le côté droit et lui faisant face, Gaël dormait profondément. Son visage était paisible et un léger sourire ornait ses lèvres fines. Quelques mèches de ses cheveux bruns lui tombaient sur l'oeil gauche, le rendant plus attendrissant. Il avait une profonde et régulière respiration, qui faisait monter et descendre sa poitrine fortement musclée, dévoilée par deux boutons de sa chemise ouverte. À peine un mètre les séparait. Jamais Lidya n'avait observé un garçon d'aussi proche et de cette manière. Les yeux de l'adolescente brillaient d'une lueur étrange. Son souffle était court, ses joues teintées de rose, et un sourire béat flottait sur ses lèvres. Aussi étrange que cela pouvait paraître, elle avait envie de passer ses mains dans les cheveux du jeune homme, et de promener ses doigts sur son visage. Cette envie fit redoubler le battement de son cœur. Elle essaya de réfré
Une fois seule dans ses appartements, elle pouvait être enfin elle même. La reine froide au visage de glace faisait place à une femme dont la face transpirait la souffrance et la colère. Elle restait assise ou allongée, le regard lointain, plongée dans les méandres de ses pensées. À ressasser des souvenirs dans lesquels elle puisait sa force. Des souvenirs auxquels elle s'accrochait pour ne pas s'effondrer.Depuis son retour à Persillia, elle ressentait une grande nostalgie. Elle avait vécu sur ces terres pendant des années. Son enfance, son adolescence, toutes ces étapes de sa vie avaient été bercées de douceur et d'amour. Du moins jusqu'à ce jour fatidique. Ne voulant pas revivre cet enfer, elle se leva de son lit, qui pouvait contenir quatre personnes, attacha sa robe de chambre violette, et se dirigea vers les fenêtres. Celles-ci donnaient directement sur les jardins. Á cette vue, un sourire naquit sur ses lèvres pulpeuses. Ses yeux noirs se mirent à briller d'une douce chaleur.
- Je l'ai tué, couina Lidya agrippée au cou de sa gardienne. Je l'ai tué ! Je...je suis un monstre.- Ne dit pas ça, ma puce, il le méritait, répliqua la blonde. Igor est mort par sa faute ne l'oublie pas. Sa voix se brisa et trembla à cause de l'émotion.- Tu lui as rendu justice, essaya-t-elle de la convaincre.Les pleurs de l'héritière au trône redoublèrent en entendant le nom du jeune homme. Elle se laissa aller et versa toutes les larmes de son corps jusqu'à ce que celles-ci se tarissent. Pendant ce temps, Gaël essayait également de réconforter Carlos. Ce dernier pleurait dans les bras de son ami.Adossée à un arbre, Léa avait le regard perdu au loin. La mort d'Igor lui rappelait celle de sa mère. Elle la revoyait couchée dans son lit, toute mince et vidée de toute forces. Ce qui ranima sa douleur. Même si elle ne s'était pas attaché au jeune homme, sa mort l'attristait. Elle poussa un profond soupir et reporta son regard sur le cadavre du jeune homme allongé sur le sable meuble