Une fois seule dans ses appartements, elle pouvait être enfin elle même. La reine froide au visage de glace faisait place à une femme dont la face transpirait la souffrance et la colère. Elle restait assise ou allongée, le regard lointain, plongée dans les méandres de ses pensées. À ressasser des souvenirs dans lesquels elle puisait sa force. Des souvenirs auxquels elle s'accrochait pour ne pas s'effondrer.Depuis son retour à Persillia, elle ressentait une grande nostalgie. Elle avait vécu sur ces terres pendant des années. Son enfance, son adolescence, toutes ces étapes de sa vie avaient été bercées de douceur et d'amour. Du moins jusqu'à ce jour fatidique. Ne voulant pas revivre cet enfer, elle se leva de son lit, qui pouvait contenir quatre personnes, attacha sa robe de chambre violette, et se dirigea vers les fenêtres. Celles-ci donnaient directement sur les jardins. Á cette vue, un sourire naquit sur ses lèvres pulpeuses. Ses yeux noirs se mirent à briller d'une douce chaleur.
- Je l'ai tué, couina Lidya agrippée au cou de sa gardienne. Je l'ai tué ! Je...je suis un monstre.- Ne dit pas ça, ma puce, il le méritait, répliqua la blonde. Igor est mort par sa faute ne l'oublie pas. Sa voix se brisa et trembla à cause de l'émotion.- Tu lui as rendu justice, essaya-t-elle de la convaincre.Les pleurs de l'héritière au trône redoublèrent en entendant le nom du jeune homme. Elle se laissa aller et versa toutes les larmes de son corps jusqu'à ce que celles-ci se tarissent. Pendant ce temps, Gaël essayait également de réconforter Carlos. Ce dernier pleurait dans les bras de son ami.Adossée à un arbre, Léa avait le regard perdu au loin. La mort d'Igor lui rappelait celle de sa mère. Elle la revoyait couchée dans son lit, toute mince et vidée de toute forces. Ce qui ranima sa douleur. Même si elle ne s'était pas attaché au jeune homme, sa mort l'attristait. Elle poussa un profond soupir et reporta son regard sur le cadavre du jeune homme allongé sur le sable meuble
Au sol, le jeune rebelle se tortillait de douleur et essayait tant bien que mal de stopper le sang qui coulait à flots de sa blessure. Lidya descendit précipitement de sa monture et courut auprès d'Igor. Elle s'agenouilla et plaqua de toutes ses forces ses mains contre celles du jeune homme qui lui dédia un sourire qui se termina en une grimace.- Tiens bon, Igor, ne nous abandonne pas, ordonna-t-elle, ses yeux commençant à rougir. Je t'en prie. Ça va aller.Léa, Laurine, Gaël et Carlos avaient également accouru auprès du jeune homme. Albierik s'accroupit et d'un geste précis retira la flèche. Celle-ci n'avait pas touché par chance le cœur de son collègue. Il ne restait plus qu'à espérer que l'arme n'était pas empoisonnée. Le visage teinté d'angoisse, il déchira un bout de la chemise d'Igor et le plaqua sur sa blessure. Des craquements de branches aux alentours attira leur attention. Tous se relevèrent et se mirent en position de défense, sauf Lidya qui était restée auprès d'Igor p
Le repas terminé, ils sortirent faire le tour de la ville. Gaël en profita pour trouver de nouveaux chevaux.Pendant ce temps, accompagnées de Carlos et Igor les filles décidèrent de faire un peu de tourisme. La promenade les mena devant le château ancestrale des Medox. En voyant l'immense bâtiment en marbre blanc, ses tours magestueuses, et les toits dorés Laurine en fut totalement subjuguée. À travers la grille de fer entourant le château, elle vit de multiples fleurs, le gazon qui était parfaitement taillé, des arbres fruitiers, et une fontaine située en plein centre du jardin. C'était juste magique. De la joie, voilà ce que inspirait le lieu. Laurine se surprit à imaginer ce que serait la vie au sein du château. Elle s'imagina entrain de pique-niquer avec sa vraie mère dans cet endroit paradisiaque, au milieu des fleurs, assise sur la pelouse. Son cœur se rechauffa et gonfla d'allégresse. Elle leva les yeux vers les différentes fenêtres du château et une vérité la frappa. L'une
Une journée plus tard, ils entraient sur le territoire des Medox. Ayant été forcés de terminer le reste du trajet à pied à cause de la fuite des chevaux, leurs vêtements étaient poussiéreux et humides à cause de la sueur ; ils avaient les cheveux emmêlés, ce qui ne les aidaient pas à passer les rues de la ville en toute discrétion. La petite troupe marchait de plus en plus lentement à cause de la fatigue qui commençait à les gagner. Lidya qui détestait être un centre d'attention gardait la tête baissée espérant que ses cheveux lui cachent le visage. Elle avait mal aux pieds à cause du chemin parcouru. Ajouté à cela, elle avait honte de l'état de ses habits. Intérieurement, elle pria pour qu'ils puissent trouver rapidement un endroit où se reposer.Elle osa relever un tout petit peu la tête pour observer Gaël, Carlos et Igor. Ces derniers tenaient une discussion très animée. En prêtant l'oreille, elle put saisir quelques bribes de leur conversation. Ils se racontaient des anecdotes d
- Quoi encore ? marmonna Léa en essayant de rester droite sur ses pieds. Autour, les arbres bougeaient sous impacte des tremblements.- Restez sur vos gardes, avertit Gaël aux aguets.Les secousses s'amplifiaient de plus en plus et se rapprochaient dangereusement. Brusquement, tout devint calme. Plus rien ne se fit sentir, laissant les six compagnons de voyage pantois. Ceux-ci se lancèrent des regards interrogateurs teintés d'angoisse. Puis, sans qu'ils ne s'y attendent, un vers géant sortit du sol creusant à son passage un gros trou de la forme d'un cratère. Il avait la peau aussi noir que celle de la furie. De sa bouche remplis de dents affûtées coulait une bave de couleur verte. Une goutte du liquide tomba sur une touffe d'herbe et celle-ci se fana instantanément. Ses trois yeux jaunes et sauvages fixaient chacun des jeunes gens comme s'il avait l'embarras du choix. - Ne bougez surtout pas, restez calme ordonna en murmurant le chef rebelle. Carlos, reste... Non, tu restes où tu